La «françafrique», c’est le prolongement du colonialisme sous des formes plus acceptables mains non moins vicieuses. Avec une omniprésence de la France dans la gestion des affaires de certains pays africains.
Elle est dans sa forme la plus raffinée, la pérennisation de l’hégémonie française en Afrique Subsaharienne (tout en assurant aux chefs d’Etats des ex-colonies une longévité au pouvoir, avec le soutien du colon bien entendu).
Elle date depuis les années soixante, en rapport avec l’indépendance de la plupart de ces pays. 52 ans après, les ex-colonies ont pensé qu’avec l’avènement de François Hollande à l’Elysée, la nébuleuse coopération franco-africaine pouvait enfin prendre fin. Que nenni.
En annonçant récemment, sur les ondes des radios mondiales, qu’il se rendrait effectivement au 14ème sommet de la francophonie qui se tiendra en octobre prochain en République Démocratique du Congo (RDC), François Hollande cloue de facto le bec à tous ceux qui le pensait opposé littéralement à ce type de relation historique entre la puissance coloniale et ses-ex colonies.
Pour justifier ainsi sa prochaine participation à ce sommet, le successeur de Sarkozy s’est voulu on ne peut plus clair sur les ondes de Rfi. « Je me rendrai au sommet de la francophonie à Kinshasa.
Je rencontrerai le pouvoir congolais, l’opposition congolaise, la société civile pour dire et tout dire, afin que ce qui a été dit soit fait ». Puis, Hollande de préciser que « la langue est une manière de penser et d’agir… ».
Cela suppose que la défense de la langue française demeure indispensable et reste la chose la mieux partagée par tous les locataires de l’Elysée depuis le Général De Gaule.
La RDC étant le plus grand pays francophone en Afrique, pratiquer la politique de la chaise vide à cette occasion serait mettre en mal la progression de la langue française chez les Banyamulengués.
En effet, avant son avènement à la tête de la République française, François Hollande avait annoncé de façon tonitruante qu’il ne se rendrait jamais dans un pays dirigé par un dictateur, mais voici que contre toute attente, il invite tous les ambassadeurs français en poste à l’étranger, pour leur annoncer solennellement sa participation à cette grande tribune du monde de la francophonie, au pays de Joseph Kabila.
Pour Ettienne Tshikesedi et ses acolytes, ce futur déplacement du président français en terre congolaise est vu comme une «trahison» faite à l’opposition de sa part.
Quelle est déjà la promesse de Hollande à l’opposition congolaise ? C’est selon eux une façon inattendue de « légitimer » le pouvoir de Kabila fils.
Ainsi, François Hollande ferait-il taire désormais toute polémique sur ls rumeurs de soutien aux dictateurs africains ? S’il en est ainsi, Il ne ferait que suivre ses devanciers qui ont historiquement tracé les sillons de ce cercle vicieux où ne pénètrent que de vrais initiés.
François Hollande en est désormais un ? Décidément, la Réal politique va finir par dégouter tous les opposants africains.
Omer Boty Koffi
Direct.cd
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