jeudi 20 décembre 2012

Braquage de la BIAC à Goma, les auteurs appréhendés au Rwanda

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Les responsables de l’attaque spectaculaire du fourgon blindé de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC), survenue au début de la semaine à Goma, sont en ce moment précis aux arrêts au Rwanda, où ils avaient trouvé refuge après leur coup.
 
Sans nommément citer le pays, la Mission de l’organisation des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) est revenue sur cette actualité hier mercredi 19 décembre, au cours du point de presse conjoint des Nations Unies, en confirmant que les auteurs de cette attaque sont appréhendés où ils se sont réfugiés dans un pays voisin.

En fait, des hommes armés ont attaqué le mardi 18 décembre courant, en pleine journée à Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu, un fourgon blindé de la BIAC, emportant une importante somme d’argent estimée à 1 million de dollars américain. Les malfrats ont ensuite traversé la frontière pour le pays voisin, pour ne pas dire le Rwanda, munis du fruit de leur forfait.

Au cours de cette opération de braquage, a indiqué le porte-parole ad intérim de la Monusco, Carlos Araujo, deux personnes ont succombé par balles : le chauffeur de la jeep envoyée par la BIAC pour récupérer des fonds à l’aéroport de Goma et un passant atteint par une balle perdue.

Des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) ont essayé en vain de faire avorter cet acte criminel, en tirant sur ces hommes armés.

Selon les témoins de cette scène, ces voleurs à mains armées ont transféré l’argent volé dans un autre véhicule avant de s’enfuir au Rwanda. A en croire, le commandant supérieur et commissaire provincial de la police, le colonel Awachango Umiya Vital, le véhicule, également volé, dont se sont servi ces braqueurs, a été retrouvé abandonné à la frontière.

Alors qu’on s’attend dans ce genre de dossier révélant du grand banditisme à une franche collaboration de la part des pays voisins, le Rwanda se distingue par un drôle de comportement, en tergiversant de rapatrier ces dangereux et criminels personnages.

Qu’à cela ne tienne,  » le mécanisme conjoint de vérification discute avec les autorités rwandaises pour ramener les braqueurs et l’argent pillé. Mais jusque là, il y a une résistance des autorités rwandaises « , déplore Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord Kivu.

Plutôt optimiste quant à l’issue heureuse de ce énième litige entre la République démocratique du Congo et son voisin le Rwanda, le porte-parole ad intérim de la Mission onusienne soutient qu’en ce moment, des tractations sont en train de se dérouler pour qu’ils puissent (les braqueurs) être extradés en RDC.

Pour Carlos Araujo l’attaque du véhicule de la BIAC est symptomatique de la montée en puissance de criminalité qui prévaut actuellement dans le chef-lieu de la province du Nord Kivu. Avant de rappeler que la BIAC n’est pas à sa première attaque, mais à sa deuxième depuis le début de l’année.

Pour bien arranger cette situation d’insécurité, le porte-parole ad intérim de la Monusco a souligné que lors de la prise de la ville de Goma, le 20 décembre courant par les mutins du Mouvement du 23 mars (M 23), tous les détenus de la prison de cette ville, plus ou moins 1500 repris de la justice, s’étaient volatilisés dans la nature.

Le pire dans cette situation, plus de la moitié de l’effectif était constitué des ex militaires ou des hommes armés.

La province est certainement infestée par des criminels qui sont dans la nature. Pour preuve, un homme armé a été arrêté dernièrement à Goma pour avoir commis un crime.  » Un ex combattant évadé serait l’auteur de ce meurtre « , a-t-il relevé.

D’ailleurs, Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord Kivu avait avoué être confronté à deux grands défis posés par plus de 1170 détenus évadés, dont plus de 700 militaires, qui se sont échappés de prison lors de la chute de Goma, ajouter à ceux-là des éléments camouflés du M 23.

Dans l’entre-temps, indique-t-on, la Police criminelle est en train d’œuvrer pour mettre ces criminels hors d’état de nuire. Elle a déjà réussi à mettre la main sur une quinzaine des évadés de la prison centrale de Goma.

Décidemment, le Rwanda est en passe de devenir un grand refuge ou pays protecteur des hors-la-loi, des auteurs notoires des crimes de guerre et crimes contre l’humanité recherchés par la Cour pénale internationale (CPI), ainsi que par d’autres instances judiciaires nationales ou internationales.

Dans ce lot il y a notamment : Bosco Ntaganda, Laurent Nkundabatware et autres. Leur extradition demandée par le gouvernement congolais pour leur transfèrement à la CPI, afin de répondre de leurs actes, n’a trouvé jusque là aucun écho favorable de la part du régime de Kigali.

Pour ne plus se faire complice de ces criminels, le Rwanda doit faire preuve de bonne foi, pour sa crédibilité envers d’autres pays, en accédant favorablement à la demande légitime du gouvernement congolais, surtout de restituer la somme volée.

Dovin Ntelolo Diasonga
Direct!cd

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