vendredi 30 novembre 2012

La réforme des Fardc, une priorité

 

D’après Augustin Matata Ponyo, cet engagement a été affirmé à travers le processus de changement de la chaîne de commandement militaire.

Devenu un habitué des couloirs du Palais du peuple, Le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, était de nouveau devant les députés le  28 novembre pour éclairer leur lanterne en rapport avec la situation qui prévaut à l’est du pays.

Une prestation qui s’est négociée dans la confusion après la motion d’ordre de la députée Vicky Katumbwa estimant que les explications du Premier ministre étaient suffisantes et qu’elles n’appelaient pas au débat.

Une option que n’avaient pas approuvé ses collègues de l’opposition pour qui il fallait engager un débat sur la question afin d’aboutir aux recommandations. C’est dans un contexte de surchauffe qu’Augustin Matata Ponyo s’est donc exprimé devant la représentation nationale.

Dans son intervention, le Premier ministre a remonté à la genèse du conflit en expliquant comment le M23 est partie d’une mutinerie pour se muer en une rébellion appuyée par le Rwanda. 

Parmi les facteurs déclencheurs de ladite rébellion, il a notamment cité des cas d’indiscipline caractérisée manifestés par « le refus des officiers et soldats ex-CNDP d’obtempérer non seulement à des affectations en dehors du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, mais aussi aux invitations et instructions des services émanant de la hiérarchie militaire à Kinshasa ».

À partir de Runyoni, situé à proximité de la frontière entre la RDC et le Rwanda, a-t-il soutenu, le M23 a obtenu du Rwanda l’appui nécessaire en hommes et en matériels militaires.

Après recoupement de certains faits, le Premier ministre est parvenu à conclure que «  les forces qui ont enfoncé les lignes des Fardc dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 ne pouvaient venir que du territoire rwandais ». Qu’à cela ne tienne.

Pour lui, les Fardc étaient astreintes à un repli stratégique en se positionnant à Minova, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Goma.

Ces éternels oubliés…

Coupant court aux rumeurs, Matata Ponyo rassure que le moral des troupes est au beau fixe ajoutant que les Fardc ont besoin du soutien pour espérer renverser les tendances et récupérer Goma.

Il est vrai que la RDC a toujours privilégié la voie de la diplomatie et du dialogue, « mais il n’en sera pas toujours ainsi », a reconnu Matata Ponyo.

« Nous ne pouvons pas laisser se dérouler sous nos yeux des situations dramatiques comme celles qui se passent dans l’est de notre pays », a-t-il indiqué. En fait, Matata Ponyo s’est fait l’avocat des Fardc en faisant leur apologie.

Et le Premier ministre d’insister sur la nécessité d’accélérer les réformes des services de sécurité afin de bâtir une armée forte, dissuasive et digne de tous les Congolais.

« Aussi suis-je convaincu qu »avec la réorganisation au niveau de la hiérarchie de nos Forces armées, l’utilisation rationnelle des ressources affectées, une logistique appropriée et un bon encadrement, ces vaillants combattants soldats sont à même de défendre le territoire national », a-t-il déclaré faisant allusion à la bravoure affichée par les Fardc pendant la défense des territoires de Rutshuru et Bunagana.

En s’engageant dans le processus de réorganisation des Fardc via le changement de la chaîne de commandement militaire, l’ambition de la RDC est sans ambiguïté.

Il faut donner du répondant au tandem M23-RDF (National army of Rwanda) en mettant en place une armée nationale censée accompagner le pays dans sa vocation à œuvrer pour la paix dans la sous-région des Grands lacs.

En s’inscrivant, d’ores et déjà, dans une perspective de reconquête de Goma, le lieutenant-général François Olenga sait que cela est faisable, il suffit d’y mettre une bonne dose de bonne volonté dans le réarmement des troupes.

Alain Diasso
Direct!cd

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