Lundi, 13 Août 2012
Ibrahim Nsanzimana affirme qu'il ne peut plus retourner chez lui au Rwanda, par crainte d’être tué.
Ce jeune homme de 28 ans a raconté l'histoire tourmentée de sa famille rwandaise empêtrée dans l’histoire trouble de la RDC Congo, et son dernier recrutement par les autorités rwandaises pour combattre dans l'Est du Congo.
Lorsque les souvenirs amers et des perspectives sombres pour son avenir remontent à lui, ses yeux sont pleins de buée et une larme coule sur sa joue.
«Ils vont me tuer", dit-il sans ambages, se référant aux officiels rwandais et leurs dénégations vigoureuses à son encontre qu'il serait parmi les nombreux hommes formés au Rwanda et au Congo pour se battre aux côtés du mouvement rebelle M23. Sans travail et fauché, il révèle qu'il a accepté de rejoindre l'armée rwandaise début Juillet.
«Notre chef de zone avait convoqué une réunion de jeunes, je pense que c'était aux alentours du 1er Juillet, et il y avait environ 300 d'entre nous, jeunes hommes, au Stade Amahoro de Kigali. Les bérets rouges de la police militaire nous ont dit que nous allions tous devenir soldats, et ont promis un salaire "équivalent à 60 $ par mois, a-t-il dit.
Ils ont été entassés dans cinq camions des Forces Rwandaises de Défense et emmenés la nuit vers le camp militaire de Gaviro, l'école d'infanterie du Rwanda, près de la frontière avec l'Ouganda, où ils ont passé une semaine à apprendre à tirer avec des fusils d'assaut AK-47.
"C'est alors seulement qu'ils nous ont dit que nous étions venus ici pour nous battre pour prendre le Nord-Kivu (est du Congo) et d'en faire une partie du Rwanda," a déclaré Nsanzimana. Il précise que l'annonce provenait du capitaine Mugabo François de l’armée rwandaise.
«Quand je me suis réveillé le lendemain matin, nous étions dans la région du volcan en RDC » a-t-il dit, au front d’une guerre menée par la tribu Tutsi qu'il considère comme ennemie mortele de son peuple, hutu.
Terrifié par l’idée être tué, Nsanzimana fuit dans la forêt et erre pendant plusieurs jours avant d’etre capturé il y a trois semaines par des soldats congolais.
Il est détenu dans une cellule surpeuplée de l'agence de renseignement militaire à Goma. Là, il fournit les détails à l'Associated Press de la complicité du Rwanda dans la dernière rébellion dans l'Est du Congo.
Des histoires similaires ont été dites aux fonctionnaires de la mission de paix des Nations Unies au Congo par des combattants qui ont été capturés ou se sont eux-mêmes livrés aux troupes congolaises.
Certains ont dit qu'ils reçu une formation sommaire au camp militaire de Kanombe en périphérie de Kigali, d'autres ont affirmé qu'ils ont reçu une formation une fois arrivés au Congo, près des frontières avec l'Ouganda et le Rwanda.
Onze Rwandais qui se sont rendus en mai ont dit qu'ils étaient recrutés dès Février - trois mois avant que la rébellion débute-, selon Patrick Garba, chef du bureau de la démobilisation des Nations Unies à Goma.
Ce témoignage a aidé à créer la base d'un rapport publié début Juillet par un groupe d'experts de l'ONU qui accuse de hauts responsables rwandais, dont le ministre de la défense, d’avoir contribué à la création, le formation et de soutenir la rébellion M23 et certaines milices congolaises.
Les combats au cours des trois derniers mois ont apporté forcé plus de 280.000 personnes à abandonner leurs maisons alors que les rebelles ont saisi une partie non négligeable de la province du Nord-Kivu
Le Rwanda dément fermement les accusations sur le soutien à la rébellion, et a refusé de permettre le retour au Rwanda de ses concitoyens capturés en RDC, d'abord en faisant valoir qu'ils n'étaient pas rwandais.
Garba a déclaré que son bureau a maintenant 45 combattants rwandais, et l'AP a interrogé certains d’entre sur un groupe de 30, détenus par le renseignement militaire au Congo.
Un colonel du renseignement militaire qui parlait sous l’anonymat a dit qu'ils ont envoyé toutes les preuves aux autorités à Kinshasa, la capitale du Congo, y compris la carte d'identité d'un capitaine de l’armée rwandaise, d'autres cartes d'identité rwandaises, des uniformes et des fusils et des obus de mortier qui font partie de la l'arsenal de l'armée rwandaise et non du Congo.
Il a aussi dit que les rwandais capturés utilisent des fusils AK-47 avec des crosses de pliage, tandis que l’armée congolaise utilise des fusils fixes.
Le rapport de l'ONU a conduit plusieurs pays occidentaux à suspendre certaines aides au Rwanda. Un groupe bipartite de législateurs américains a envoyé, le 3 août, une lettre très ferme au président rwandais Paul Kagame en disant qu'ils sont «absolument convaincu que le Rwanda est impliqué dans le soutien des troubles dans les Kivus. »
Kagame a un passé interventionniste dans l'Est du Congo. Le Rwanda a envahi son voisin à l'ouest en 1996, à la poursuite de Hutus rwandais qui ont fui après avoir commis le génocide rwandais de 1994 de quelque 800.000 Tutsis et Hutus modérés.
Il a fallu un an Kagame admettre que ses troupes avaient envahi l'est du Congo. Ils se sont déployéa après que l'ONU et les puissances occidentales n'aient réussi à bloquer les «génocidaires» qui ont utilisé comme couverture les immenses camps de réfugiés pour s'armer et faire des incursions au Rwanda.
Les résidus des génocidaires rwandais au Congo ont formé le Front Démocratique pour la Libération du Rwanda, FDLR ou, au cœur d'un cycle sans fin de la violence dans l'Est du Congo, et que le gouvernement de Kagame craingnait de voir un jour envahir le Rwanda.
Kagame a alors orchestré une rébellion de Tutsis congolais conduits par des soldats rwandais qui ont renversé la dictature de longue date au Congo et précipité une succession de guerres civiles qui ont attiré les armées de huit pays africains dans une lutte pour les ressources minérales du Congo.
Quelque 5 millions de personnes sont mortes avant la fin de la guerre en 2003.
Après que les troupes rwandaises se soient retirées sous la pression internationale, Kagame s'est tourné vers un système par procuration, soutenant un Tutsi congolais, Laurent Nkunda, qui dirigea une rébellion qui a enflamma l'Est du Congo en 2008.
Pour mettre fin à cette insurrection, le président Joseph Kabila a signé un pacte permettant aux rebelles d'intégrer l'armée et aux les troupes rwandaises de venir au Congo pendant trois mois à nouveau afin de traquer les FDLR. Les soldats rebelles qui ont lancé l'insurrection cette année faisaient partie de la rébellion 2008.
Nsanzimana a dit qu'il avait 10 ans quand sa famille est arrivée au Congo, dans la vague de plus d'un million de Hutus rwandais qui ont fui après le génocide.
Il était ici en 1996 lorsque les troupes de Kagame ont bombardé les camps de réfugiés, tuant indistinctement, civils innocents et génocidaires. Puis ils ont chassé ceux qui ont fui à l’intérieur du Congo et les ont massacrés !
Son père et un frère à lui sont morts lors de cette razzia de Kigali. Sa sœur a échappé à en fuyant en République du Congo. Un frère à lui demeure commandant des FDLR.
Finalement, Nsanzimana et un frère à lui purent rentrer chez eux finalement rentrés chez pour constater que les propriétés de leur père avait été saisies par des voisins tutsis.
"Quand nous avons essayé de récupérer nos biens, ceux qui les avaient exproprié ont porté de fausses accusations contre nous sur le génocide, et nous avons atterri en prison", a-t-il dit.
En 2004, les frères ont été libérés et une maison ainsi qu’une ferme leur ont été donné en échange des biens expropriés.
Nsanzimana pense que la dernière aventure du Rwanda en RDC l'a laissé sans abri. Il croit que sa seule chance est de rechercher le statut de réfugié loin du Rwanda et de l'Est du Congo, où il croit l'histoire que de haine entre Tutsis et Hutus ne sera jamais résolue.
«Les Forces rwandaises de défense sont les mêmes du Front patriotique rwandais (rebelles) qui ont tué mon frère et sont responsables de la mort de mon père», a-t-il dit.
"Les mêmes militaires Tutsi m’ont formé à me battre et m'ont emmené sur ce champ de bataille."
ASSOCIATED PRESS
Ibrahim Nsanzimana affirme qu'il ne peut plus retourner chez lui au Rwanda, par crainte d’être tué.
Ce jeune homme de 28 ans a raconté l'histoire tourmentée de sa famille rwandaise empêtrée dans l’histoire trouble de la RDC Congo, et son dernier recrutement par les autorités rwandaises pour combattre dans l'Est du Congo.
Lorsque les souvenirs amers et des perspectives sombres pour son avenir remontent à lui, ses yeux sont pleins de buée et une larme coule sur sa joue.
«Ils vont me tuer", dit-il sans ambages, se référant aux officiels rwandais et leurs dénégations vigoureuses à son encontre qu'il serait parmi les nombreux hommes formés au Rwanda et au Congo pour se battre aux côtés du mouvement rebelle M23. Sans travail et fauché, il révèle qu'il a accepté de rejoindre l'armée rwandaise début Juillet.
«Notre chef de zone avait convoqué une réunion de jeunes, je pense que c'était aux alentours du 1er Juillet, et il y avait environ 300 d'entre nous, jeunes hommes, au Stade Amahoro de Kigali. Les bérets rouges de la police militaire nous ont dit que nous allions tous devenir soldats, et ont promis un salaire "équivalent à 60 $ par mois, a-t-il dit.
Ils ont été entassés dans cinq camions des Forces Rwandaises de Défense et emmenés la nuit vers le camp militaire de Gaviro, l'école d'infanterie du Rwanda, près de la frontière avec l'Ouganda, où ils ont passé une semaine à apprendre à tirer avec des fusils d'assaut AK-47.
"C'est alors seulement qu'ils nous ont dit que nous étions venus ici pour nous battre pour prendre le Nord-Kivu (est du Congo) et d'en faire une partie du Rwanda," a déclaré Nsanzimana. Il précise que l'annonce provenait du capitaine Mugabo François de l’armée rwandaise.
«Quand je me suis réveillé le lendemain matin, nous étions dans la région du volcan en RDC » a-t-il dit, au front d’une guerre menée par la tribu Tutsi qu'il considère comme ennemie mortele de son peuple, hutu.
Terrifié par l’idée être tué, Nsanzimana fuit dans la forêt et erre pendant plusieurs jours avant d’etre capturé il y a trois semaines par des soldats congolais.
Il est détenu dans une cellule surpeuplée de l'agence de renseignement militaire à Goma. Là, il fournit les détails à l'Associated Press de la complicité du Rwanda dans la dernière rébellion dans l'Est du Congo.
Des histoires similaires ont été dites aux fonctionnaires de la mission de paix des Nations Unies au Congo par des combattants qui ont été capturés ou se sont eux-mêmes livrés aux troupes congolaises.
Certains ont dit qu'ils reçu une formation sommaire au camp militaire de Kanombe en périphérie de Kigali, d'autres ont affirmé qu'ils ont reçu une formation une fois arrivés au Congo, près des frontières avec l'Ouganda et le Rwanda.
Onze Rwandais qui se sont rendus en mai ont dit qu'ils étaient recrutés dès Février - trois mois avant que la rébellion débute-, selon Patrick Garba, chef du bureau de la démobilisation des Nations Unies à Goma.
Ce témoignage a aidé à créer la base d'un rapport publié début Juillet par un groupe d'experts de l'ONU qui accuse de hauts responsables rwandais, dont le ministre de la défense, d’avoir contribué à la création, le formation et de soutenir la rébellion M23 et certaines milices congolaises.
Les combats au cours des trois derniers mois ont apporté forcé plus de 280.000 personnes à abandonner leurs maisons alors que les rebelles ont saisi une partie non négligeable de la province du Nord-Kivu
Le Rwanda dément fermement les accusations sur le soutien à la rébellion, et a refusé de permettre le retour au Rwanda de ses concitoyens capturés en RDC, d'abord en faisant valoir qu'ils n'étaient pas rwandais.
Garba a déclaré que son bureau a maintenant 45 combattants rwandais, et l'AP a interrogé certains d’entre sur un groupe de 30, détenus par le renseignement militaire au Congo.
Un colonel du renseignement militaire qui parlait sous l’anonymat a dit qu'ils ont envoyé toutes les preuves aux autorités à Kinshasa, la capitale du Congo, y compris la carte d'identité d'un capitaine de l’armée rwandaise, d'autres cartes d'identité rwandaises, des uniformes et des fusils et des obus de mortier qui font partie de la l'arsenal de l'armée rwandaise et non du Congo.
Il a aussi dit que les rwandais capturés utilisent des fusils AK-47 avec des crosses de pliage, tandis que l’armée congolaise utilise des fusils fixes.
Le rapport de l'ONU a conduit plusieurs pays occidentaux à suspendre certaines aides au Rwanda. Un groupe bipartite de législateurs américains a envoyé, le 3 août, une lettre très ferme au président rwandais Paul Kagame en disant qu'ils sont «absolument convaincu que le Rwanda est impliqué dans le soutien des troubles dans les Kivus. »
Kagame a un passé interventionniste dans l'Est du Congo. Le Rwanda a envahi son voisin à l'ouest en 1996, à la poursuite de Hutus rwandais qui ont fui après avoir commis le génocide rwandais de 1994 de quelque 800.000 Tutsis et Hutus modérés.
Il a fallu un an Kagame admettre que ses troupes avaient envahi l'est du Congo. Ils se sont déployéa après que l'ONU et les puissances occidentales n'aient réussi à bloquer les «génocidaires» qui ont utilisé comme couverture les immenses camps de réfugiés pour s'armer et faire des incursions au Rwanda.
Les résidus des génocidaires rwandais au Congo ont formé le Front Démocratique pour la Libération du Rwanda, FDLR ou, au cœur d'un cycle sans fin de la violence dans l'Est du Congo, et que le gouvernement de Kagame craingnait de voir un jour envahir le Rwanda.
Kagame a alors orchestré une rébellion de Tutsis congolais conduits par des soldats rwandais qui ont renversé la dictature de longue date au Congo et précipité une succession de guerres civiles qui ont attiré les armées de huit pays africains dans une lutte pour les ressources minérales du Congo.
Quelque 5 millions de personnes sont mortes avant la fin de la guerre en 2003.
Après que les troupes rwandaises se soient retirées sous la pression internationale, Kagame s'est tourné vers un système par procuration, soutenant un Tutsi congolais, Laurent Nkunda, qui dirigea une rébellion qui a enflamma l'Est du Congo en 2008.
Pour mettre fin à cette insurrection, le président Joseph Kabila a signé un pacte permettant aux rebelles d'intégrer l'armée et aux les troupes rwandaises de venir au Congo pendant trois mois à nouveau afin de traquer les FDLR. Les soldats rebelles qui ont lancé l'insurrection cette année faisaient partie de la rébellion 2008.
Nsanzimana a dit qu'il avait 10 ans quand sa famille est arrivée au Congo, dans la vague de plus d'un million de Hutus rwandais qui ont fui après le génocide.
Il était ici en 1996 lorsque les troupes de Kagame ont bombardé les camps de réfugiés, tuant indistinctement, civils innocents et génocidaires. Puis ils ont chassé ceux qui ont fui à l’intérieur du Congo et les ont massacrés !
Son père et un frère à lui sont morts lors de cette razzia de Kigali. Sa sœur a échappé à en fuyant en République du Congo. Un frère à lui demeure commandant des FDLR.
Finalement, Nsanzimana et un frère à lui purent rentrer chez eux finalement rentrés chez pour constater que les propriétés de leur père avait été saisies par des voisins tutsis.
"Quand nous avons essayé de récupérer nos biens, ceux qui les avaient exproprié ont porté de fausses accusations contre nous sur le génocide, et nous avons atterri en prison", a-t-il dit.
En 2004, les frères ont été libérés et une maison ainsi qu’une ferme leur ont été donné en échange des biens expropriés.
Nsanzimana pense que la dernière aventure du Rwanda en RDC l'a laissé sans abri. Il croit que sa seule chance est de rechercher le statut de réfugié loin du Rwanda et de l'Est du Congo, où il croit l'histoire que de haine entre Tutsis et Hutus ne sera jamais résolue.
«Les Forces rwandaises de défense sont les mêmes du Front patriotique rwandais (rebelles) qui ont tué mon frère et sont responsables de la mort de mon père», a-t-il dit.
"Les mêmes militaires Tutsi m’ont formé à me battre et m'ont emmené sur ce champ de bataille."
ASSOCIATED PRESS
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