Mardi, 07 Mai 2013
Mine de rien, cela fait exactement une année, jour pour jour, que le Mouvement du 23 mars se comporte en seul maître à bord dans la partie Est de la Rdc, au profit du Rwanda
Ce triste anniversaire devra rappeler aux fils et filles de la République démocratique du Congo la souffrance endurée par des milliers de leurs frères et sœurs : déplacements des populations, vols, viols, pillage des ressources, tueries de plus de 6 millions de Congolais par ces hommes drogués sans foi ni loi qui ont une pierre à la place du cœur
En mangeant de la chair et en buvant du sang des pauvres innocents, le M23 qui se veut éternel devra comprendre que ses jours sont désormais comptés : l’heure a sonné pour que cesse son aventure, avec l’imminent déploiement de la Brigade d’intervention de l’ONU
Une année de souffrances pour la population
06 mai 2012-06 mai 2013, cela fait une année jour pour jour, depuis que le Mouvement du 23 mars est né, en référence à un accord signé le 23 mars 2009 entre le gouvernement et le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), géniteur attitré du M23.
Cependant, le Conseil de sécurité précise que le M23 est né par une symbiose de plusieurs faits et associations, défections de l’armée congolaise, trahisons, … sans oublier l’aide du Rwanda.
Pour justifier cette défection, officiellement c’était pour protester contre la non-application de l’accord par Kinshasa que ce mouvement de malheur a vu le jour.
Durant une année donc, cette rébellion soutenue par le Rwanda et l’Ouganda s’est malheureusement illustrée par le pillage des ressources naturelles de la Rd Congo, des milliers de morts, ainsi que plusieurs déplacés qui sont à ce jour exposés à des intempéries de tout genre. Et ce, au vu et au su de toute la Communauté internationale.
Brève historique
Selon nos sources, le premier à déserter n’était autre que le général Bosco Ntaganda, ancien chef du CNDP craignant peut-être d’être arrêté et transféré à la Cour pénale internationale (CPI). Il décidera en tout cas de prendre le maquis avec ses fidèles.
Plus tard, le Terminator se livrera à la CPI, après sa mystérieuse reddition à l’ambassade américaine de Kigali.
Il est petit à petit rejoint par les mécontents de l’Accord du 23 mars : des militaires qui se plaignent de ne pas percevoir leurs salaires et leurs équipements, se disant donc abandonnés par Kinshasa.
Recherché par la CPI, Bosco Ntaganda n’est pas la figure la plus présentable pour amorcer une négociation.
C’est alors que naît le M23, une nouvelle rébellion avec un chef moins exposé médiatiquement, Sultani Makenga.
Depuis le 13 juin 2012, plusieurs informations ont été fournies sur ce mouvement. Le colonel Sultani Makenga a déserté les FARDC afin de créer la rébellion M23 en utilisant le territoire rwandais et bénéficiant directement de l’appui des Forces de Défense Rwandaises (FDR).
Le 4 mai, Makenga a traversé la frontière de Goma pour Gisenyi, au Rwanda, et a attendu que ses soldats à Goma et à Bukavu le rejoignent.
Trois anciens combattants M23 qui ont participé à l’opération ont relaté au Groupe d’experts des Nations Unies qu’avant sa désertion, Makenga avait rassemblé environ 60 troupes sous le commandement du major Imani Nzenze, son secrétaire, ainsi que les colonels Séraphin Mirindi et Jimmy Nzamuye dans sa résidence au bord du lac Kivu, dans le quartier Nguba de Bukavu.
Le 4 mai à 20h30, deux grands bateaux ont transporté les 60 soldats et plusieurs tonnes de munitions et armes vers la ville rwandaise de Cyangugu. Les trois anciens combattants du M23 qui ont participé à cette opération ont également dit au Groupe que lors de l’arrivée à Cyangugu, les FDR et la police rwandaise les ont amenés dans un camp militaire.
Les FDR leur ont fourni des tenues militaires complètes de l’armée rwandaise à porter durant leur traversée au Rwanda.
Les troupes et le matériel militaire ont été ensuite chargés dans trois camions des FDR et transportés à la position militaire de Kabuhanga, en passant par Kamembe, Gikongoro, Butare, Ngororero et Nkamira.
Le 8 mai, les soldats se sont joints aux mutins venus de Masisi au point de rassemblement à Gasizi.
Les officiers de l’armée et de la police, ainsi que les autorités locales de Kibumba, ont rapporté l’arrivée des mutins de Masisi près de la frontière, et le mouvement des troupes de Makenga du Rwanda vers la RDC à travers Gasizi.
Une autorité locale a recueilli des rapports de civils rwandais qui avaient été forcés de porter les armes de Gasizi au Rwanda jusqu’à la frontière de la Rdc. Une fois les groupes de Ntaganda et de Makenga fusionnés, ils ont pris la direction du parc et pris le contrôle de Runyoni le 10 mai. A partir de ce moment, ils ont lancé officiellement les opérations du M23.
La victoire de la communauté internationale
Mis en accusation par plusieurs rapports de l’ONU décrivant le soutien apporté aux militaires rebelles du M23, le Rwanda, aujourd’hui membre non permanent du Conseil de Sécurité, a été soumis à de fortes pressions et à des mesures de suspension de l’aide d’autant plus douloureuses que près de la moitié du budget est fournie par l’aide internationale.
C’est donc sans tergiverser que le président Kagame, en même temps que dix autres chefs d’Etat de la région, ont signé le 24 février dernier l’accord cadre d’Addis-Abeba s’engageant à ne pas interférer dans les affaires des pays voisins et à ne pas y soutenir de mouvement armé.
C’est au lendemain de cette promesse que le mouvement M23, qui s’était brièvement emparé de Goma en novembre 2012 et n’avait accepté d’évacuer la ville qu’en échange de pourparlers de paix avec une délégation gouvernementale a commencé à se déliter.
Les rebelles se sont scindés en deux blocs antagonistes, chacun accusant l’autre d’avoir été « corrompu » par Kinshasa. Alors que l’aile militaire, menée par le colonel Sultani Makenga, se contentait d’exiger un retour aux conditions de l’accord précédent (signé en 2009), c’est-à-dire de meilleures conditions d’intégration au sein de l’armée congolaise et le retour des réfugiés tutsis vivant au Rwanda, l’aide « politique » menée par le pasteur Runiga, allait plus loin, dénonçant la mauvaise gouvernance, réclamant un changement de régime sinon la tête du président Kabila.
Runiga était soutenu par le général Bosco Ntaganda, qui, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, savait que toute mesure d’amnistie était exclue.
La suite est connue : des affrontements violents mirent aux prises les deux tendances du mouvement M23 jusqu’à ce que, vaincus sur le terrain, Runiga, Bosco Ntaganda et plusieurs centaines de leurs hommes soient obligés de traverser la frontière et de se réfugier au Rwanda.
Ntaganda, dans des circonstances encore mal élucidées, finit par se présenter à l’ambassade américaine à Kigali et demanda à être transféré à la Cour pénale internationale, préférant manifestement les lenteurs de la procédure judiciaire au risque de recevoir une balle dans la tête… « Terminator » prit ainsi place à bord d’un vol spécial vers la prison de Scheveningen et devant la CPI il devra répondre de crimes contre l’humanité, commis dans l’Ituri en 2002 et 2003 et de recrutement d’enfants soldats.
La menace du M23
Après l’adoption de la résolution 2098 du Conseil de sécurité qui créait la Brigade d’intervention avec comme mission principale de traquer les forces négatives, c’est-à-dire, le M23, les FDLR et d’autres milices, le M23 a aussi promis de « riposter » au cas où il serait attaqué par la Brigade d’intervention et a déjà multiplié les vexations à l’encontre de convois onusiens.
Les observateurs reconnaissent que les 2500 hommes du M23 sont des combattants aguerris, dotés d’un armement important, et qu’ils poursuivent formations et recrutements.
Nombre d’entre eux espèrent qu’au terme de la négociation qui, à Kampala, devrait reprendre avec le gouvernement, ils seront réintégrés au sein des forces gouvernementales mais les pressions internationales, dont celles de la Belgique, bloqueront sans doute cette option.
Les rebelles essaient aussi de mobiliser la société civile du Nord Kivu, afin que les rwandophones locaux s’opposent à la Brigade d’intervention, mais les autres communautés de la province espèrent, elles, que les soldats africains les délivreront des mutineries et des guerres à répétition.
Les rebelles ont aussi tenté d’intimider les gouvernements sud-africain et tanzanien, en promettant un carnage à leurs militaires qui viendront en Rd Congo. Réponse du berger à la bergère, ces deux pays se disent prêts d’assumer leur mission, peu importe les conséquences.
Pendant que le M23 est en train de fêter à Rutshuru, plusieurs milliers des déplacés remplissent plusieurs camps et ne voient pas encore le bout du tunnel. Même s’il est établi que les étrangers ne peuvent jamais assurer une sécurité efficiente dans un pays donné, disons qu’à l’heure actuelle, la Rd Congo n’a de choix que d’attendre le déploiement de la Brigade d’intervention.
En attendant que les rebelles ne reviennent à Kampala pour clôturer les pourparlers, des sommes d’argent seront toujours dépensées par le Gouvernement de la République qui veut mettre un terme à cette guerre qui n’a que trop duré.
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