Suite à l’annonce de l’imminence de la signature de l’accord–cadre pour la stabilisation de la Paix dans l’Est de la RDC, et dont le document est proposé par le Secrétaire Général des Nations Unies, l’Alliance des patriotes pour la refondation du Congo (APARECO) tient à faire connaître à la communauté internationale ses observations et remarques.
Elle voudrait inviter par la même occasion le peuple congolais à prendre conscience des aspects dangereux et compromettants de cet accord qui, comme la plupart des « solutions » antérieures issues des accords semblables, n’ont profité qu’aux agresseurs et aux pilleurs de la République Démocratique du Congo, contribuant ainsi à favoriser la descente aux enfers du peuple congolais.
1. S’agissant des recommandations faites à la République Démocratique du Congo a. L’accord-cadre recommande au Gouvernement de la RDC :
« de poursuivre la réforme du secteur de la sécurité, avec une attention particulière pour l’armée et la police;
de consolider l’autorité de l’Etat particulièrement dans la partie Est du pays;
d’accélérer la politique de décentralisation;
de développer l’économie, les infrastructures et les services sociaux de base;
de réformer les institutions, les finances, et d’élaborer un agenda de réconciliation et de démocratisation. »
b. Après examen des cinq recommandations mentionnées ci-dessus, l’APARECO oppose les observations suivantes :
L’accord cadre s’attaque uniquement aux conséquences de la crise et ferme pudiquement les yeux sur la cause principale et la racine de tous les maux incarnés par la présence de «Joseph KABILA» à la tête des institutions de la RDC ;
C’est justement «Joseph KABILA» en effet, qui non seulement freine mais sabote la «réforme de la sécurité» en République Démocratique du Congo. Malgré la pression exercée par le CIAT (Comité International d’Accompagnement de la Transition) sur le gouvernement 1+4 issu des accords de Sun City en 2004, malgré les aides importantes de l’Union Européenne avant les élections de 2006 pour reconstruire l’armée et la Police congolaises, « Joseph KABILA » s’est employé plutôt à détruire ce qui restait de l’armée de la RDC en assassinant des officiers congolais autochtones et en injectant massivement au sein des FARDC des officiers d’origine rwandaise suite à sa décision d’intégration du CNDP au sein de l’armée et de la Police congolaises;
Jamais dans l’histoire, on a exigé d’un pays de procéder à la décentralisation sans garantir au préalable un pouvoir central fort. Ce serait le conduire fatalement à son implosion.
Par conséquent, la communauté internationale ne peut pas exiger de la République Démocratique du Congo, dont l’Etat a été mis à mort par certains pays voisins qui aspirent à sa balkanisation, d’envisager d’«accélérer la politique de la décentralisation».
Cette recommandation de l’ONU, dans les circonstances actuelles, contribue plutôt à favoriser l’implosion de l’unité nationale de la RDC.
On ne peut pas demander au peuple congolais de se réconcilier avec les agresseurs qui occupent de force une partie de son territoire, tuent et violent chaque jour des dizaines de congolaises et congolais, et pillent impunément les richesses du sol et du sous-sol de la RDC.
c. L’APARECO demande au Secrétaire Général de l’ONU d’aider plutôt le peuple congolais à résoudre la vraie problématique de la présence étrangère au sommet des institutions congolaises, présence qui est à la base de cette crise qui menace l’existence même de la République Démocratique du Congo en tant qu’Etat.
2. S’agissant des recommandations faites aux pays membres de la CIRGL et de la SADC
a. L’accord-cadre stipule : « les pays de la région (Grands Lacs, SADC, Afrique Centrale) devraient s’interdire de s’ingérer dans les affaires internes de leurs voisins. Ils devraient aussi refuser tout appui à toute force négative et respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de leurs voisins. »
b. L’APARECO considère que cette recommandation de l’ONU relève d’une attitude hypocrite de la communauté internationale qui dispose des preuves qui démontrent que les deux voisins de la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, sont à la base de toutes les agressions que subit la République Démocratique du Congo depuis 1996. L’ONU sait que ces deux pays tirent profit de la déstabilisation de la RDC pour piller ses richesses et balkaniser son territoire national.
Cependant, malgré des preuves flagrantes de plusieurs rapports des experts de l’ONU, et malgré la condamnation de l’Ouganda par la Cour Internationale de Justice (CIJ), les instances compétentes de l’ONU n’ont jamais pris des sanctions conséquentes contre ces pays pour leurs nombreux crimes commis en RDC.
3. S’agissant des recommandations concernant la coopération régionale
a. L’accord-cadre recommande « le renforcement de la coopération régionale, dans la droite ligne de l’intégration économique régionale et l’exploitation commune des ressources naturelles (….), dans le strict respect des intérêts légitimes des voisins, surtout dans le domaine sécuritaire. »
b. L’APARECO estime qu’on ne peut pas envisager une coopération régionale, et moins encore une intégration économique régionale avec un Congo affaibli, occupé et pillé par ses voisins qui œuvrent à sa balkanisation et à sa disparition en tant qu’Etat.
c. L’APARECO dénonce la notion « d’exploitation commune des ressources naturelles » avec des voisins qui ne cachent pas leurs visées expansionnistes et leurs appétits gloutons vis-à-vis des richesses de la République Démocratique du Congo. On ne peut envisager une telle forme de coopération régionale qu’avec un Etat congolais préalablement et réellement souverain, fort et stable.
4. S’agissant du peuple congolais souverain
a. L’APARECO appelle le peuple congolais dans son ensemble à prendre véritablement la mesure de l’imminence du danger qui pèse désormais sur la RDC et qui transparait clairement aujourd’hui dans les prises de position des différents représentants de la Communauté internationale, africains ou occidentaux. Le plan de morcellement de la RDC défendu par certains lobbies est en phase de se concrétiser.
b. Le peuple congolais est et demeure aujourd’hui le seul rempart capable d’empêcher la réalisation de ce plan macabre qui a déjà couté la vie à plusieurs millions de congolais sans que les auteurs et les commanditaires de ce véritable génocide ne soient inquiétés.
c. Tant que ceux qui disent vouloir venir en aide à la RDC continuent à éviter hypocritement de désigner clairement et de sanctionner sévèrement les agresseurs de la RDC que sont le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi, et aussi longtemps que ces états receleurs des ressources pillées en RDC ne seront pas non plus sanctionnés pour leurs crimes, les congolais devront se résoudre à s’assumer eux-mêmes. Car notre salut ne dépend que de notre propre capacité à mettre un terme rapide et définitif au système d’occupation et de prédation instauré en RDC et dont « Joseph Kabila » est le principal garant.
C’est pourquoi, en vue de résoudre de manière durable la crise qui perdure en RDC depuis son agression en 1996, l’APARECO invite instamment l’ONU à prendre en compte en priorité les aspirations légitimes du peuple congolais concernant sa souveraineté, sa dignité, sa sécurité et l’intégrité du territoire national de la République Démocratique du Congo.
Enfin, l’APARECO invite tous les congolais à rejeter en bloc et par tous les moyens, cet accord-cadre qui non seulement amorce de manière décisive le processus de partition de notre pays, mais constitue en plus une véritable prime aux crimes pour les pays agresseurs de la RDC ainsi que pour les lobbies internationaux qui les soutiennent.
Paris, le 22 Février 2013
NDALA WA NDALA
Vice –Président et Secrétaire Général ai
de l’APARECO
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