Quelques centaines d’hommes de la rébellion congolaise du M23 ont commencé samedi à quitter la ville de Goma, capitale de la riche province minière du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont constaté des journalistes de l’AFP.
Un peu plus tôt, les rebelles avaient déjà quitté le bâtiment de la Banque centrale à Goma et le poste-frontière de la Grande barrière séparant la ville du Rwanda, qu’ils occupaient depuis leur prise de la capitale du Nord-Kivu.
Des policiers de RDC, qui font partie d’un contingent arrivé vendredi pour sécuriser Goma après le départ des rebelles, ont pris le relais au poste-frontière et à la Banque centrale, selon des journalistes de l’AFP.
Samedi matin, le chef militaire du M23, le général Sultani Makenga, avait confirmé à l’AFP que ses hommes partiraient le jour même de Goma, comme convenu au terme d’une médiation des pays de la région des Grands Lacs.
« Nous allons accepter ce qu’on nous a demandé, il n’y a pas de problème, » a-t-il affirmé.
Vendredi, des centaines de soldats du M23 avaient déjà quitté la ville de Sake, située à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Goma, et ses environs. La zone avait été occupée par les rebelles dans la foulée de la prise de Goma.
Vendredi également, le général Makenga avait accusé la mission de l’ONU en RDC de bloquer le processus de retrait du M23 de Goma, en les empêchant de récupérer du matériel militaire à l’aéroport de la ville.
Un responsable d’un mécanisme conjoint de vérification, composé de plusieurs pays de la région, avait précisé que la Monusco s’était opposée aux rebelles parce qu’ils voulaient emporter des effets militaires abandonnés par les Forces armées de la RDC à la chute de Goma. Mais ce même responsable a affirmé samedi que la situation s’était depuis débloquée.
Accusations persistantes de pillage
Le M23, est composé d’ex-rebelles qui avaient été intégrés à l’armée de RDC en 2009 à l’issue d’un accord de paix avec Kinshasa. Ils se sont mutinés il y a environ huit mois, estimant que le gouvernement n’avait pas pleinement respecté ses engagements.
Les mutins refusent notamment toute mutation hors de leur région du Kivu afin, disent-ils, de protéger leurs familles et les membres de leur communauté qu’ils estiment en danger.
Depuis leur marche sur Goma, leurs revendications se sont élargies sur le plan politique, allant jusqu’à remettre en question la légitimité du président congolais Joseph Kabila, accusé d’avoir fraudé à la dernière présidentielle.
Selon Kinshasa et l’ONU, les rebelles sont soutenus par le Rwanda et l’Ouganda, ce que ces deux pays démentent.
La rébellion a accepté cette semaine de se retirer des positions fraîchement conquises, Goma et ses environs, pour se replier sur ses positions initiales à au moins 20 km au nord de la capitale du Nord-Kivu. En échange, M. Kabila s’est engagé à examiner leurs revendications.
Quelques centaines de policiers de RDC devraient être déployés dans Goma samedi. L’armée régulière de RDC devrait également revenir dans la ville.
En attendant, les accusations de pillages se multiplient contre le M23 à Goma. Ces pillages auraient visé essentiellement des biens et des bâtiments publics, selon plusieurs sources,.
Le convoi du M23 quittant Goma samedi comportait notamment trois camions donnés par l’Union européenne à l’Office des routes de RDC, chargé de l’entretien de la voirie, selon un journaliste de l’AFP.
Selon le représentant de l’UE à Kinshasa, Jean-Michel Dumont, d’autres projets financés par l’UE ont également été pillés, notamment l’assemblée provinciale pour laquelle l’UE avait fourni ordinateurs et équipements de bureau, et un poste de police.
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