lundi 8 octobre 2012

Déclaration politique de Kamerhe : Une confusion cynique et très dangereuse

07/10/2012

Vital KAMERHE
Comme tant d'autres, je ne puis résister à l'envie de commenter la déclaration de M. Vital Kamhere. En tout premier lieu, je ne comprends pas qu'un homme politique de sa stature puisse ignorer que le coup d'Etat constitutionnel de Joseph Kasavubu contre le gouvernement légal et légitime de Patrice Lumumba eut lieu le 5 septembre 1960, et non 14 jours après l'indépendance comme il l'affirme.

De surcroît, la manière dont il commente cet évènement fondateur de la crise congolaise témoigne d'une incroyable légèreté.

Contextualisons : la jeune armée nationale congolaise, constituée principalement des soldats chassés du Katanga après l'entrée en sécession de cette province sous la protection des mercenaires étrangers, qui avaient exigé et obtenu du gouvernement d'aller réduire la sécession katangaise, suivie d'ailleurs par la sécession du Sud-Kasaï montée par les mêmes acteurs de la finance internationale, s'était mise en route.

Dans sa progression, la troupe est attaquée au Sud-Kasaï par les milices kalonjistes scécessionnistes et aura, il est vrai, la main lourde puisqu'il y aura plus de 250 morts (d'après un témoin oculaire, la professeur Kaïk Njuji, dont le père fut Ministre de Kalonji).

Le Chef de l'Etat, ensemble avec M. Dag Hâmmarshold le Secrétaire général de l'ONU, dans le cadre d'un plan de la CIA monté bien avant l'indépendance, annoncent que les troupes congolaises ont commis un génocide.

L'agent de l'impérialisme qu'est Joseph Kasavubu va perpétrer un coup d'Etat constitutionnel en annonçant la révocation du Gouvernement. Ce dernier, en vertu de ses prérogatives constitutionnelles et des dispositions de la La Loi fondamentale en cas de trahison du Chef de l'Etat, prononce sa suspension.

Je me permets tout simplement de restituer les faits, sans autres commentaires. Je trouve inquiétant qu'une personne comme M. Kamhere, cité par beaucoup de compatriotes comme possible futur Chef de l'Etat, fasse preuve de tant de légèreté dans le traitement d'une question aussi fondamentale dans la compréhension de la situation post-coloniale qu'il a bien voulu analyser à l'intention de ses compatriotes.

Par ailleurs, je suis très étonné par son analyse de la situation de guerre à l'Est du Congo. Comment peut-il, lui originaire du Kivu, entretenir tant de confusion sur les causes de la guerre?

C'est extrêmement interpellant. La guerre du Rwanda contre le Congo tire ses origines d'abord dans l'histoire de la région. M. Kamhere ignore t-il la carte des frontières rwandaises, jusqu'à la rivière Lowa dans le Maniema, que le Rwanda avait officiellement publiée en 1998?

Ignore t-il le discours de Pasteur Bizimungu à Cyangugu en septembre 1966 disant que le Rwanda entendait récupérer ses territoires soit-disant accaparés par le Congo?

Certes, Vital Kamhere est né au Kivu, des parents kivutiens mais n'a pas grandi au Kivu. Je puis comprendre qu'il présente des déficiences sur l'histoire de la région.

En l'occurence, je ne crois pas qu'il ait une connaissance suffisante de l'histoire et de la culture rwandaise. Il aurait donc mérité de se taire au lieu d'ajouter à la confusion.

DECLARATION POLITIQUE DE L’UNC PAR L’HONORABLE VITAL KAMERHE, PRESIDENT NATIONAL DE L’UNION POUR LA NATION CONGOLAISE (UNC), PRÉSIDENT HONORAIRE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE -

(Kinshasa, le 05 octobre 2012)

Chers compatriotes,

Lorsque la Nation est en danger, lorsque la Patrie est en péril comme c’est le cas en ce moment, l’unité nationale commande que tous, citoyens de ce beau et grand pays, femmes et hommes, jeunes et vieux, majorité et opposition, nous mettions ensemble nos intelligences et nos énergies ainsi que nos ressources tant morales que matérielles pour sauver l’essentiel : la République Démocratique du Congo, notre patrimoine commun.

Le péril, ce sont ces guerres récurrentes qui déstabilisent notre pays depuis bientôt deux décennies et ravagent nos populations jusqu’à enlever leur dignité à nos mamans, à nos sœurs et à nos filles.

La comptabilité de ce drame humain devient difficile à tenir à jour : plus d’un dixième de nos populations affectées ; plus de 8 millions de morts et presqu’autant de personnes déplacées durant la seule première guerre qui a éclaté en 1998 et qui s’est terminée par l’Accord de Sun City du 17 décembre 2002.

Ceux qui contestent ces chiffres, se raviseront lorsqu’ils apprendront que, dans l’imbroglio qui endeuille en ce moment le Nord-Kivu, toutes les sources crédibles ont enregistré d’avril à juin 2012, c-à-d en deux mois seulement, plusieurs dizaines de milliers de morts et plus de 220.000 déplacés.

A ces compatriotes du Nord et du Sud-Kivu, blessés dans leur intégrité, dans leur dignité, dans leur intimité, dans leur personnalité, bref dans leurs droits les plus fondamentaux ; aux parents de ceux qui sont tombés victimes de ces effroyables violences, nous disons notre profonde compassion, notre solidarité, notre sympathie et surtout notre ferme volonté de tout mettre en œuvre pour sortir de cette zone de la honte et faire assumer à notre pays sa vocation de catalyseur de la paix et du développement pour tous les congolais, pour notre sous-région, le continent et le monde.

Chers Compatriotes,

Chaque être humain a reçu un don spécifique pour témoigner de la grandeur de notre Créateur. Dieu parle à travers les hommes qu’Il choisit.

Je voudrais rendre hommage à un fils de cette Nation, le prophète Simon Kimbangu, qui disait, le samedi 10 septembre 1921 : « Mes frères, l’Esprit est venu me révéler que le temps de me livrer aux autorités est arrivé.

Tenez bien ceci : avec mon arrestation commencera une période terrible d’indicibles persécutions pour moi-même et pour un très grand nombre de personnes. Il faudra tenir ferme, car l’Esprit de notre Dieu Tout-puissant ne nous abandonnera jamais ».

Bien de gens se sont interrogés sur le sens de mon long silence depuis la recrudescence actuelle des violences dans le Nord Kivu alors même que, par le passé, j’ai à plusieurs reprises dénoncé certaines de nos initiatives, politiques ou militaires, qui portaient en elles-mêmes les ferments de nos déconvenues actuelles, et en même temps j’ai à chaque fois en ces occasions proposé les voies et moyens d’en sortir.

En effet, en juin 2007, six mois seulement après que j’ai pris mes fonctions de président de l’Assemblée nationale, j’ai proposé au Conseil de sécurité des Nations Unies un « plan de sécurisation du nord et du sud Kivu ».

De même, en octobre 2008, j’ai soumis à l’Assemblée nationale et fait adopter par elle un « plan de sortie de crise à l’Est de la RDC ».

C’est précisément parce que j’ai à ces occasions tiré en vain la sonnette d’alarmes que j’ai cru nécessaire de puiser, dans le silence de la réflexion et de la méditation sur ces tragédies qui accablent notre peuple, la force spirituelle et morale qui seul permet, à ceux qui espèrent en Yahveh, de se « tenir en silence, de ne point s’irriter » face à l’adversité et au méchant.

Comme dit le psalmiste : (Psaume 37 : 12-15), le méchant forme des projets contre le juste, il grince des dents contre lui ; mais le Seigneur se rit de lui car il voit que son jour arrive. Les méchants tirent le glaive, ils bandent leur arc pour abattre le malheureux et le pauvre, pour égorger ceux dont la voie est droite ; mais leur glaive entrera dans leur propre cœur, et leurs arcs se briseront»

En des circonstances aussi dramatiques, le silence en effet est la marque du nécessaire besoin de prendre du recul pour discerner avec sagesse la nature et les causes de ce qui nous assaille et construire des stratégies d’action responsables et efficientes.

Je me devais donc de garder le silence parce que j’avais tout dit et avais été mal compris. Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu parce que IL m’a permis de prendre ce recul et a fait en sorte que tout le monde se rende compte au Rwanda comme en RDC, que nous aurions pu éviter ce que nous déplorons aujourd’hui.

Aujourd’hui, le temps du silence consommé, il faut capitaliser les énergies qu’il nous a permis d’engranger. Il y a en effet le temps de la prière, de la réflexion, et il y a le temps de l’action !

Si nous devons condamner sévèrement ce qui se passe à l’Est de la République, nous serions mal inspirés si nous devions traiter ces événements comme des actes singuliers, isolés qui nous arrivent de façon impromptue et sur lesquels nous ne portons aucune responsabilité historique.

« Nul n’a le droit d’effacer des pages d’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un peuple sans âme » ne cesse de répéter le journaliste de RFI Alain Foca dans son émission « Archives d’Afrique ».

Ceci me fait remonter en mémoire ce que disaient mes professeurs Kabeya Tshikuku et Nyembo Shabani, « un peuple qui ne se donne pas rendez-vous avec son histoire, ne peut espérer prendre rendez-vous avec le développement ».

Il faut donc observer et capter le caractère récurrent des événements que nous déplorons si nous voulons réellement les infléchir et y remédier définitivement.

Force est donc de constater que ces événements s’inscrivent dans une rationalité de crise dont les origines se confondent avec la naissance même de notre Etat comme pays indépendant et souverain.

Rappelons-nous 1960 : 14 jours seulement après notre indépendance, le Président de la République révoquait le premier Ministre qui à son tour lui rendait la même politesse.

On était loin d’imaginer que cette crise au sommet de l’Etat serait l’événement catalyseur de toutes les crises politiques subséquentes et faillites de gouvernance qui caractérisent et déstabilisent depuis lors notre pays : rébellions, sécessions, coups d’Etat, dictature, pillages, guerres cycliques dans la partie Est du territoire national.

Il ne fait l’ombre d’aucun doute que ces crises sont fondamentalement toutes des crises de légitimité, plus exactement de légitimation démocratique du pouvoir.

On pourrait également dire, crises de légitimation de la gouvernance démocratique. A cet égard, si les scrutins démocratiques de 2006 ainsi que la mise sur pied des institutions de la 3ème République ont été une avancée significative dans le processus de la résolution de la crise congolaise, on peut aujourd’hui dire que ce processus de légitimation et de normalisation demeure inachevé à bien d’égards, voire en recul sur bien d’autres points, en particulier depuis les élections bâclées de 2011.

D’autres éléments de cette faillite de légitimité et de gouvernance à la base de nos crises se trouvent certainement dans la non organisation des élections provinciales, municipales et locales, véritable indicateur de la démocratie à la base ; les tergiversations sur la mise en œuvre de la décentralisation territoriale, confondue au découpage territorial et réduite finalement à une vision de provincettes-ghettos ou de provincettes-des-originaires, apparaissant comme un mécanisme de gestion des ambitions politiques en vue du « partage équitable et équilibré du pouvoir » entre les entités tribales.

La gouvernance administrative, économique, judiciaire et sécuritaire n’est pas encore aux normes démocratiques.

Le fonctionnement des institutions établies synchronise encore mal ses pratiques politiques et la logique constitutionnelle des pouvoirs de l’Etat. La mise en œuvre du nouvel ordre public fondé sur le primat des droits de la personne est hésitante.

Toutes ces questions sont, avec naturellement la pauvreté, la corruption, l’impunité, etc., autant de défis à notre gouvernance qui donne quelques fois l’impression d’être encore prisonnière de nos traditions politiques autocratiques et qui expliquent nos crises politiques récurrentes.

Il s’ensuit qu’aujourd’hui comme hier, on ne peut espérer mettre un terme à ces crises si l’on ne les intègre dans la rationalité de déliquescence de l’Etat qu’elles supposent.

L’erreur que nous avons toujours commise c’est de traiter ces questions comme des événements occasionnels, fortuits. Il est clair que ceux qui souhaitent notre disparition en tant qu’Etat indivisible, ont beau jeu de nous distraire dans l’événementiel, pour nous éloigner des questions de fond où se cache la clé du drame congolais.

Ceci est une interpellation qui s’adresse à tout le peuple congolais et à chacun de nous. Nous devons prendre conscience que tant que nous ne nous mettrons pas tous ensemble, autour d’une même table, pour identifier et discerner dans la vérité, au-delà de ce qui est visible, les causes profondes et cachées de cette tragédie, la République Démocratique du Congo notre pays ne connaitra pas de paix véritable et durable.

Nous mettre tous ensemble autour d’une table ne servirait à rien, si c’est pour réitérer sans fin le même exercice chacun avec son agenda personnel, reléguant les intérêts du peuple, de la Nation, de la sous-région au dernier plan.

Je nous exhorte à faire les choses autrement et à nous oublier au profit de ce peuple meurtri. L’essentiel est de trouver des solutions idoines pour faire avancer notre pays et notre sous région, cette terre et ce trésor que Dieu nous a donné en partage.

En partant de la crise Kasavubu-Lumumba, en passant par les sécessions ; katangaise avec Moïse Tshombe, kasaïenne avec Kalonji Ditunga ; les rébellions ; de Pierre Mulele, de Ngbenye.

En survolant la dérive mobutiste avec la révolte des 13 parlementaires de renom, arrêtée par l’épopée Laurent Désiré Kabila, jusqu’au dernier révisionnisme constitutionnel cavalier, …notre classe politique s’est depuis notre accession à la souveraineté internationale caractérisée par l’individualisme, l’égoïsme, l’intolérance, l’exclusion, les trahisons, le mépris du peuple souverain au nom et pour le compte duquel nous prétendons parler.

BREF RAPPEL HISTORIQUE

A la suite du génocide de triste mémoire de 1994, une tragédie humaine qui avait causé la mort de près d’un million des rwandais, près de 2 millions de réfugiés rwandais, en majorité hutus, vont se déverser dans les provinces du nord et du sud Kivu, à l'Est de la RDC.

Parmi ces réfugiés, il y avait les milices Interahamwe et les ex-Forces Armées Rwandaises (FAR), arrivés sous l'encadrement de l'Opération Turquoise initiée par la France et entérinée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.

La crise qui, depuis 1996 à ce jour, frappe durement et dramatiquement la RDC, est la résultante des conséquences sur le territoire congolais du génocide rwandais, en particulier la gestion calamiteuse de la présence massive des réfugiés rwandais sur le sol congolais, aussi bien par la Communauté internationale que par les gouvernements congolais successifs.

1. Cette crise est exaspérée par la déliquescence de l’Etat congolais, caractérisée par un déficit de leadership et une mauvaise gouvernance dans un pays qui regorge de ressources naturelles et de ressources humaines formées dans de grandes universités sur place et à l’étranger : nos meilleurs médecins se trouvent en Afrique du Sud, nos ingénieurs au Canada, etc.

2. Dans cette tragédie, il y a des responsabilités partagées par la Communauté internationale, le Rwanda, l’Ouganda, la République Démocratique du Congo et, dans une certaine mesure, le Burundi.

3. Il y a des erreurs qui ont été commises, des mauvais accords conclus vraisemblablement dans l’absence de la sincérité et non basés sur un vrai diagnostic de la situation. Le résultat, nous le connaissons aujourd’hui, c’est le chaos à l’Est de la RDC.

A. ERREURS DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

1. Malgré la présence des casques bleus onusiens, donc de la Communauté internationale, les milices Interahamwe et les militaires des FAR, parmi lesquels des responsables du génocide au Rwanda, ont traversé la frontière rwando-congolaise avec armes, minutions, argent et bagages, sans que l'ONU - qui pourtant en avait tous les moyens - ne les désarme et ne les sépare des autres civils qui n’ont pas pris part au génocide, avant leur entrée sur le territoire congolais.

2. Prétextant le manque des moyens logistiques, l’ONU a refusé d’exécuter la décision de leur déplacement à au moins 150 km des frontières à l'intérieure du Congo, décision prise à l'issue d'une tripartite Zaïre-Rwanda-HCR, alors que les sites d'accueil avaient déjà été indiqués par le gouvernement zaïrois de l’époque, dirigé par Monsieur Léon KENGO WA DONDO, actuel Président du Sénat.

Le Zaïre était représenté à ces assises par son Ministre des Affaires étrangères d’alors Me Gérard KAMANDA WA KAMANDA.

3. La présence des ex-Far, des Interahamwe et des réfugiés hutu sur le territoire congolais à un jet de pierre de leur pays d’origine a constitué pour le Rwanda le prétexte principal pour justifier son entrée sur le territoire congolais en 1996-1997 et ensuite en 1998.

4. On connaît aujourd’hui les dégâts énormes occasionnés sur les pauvres populations civiles congolaises du fait de la présence des groupes armés rwandais : plus d’un dixième des populations congolaises affectées ; plus de 8 millions de morts et presqu’autant de déplacés durant la seule première guerre qui a éclatée en 1998 ; d’avril à juin 2012, plusieurs dizaines de milliers de morts et plus de 220.000 déplacés, portant ainsi le total des populations déplacées au chiffre record de 2.220.000, selon le HCR ; multiplication de groupes armés et forces réfractaires à la paix.

5. Goma est sous la panique des assassinats ciblés, de braquages des banques. A Lubero, trois femmes violées dans la nuit d’hier et trois jeunes garçons brulés. A Masisi, à la suite de la mort d’un motard, des villages ont été brulés. A Walikale, l’on signale une présence massive des groupes armés.

Dans la plaine de la Ruzizi, une présence suspecte et inquiétante des hommes en armes. A Walungu et Kabare, l’on observe un recrutement massif des groupes armés. Bref sur l’ensemble des deux provinces du Kivu ; c’est la panique totale. Les gens dorment et ne savent pas de quoi demain sera fait.

6. Opérant sous différents mandats, la mission des Nations Unies en RDC (MONUC puis MONUSCO) a fait montre de laxisme. En effet, elle n’a pas pu empêcher la formation de nombreux groupes armés ou des rébellions dans une région où elle était pourtant fortement présente.

Les FDLR-Interahamwe continuent de commettre à volonté des exactions sur les populations du Nord et du Sud-Kivu tout comme la LRA en Province Orientale.

7. Le gouvernement congolais signera deux accords secrets, l’un avec le Rwanda et l’autre avec un nouveau leadership du CNDP ainsi qu’avec les représentants d’autres groupes armés au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, le 23/03/2009.

Rappelons que cela s’est effectué sans procéder à une quelconque évaluation des accords et mécanismes précédemment convenus au plan bilatéral ou multilatéral, ni prendre la précaution d’en informer l’Assemblée Nationale, conformément à la Constitution de la République.

Le bilan après ces opérations conjointes fut un échec. Le Mouvement du 23 mars qui en naitra, justifiera cet échec par la non application des accords du 23 mars d’où il tire d’ailleurs sa dénomination, « M23 ».

8. Tout en exprimant son indignation de n’avoir pas été informée pour élaborer un plan de protection des populations civiles dans les zones d’opérations, conformément à la Résolution pertinente du Conseil de Sécurité, la MONUSCO ne s’est pas interdite de s’impliquer dans ces opérations sans faire valoir le mandat lancé par la CPI contre Bosco Ntanganda, estimant comme le Gouvernement congolais que le paix n’avait pas de prix et que le général Bosco NTAGANDA pouvait aussi faire partie des opérations envisagées.

9. Cette situation s’est aussi aggravée par la crise de légitimité née des élections mal préparées dans l’indifférence de la MONUSCO, alors que l’opposition politique, la société civile et les églises avaient dénoncé la planification de la tricherie des élections par la CENI, déjà à partir du fichier électoral et du serveur central.

En parallèle, la MONUSCO a soutenu la CENI et a rassuré l’opinion nationale et internationale que tout se passerait dans de bonnes conditions. La suite a été une catastrophe au regard des rapports des différentes missions d’observations internationales et nationales.

10. Bien que l’on n’a pas tiré les conséquences des opérations conjointes au nord Kivu et dans les Uélé en Province orientale, le gouvernement congolais, avec l'appui de la MONUSCO a initié des opérations analogues dénommées Kimia 1 et 2, Amani Leo, etc. Aujourd'hui, il est établi que c'était un mauvais jugement de plus.

11. Le Porte parole de la MONUSCO a récemment rassuré l’opinion que tout est mis en œuvre pour que Goma ne tombe pas entre les mains du M23. Mais comment pouvons-nous faire crédit à cette information si l’on sait que Bunagama, Rutshuru, etc. ont été investis par le M23 en présence des éléments de la MONUSCO qui ont laissé faire.

Il n’y avait donc pas dans ces localités des populations civiles à protéger. Le résultat de cette stratégie c’est naturellement l’enlisement de la situation, l’établissement de zones ou des ilots de non droit et la consécration de la partition de fait du pays et donc sa colombisation, sa somalisation et son afghanisation.

Non ! Nous ne pouvons pas nous contenter de ces petits verrouillages, sensés protégés seulement les populations de Goma et oubliant les autres. Ce genre d’approche ne correspond nullement à ce que nous cherchons, le rétablissement de l’intégrité territoriale de la République et de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du pas.

B. ERREURS DU RWANDA ET DE L’OUGANDA

12. Malgré les limites avérées des stratégies du Rwanda et de l’Ouganda, ceux-ci continuent à croire qu’ils peuvent résoudre les questions de sécurité de leurs pays respectifs, face au déficit actuel du leadership au Congo, la désorganisation de l’armée et la déliquescence de l’Etat congolais, uniquement par la voie militaire, soit en intervenant directement ou en appuyant des rébellions congolaises.

13. Malgré la présence de l’Ouganda sur le territoire congolais et l’appui apporté au MLC, au RCD-KML, au RCD-National, à l’UPC,…force est de constater que Joseph KONI et les rebelles de la LRA et NALU continuent à constituer une menace pour la sécurité de ce pays voisin et un drame pour les populations congolaises.

Il en est de même en ce qui concerne les différentes rébellions soutenues par le Rwanda et la collaboration entre les armées rwandaise et congolaise pour l’éradication des FDLR qui continuent de causer mort et désolation à l’Est du Congo tout en demeurant une menace sécuritaire pour le Rwanda.

C. ERREURS DU GOUVERNEMENT CONGOLAIS

14. Contrairement à une certaine opinion qui considère que tous nos malheurs viennent de la communauté internationale et de nos voisins, paraphrasant Jean Paul Sartre : « l’enfer c’est les autres » et qu’au niveau de nos gouvernements successifs, nous n’ayons commis aucune erreur, nous pensons que les premiers responsables de la crise congolaise c’est bien les congolais eux-mêmes.

Notre plus grand problème, c’est avant tout l’absence d’un leadership responsable, de volonté politique et de vision de nos dirigeants successif, le tout aggravé par la déliquescence de l’Etat et de la mauvaise gouvernance que d’aucun qualifie tout simplement de non gouvernance. Nous sommes contre un Congo à genoux, pleurnichant à longueur de journées sans se regarder dans le miroir.

a) Le Zaïre de Mobutu

15. A son époque, le Président Mobutu avait cru en la communauté internationale en acceptant d’accueillir les ex-FAR sans conditions au nom du droit humanitaire.

En contradiction avec son propre gouvernement qui avait une position contraire devant cette question de l’afflux des refugiés rwandais au Zaïre, Mobutu n’a pas su gérer la question pendant que ses généraux se livraient à un affairisme éloigné de leurs devoirs militaires. L’armée était donc déjà fragilisée.

16. Pour Mobutu, qui n’avait plus de rôle à jouer sur le plan international avec la fin de la guerre froide, il croyait trouver en cela une autre carte pour rebondir sur la scène internationale.

b) La RDC de Laurent Désiré Kabila

17. De même, Mzee Laurent Désiré Kabila, décidé d’en finir avec le régime de Mobutu, une fois son objectif personnel atteint, et sous la pression de l’opinion nationale congolaise, n’a pas pu respecter les engagements pris avec ses alliés, celui de les aider et leur permettre d’éradiquer les rebellions rwandaises et ougandaises installées en RDC (FDLR, LRA, NALU, …). Il rompra les accords en date du 27 juillet 1998.

18. A son arrivée au pouvoir, au lieu d’instaurer un nouveau leadership politique en composant avec les acteurs et les partis politiques qui ont combattu et fragilisé la dictature de l’intérieur par une lutte non violente, Laurent Désiré Kabila prit la décision d’interdire leurs activités durant une période illimitée et de suspendre l’Acte Constitutionnel de la Transition pour le remplacer par un simple décret présidentiel, occasionnant ainsi une terrible reculade du processus démocratique en cours.

19. En outre, il considérera les officiers des Forces armées zaïroises (FAZ) et leurs sous-officiers comme des mobutistes, donc ennemis du nouveau régime.

Il enlèvera ainsi de l’armée la crème de ses officiers formés dans de grandes écoles militaires locales et à l’étranger pour les cantonner dans les centres d’entrainement de Kitona pour suivre la formation civique et patriotique dans des conditions infrahumaines.

Il subira en date du 2 août 1998, l’agression de ses anciens alliés, et sera, dans ces entrefaites, lâchement assassiné dans son bureau de travail, le 16 janvier 2001. Quelle perte pour la Nation !

c) La RDC de Joseph Kabila

20. Si l’on a accueilli avec une grande satisfaction le limogeage par les autorités rwandaises des grands généraux de l’armée impliqués dans le trafic illicite de minerais dans l’Est de la RDC, du côté de Kinshasa, hélas, même de la Mission onusienne, aucune mesure ou sanction n’a été prise. C’est l’impunité totale malgré des slogans du genre « tolérance zéro ».

21. Le gouvernement congolais a déclaré haut et fort, après avoir nommé à des grades élevés dans l’armée certains membres du CNDP, notamment Bosco NTANGANDA, « avoir choisi la paix à la justice ». Il a ainsi délibérément fait de ce dernier le socle sur lequel il pensait fonder la paix à l’Est de la RDC.

Tous les 15 jours, de façon répétitive, la MONUSCO et les officiels congolais n’ont cessé d’affirmer, lors des conférences de presse, que l’Est de la RDC était en paix. Aujourd’hui, la vérité les a rattrapés. Qu’est-ce qui s’est passé pour amener ce retournement dramatique de la situation avec un bilan si lourd après près de 6 mois d’hostilités : 2.220.000 personnes déplacées ; des écoles détruites et ou occupées par les déplacés laissant près de 84.000 enfants sans scolarité, etc.

Quand on sait que ces données s’ajoutent aux chiffres effroyables révélés par les dernières statistiques de l’Unesco, selon lesquelles, il y a plus de 7 millions d’enfants et adolescents non scolarisés en RDC.

Parmi les raisons avancées pour expliquer cette situation, on cite : les conséquences des conflits antérieurs, la pauvreté des parents, l’absence des infrastructures et parfois l’absence du corps enseignant. Ce rapport ajoute aussi l’impossibilité pour plus de 60 milles enfants et adolescents congolais de reprendre le chemin de l’école. Ce sont là des nouvelles proies faciles pour le recrutement par les groupes armés.

22. Le Président de la République a pris la décision unilatérale, encore une fois, de supprimer la structure de commandement d’Amani Léo et d’autres opérations contre les FDLR, sans concertation préalable avec ses alliés impliqués dans ces opérations, ce qui sera à la base, entre autres, de la rébellion du M 23.

23. Qui, du gouvernement ou de la MONUSCO, peut expliquer aujourd’hui au peuple congolais et au monde, à partir de quel moment Bosco Ntanganda a cessé d’être utile pour la paix?

Pourquoi la MONUSCO et la RDC ont-ils sollicité du Rwanda l’arrestation de Bosco Ntaganda qui se trouvait plutôt sur le sol congolais et jouissait de toute liberté de mouvement ?

Pourquoi autant de morts et de déplacés de guerre pour arrêter un seul homme que la MONUSCO, forte du mandat de la CPI, aurait pu avec le gouvernement, à tout moment maîtriser et arrêter ? Pourquoi la guerre s’est-elle intensifiée et poursuivie 6 mois maintenant alors que le gouvernement déclarait au départ qu’il ne s’agissait que de 300 mutins auxquels les FARDC viendraient à bout en 3 jours seulement ?

24. Le Président Kabila a commis d’autres erreurs - et pas des moindres.

D’abord celle de modifier la Constitution, rompant ainsi le pacte républicain issu du dialogue intercongolais et ensuite, celle d’avoir planifié des élections bâclées sur base d’une tricherie flagrante; et de croire qu’il peut mettre à mal la cohésion nationale et aller chercher l’appui de la communauté internationale contre la volonté du peuple congolais souverain ; ce qui justifie l’indifférence criante de la population, face aux appels à la mobilisation nationale lancés par son gouvernement.

d) Erreurs des acteurs politiques et de la société civile.

25. L’analyse serait incomplète si l’on ne soulignait les erreurs des acteurs politiques congolais qui depuis 1960 ont créé des partis politiques confinés dans des cercles claniques, tribaux et provinciaux, sans vision et sans projet de société correspondant à la vocation africaine et mondiale de la République Démocratique du Congo.

26. En outre, la classe politique congolaise de manière générale, friande des occasions de partage équitable et équilibré du pouvoir, a au gré de ses intérêts, soutenu tel ou tel mouvement rebelle, espérant finir autour d’une table des négociations pour le partage du gâteau.

En même temps, le pays, en déficit de leadership, était de plus en plus en rupture de cohésion entre les gouvernants et les gouvernés.

27. Enfin, la société civile au Congo est devenue « politiquement civile », les uns s’alignant du côté du pouvoir et d’autres du côté de l’opposition politique non armée.

28. Je ne suis pas là pour pointer du doigt les autres, moi-même je reconnais avoir commis des erreurs, nul en effet n’est parfait, et je laisse aux autres le soin de me juger.

Je voudrais dans tous les cas demander pardon à la Nation toute entière et nous exhorter tous à la repentance et au changement. Je voudrais également à ce propos rendre hommage et remercier mon épouse Mamick Boji pour avoir attiré mon attention sur la nécessité de cette repentance personnelle.

29. Après ce rappel historique et ce diagnostic que nous avons estimé utiles pour la meilleure compréhension de la récurrence des crises congolaises, que pouvons-nous faire pour en sortir ?
PLAN DE SORTIE DE CRISE

A. QUE FAIRE ?

30. La réponse : il faut arrêter la guerre parce que, malgré quelques victoires enregistrées par les FARDC au début des hostilités, nous craignons que la corruption et le dysfonctionnement au sein de l’armée ainsi qu’au sommet de l’Etat ne conduisent à une véritable débâcle qui pourrait nous entrainer dans la somalisation de la RDC.

Il y a un risque sérieux que cette guerre s’étende vers le Sud (Sud-Kivu et Nord-Katanga) et vers le Nord (Ituri) au vu de la multiciplicité des acteurs impliqués et groupes armés.

31. Kigali et Kinshasa doivent se parler sincèrement et conclure une vraie paix des braves autour de grandes questions telles que la sécurité commun des frontières, des groupes armés, du trafic illicite des minerais du Congo, etc.

Par ailleurs, les mémorandums présentés par différents mouvements armés ne doivent pas être totalement ignorés quand, par exemple, il y est fait mention de détournement des soldes et rations alimentaires des militaires et de l’injustice dans l’octroi des grades.

32. Puisque le gouvernement de la RDC est déjà en discussion avec le M23, sous l’égide du Président Yoweri Museveni qui préside la Conférence Internationale sur la Région des Grands-Lacs, c’est un secret de polichinelle, la CIRGL devra élargir ce cadre d’évaluation et de discussion avec les autres groupes armés de façon à pacifier totalement l’Est de la RDC.

Le Président de la République devra associer tous les leaders politiques et de la Société civile de tous bords, ainsi que la diaspora congolaise, à la recherche d’une solution durable à ce problème qui concerne la nation congolaise toute entière.

33. Nous devons nous rendre à l’évidence. Aucune opération militaire, y compris les opérations conjointes avec l’Ouganda et le Rwanda sur le territoire congolais, n’a apporté la solution escomptée, à savoir l’anéantissement des rebellions et des groupes armés du Rwanda et de l’Ouganda sur le territoire congolais.

A notre humble avis, toutes ces solutions se sont plus attaquées aux effets qu’aux causes réelles de l’insécurité dans la sous région des grands lacs.

34. Nous devons donc tous œuvrer pour une solution globale, durable, juste et équitable pour tous les pays de la sous région des grands lacs. L’objectif devra être : « la paix pour tous » ; en RDC, au Rwanda, en Ouganda et au Burundi.

Et pour cela, l’approche qui combine des solutions politique, diplomatique, économique, humanitaire, de coopération régionale, du développement et militaire nous semble la mieux appropriée.

35. Après avoir établi les responsabilités des uns et des autres, comment se présente le plan de sortie de crise que nous comptons soumettre en détails aux membres de la CIRGL et de la Communauté internationale ?

B. COMMENT « SORTIR DE LA GRANDE NUIT » NOTRE SOUS-RÉGION ?

a) SUR LE PLAN POLITIQUE

36. A l’instar de l’Afrique du Sud d’après l’apartheid, la RDC devra tenir une grande rencontre de « vérité et réconciliation » sans exclusive.

Je profite ici de l’occasion pour saluer le Président Nelson Mandela, ce grand et digne fils de l’Afrique qui a su par la hauteur de sa vision, son humilité, son amour de l’autre, faire de l’Afrique du Sud cette grande Nation arc-en-ciel.

Puisse Dieu accorder à ce grand homme, aujourd’hui patrimoine mondial, longue vie afin que la lumière de son intelligence continue à nous illuminer et à nous inspirer le plus longtemps possible.

Le pouvoir, l’opposition politique, les mouvements armés (tous), la société civile, doivent donc participer à cette rencontre de vérité et de réconciliation pour un plus grand débat national autour des termes de référence ci-après : les causes et toute la vérité sur les guerres à répétition à l’Est et les moyens d’y mettre un terme ; la crise de légitimité : vérité des urnes ; la restructuration de la CENI ; la restructuration du CSAC ; la mise en place de la Cour Constitutionnelle ; la tenue des élections provinciales, municipales et locales ; les questions de bonne gouvernance et de droits de l’homme.

37. Il faut recréer la cohésion nationale. Le pouvoir en place devrait créer des conditions de décrispation politique par des gestes forts. Il connaît très bien le cahier des charges de l’Opposition et de la Société civile. Aussi longtemps que l’on sera divisé et fragile à l’intérieur, la Communauté internationale ne pourra que se limiter à faire des communiqués sans lendemain.

La responsabilité première de rechercher la paix incombe aux leaders congolais. Dans son discours du haut de la Tribune de la 67ème session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations unies, le Président Joseph KABILA ne dit pas autre chose que ce que nous avançons : « Nous sommes conscients, dit-il, que c’est à nous Congolais, qu’il revient de défendre notre patrie et d’assurer l’ordre public et la sécurité sur l’ensemble du territoire national.

Nous sommes déterminés à assumer cette responsabilité et entendons y consacrer toutes nos ressources humaines, matérielles et financières … Nous demeurons également déterminés à garantir la cohésion nationale et à assurer une égale protection à tous les citoyens congolais ».

Il faut maintenant urgemment passer de la parole aux actes pour concrétiser cet engagement solennel fait devant la Communauté internationale.

38. En effet il n’y a pas que des mauvaises choses à mettre sur le compte du Président de la République. Ce serait malhonnête de ma part. C’est pourquoi, je voudrais rappeler au Président de la République qu’à chaque fois, qu’il s’est humilié, il a été élevé et a abouti à des résultats spectaculaires. Nous pouvons à ce propos rappeler ceci :

- A son accession au pouvoir, quand il a réhabilité le facilitateur Masire, discuté avec le MLC et le RCD, l’opposition politique et la société civile, échangé directement avec le Président Paul KAGAME sous l’égide du Président MBEKI, et avec le Président Yoweri MUSEVENI sous l’égide du Président Eduardo Dos Santos, il a permis l’installation des institutions de la transition dans la formule 1+4 jusqu’au élections de 2006.

- Quand il a gagné ces élections, il a rendu visite le lendemain à son challenger Jean Pierre BEMBA ; ce qui était un acte de grandeur.

Les preuves de sa détermination « à garantir la cohésion nationale et à assurer une égale protection à tous les citoyens congolais » que nous attendons de lui sont du même ordre, càd, abandonner tout ce qui nous a conduit à l’échec et au chaos et réitérer ce qui a marché et a permis la pacification et la réunification du pays.

Il est possible aujourd’hui que le Président de la République puisse à cet égard, donner dans l’humilité des signaux forts de sa détermination et de son engagement pour la cohésion nationale. A titre d’exemple, je me permets de mentionner :

- une visite surprise à Monsieur Etienne Tshisekedi, l’écouter le rassurer et lever le cordon sécuritaire qui entoure sa résidence. Cet homme s’est beaucoup battu pour la démocratie dans notre pays, il ne mérite pas le traitement humiliant qu’il subit actuellement,

- demander officiellement à la CPI de clôturer le dossier de Jean-Pierre BEMBA,

- libérer les détenus d’opinion (CHALUPA, KUTHINO, MOKIA et bien d’autres..)

- et rassurer Mbusa NYAMUISI, DIOMI Ndongala et Roger LUMBALA, qu’ils peuvent revenir au pays en toute quiétude participer à la recherche de la paix.

- Laisser l’opposition s’exprimer librement en dehors et à l’intérieur de l’hémicycle,

- Rendre une visite surprise au Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, ce grand serviteur de Dieu qui m’a beaucoup inspiré dans la conduite des débats à l’Assemblée Nationale en me positionnant comme l’Eglise au milieu du village. Il s’est toujours battu pour la promotion des valeurs chrétiennes, spirituelles et morales et pour la promotion de la démocratie dans notre pays. Il mérite considération et respect.

J’en profite pour saluer ici le rôle constructif des confessions religieuses et de la société civile qui se battent sans relâche pour ramener la cohésion nationale et aboutir ainsi à une paix durable.

Cette cohésion nationale suppose également que soit prise en compte les attentes des jeunes et des femmes, principales victimes de la spirale de violence et des guerres, mais aussi acteurs dynamiques et majoritaires de notre développement national.

b) SUR LE PLAN DIPLOMATIQUE

39. La RDC, le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda devraient s’engager, sous les auspices des Nations-Unies et des leaders de la sous-région, dans un dialogue franc et sincère.

c) SUR LE PLAN ECONOMIQUE

40. Renforcer et étendre à d’autres minerais, le mécanisme de traçabilité d’exploitation des minerais à l’Est du Congo en cours.

41. Il faut jeter les bases d’une véritable intégration économique régionale où finalement tous les pays de la sous-région vont se sentir obligés de veiller à leurs intérêts réciproques.

d) SUR LE PLAN DE LA COOPERATION REGIONALE

42. Point n’est besoin ici de rappeler la position géostratégique de la RDC au cœur de l’Afrique. Avec ses 9 voisins, ce sont autant d’opportunités de coopération que le pays devra rentabiliser par la réalisation des projets gagnant-gagnant, comme cela fut le cas entre la France et l’Allemagne Fédérale, à la sortie de la deuxième guerre mondiale.

43. Ce n’est qu’avec ce genre de projets de mise en commun de nos intérêts réciproques que la sous-région des Grands-Lacs et l’Afrique centrale toute entière pourront offrir à tous, les garanties d’une grande stabilité, car chaque pays y trouverait son compte.

e) SUR LE PLAN DE LA JUSTICE

44. L’instauration d'une Cour spéciale mixte avec des juges indépendants recrutés au Congo et au sein de la communauté internationale s’impose.

45. Poursuivre la réforme de la justice pour mettre en place un système judiciaire efficace et dissuasif par l’instauration de la sanction.

f) SUR LE PLAN DU DEVELOPPEMENT

46. La communauté internationale devra de toute urgence, pour soutenir l’effort de la démobilisation et de la réinsertion, mobiliser des fonds pour les travaux de reconstruction à l’Est de la RDC (Ituri, Nord Kivu, Sud Kivu, Nord Katanga) notamment la réhabilitation des hôpitaux, des écoles et des routes ainsi que la relance de l’agriculture et de l’élevage.

g) SUR LE PLAN MILITAIRE

47. Nous serions gravement irresponsables si nous pensions, cette fois-ci encore, régler nos problèmes en utilisant sans aucune rationalité et sans un réel engagement républicain, nos vaillantes forces armées que nous nous appliquons préalablement à désorganiser et à affaiblir de l’intérieur.

Nous serions de même irresponsables si nous pensons que la meilleure façon de mobiliser nos énergies c’est d’opérer des recrutements dont les conditionnalités sont secrètes et non conformes aux critères constitutionnels.

Est-ce que le problème de notre armée est celui de rajeunissement ou plutôt son organisation. Ceux qui sont aujourd’hui sous le drapeau sont mal pris en charge, mal formés, mal équipés, mal logés (construction des huttes et cases dans les camps militaires), sous payés, souvent impayés, etc..

Que l’on se souvienne du recrutement des jeunes opéré en 1998, au Stade des Martyrs et envoyés ensuite aux combats et décimés au niveau de Kasangulu.

Commettre une erreur une fois est pardonnable, mais commettre la même erreur une seconde fois est condamnable.

48. Chacun sait que chaque fois que nos forces armées étaient bien formées, bien équipées, bien organisées et bien encadrées, sous un leadership efficace, partageant au-delà de leurs origines le devoir de défendre la Patrie, elles ont toujours su faire l’honneur de leur uniforme et de notre drapeau.

49. Sans remonter jusqu’aux victoires de la Force publique notamment à Luvungi, Tabora, Mahenge, Saio, Assossa, Gambela, comment oublier ces hauts faits d’armes de nos troupes, de nos commandos, de nos parachutistes, de nos fantassins ? Citons aussi les performances des nos forces d’intervention au Tchad sur la bande d’Aouzou.

50. C’est ici le lieu d’honorer certains parmi nos vaillants officiers et soldats dont nous gardons en mémoire le souvenir tels que Kokolo, Mulamba l’homme de Bukavu, Tshatshi, Potopoto, Ikuku le serpent des rails, Mahele, Mbudja Mabe, etc.

51. On ne peut pas parler d’Etat sans armée. C’est un leurre de penser qu’un pays aux immenses ressources naturelles comme le nôtre, objet de tant de convoitises, puisse vivre en paix et se développer sans une armée républicaine, moderne, forte et dissuasive, dotée chaque année de ressources budgétaires conséquentes.

52. Depuis plusieurs années, on nous parle de la réforme de l’armée. A ce sujet, des projets divers sont enfouis dans les tiroirs du Ministère de la Défense nationale.

On a brassé les troupes, mixé les hommes et intégré des unités, mais fondamentalement, la structure, l’organisation, la doctrine et les stratégies de notre défense n’ont jamais été requalifiées.

53. A ce jour, ce travail là reste à faire. C’est la raison pour laquelle il appartient au gouvernement de dire la vérité à notre peuple et d’expliquer pourquoi ces différentes réformes de notre armée n’ont pas encore abouti ; et de soutenir financièrement et techniquement la réforme de l’armée congolaise, les FARDC.

54. Par ailleurs, en démocratie les questions de défense, de sécurité, de guerre, de paix ne peuvent rester des questions taboues, discutées à huis clos.

55. On comprend aujourd’hui qu’aucune victoire n’est possible sans l’engagement et la mobilisation de l’ensemble de la population.

56. Pour être efficaces, cet engagement et cette mobilisation exigent du pouvoir en place une transparence dans les politiques mises en œuvre.

57. Tout comportement contraire de la part des gouvernants suscite des suspicions dangereuses. S’agissant de la guerre actuelle, en présence de divers Accords secrets et face au mutisme persistant du pouvoir, le peuple congolais croit, à tort ou à raison, qu’il serait abusé et trahi à divers niveaux.

58. C’est dans cet ordre d’idées que l’Honorable Député national Kanku avait au début de la crise en mai 2012 initié une marche de soutien à nos forces armées ; curieusement, le pouvoir s’était empressé de l’interdire.

59. A ce jour, il y a donc des responsabilités à dégager, une évaluation des accords à entreprendre, des orientations à définir, des opportunités à saisir.

60. Que proposons-nous concrètement ?

- Mise en place d’un mécanisme renforcé de surveillance et de vérification des mouvements des troupes

- Réforme des l’Armée

- Mise en place d’une force interafricaine d’intervention.

h) SUR LE PLAN HUMANITAIRE

61. La Communauté internationale, devra mobiliser les fonds nécessaires pour un plan d’assistance humanitaire à la hauteur de la tragédie actuelle.

62. La communauté internationale devra aussi renouveler son engagement à encadrer le retour volontaire et la réinsertion sociale des Hutus rwandais en provenance de la RDC, des réfugiés congolais en Ouganda, au Rwanda et en Tanzanie.
NOS ATTENTES

A. LES GRANDES QUESTIONS A ABORDER

Les attentes que nous résumons ci-après pourraient faire partie des Termes de référence du cahier des charges des forums à tenir sur la crise de l’Est de la RDC.

63. La guerre de l’Est a ses aspects économiques dont il faut tenir compte et pour cela il faut apporter des solutions économiques par la création d’une zone de libre échange intégrant économiquement le Burundi, l’Ouganda, la RDC, le Rwanda, la Tanzanie, la Zambie et le Soudan du Sud, sur la base des règles de jeu transparents, notamment en matière de transit des produits.

64. Comment renforcer le mécanisme de surveillance et de vérification doté d’instruments appropriés et des moyens conséquents ?

65. Comment établir un mécanisme de dissuasion militaire ?

66. Comment appuyer la réforme du secteur de sécurité en RDC pour la création d’une armée républicaine?

67. Au plan humanitaire, comment assumer les conséquences de la guerre sur les populations dans le cadre d’une politique responsable de retour et de réintégration des réfugiés et personnes déplacées, la prise en charge médicale, psychologique et la réinsertion sociale des victimes des violences sexuelles et des personnes infectées par le VIH ; leur apporter un minimum d’appui pour reconstruire leurs habitats brûlés ou saccagés, des semences et autres intrants pour les agriculteurs et les vaches, chèvres, volailles…. pour les éleveurs ; la reconstruction et l’équipement des écoles et centres de santé détruits ?

68. Comment appuyer la mise en place d’une Commission Vérité et Réconciliation, avec des garanties sérieuses, afin d’aborder sans tabou toutes les questions liées à la situation de crise au Congo ?

69. De même, comment appuyer la réalisation d’une large concertation ou débat national entre les différentes forces politiques et forces vives de la Nation, débat devant aboutir au renforcement de la cohésion nationale et de la légitimité des institutions de la République ?la réforme de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), la réforme du CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication), des forces de sécurité (Armée, police, services de renseignement), de la justice (mise en place de la Cour constitutionnelle), l’organisation en 2013 des élections provinciales, locales et municipales, la non révision de la constitution, la mise en place d’un Observatoire des droits humains et d’une Commission de l’éthique et de la lutte contre la corruption.

70. Les gens ne doivent pas avoir peur du débat. Il ne s’agira nullement dans notre esprit du partage du pouvoir. C’est plutôt un grand forum du partage du savoir, du savoir-être et du savoir-faire, qui devrait déboucher sur une véritable union sacrée des intelligences congolaises et sortir définitivement notre pays de la zone de la honte.

71. Comment appuyer la création à l’Est d’une cour mixte de justice comprenant des magistrats congolais et étrangers pour mettre fin à l’impunité des auteurs des violations graves du droit international humanitaire ; et fixer son mandat dans le temps et l’espace, la doter des moyens suffisants ?
CONCLUSION

72. Nous croyons profondément qu’il est possible de construire dans notre sous-région, un espace de développement durable et de poser les bases d’une Union d’Etats ayant vocation à la puissance dans la région sur une base de justice, d’équité et de solidarité pour le plein épanouissement de nos populations.

73. Nous sommes convaincus que l’auto-développement de notre sous-région comme de l’Afrique, est impossible à réaliser sans les stratégies d’intégration de nos politiques économiques, culturelles et de développement.

74. C’est pourquoi, nous plaidons pour l’émergence d’un leadership capable d’amorcer des ruptures positives, au niveau de la culture, de l’économie, de l’éducation, du droit, de la justice et de l’existence même de l’Etat, pour faire émerger la démocratie pour l’homme dans son intégralité.

Cette nécessité est une urgence et un devoir qui nous invitent à « un militantisme obstiné pour la raison, la liberté, la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance ».

75. A ce propos, dans son discours à la tribune des Nations unies, le Président français a rappelé que : « La France veut être exemplaire, non pas pour faire la leçon, mais parce que c’est son histoire, c’est son message. Exemplaire pour porter les libertés fondamentales, c’est son combat, c’est aussi son honneur ». Il a en outre rappelé l’affirmation du principe selon lequel : « les Etats ont tous la responsabilité d’assurer la sécurité de leurs civils ».

76. La participation du Président François Hollande et tous les chefs d’Etats et des gouvernements des pays francophones au sommet de la Francophonie à Kinshasa la semaine prochaine sera, sans aucun doute, l’occasion d’affirmer haut et fort, l’engagement des nos Nations aux valeurs d’humanisme, de solidarité, de liberté, d’égalité, de démocratie et de bonne gouvernance.

77. Le Président français a dit après avoir consulté ses pairs africains, avoir décidé de venir à Kinshasa, non pour légitimer le pouvoir de Kabila, mais pour dire des choses, nous attendons donc qu’il dise des choses.

78. La position de l’opposition et des forces vives n’a pas changé. Nous avions signifié au Président français notre refus de voir la France participer à une FETE culturelle à Kinshasa pendant que l’Est de notre pays comptait des morts par milliers. Nous lui avons fait savoir aussi que conformément à ses propres mots, il ne pouvait pas venir légitimer un régime illégitime.

79. Le Président François Hollande ayant répondu positivement à la demande du Président Etienne Tshisekedi d’être reçu par lui en audience en tête à tête, et ayant inscrit dans son agenda une rencontre avec l’opposition et les organisations de la société civile, notre intérêt autant que nos traditions d’hospitalité nous imposent de lui faire bon accueil et de l’écouter.

80. On n’évoque pas assez ce que l’Afrique, dans le contexte géopolitique, géostratégique et économique actuel peut apporter au monde et en particulier à l’Europe, continent qui forme avec elle un fuseau d’intérêts et d’opportunités. La Francophonie peut-être le lieu de renforcement et de concrétisation de ces intérêts et opportunités conjoints.

81. Dans ce cadre la France et la RDC ont vocation à jouer un rôle moteur et déterminant.

82. A l’intersection de la SADC, de la COMESA, de la CEEAC et de la CEPGL, un Congo fort, organisé, intégrateur, conduit par un leadership responsable, visionnaire, panafricaniste, est le premier gage d’une sous-région stable et d’une Afrique émergente.

83. C’est dans l’intérêt de tous d’avoir ce Congo stable, capable de contribuer à résoudre les problèmes structurels de la région et de répondre aux défis qui se posent actuellement au monde :

- Deuxième forêt du monde, soit 145.000.000 ha, la RDC constitue la deuxième au problème du réchauffement climatique après le Brésil.

- Avec une réserve de 120.000.000 ha des terres arables selon les études de la FAO, la RDC peut nourrir 2 milliards d’individus, soit résorber deux fois le déficit alimentaire mondial.

- Disposant de 53 % de toutes les eaux d’Afrique, qualifiée de château d’eau, la RDC peut résoudre le problème de nombreux pays africains menacés par la sécheresse et la désertification. Par exemple, il n’est pas compréhensible que toutes les eaux du Congo finissent leur course dans l’océan pendant que le lac Tchad s’assèche.

Alors qu’il est possible, à partir de l’embouchure du fleuve Congo, de construire une conduite pour recueillir ces eaux douces du majestueux fleuve Congo qui va se transformer en eau salée dans l’océan, pour alimenter le lac Tchad et d’autres pays tels que le Niger, la Lybie, etc.

Le même effort pourrait être réalisé en direction des pays de la zone du désert de Kalahari en Afrique septentrionale. Si des politiques appropriées ne sont pas conçues et mises en œuvre à brève et moyenne échéances, il y a lieu de craindre que la prochaine guerre fratricide à laquelle notre pays aura à faire face, comme c’est le cas maintenant, sera celle de l’eau.

Le phénomène Mbororo en Province orientale avec les éleveurs du sahel qui viennent fusils à la main faire paître leurs vaches sur le riche pâturage de nos terres qui chôment pourrait être l’un des déclencheurs de cette guerre.

- Dans le cadre de l’énergie propre, non polluante et renouvelable, la RDC constitue une part importante des solutions avec son potentiel estimé à 100.000 Mw, dont 44.000 à Inga sous seule capable de fournir le courant à l’ensemble de l’Afrique et l’Europe méditerranéenne. C’est pourquoi Inga est retenue comme pôle intégrateur dans le cadre du NEPAD.

- Scandale géologique et avec une politique appropriée, la RDC compte plus de 110 substances minérales et constitue une réponse appropriée à la raréfaction des matières premières dans le monde, aujourd’hui insuffisantes au regard de la montée fulgurante de la Chine, de l’Inde, le Brésil et d’autres pays émergents.

84. Nous vivons un véritable paradoxe dans notre pays, don béni de Dieu, avec des études récemment publiées, qui évaluent le potentiel de 10 minerais seulement du Congo à 24.000 milliards de dollars américains, soit la sommation des PIB des Etats-Unis et de l’ensemble des Etats de l’Union européenne, soit encore un chiffre supérieur à la puissante Arabie Saoudite dont l’évaluation des réserves pétrolières est estimée à de 18.000 milliards de dollars.

85. Avec tout ceci, la classe politique congolaise, au lieu de faire de nos différences et contradictions comme le choc d’où devrait jaillir la lumière pour baliser le chemin de l’émergence d’un Congo qui va réaliser son rendez-vous avec l’espérance, au contraire, chez nous un adversaire politique, c’est un ennemi à abattre à tout prix et par tous les moyens.

Tout comme, la conquête du pouvoir, c’est pour assouvir ses propres intérêts égoïstes, sans aucun plan d’épanouissement de ce peuple pour lequel chacun de nous prétend se battre.

86. Il n’est pas compréhensible que l’Opposition, la Majorité au pouvoir, la Société civile et même les mouvements armés congolais n’arrivent pas à se mettre ensemble quand la Nation est en danger. Comment pouvons-nous être des artisans de la destruction de notre propre Patrie ?

87. Je voudrais ici lancer un appel pathétique à tous les Congolais épris de paix et de l’amour de notre Nation d’unir nos énergies pour arrêter par des voies pacifiques cette guerre dont les victimes ne sont pas les signataires des accords violés mais plutôt les pauvres populations du Nord-Kivu auxquelles nous adressons, au nom de notre Parti, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et en notre nom propre, nos sentiments de compassion, de solidarité et d’amour.

Nous nous sommes longtemps tus pour éviter de rajouter de l’huile au feu. Mais à partir de ce jour, nous allons nous impliquer sans relâche dans la recherche de la paix en nous basant sur les dernières recommandations de la Déclaration du Secrétaire Général des Nations Unies, à savoir, renforcer le dialogue interne et le dialogue diplomatique ; lesquels dialogues « pour demeurer crédibles comme voies de résolution des conflits et différends », ainsi que le dit si justement le Président Joseph KABILA dans son discours de New-York, doivent se faire dans la vérité et le respect de la loi, de la règle et des valeurs et principes universellement admis » .

88. Avec un leadership pétris de valeurs intellectuelles, morales et spirituelles, bref un leadership visionnaire, à l’instar par exemple du Brésil, la RDC peut constituer un véritable pôle intégrateur pour la région et une Afrique en paix et qui marche.

Une Afrique qui cessera d’être un problème pour la Communauté internationale pour devenir la solution à de nombreux problèmes du monde. Telle est notre profonde conviction.

Que Dieu bénisse le Congo et l’ensemble des pays des grands lacs, afin que la paix revienne dans notre sous région et que nous cultivions des relations avantageuses dans le respect réciproque, car nous sommes condamnés et par la géographie et par l’histoire à vivre ensemble.

Fait à Kinshasa, le 05 octobre 2012

Vital KAMERHE, Président National de l’UNC
© KongoTimes

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