La direction interimaire du FPI
Je sais qu’ils sont nombreux, ceux qui se sentiront provoqués par ces lignes, mais qu’importe c’est peut-être ce que je recherche. Ils se sentiront d’autant plus choqués qu’ils découvriront que je ne suis pas ivoiriens. Lorsqu’ils se rendront compte que même dans mon pays il ya des troubles, ils me demanderont d’aller m’occuper de mes oignons qui commencent à pourrir.
Peut-être même que la rédaction de ce site (infodabidjan.net), qui je suppose est composée essentiellement d’ivoiriens, réfusera de publier mon coup de gueule, mon besoin de communiquer mon indignation devant ce qui se passe en Côte d’Ivoire et l’immobilisme des pro-Gbagbo au grand publique.
Mais j’assume ce que j’écris et j’ose le faire savoir, quite à attirer sur moi la foudre de mes frères et soeurs ivoiriens. Ce pays est une seconde patrie pour moi. J’y ai fait mon enfance et une partie de ma jeunesse.
J’y ai fait une grande partie de ma vie scolaire (primaire, collège et lycée) et universitaire. J’ai participé aux diverses luttes estudiantines du temps de la FESCI de Martial Joseph Ahipeau (90-92).
Mes parents payaient la fameuse carte de séjour imposée par Alassane Ouattara, alors premier ministre.
Quoique non ivoiriens, j’ai participé également à toutes les grandes marches organisées par le FPI et l’opposition ivoirienne pour exiger que la démocratie soit appliquée et les libertés individuelles soient respectées.
Pour toutes ces raisons, je me sens le droit et le devoir crier ma rage de voir les ivoiriens liquider les libertés conquises pendant ces longues années et d’abandonner l’homme qui a incarné cette lutte pour la conquête de ces libertés significatives. ABANDONNER. Oui le mot est lâché.
Une direction amorphe et incapable d’imposer au régime Ouattara le respect des libertés individuelles.
En 1991, lorsque le gouvernement de Alassane Ouattara avait envoyé les militaires conduits par Faizan Bi violenter les étudiants endormis à la cité universitaire de yopougon, Laurent Gbagbo avait appelé l’opposition ivoirienne à manifester pour condamner cette barbarie et exiger qu’une enquête soit ouverte pour établir les responsabilités.
Le résultat de la marche a été concluant. Une enqête parlementaire a été ouverte. Lorsque les résultats ont été rendus publics, il a encore appeler à manifester afin que les coupables soient punis, mais aussi pour exiger que les responsables de la FESCI qui étaient incarcelés soient libérés. C’était le 18 février 1992.
Des actions de ce type, il y en a eu plusieurs sous l’impulsion de Laurent Gbagbo, le plus beau étant celui de 2000 où il a appelé le peuple à aller chercher SA victoire confisquée par Robert Guéi.
En 2011, Laurent Gbagbo le combattant de la liberté est lui-même privé de sa liberté, toute sa famille est jetée en prison, sa mère est poussée à l’exile. Mais cela n’émeut personne.
Comme en 1991-1993, le régime Ouattara terrorise les populations civiles et même les militaires avec ses miliciens – en 1991-1993 ces miliciens s’appelaient loubards et avait pour chef Hamed Bakayoko – mais personne ne lève le petit doit.
Je parie et jure sur tous les dieux de mes ancêtres que Laurent Gbagbo aurait, au risque de sa vie et de celle de sa famille, appelé la population à manisfester contre ce qui s’est passé dans le camp de réfugiés de Nanhibly à Duékoué et exigé qu’une enquête soit ouverte.
Chose curieuse, toute la classe politique se reclamant de Gbagbo, avec à sa tête la direction actuelle du FPI de monsieur Ouréto, reste muette et n’ose pas lever le petit doigt. Les animateurs de cet ensemble politique sont tous tétanisés par la peur de predre soit la vie soit leurs biens acquis pour la plus part sous Gbagbo.
Ahurissant tout c!. N’yaurait-il personne d’autre à part Gbagbo en Côte d’Ivoire pour qui la lutte pour les libertés aurait de l’importance? Laurent Gbagbo n’avait-il que des suiveurs?
Un commerce honteux se fait avec le nom de Laurent Gbagbo
J’ai eu les larmes aux yeux lorsque j’ai vu des personnalités que Laurent Gbagbo a promues lors de son mandat lui tourner le dos pour visiblement se faire une place au soleil chez Ouattara. Parmis ceux-là il ya monsieur Mamadou Koulibaly.
Ce monsieur était professeur d’économie à l’université d’Abidjan Cocody. Il a séduit Laurent Gbagbo par la qualité de ses analyses. Gbagbo le recruta au mileu des années 90 pour lui confier le rôle de coordonateur de l’élaboration du programme de gouvernement du FPI.
La venue de cet économiste libéral aurait, selon certaines confidences, provoqué des remous au FPI. Mais Laurent Gbagbo imposa Mamadou Koulibaly à ses amis. L’histoire aura peut-être donné raison à ceux qui étaient opposés à son arrivée dans les instances dirigeantes du parti.
Car monsieur Koulibaly a montré plus tard qu’il n’est ni imprégné par les idéaux socio-démocrates sur lesquels répose le FPI, ni stratège encore moins loyal.
Mamadou Koulibaly fut ministre des finances dans le premier gouvernement de Laurent Gbagbo dirigé par monsieur Affi N’guessan. Pour redresser l’économie du pays, il voulait emmener les opérateurs économiques à comprendre qu’ils doivent payer leurs impôts sans complaisance. Ce qui en fait était une bonne chose. Les méthodes utilisées étaient toutefois discutables.
En effet monsieur le ministre utilisait des méthodes cavalières à la Ouattara pour obliger les opérateurs économiques qui devaient des impôts à l’Etat à payer leurs dettes. On se rappelle les descentes musclées de fonctionnaires des impôts dans les adminitrations des entreprises privées pour confisquer des documents importants y compris des ordinateurs.
La méthode était décriée par tous y compris par les siens. Elle était médiocre. Cette méthode est utilisée dans les pays développés seulement si les services des impôts soupçonne une entreprise de faire des fausses déclarations d’impôt et non pour emmener les entreprises à payer leur redevance.
Mais Koulibaly était le chouchou de Laurent Gbagbo. Alors il l’imposa à ses partisans et fit de lui le numéro 2 de son régime puis 2ème vice-président du FPI. Gbagbo a donc tout donné à Mamadou Koulibaly, un inconnu dans l’arène politique. Mais Koulibaly lui a tourné le dos.
Il a accepté son arrestation et a cautionné son emprisonnement. N’aimait-il pas rappeler aux militants du FPI qu’ils devaient se défaire de l’idée que Gbagbo serait libéré?
Le comble c’est que au lieu de lutter pour que ses amis de la direction du parti soient libérés, Mamadou Koulibaly avait entrepris de changer et le nom du parti et sa base idéologique pour s’en servir pour ses ambitions personnelles. Les milittants lui refusèrent cette imposture.
Son plan ayant échoué, Mamadou Koulibaly créa, avec dépit, son propre parti. Mais au lieu de se profiler en s’attaquant au régime liberticide de Ouattara, Koulibaly était passé maître dans l’art d’attaquer le FPI, son parti d’origine. Ce qui est stratégiquement la deuxième erreur.
Car dans une situation où des gens qui se sentent frustrés et qui de surcroît ont vu leurs leaders arrêtés, la stratégie de les avoir avec soit n’était certainement pas de continuer à attaquer le fondement de leur croyance. Koulibaly l’a fait et il l’a payé cher. Même très cher lors des législatives boycottées par le FPI.
Selon des mauvaises langues, Mamadou Koulibaly n’aurait obtenu que 1.006 voix.
Ainsi Gbagbo qui n’a jamais envoyé les militaires tuer aucun membre du groupe ethnique de Koulibaly ou d’un quelconque autre groupe ethnique a déjà été jugé et condamné par Koulibaly. Gbagbo doit payer pour ”ses” crimes.
A contrario, il aide Ouattara à accéder au pouvoir, lui dont les milices se sont rendus coupables de génocide et d’exécutions extra-judiciaires des pro-Gbagbo. Ces milices continuent du reste à faire sombrer la Côte d’Ivoire dans la violence. Tout ca pour ca, monsieur Koulibaly?
Les exilés et la diaspora
J’ai été ensuite ahuri de constater que c’est dans le camp même des pro-Gbagbo qu’on donne du fil à retordre à la défense de leur champion. En effet, avant son transfert à la CPI le 29 novembre 2011, le prisonnier Gbagbo a désigné un porte-parole en la personne de monsieur Katina.
Celui-ci s’est adjoint trois (3) collaborateurs pour le représenter dans le cas où il était empêché de se déplacer. On ne sait jamais avec Ouattara. Il faut toujours prendre des précautions. Monsieur Katina a eu raison de le faire puisque monsieur Alassane Ouattara s’est imédiatement assuré de limiter ses deplacements.
En plus de la formation de son cabinet, monsieur Katina a choisit maître Emmanuel Altit pour représenter et diriger le conseil juridique qui devait défendre le président Laurent Gbagbo devant la CPI.
Ce qui m’a peiné, c’est de voir toute la polémique qui fut entretenue tant autour de la désignation de monsieur Katina comme porte-parole que autour de celle de maître Altit pour représenté le prisonnier de droit commun qu’est Laurent Gbagbo.
Les compétences et les qualités de ces deux hommes choisies pour défendre les intérêts du présdident Gbagbo ont été mises en doute par les pro-Gbagbo eux-mêmes. Je croyais me retrouver sur une autre planète. Car il était impensable pour moi de constater qu’il se trouverait des gens qui allaient travailler contre les intérêts de leur propre champion.
En effet, comment comprendre que quelqu’un est en prison tout seul – pas avec ses supporters –, il choisit librement des personnes pour l’aider à défendre ses intérêts afin qu’il recouvre au plus vite la liberté et il ya des gens qui trouvent à redire sur ses choix? Tout de même. Tout de même…. Un peu de respect pour ce monsieur qui a tant donné pour ses concitoyens. Le président Gbagbo est en prison.
Que d’autres personnes se mobilisent pour le soutenir, en reconnaissance de ce qu’il a fait pour son peuple, ça se comprend. Mais que ces personnes veuillent se substituer à lui pour prendre des décisions à sa place ou juger de son aptitude à prendre ses propres décisions, c’est ARROGANT, MINABLE et RIDICULE.
La libération de Gbagbo peut et doit être utilisée dans la lutte politique des pro-Gbagbo. Mais les stratégies politico-juridiques pour y aboutir n’appartiennent qu’à lui tout seul – même pas à sa famille biologique puisqu’il est toujours vivant et en possession de toutes ses facultés.
Dans cet imbroglio du camp Gbagbo, ils ont poussé l’outrecuidance jusqu’à jeter le flou dans les esprits des africains qui voulaient aider à co-financer le procès du président Gbagbo – au moins de manière symbolique pour montrer aux occidentaux que cet homme n’est pas seul – comme l’avait souhaité son conseil juridique.
En effet, dans une interview parue dans le journal Le Nouveau Courrier, maître Altit avait clairement exprimé le souhait de voir les bonnes volontés se mobiliser pour aider à faire face aux charges qu’engendrerait un travail de défense efficace. C’était après la première comparution du Laurent Gbagbo à la barre.
Que ne fut ma surprise de lire sur facebook, puis dans la presse ivoirienne les écrits d’un membre de l’équipe du porte-parole tendant à déconseiller aux africains qui le souhaiteraient de contribuer à co-financer le procès du président Gbagbo. Selon lui, la CPI aurait mis tous les moyens financiers à la disposition de l’équipe de défense de Laurent Gbagbo.
Il n’était donc pas besoin de faire une quelconque collecte de fond. Pourtant ce qu’il présentait comme preuve de ses affirmations n’était autre chose que les émoluments de l’avocat. Laurent Gbagbo ayant été déclaré indigent, c’est bien la cour qui devait payer les prestations de son avocat.
Cela n’a évidement rien à avoir avec les dépenses annexes si le conseil veut conduire des contre-enquêtes sur le terrain. On le sait aujourd’hui à travers une vidéo qui existe sur le site de la CPI. Le conseil juridique du président Gbagbo a demandé le report de l’audience du 18 juin 2012 parceque la défense n’était pas prête.
Les ressources humaines étaient insuffisantes pour travailler efficacement sur un document de 11.000 pages produit par le bureau du procureur. Etre autant capable de jouer contre les intérêts de son champion, c’est pour moi un exploit extraordinaire que les pro-Gbagbo venaient de réussir là. Je leur tire mon chapeau.
L’equipe du porte-parole a été totalement incapable de mobiliser pour la cause afin que l’opération de collecte de fonds soit un succès. On nous a communiqué un numéro de compte pour faire nos virements en vue de contribuer au co-financement du procès du panafricain Laurent Gbagbo.
Je connais personnellement plusieurs africains et africaines qui, comme moi, ont viré de l’argent sur ce compte. On nous a promis des comptes rendus publics réguliers sur les entrées. Ces compte-rendus serait faits par un hussier.
Jusqu’à ce jour, je n’ai pas eu droit au premier compte rendu. J’ai seulement su plus tard que le compte bancaire qui nous a été communiqué appartiendrait à une ONG préexistante et dont le premier responsable n’est autre que un autre des collaborateurs de monsieur Katina.
Il n’a donc jamais été ouvert de compte express pour cette opération. Comment voulez-vous que les gens vous fassent confiance lorsque vous ne faites pas de la transparence une exigeance de gestion?
Deguelace tout ca.
A bientôt pour ma prochaine publication sur ce même thème dont le titre déjà choisit est: «Ces plaisantins qui veulent voir partir Ouattara sans faire le moindre effort».
Athanase Gbamin
USA
source : Athanase Gbamin
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