le 5 juillet 2012.
RELIGION – Tombeaux et mausolées y sont détruits par les rebelles qui contrôlent la région…
Que se passe-t-il à Tombouctou? Depuis fin juin, les rebelles islamistes maliens détruisent en effet à grands coups de pioches, de pelles et de marteaux, les mausolées et les tombeaux de saints musulmans de cette ville du Mali. Pourquoi un tel acharnement? 20 Minutes dresse un état des lieux.
Quelle est la situation à Tombouctou?
En moins d’une semaine, les militants d’Ansar Dine (les défenseurs de la foi), qui ont pris avec l’aide de rebelles touaregs le contrôle du nord du Mali, ont détruit au moins huit mausolées et plusieurs tombeaux dans cette ville considérée comme celle des «333 saints» et qui demeure le berceau de l’islam soufiste.
Pourquoi ces destructions?
Les intégristes d’Ansar Dine expliquent ces destructions par une application orthodoxe de la foi. Pour eux, révérer une figure sainte équivaut à porter atteinte à l’idée que Dieu est unique et le seul objet de culte. Les destructions en cours seraient donc cohérentes avec la volonté d’imposer la charia (la loi coranique) dans un pays divisé.
Une décision de l’Unesco responsable?
Pour les historiens, ces attaques contre des lieux de culte appartenant au patrimoine mondial de l’Unesco pourraient avoir une autre signification: elles se résumeraient à une éradication des symboles historiques d’un islam africain, porteur depuis des siècles d’un message de tolérance. Certains avancent également l’hypothèse que les déprédations en cours seraient la conséquence de la décision de l’Unesco d’accéder à la demande des autorités maliennes de placer Tombouctou sur la liste des sites mondiaux en péril.
Pourquoi à Tombouctou?
Pendant des siècles Tombouctou fut un creuset de l’enseignement de l’islam. Les habitants de la ville, ancien comptoir d’échanges du sel, de l’or et des esclaves, y ont développé un culte spirituel qui fut capable de résister aux invasions des touaregs, des Marocains et des Français. Pour les intégristes d’Ansar Dine, cette ancienne tradition du soufisme constitue donc un sujet d’anathème. Eux revendiquent une appartenance au salafisme, version puritaine wahhabite de l’islam sunnite fondée en Arabie saoudite.
Y a-t-il eu des précédents?
Les spécialistes de l’islam font remarquer que les salafistes ont déjà mené des attaques similaires contre des lieux de culte soufistes, notamment en Egypte et en Libye, au cours de l’année écoulée. Ces destructions rappellent également celles orchestrées par Al-Qaida contre des lieux de culte chiites en Irak lors de la décennie précédente ou encore celles des trois bouddhas de Bâmiyan, statues sculptées dans la paroi d’une falaise, par les taliban afghans en 2001.
Comment empêcher ces destructions?
France, États-Unis, Russie, Algérie… Les condamnations ont été nombreuses. Au Mali, l’Association des leaders religieux a même parlé du «crime de Tombouctou». Malheureusement le gouvernement malien, installé à Bamako à un millier de kilomètres au sud, s’est dit impuissant à empêcher ces destructions dans une région dont il a perdu le contrôle depuis le mois d’avril, après le coup d’Etat du 22 mars.
M.Gr. avec agences
RELIGION – Tombeaux et mausolées y sont détruits par les rebelles qui contrôlent la région…
Que se passe-t-il à Tombouctou? Depuis fin juin, les rebelles islamistes maliens détruisent en effet à grands coups de pioches, de pelles et de marteaux, les mausolées et les tombeaux de saints musulmans de cette ville du Mali. Pourquoi un tel acharnement? 20 Minutes dresse un état des lieux.
Quelle est la situation à Tombouctou?
En moins d’une semaine, les militants d’Ansar Dine (les défenseurs de la foi), qui ont pris avec l’aide de rebelles touaregs le contrôle du nord du Mali, ont détruit au moins huit mausolées et plusieurs tombeaux dans cette ville considérée comme celle des «333 saints» et qui demeure le berceau de l’islam soufiste.
Pourquoi ces destructions?
Les intégristes d’Ansar Dine expliquent ces destructions par une application orthodoxe de la foi. Pour eux, révérer une figure sainte équivaut à porter atteinte à l’idée que Dieu est unique et le seul objet de culte. Les destructions en cours seraient donc cohérentes avec la volonté d’imposer la charia (la loi coranique) dans un pays divisé.
Une décision de l’Unesco responsable?
Pour les historiens, ces attaques contre des lieux de culte appartenant au patrimoine mondial de l’Unesco pourraient avoir une autre signification: elles se résumeraient à une éradication des symboles historiques d’un islam africain, porteur depuis des siècles d’un message de tolérance. Certains avancent également l’hypothèse que les déprédations en cours seraient la conséquence de la décision de l’Unesco d’accéder à la demande des autorités maliennes de placer Tombouctou sur la liste des sites mondiaux en péril.
Pourquoi à Tombouctou?
Pendant des siècles Tombouctou fut un creuset de l’enseignement de l’islam. Les habitants de la ville, ancien comptoir d’échanges du sel, de l’or et des esclaves, y ont développé un culte spirituel qui fut capable de résister aux invasions des touaregs, des Marocains et des Français. Pour les intégristes d’Ansar Dine, cette ancienne tradition du soufisme constitue donc un sujet d’anathème. Eux revendiquent une appartenance au salafisme, version puritaine wahhabite de l’islam sunnite fondée en Arabie saoudite.
Y a-t-il eu des précédents?
Les spécialistes de l’islam font remarquer que les salafistes ont déjà mené des attaques similaires contre des lieux de culte soufistes, notamment en Egypte et en Libye, au cours de l’année écoulée. Ces destructions rappellent également celles orchestrées par Al-Qaida contre des lieux de culte chiites en Irak lors de la décennie précédente ou encore celles des trois bouddhas de Bâmiyan, statues sculptées dans la paroi d’une falaise, par les taliban afghans en 2001.
Comment empêcher ces destructions?
France, États-Unis, Russie, Algérie… Les condamnations ont été nombreuses. Au Mali, l’Association des leaders religieux a même parlé du «crime de Tombouctou». Malheureusement le gouvernement malien, installé à Bamako à un millier de kilomètres au sud, s’est dit impuissant à empêcher ces destructions dans une région dont il a perdu le contrôle depuis le mois d’avril, après le coup d’Etat du 22 mars.
M.Gr. avec agences
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