le vendredi 31 août 2012
Débouté en 2010 par le gouvernement Muzito dans la cession de la Sidérurgie de Maluku (Sosider), Global ITCM est revenu à la charge en obtenant de Matata ce qu’il n’a pas pu avoir de son prédécesseur.
Décidément, la firme américaine, Global ITCM, dont l’expertise en sidérurgie n’est pas avérée, rapportent certaines sources proches du dossier, n’est pas prête à lâcher prise. En effet, elle tient à obtenir le contrôle de la Sosider.
Pourtant, lorsque le 30 avril 2010, le gouvernement dirigé par Adolphe Muzito se penche sur le dossier en, Conseil des ministres, il a décidé «après examen de son renvoi dudit dossier à la commission économie et reconstruction pour enrichissement ».
Le décor ayant changé, avec le départ de Muzito à la tête du gouvernement, Global ITCM a décidé de tenter un nouveau forcing. Des sources concordantes rapportent qu’il serait sur le point d’arracher la signature du gouvernement pour prendre finalement le contrôle de la Sosider comme il l’a toujours rêvé.
Une note technique de la ministre du Portefeuille, Louise Munga Mesozi, interceptée par notre Rédaction, en fait foi. Dans la note, la ministre précise, après une brève historique du dossier, que « Global ITCM Steel a confirmé son intérêt et son engagement par courrier électronique du 25 juin 2012, mais a souhaité obtenir de la part du gouvernement, plus de garantie sur sa volonté de conclure avec Global ITCM Steel, étant donné la décision du même gouvernement intervenir en 2010 ».
La ministre fait mention, par la suite, des étapes préalables pour une éventuelle signature du contrat avec Global ITCM. Il s’agit, note-t-elle, de « invitation de Global ITCM d’envoyer à Kinshasa, les responsables habiletés à l’engager ; signature du contrat de concession entre le gouvernement, représenté par les ministres du Portefeuille et de l’Industrie, et le représentant habileté de la firme Global ITCM, contrat tel qu’élaboré à l’époque, si le gouvernement n’a pas d’amendement ou observation à formuler ; mise en place du comité de suivi du contrat ».
Apparemment, le gouvernement aurait vidé tous ses préalables, au point de se déclarer disposé de signer avec Global ITCM. Cependant, il a bien des questions sur lesquelles le gouvernement Matata devait donner des réponses claires et précises, avant d’engager la RDC dans une nouvelle aventure.
L’on se rappelle, à ce propos, des contrats, dits « irréguliers et déséquilibrés », dont léonins dans le secteur minier, qui ont valu en 2007 la mise en place d’une commission de revisitation.
Le contrat Global ITCM-Sosider ne serait-il pas calqué sur l’exemple de tous les contrats léonins connus dans ce pays ? Dans les milieux spécialisés, l’on n’exclut pas cette hypothèse.
Un contrat de la honte
Il y a à peine quelques mois, l'opinion publique a suivi avec intérêt les efforts fournis par l'actuel ministre de l'Industrie, Rémy Musungayi, pour redresser la Sosider.
Cette société, d'une capacité installée de 250 000 tonnes dont 10 000 tonnes de barres de fer et 150.000 tonnes de tôles, était construite par les Italiens en 1972. Elle faisait à l'époque l'un des fleurons de l’industrie nationale.
Mais aujourd'hui, le gouvernement la condamne à disparaître comme l'ont été CPA et l'Utexafrica. Sauf imprévu, renseignent certaines sources, la signature du contrat de concession interviendra ce samedi 1er septembre entre le gouvernement et Global, une société américaine dont les membres ne seraient qu’un groupe de juristes, déconnecté des réalités de l’industrie sidérurgique.
L'on se souviendra sans doute de la polémique créée autour de ce dossier et du conflit intervenu entre le Premier ministre Muzito et les ministres de tutelle, celui de l'Industrie et du Portefeuille.
En effet, il avait été décidé au cours de la réunion du gouvernement du 20 mai 2009 le rejet de l'offre de Global. Cette décision était fondée sur un certain nombre de raisons, à savoir le manque d'expérience et d'expertise, l’absence de garantie financière et surtout le fait que cette société nouvellement créée n'était pas du domaine sidérurgique.
Le gouvernement avait même chargé le Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille (Copirep) de trouver d'autres partenaires plus crédibles.
Curieusement, Muzito décidera d'autorité le 24 août 2009, de revenir sur cette décision prise pourtant à l'unanimité au cours d'une réunion présidée par lui-même.
Le ministre du Portefeuille de l’époque, Jeannine Mabunda, s'y était ouvertement opposé en se dessaisissant du dossier. Au niveau de l'Assemblée nationale, le députe Jean-Claude Vuemba avait même interpellé les deux ministres de tutelle.
Aujourd'hui, à la suite du changement intervenu au gouvernement, Global revient en force, et le plus étonnant est que les nouvelles autorités n'aient pas tenu compte de tous ces éléments du passé.
Dans le contrat qui sera signé, il est notamment stipulé que Global ne payera qu'une redevance insignifiante de 400 000 Usd par an pour acquérir une entreprise dont le patrimoine est évalué à 92 000 000 Usd. Tout comme rien de précis n'est prévu pour payer les arriérés du personnel qui compte à ce jour 82 mois d'impaiement.
Aujourd'hui, Global peut jubiler parce qu'il vient d'obtenir, on ne sait par quel miracle, tout ce qu'il voulait et que le gouvernement précédent lui refusait, notamment les 1 305 maisons au lieu de 350 nécessaires pour ses activités.
Il est certain que s'il s'est battu pour l'acquisition de ces maisons, c'est pour les mettre en location et gagner des millions de dollars sur le dos de l'Etat congolais. Ce qui serait d'ailleurs contraire à l'objet social de l'entreprise qui est la fabrication des produits sidérurgiques et de leur commercialisation.
Dans l’opinion, on pense qu'au lieu de brader ainsi en faveur des étrangers la Sosider qui est le résultat des sacrifices consentis par les enfants de ce pays, le gouvernement aurait mieux fait de payer la dette estimée actuellement à environ 15 000 000 Usd pour relancer les activités arrêtées depuis une trentaine d'années.
Global, qui se vante de posséder des millions de dollars, pourrait alors investir dans d'autres secteurs de l’économie congolaise.
Le gouvernement aurait pu également, comme décidé en 2010, chercher un partenaire plus crédible comme MRA, une société à capitaux espagnols qui a suffisamment d'expérience dans le domaine de la sidérurgie, mais dont l'offre n'a malheureusement pas été acceptée.
Il y a donc anguille sous roche dans ce come back spectaculaires de Global ITCM.
Débouté en 2010 par le gouvernement Muzito dans la cession de la Sidérurgie de Maluku (Sosider), Global ITCM est revenu à la charge en obtenant de Matata ce qu’il n’a pas pu avoir de son prédécesseur.
Décidément, la firme américaine, Global ITCM, dont l’expertise en sidérurgie n’est pas avérée, rapportent certaines sources proches du dossier, n’est pas prête à lâcher prise. En effet, elle tient à obtenir le contrôle de la Sosider.
Pourtant, lorsque le 30 avril 2010, le gouvernement dirigé par Adolphe Muzito se penche sur le dossier en, Conseil des ministres, il a décidé «après examen de son renvoi dudit dossier à la commission économie et reconstruction pour enrichissement ».
Le décor ayant changé, avec le départ de Muzito à la tête du gouvernement, Global ITCM a décidé de tenter un nouveau forcing. Des sources concordantes rapportent qu’il serait sur le point d’arracher la signature du gouvernement pour prendre finalement le contrôle de la Sosider comme il l’a toujours rêvé.
Une note technique de la ministre du Portefeuille, Louise Munga Mesozi, interceptée par notre Rédaction, en fait foi. Dans la note, la ministre précise, après une brève historique du dossier, que « Global ITCM Steel a confirmé son intérêt et son engagement par courrier électronique du 25 juin 2012, mais a souhaité obtenir de la part du gouvernement, plus de garantie sur sa volonté de conclure avec Global ITCM Steel, étant donné la décision du même gouvernement intervenir en 2010 ».
La ministre fait mention, par la suite, des étapes préalables pour une éventuelle signature du contrat avec Global ITCM. Il s’agit, note-t-elle, de « invitation de Global ITCM d’envoyer à Kinshasa, les responsables habiletés à l’engager ; signature du contrat de concession entre le gouvernement, représenté par les ministres du Portefeuille et de l’Industrie, et le représentant habileté de la firme Global ITCM, contrat tel qu’élaboré à l’époque, si le gouvernement n’a pas d’amendement ou observation à formuler ; mise en place du comité de suivi du contrat ».
Apparemment, le gouvernement aurait vidé tous ses préalables, au point de se déclarer disposé de signer avec Global ITCM. Cependant, il a bien des questions sur lesquelles le gouvernement Matata devait donner des réponses claires et précises, avant d’engager la RDC dans une nouvelle aventure.
L’on se rappelle, à ce propos, des contrats, dits « irréguliers et déséquilibrés », dont léonins dans le secteur minier, qui ont valu en 2007 la mise en place d’une commission de revisitation.
Le contrat Global ITCM-Sosider ne serait-il pas calqué sur l’exemple de tous les contrats léonins connus dans ce pays ? Dans les milieux spécialisés, l’on n’exclut pas cette hypothèse.
Un contrat de la honte
Il y a à peine quelques mois, l'opinion publique a suivi avec intérêt les efforts fournis par l'actuel ministre de l'Industrie, Rémy Musungayi, pour redresser la Sosider.
Cette société, d'une capacité installée de 250 000 tonnes dont 10 000 tonnes de barres de fer et 150.000 tonnes de tôles, était construite par les Italiens en 1972. Elle faisait à l'époque l'un des fleurons de l’industrie nationale.
Mais aujourd'hui, le gouvernement la condamne à disparaître comme l'ont été CPA et l'Utexafrica. Sauf imprévu, renseignent certaines sources, la signature du contrat de concession interviendra ce samedi 1er septembre entre le gouvernement et Global, une société américaine dont les membres ne seraient qu’un groupe de juristes, déconnecté des réalités de l’industrie sidérurgique.
L'on se souviendra sans doute de la polémique créée autour de ce dossier et du conflit intervenu entre le Premier ministre Muzito et les ministres de tutelle, celui de l'Industrie et du Portefeuille.
En effet, il avait été décidé au cours de la réunion du gouvernement du 20 mai 2009 le rejet de l'offre de Global. Cette décision était fondée sur un certain nombre de raisons, à savoir le manque d'expérience et d'expertise, l’absence de garantie financière et surtout le fait que cette société nouvellement créée n'était pas du domaine sidérurgique.
Le gouvernement avait même chargé le Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille (Copirep) de trouver d'autres partenaires plus crédibles.
Curieusement, Muzito décidera d'autorité le 24 août 2009, de revenir sur cette décision prise pourtant à l'unanimité au cours d'une réunion présidée par lui-même.
Le ministre du Portefeuille de l’époque, Jeannine Mabunda, s'y était ouvertement opposé en se dessaisissant du dossier. Au niveau de l'Assemblée nationale, le députe Jean-Claude Vuemba avait même interpellé les deux ministres de tutelle.
Aujourd'hui, à la suite du changement intervenu au gouvernement, Global revient en force, et le plus étonnant est que les nouvelles autorités n'aient pas tenu compte de tous ces éléments du passé.
Dans le contrat qui sera signé, il est notamment stipulé que Global ne payera qu'une redevance insignifiante de 400 000 Usd par an pour acquérir une entreprise dont le patrimoine est évalué à 92 000 000 Usd. Tout comme rien de précis n'est prévu pour payer les arriérés du personnel qui compte à ce jour 82 mois d'impaiement.
Aujourd'hui, Global peut jubiler parce qu'il vient d'obtenir, on ne sait par quel miracle, tout ce qu'il voulait et que le gouvernement précédent lui refusait, notamment les 1 305 maisons au lieu de 350 nécessaires pour ses activités.
Il est certain que s'il s'est battu pour l'acquisition de ces maisons, c'est pour les mettre en location et gagner des millions de dollars sur le dos de l'Etat congolais. Ce qui serait d'ailleurs contraire à l'objet social de l'entreprise qui est la fabrication des produits sidérurgiques et de leur commercialisation.
Dans l’opinion, on pense qu'au lieu de brader ainsi en faveur des étrangers la Sosider qui est le résultat des sacrifices consentis par les enfants de ce pays, le gouvernement aurait mieux fait de payer la dette estimée actuellement à environ 15 000 000 Usd pour relancer les activités arrêtées depuis une trentaine d'années.
Global, qui se vante de posséder des millions de dollars, pourrait alors investir dans d'autres secteurs de l’économie congolaise.
Le gouvernement aurait pu également, comme décidé en 2010, chercher un partenaire plus crédible comme MRA, une société à capitaux espagnols qui a suffisamment d'expérience dans le domaine de la sidérurgie, mais dont l'offre n'a malheureusement pas été acceptée.
Il y a donc anguille sous roche dans ce come back spectaculaires de Global ITCM.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire