24/09/2012
Joseph KABILA - President sortant de la RDC
La RDC n’est pas en guerre mais qu’elle est confrontée à des groupes armés d’insurgés qui doivent être combattus par des opérations de Forces spéciales généralement constituées d’unités d’élite structurées en petits équipes (les commandos) autonomes, dotées de matériels très élaborés et d’une grande puissance de feu.
Parce qu’elle cristallise tant d’intérêts pour les uns et tant d’aigreurs pour les moins nantis, la crise à l’Est de la RD Congo aura déchainé les foudres de certains lobbies financiers occidentaux à travers leurs antennes ONG dont le mérite aura été d’apporter de l’obole à la misère fabriquée au sein d’une population sans repère.
Soucieux d’étayer un scénario apocalyptique, les auteurs du manifeste brandissent le spectre d’une hécatombe sans précédent, oublieux de cette évidence : au pays de Lumumba, c’est la faillite du système Kabiliste (maintenu sur béquilles par ces mêmes Occidentaux donneurs de leçons) qui aura déblayé le terrain d’insurrections à répétition et de leur manipulation.
L’ETAT DE GUERRE
A plusieurs reprises, nous avons entendu les médias et même certaines autorités affirmer que la RD Congo est en guerre et qu’il est temps de réformer l’armée nationale.
Rappelons qu’en relations internationales, le droit de la guerre a toujours posé deux problèmes : la définition juridique de la guerre et le statut de l’ennemi.
Pour Michel Wieviorka (Expert en stratégie militaire), la guerre se définit comme "un conflit entre deux Etats dotés d’armes régulières.
Elle passe par un acte volontaire qui est la déclaration de guerre, préalable à l’ouverture des hostilités". Dans le cas d’insurgés et autres combattants illuminés, on devrait plutôt parler d’opération de pacification, de mesures de police, de lutte antiterroriste (Afghanistan) voire d’action préemptive (Irak).
Ces actions ponctuelles sont destinées à faire face à un risque, une déstabilisation, une menace sur la paix afin de défendre des intérêts, garantir un libre accès et protéger des populations civiles.
Elles font donc perdre à l’ennemi son identité juridique. Il devient un rebelle, un terroriste, un insurgé, un extrémiste, un agitateur et tous ces qualificatifs le placent dans un statut de droit minimum.
Depuis une dizaine d’années, la RD Congo est confrontée à la recrudescence des groupes armés nationaux et étrangers qui se développent dans des espaces à activités minières potentielles et qui sont, de ce fait, manipulés par des acteurs nationaux et étrangers pour des intérêts financiers.
Ce phénomène connu des autorités congolaises - dont certaines y sont impliquées – a profité largement du désordre existant au sein des services de sécurité du pays.
Il aura fallu attendre un rapport des experts des Nations-Unies pour que le régime congolais brandisse la théorie conspirationniste afin de vouloir dédouaner ses raccourcis politiques néfastes.
Nous n’allons pas nous engouffrer dans ce débat passionnel dont se délectent les brillants esprits de la politique congolaise qui ont trouvé une brèche pour imputer tous les maux du pays aux calculs rotors et à la cupidité des pays voisins.
Notre but c’est d’arriver à démontrer que tous ces gâchis meurtriers à l’Est de la RD Congo sont d’abord la conséquence directe de l’incurie et de l’irresponsabilité des dirigeants à mieux gérer les services de sécurité du pays.
LE RENSEIGNEMENT DANS LA CONDUITE DES OPERATIONS MILITAIRES
Nous avions dit que la RD Congo n’est pas en guerre mais qu’elle est confrontée à des groupes armés d’insurgés qui doivent être combattus par des opérations de Forces spéciales généralement constituées d’unités d’élite structurées en petits équipes (les commandos) autonomes, dotées de matériels très élaborés et d’une grande puissance de feu.
En fait, le concept "Forces spéciales" est basé sur le principe de l’économie des forces. Elles remplissent des missions extrêmement délicates dans le contexte de guérilla, de guerre psychologique, d’actions commandos en profondeurs des lignes ennemis, etc… et leur efficacité repose sur la maitrise parfaite du renseignement (la collecte, le tri, la gestion et le secret garanti).
Afin d’éviter des dysfonctionnements majeurs au sein de la « communauté du renseignement » (constituée par les services intérieur et extérieur, le contre-espionnage, les services d’actions clandestines, etc…), il est impérieux de les doter d’investissements humain, financier et matériel adéquats en hiérarchisant leur interconnexion pour un meilleur rendement.
Ce qui n’a jamais été le cas en RD Congo où le renseignement reste au service du régime pour traquer l’opposition en la tenant par le fric et la trouille.
Comment voulez-vous que l’armée nationale s’attaque efficacement aux groupes armés sans une connaissance parfaite de leur nombre, leur motivation, les espaces conquis et leur environnement géographique, les types d’armes qu’ils détiennent et leurs origines, les affinités avec les populations locales pour savoir quel genre d’hommes, armes, appareils de communication et tactiques opérationnelles à adopter.
Les déconfitures des Fardc à Mushaki en 2007 (contre le CNDP) et récemment à Bunagana (contre le M23) ont donné la mesure de l’amateurisme et du cynisme des autorités congolaises envoyant les soldats à une véritable boucherie humaine.
D’après les témoignages de certains Fardc diffusées par les médias étrangers, les soldats n’avaient plus à manger, les munitions ne concordaient pas avec les armes utilisées et surtout la communication militaire entre les différents fronts se faisait à travers des téléphones à puces (le réseau commercial).
L’ennemi avait, de ce fait, accès aux informations sensibles pour échapper aux bombardements aveugles des Fardc. Il s’organisait en petits groupes commandos capables de contourner les lignes de fronts et d’attaquer les soldats gouvernementaux par les flancs.
Le décrochage de ces derniers aura permis aux insurgés de récupérer tout le matériel lourd non adapté à ce genre d’opérations militaires.
SI L'ENNEMI EST UNE CONSTRUCTION, ON PEUT LE DECONSTRUIRE
« Quand la société souffre, elle éprouve le besoin de trouver quelqu’un à qui elle puisse imputer son mal, sur qui elle puisse se venger de ses déceptions. […] L’Etat est la forme la plus élaborée du politique parce qu’il a seul le pouvoir d’identifier et de nommer l’ennemi qui devient un choix, pas une donnée » disait Durkheim.
Dans le récent discours du régime en place à Kinshasa, un tri a été fait en fonction de la dangerosité des groupes armés actifs à l’Est du pays.
Les autorités congolaises ont pointé le M23 (les Fdlr étant déjà fichés) comme la nouvelle menace fabriquée par le voisin rwandais.
Les autorités de ce pays ont nié toute implication dans la création de ce mouvement qu’elle présente comme la conséquence du désordre au Congo démocratique.
Au-delà de l’ire des uns et de la récupération des autres (grâce à l’influence des médias et celle des intérêts financiers en vue), aucune puissance étrangère n’envisage d’engager des moyens adéquats pour terminer ce conflit alimenté par certaines rivalités régionales.
Et il est de plus en plus question d’une solution politique à cette crise.
Si l’ennemi M23 est une construction rwandaise sur le sol congolais, il y a donc lieu de le déconstruire non seulement par la guerre ou les négociations (présentées comme une humiliation pour certains) mais par d’autres mécanismes notamment la campagne d’adhésion collective à la cause défendue, l’implosion du mouvement grâce à des actions internes de manipulation et de sape idéologique, etc…
Bref, un travail de fond à mener par les services spéciaux qui doivent agir clandestinement sur terrain et à l’étranger au sein des ambassades de la RD Congo installés chez les voisins soupçonnés en intelligence avec l’ennemi.
Le Congo démocratique en a-t-il les moyens et les compétences humaines/matérielles voulues ?
En vue de masquer leurs insuffisances, les autorités congolaises ont développé un discours de l’hostilité à travers un nationalisme aux accents variés.
Elles essayent de faire passer un message rassembleur autour de la "balkanisation" due aux ressources minières miraculeuses.
Ainsi, l’ennemi est présenté comme « héréditaire » de façon à l’encrer dans le passé et constituer un élément de la construction identitaire.
Ce raccourci historique hasardeux, symptôme d’une régression de la pensée politique en RD Congo, pourra-t-il convaincre cette misère qui se lit sur les visages des populations laborieuses des provinces du Kivu ?
Pas si sûr…
Marcellin Sole, Consultant (BED)
© KongoTimes
Joseph KABILA - President sortant de la RDC
La RDC n’est pas en guerre mais qu’elle est confrontée à des groupes armés d’insurgés qui doivent être combattus par des opérations de Forces spéciales généralement constituées d’unités d’élite structurées en petits équipes (les commandos) autonomes, dotées de matériels très élaborés et d’une grande puissance de feu.
Parce qu’elle cristallise tant d’intérêts pour les uns et tant d’aigreurs pour les moins nantis, la crise à l’Est de la RD Congo aura déchainé les foudres de certains lobbies financiers occidentaux à travers leurs antennes ONG dont le mérite aura été d’apporter de l’obole à la misère fabriquée au sein d’une population sans repère.
Soucieux d’étayer un scénario apocalyptique, les auteurs du manifeste brandissent le spectre d’une hécatombe sans précédent, oublieux de cette évidence : au pays de Lumumba, c’est la faillite du système Kabiliste (maintenu sur béquilles par ces mêmes Occidentaux donneurs de leçons) qui aura déblayé le terrain d’insurrections à répétition et de leur manipulation.
L’ETAT DE GUERRE
A plusieurs reprises, nous avons entendu les médias et même certaines autorités affirmer que la RD Congo est en guerre et qu’il est temps de réformer l’armée nationale.
Rappelons qu’en relations internationales, le droit de la guerre a toujours posé deux problèmes : la définition juridique de la guerre et le statut de l’ennemi.
Pour Michel Wieviorka (Expert en stratégie militaire), la guerre se définit comme "un conflit entre deux Etats dotés d’armes régulières.
Elle passe par un acte volontaire qui est la déclaration de guerre, préalable à l’ouverture des hostilités". Dans le cas d’insurgés et autres combattants illuminés, on devrait plutôt parler d’opération de pacification, de mesures de police, de lutte antiterroriste (Afghanistan) voire d’action préemptive (Irak).
Ces actions ponctuelles sont destinées à faire face à un risque, une déstabilisation, une menace sur la paix afin de défendre des intérêts, garantir un libre accès et protéger des populations civiles.
Elles font donc perdre à l’ennemi son identité juridique. Il devient un rebelle, un terroriste, un insurgé, un extrémiste, un agitateur et tous ces qualificatifs le placent dans un statut de droit minimum.
Depuis une dizaine d’années, la RD Congo est confrontée à la recrudescence des groupes armés nationaux et étrangers qui se développent dans des espaces à activités minières potentielles et qui sont, de ce fait, manipulés par des acteurs nationaux et étrangers pour des intérêts financiers.
Ce phénomène connu des autorités congolaises - dont certaines y sont impliquées – a profité largement du désordre existant au sein des services de sécurité du pays.
Il aura fallu attendre un rapport des experts des Nations-Unies pour que le régime congolais brandisse la théorie conspirationniste afin de vouloir dédouaner ses raccourcis politiques néfastes.
Nous n’allons pas nous engouffrer dans ce débat passionnel dont se délectent les brillants esprits de la politique congolaise qui ont trouvé une brèche pour imputer tous les maux du pays aux calculs rotors et à la cupidité des pays voisins.
Notre but c’est d’arriver à démontrer que tous ces gâchis meurtriers à l’Est de la RD Congo sont d’abord la conséquence directe de l’incurie et de l’irresponsabilité des dirigeants à mieux gérer les services de sécurité du pays.
LE RENSEIGNEMENT DANS LA CONDUITE DES OPERATIONS MILITAIRES
Nous avions dit que la RD Congo n’est pas en guerre mais qu’elle est confrontée à des groupes armés d’insurgés qui doivent être combattus par des opérations de Forces spéciales généralement constituées d’unités d’élite structurées en petits équipes (les commandos) autonomes, dotées de matériels très élaborés et d’une grande puissance de feu.
En fait, le concept "Forces spéciales" est basé sur le principe de l’économie des forces. Elles remplissent des missions extrêmement délicates dans le contexte de guérilla, de guerre psychologique, d’actions commandos en profondeurs des lignes ennemis, etc… et leur efficacité repose sur la maitrise parfaite du renseignement (la collecte, le tri, la gestion et le secret garanti).
Afin d’éviter des dysfonctionnements majeurs au sein de la « communauté du renseignement » (constituée par les services intérieur et extérieur, le contre-espionnage, les services d’actions clandestines, etc…), il est impérieux de les doter d’investissements humain, financier et matériel adéquats en hiérarchisant leur interconnexion pour un meilleur rendement.
Ce qui n’a jamais été le cas en RD Congo où le renseignement reste au service du régime pour traquer l’opposition en la tenant par le fric et la trouille.
Comment voulez-vous que l’armée nationale s’attaque efficacement aux groupes armés sans une connaissance parfaite de leur nombre, leur motivation, les espaces conquis et leur environnement géographique, les types d’armes qu’ils détiennent et leurs origines, les affinités avec les populations locales pour savoir quel genre d’hommes, armes, appareils de communication et tactiques opérationnelles à adopter.
Les déconfitures des Fardc à Mushaki en 2007 (contre le CNDP) et récemment à Bunagana (contre le M23) ont donné la mesure de l’amateurisme et du cynisme des autorités congolaises envoyant les soldats à une véritable boucherie humaine.
D’après les témoignages de certains Fardc diffusées par les médias étrangers, les soldats n’avaient plus à manger, les munitions ne concordaient pas avec les armes utilisées et surtout la communication militaire entre les différents fronts se faisait à travers des téléphones à puces (le réseau commercial).
L’ennemi avait, de ce fait, accès aux informations sensibles pour échapper aux bombardements aveugles des Fardc. Il s’organisait en petits groupes commandos capables de contourner les lignes de fronts et d’attaquer les soldats gouvernementaux par les flancs.
Le décrochage de ces derniers aura permis aux insurgés de récupérer tout le matériel lourd non adapté à ce genre d’opérations militaires.
SI L'ENNEMI EST UNE CONSTRUCTION, ON PEUT LE DECONSTRUIRE
« Quand la société souffre, elle éprouve le besoin de trouver quelqu’un à qui elle puisse imputer son mal, sur qui elle puisse se venger de ses déceptions. […] L’Etat est la forme la plus élaborée du politique parce qu’il a seul le pouvoir d’identifier et de nommer l’ennemi qui devient un choix, pas une donnée » disait Durkheim.
Dans le récent discours du régime en place à Kinshasa, un tri a été fait en fonction de la dangerosité des groupes armés actifs à l’Est du pays.
Les autorités congolaises ont pointé le M23 (les Fdlr étant déjà fichés) comme la nouvelle menace fabriquée par le voisin rwandais.
Les autorités de ce pays ont nié toute implication dans la création de ce mouvement qu’elle présente comme la conséquence du désordre au Congo démocratique.
Au-delà de l’ire des uns et de la récupération des autres (grâce à l’influence des médias et celle des intérêts financiers en vue), aucune puissance étrangère n’envisage d’engager des moyens adéquats pour terminer ce conflit alimenté par certaines rivalités régionales.
Et il est de plus en plus question d’une solution politique à cette crise.
Si l’ennemi M23 est une construction rwandaise sur le sol congolais, il y a donc lieu de le déconstruire non seulement par la guerre ou les négociations (présentées comme une humiliation pour certains) mais par d’autres mécanismes notamment la campagne d’adhésion collective à la cause défendue, l’implosion du mouvement grâce à des actions internes de manipulation et de sape idéologique, etc…
Bref, un travail de fond à mener par les services spéciaux qui doivent agir clandestinement sur terrain et à l’étranger au sein des ambassades de la RD Congo installés chez les voisins soupçonnés en intelligence avec l’ennemi.
Le Congo démocratique en a-t-il les moyens et les compétences humaines/matérielles voulues ?
En vue de masquer leurs insuffisances, les autorités congolaises ont développé un discours de l’hostilité à travers un nationalisme aux accents variés.
Elles essayent de faire passer un message rassembleur autour de la "balkanisation" due aux ressources minières miraculeuses.
Ainsi, l’ennemi est présenté comme « héréditaire » de façon à l’encrer dans le passé et constituer un élément de la construction identitaire.
Ce raccourci historique hasardeux, symptôme d’une régression de la pensée politique en RD Congo, pourra-t-il convaincre cette misère qui se lit sur les visages des populations laborieuses des provinces du Kivu ?
Pas si sûr…
Marcellin Sole, Consultant (BED)
© KongoTimes
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