lundi 13 août 2012

Dénonçant un «vaste complot» - Les députés du Nord-Kivu prônent la solution militaire «pour sortir de l’esclavage des Rwandais»

Lundi, 13 Août 2012



Les députés nationaux du Nord-Kivu, qui constatent que «le sommet des chefs d’Etat de la région des Grands Lacs s’est achevé à Kampala sans qu’aucune lueur d’espoir soit perçue», militent en faveur d’une solution militaire pour régler la situation sécuritaire dans l’Est du pays.

«Je vous jure qu’à force d’y penser, j’ai des insomnies, surtout si l’on sait que nous sommes incapables de résoudre ce problème par la force pour libérer nos compatriotes de la soumission, du servage et, peut-être sans exagérer, de l’esclavage des Rwandais.

Ces compatriotes se sentent vraiment non protégés et abandonnés par ceux-là qui leur ont promis protection», a déclaré le dimanche 12 août à Kinshasa le président du Caucus des députés nationaux du Nord-Kivu, Désiré Konde Vila-ki-Kanda.

Les députés nationaux du Nord-Kivu, dont huit de Rutshuru qui «ne savent pas se rendre en vacances parlementaires et n’ont pas des nouvelles de leurs familles»,affirment que «tant que le Rwanda existera à nos frontières dans sa forme actuelle, notre pays continuera à souffrir et nous allons construire un mur de lamentations pour pleurer et lancer des jérémiades».

«Dès le départ, les députés nationaux de notre province ont été anxieux et pessimistes. Et ce qui s’est passé dernièrement à Kampala, je veux parler de l’échec, était prévisible.

Le Caucus des députés nationaux du Nord-Kivu que je préside l’avait prédit dans sa déclaration faite à la tribune de l’Assemblée nationale lors de la clôture de la dernière session extraordinaire consacrée à l’élaboration du budget 2012», a affirmé Désiré Konde.

Il a rappelé que dans leur déclaration, ils avaient été «clairs pour dire que la constitution d’une force internationale neutre se bute généralement et toujours aux problèmes de définition juridique de son mandat, de mobilisation des hommes et des moyens aussi bien financiers que logistique.

Par conséquent, le temps de mise en place de cette force ne peut pas être compatible à l’urgence et à la gravité que requiert la situation».

«La taille gigantesque et le budget colossal de la Monusco, pour des résultats mitigés, continuent à susciter des interrogations au sein des populations de ma province, le Nord-Kivu. Si la Monusco était efficace et neutre, on aurait pu lui confier cette mission de tampon entre les deux pays, en modifiant, bien sûr, le statut de sa mission au Congo.

N’oublions pas que le gouvernement de Kinshasa ne contrôle plus une partie importante de notre territoire qui est aujourd’hui entre les mains du M23 et des Rwandais.

Comme on le voit, l’intégrité et l’unité nationales sont fortement menacées, al ors que le peuple congolais sait certainement que l’intégrité territoriale de notre pays est un postulat, un dogme de foi qui ne peut faire l’objet d’aucun marchandage ou d’une négociation quelconque», a averti le président du Caucus.

Et sans baigner dans le négativisme, il s’est demandé «comment les deux forces dites neutres, la Monusco et la Force internationale neutre, vont se comporter, mieux collaborer concrètement sur le terrain, comment cette dernière se mettrait à cheval sur les deux frontières ou sur le territoire congolais».

Autant, «dans son serment d’investiture, le chef de l’Etat s’engage solennellement à garantir cette intégrité par tous les moyens. Et le peuple congolais dans son ensemble est déterminé à défendre coûte que coûte cette intégrité, même au prix du sacrifice suprême», autant «le Rwanda n’accepterait jamais que cette Force internationale neutre se retrouve sur son territoire.

Et pendant ce temps, le M23 et les Rwandais continueront d’occuper notre territoire», a insisté le député Konde.

Un vaste complot

Il a révélé qu’«aux pieds du massif de Ruwenzori, plus particulièrement dans la localité de Kasindi située juste à la frontière entre l’Ouganda et la RDC, des éléments armés venus de l’Ouganda ont attaqué, il y a quelques jours, cette localité où les Nalu, rebelles ougandais, font la loi et sèment la désolation dans le territoire de Beni».

Alors, a-t-il interrogé, «pourquoi le choix de Kampala pour abriter le Sommet des chefs d’Etat de la région des Grands Lacs, surtout qu’il est formellement établi que l’Ouganda a un parti pris pour le Rwanda ?».

Et pourtant, a-t-il rappelé, «dans un cas de doute sur un médiateur, le pays devrait rejeter l’Ouganda».

En fin de compte, «les députés nationaux du Nord-Kivu ne cessent de crier qu’un vaste complot est en train d’être ourdi contre notre pays», a lancé le président du Caucus, Désiré Konde.

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