| lundi 22 octobre 2012 |
| D’autres arborent facilement des tenues militaires américaines de couleur grise claire apparues lors de la guerre du Golfe en 1990 et depuis utilisées pour les opérations dans le désert. Parmi les rebelles du M23, certains portent même des tenues sud-africaines. Pendant que le M23 menace d’attaquer Goma, le Gouvernement doit ouvrir l’œil et le bon pour empêcher à ce caméléon de s’infiltrer et de conquérir plusieurs territoires ; aujourd’hui Rutshuru et de Goma qui sont dans leurs viseurs. Ce qui se passe actuellement à l’Est de la Rd Congo est de nature à étonner plus d’une personne. En effet, depuis que « les voyous du M23 » existent, on assiste à une floraison de tenues militaires qui ont pour nature de semer la confusion au sein de la population et des FARDC, et de faciliter ainsi leur infiltration ainsi que l’attaque facile de certaines parties du territoire national. Car en effet, si l’on peut justifier le fait que les rebelles du M23 sont habillés en tenues des FARDC, on ne comprendrait pas pourquoi ils s’habilleraient en tenues du RCD-Goma, du CNDP et du M23, toutes les rébellions financées par le Rwanda. Ce qui serait normal En réalité, le M23 se compose d’anciens militaires des FARDC qui ont déserté, emportant avec eux armes et minutions, pourquoi pas des tenues. Dans cette logique, il est tout à fait normal qu’ils s’habillent en des tenues des FARDC. De même, Bosco Ntaganda, ancien chargé de la logistique, avait sous sa gestion le contrôle des minutions, armes, tenues et autres effets de guerre. Il est tout à fait justifié aussi que dans sa cabale, il se soit enfui avec tous ces effets, notamment les tenues pour vêtir les premiers rebelles qui rejoindraient ses rangs. Mais là où le bât blesse, c’est quand on apprend que parmi les militaires du M23, certains s’habillent au vu et au su de tout le monde en tenues du RCD-Goma, cher à Azarias Ruberwa ; du CNDP de Laurent Nkundabatware et du M23 de Ntaganda. C’est qui est curieux, toutes les trois rebellions ont été financées par le Rwanda. Dans cette optique, que ça soit le RCD-Goma, le CNDP ou le M23, l’objectif est le même : faire de l’Est de la Rd Congo un ventre mou afin de faciliter l’exploitation irrégulière des ressources naturelles de la Rd Congo. Selon nos sources, ce sont ces recettes issues de l’exploitation des ressources naturelles de la Rd Congo qui permettent au Rwanda de bien gérer son budget et d’être qualifié à tort de « champion de la bonne gouvernance en Afrique ». Au-delà de ces recettes issues de l’exploitation illégale des ressources, disons que le Rwanda a toujours bénéficié des appuis budgétaires de ses principaux bailleurs de fonds, pour équilibrer son budget. Raison pour laquelle, lorsque ses bailleurs de fonds ont annoncé la suspension des appuis budgétaires, il fallait vite s’attendre aux effets pervers et le Rwanda n’a pas tardé de lancer un fonds capable de remplacer les appuis. Une façon pour lui de se moquer des bailleurs des fonds qui l’ont soutenu pendant longtemps. A ce jour, tout le monde est d’avis que l’Accord Global Inclusif de Sun City, en Afrique du Sud, avait mis fin à la guerre en Rd Congo, ainsi qu’à la rébellion du RCD-Goma, où est-ce qu’on est allé ramasser les tenues de cette rébellion de triste mémoire pour habiller les militaires du M23 ? Tout le monde sait au moins comment la rébellion du CNDP s’est terminée, par l’arrestation de Laurent Nkunda, où est-ce que les rebelles du M23 ont trouvé les tenues du CNDP pour se les approprier ? Qu’est-ce qui se passe réellement à l’Est ? Le Rwanda tient mordicus Toutes ces questions voudraient tout simplement dire que le Rwanda qui a créé, financé et entretenu ces rébellions n’est pas prêt à consacrer leur mort. Sinon, il manquerait une source par excellence de financement de son budget. Et toutes les multinationales qui opèrent dans l’ombre seront obligés de coopérer officiellement avec Kinshasa. "Il y a des officiers militaires qui avaient gardé leur tenue (du CNDP). Peut-être qu’ils savaient qu’ils n’allaient pas rester dans l’armée, peut-être aussi qu’on ne leur a pas donné la tenue de l’armée", commente, après quelques insistances, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23. "Pas donner la tenue" : l’officier supérieur fait allusion aux accords de paix du 23 mars 2009 dont les mutins revendiquent la pleine application - d’où le nom M23 -, estimant que Kinshasa n’a pas respecté sa parole d’accorder aux ex-CNDP des grades dans l’armée. S’il ne faut que s’appuyer sur ces raisons, le M23 a tort sur toute la ligne. C’est ce qui justifie sa mauvaise foi dans la signature et dans l’application des accords qui ont été signés entre les rebelles de l’Est et le Gouvernement de la République. Faudra-t-il prochainement être prudent lorsqu’on signe avec les rebelles ? Ceci devra interpeller le Gouvernement. Des tenues Américaines et Sud-Africaines Selon la même source, nous apprenons que le lieutenant-colonel Kazarama porte, lui, une tenue militaire américaine gris clair, apparue lors de la guerre du Golfe en 1990 et depuis utilisée pour les opérations dans le désert : un "cadeau d’amis". "Nous, nous sommes des rebelles, et un rebelle, quelle que soit la tenue, il s’habille. Les officiers se débrouillent à droite, à gauche", dit-il, un béret de l’armée congolaise sur la tête. Ainsi, si lui porte un uniforme américain, il confie que d’autres soldats arborent des tenues "sud-africaines". Il ne veut pas s’étendre sur le sujet mais souligne que ce n’est pas parce qu’un élément du M23 porte l’uniforme d’un pays qu’il dispose du soutien de cet Etat. Avec ces différentes tenues que les rebelles du M23 portent, on ne peut plus se faire le moindre doute sur ceux qui soutiennent ces voyous qui se permettent de tout dans les territoires qu’ils contrôlent. Personne ne peut aujourd’hui démentir l’information selon laquelle, ce sont les Anglais et les Américains qui sont derrière cette guerre qui a causé beaucoup de pertes en vies humaines à la Rdc. Ces pays, à travers leurs multinationales, profitent de la situation pour s’acheter à vile prix les minerais qu’ils auraient en temps normal payés plus cher. Après la transformation de ces minerais chez eux, c’est donc les téléphones et les ordinateurs de sang qui sont fabriqués, sans aucune référence à la Rd Congo, pays où ils ont été pillés. Au-delà des tenues que nous avons eu à peindre dans ces colonnes, « les voyous du M23 » portent des bottes de caoutchouc noires, qui étaient aussi celles des soldats de l’AFDL, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo qui, partie de l’est de la RDC, a renversé le régime de Mobutu en 1997. C’étaient également les chaussures du Front patriotique rwandais quand il a renversé le régime en place à l’époque à Kigali, et mis un terme au génocide de 1994. Comme qui dirait qu’il n’est plus intéressant de chercher les preuves de l’implication du Rwanda ailleurs. Ainsi, l’appel est lancé au Comité des sanctions des Nations Unies de se servir de tous ces éléments, mais aussi d’autres fournis par les experts des Nations Unies, d’infliger des sanctions exemplaires non seulement aux rebelles du M23, mais aussi à leurs parrains rwandais et ougandais. Car en cas de complaisance, c’est l’avenir de toute une nation qui sera hypothéqué et les Congolais seront obligés de se prendre eux-mêmes en charge. Et pourtant, c’est lorsqu’un peuple se prend en charge qu’il devient de plus en plus incontrôlable. L’Avenir |
mardi 23 octobre 2012
M23 caméléon. Les rebelles dotés d’une multitude d’uniformes militaires
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