Jeudi 22 Novembre 2012
En proie à des conflits réguliers depuis une vingtaine d'années, la République Démocratique du Congo est désormais miné par des combats entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda et une armée régulière fragile. Les Etats-Unis laissent faire et les forces de l'ONU se révèlent impuissantes à arrêter une mutinerie.
En proie à des conflits réguliers depuis une vingtaine d'années, la République Démocratique du Congo est désormais miné par des combats entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda et une armée régulière fragile. Les Etats-Unis laissent faire et les forces de l'ONU se révèlent impuissantes à arrêter une mutinerie.
Troisième plus grand pays africain, la République démocratique du
Congo, notamment les provinces des Nord et Sud-Kivu sont le théâtre de
conflits quasiment ininterrompus depuis le début des années 1990, en
raison de leurs richesses en ressources minières, que se disputent le
gouvernement congolais, divers mouvements rebelles et les pays voisins,
l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi.
Acteur majeur des conflits récents, le M23, mouvement politico-militaire fondé, comme son nom l'indique, le 23 mars 2009. A cette date, le groupe signe un accord avec le gouvernement pour mettre fin à la rébellion, se muer en parti politique, et faire intégrer ses troupes dans les Forces Armées de la République Démocratiques du Congo.
Les membres du groupe se mutinent en avril 2012 considérant que le gouvernement congolais n’a pas respecté cet accord. Après 3 ans de calme relatif, les mutins et les forces armées congolaises repartent au combat au combat. Un combat inégal en apparence si un troisième acteur régional autrement plus puissant n’était pas entré dans la danse.
Acteur majeur des conflits récents, le M23, mouvement politico-militaire fondé, comme son nom l'indique, le 23 mars 2009. A cette date, le groupe signe un accord avec le gouvernement pour mettre fin à la rébellion, se muer en parti politique, et faire intégrer ses troupes dans les Forces Armées de la République Démocratiques du Congo.
Les membres du groupe se mutinent en avril 2012 considérant que le gouvernement congolais n’a pas respecté cet accord. Après 3 ans de calme relatif, les mutins et les forces armées congolaises repartent au combat au combat. Un combat inégal en apparence si un troisième acteur régional autrement plus puissant n’était pas entré dans la danse.
Composé d’à peine quelques
milliers de combattants, le M23 -dont les membres les plus radicaux
luttent pour la chute du président Joseph Kabila- bénéficie, en effet,
du soutien logistique et militaire du Rwanda.
Le M23, bras armé du Rwanda ? c’est en effet ce que pense l’association Human Rights Watch qui interpelle les Etats-Unis dont le mutisme est assourdissant : « le silence du gouvernement américain à propos du soutien militaire apporté par le Rwanda aux rebelles du M23 ne peut plus se justifier face aux preuves accablantes du rôle joué par le Rwanda et face à la menace imminente qui touche les civils aux alentours de Goma. Le gouvernement américain devrait appuyer l’adoption de sanctions urgentes à l’encontre des responsables rwandais qui soutiennent les combattants du M23 (voir encadré) auteurs de graves exactions » clame Tom Malinowski, directeur du bureau de Washington de HRW après la chute de Goma.
Une fois n’est pas coutume, c’est l’ONU qui est monté au créneau. A l’initiative de la France, le Conseil de sécurité a voté une résolution, condamnant la prise de Goma par les rebelles. En revanche, de Washington, on ne voit toujours rien venir.
Le M23, bras armé du Rwanda ? c’est en effet ce que pense l’association Human Rights Watch qui interpelle les Etats-Unis dont le mutisme est assourdissant : « le silence du gouvernement américain à propos du soutien militaire apporté par le Rwanda aux rebelles du M23 ne peut plus se justifier face aux preuves accablantes du rôle joué par le Rwanda et face à la menace imminente qui touche les civils aux alentours de Goma. Le gouvernement américain devrait appuyer l’adoption de sanctions urgentes à l’encontre des responsables rwandais qui soutiennent les combattants du M23 (voir encadré) auteurs de graves exactions » clame Tom Malinowski, directeur du bureau de Washington de HRW après la chute de Goma.
Une fois n’est pas coutume, c’est l’ONU qui est monté au créneau. A l’initiative de la France, le Conseil de sécurité a voté une résolution, condamnant la prise de Goma par les rebelles. En revanche, de Washington, on ne voit toujours rien venir.
Ce serait d’ailleurs la
nouvelle « doctrine Obama » selon le site d’investigation Counterpunch : la dénonciation des crimes du mouvement M23 est autorisée, en revanche pas question de critiquer l’allié rwandais.
« Sous
l'administration Clinton, trois chefs de gouvernement ont été désignés
comme la nouvelle génération de dirigeants africains : Yoweri Museveni
pour l’Ouganda, Isaias Afwerki en Erythrée et Paul Kagame au Rwanda ».
L'ONU incapable d'arrêter une mutinerie
Dans un rapport publié le 11 septembre 2012, l’association
HRW révélait déjà que les rebelles du M23 responsables de crimes de
guerre dans l’est de la RDC étaient clairement soutenus par les
autorités rwandaises dont les troupes avaient été déployées dans l’est
du pays.
« Entre 200 et 300 Rwandais avaient été recrutés au Rwanda
en avril et mai et emmenés de l’autre côté de la frontière pour
combattre avec les forces du M23. Depuis lors, Human Rights Watch a
recueilli de nouveaux éléments de preuve de recrutements forcés au
Rwanda en juin, juillet, et août, concernant plusieurs centaines de
personnes » stipule l’enquête.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende va plus loin, affirmant que le M23 est une force fictive et que « l’agresseur réel » est
le Rwanda.
En plus du déploiement de renforts et de recrues pour
appuyer des opérations militaires, des autorités militaires rwandaises
auraient fourni une importante assistance aux rebelles du M23 sous forme
d’armes, de munitions et de formation. Autant d’actions qui font du
Rwanda un État partie au conflit.
La prise de Goma en offre une preuve flagrante. Il aura suffi de quelques heures aux rebelles du mouvement du 23 mars pour conquérir la capitale provinciale du Nord-Kivu avec la complicité passive de l'armée rwandaise « bien équipée, postée de l'autre coté de la frontière à raison d'un homme tous les dix mètres qui observait la scène dans le silence et la concentration » tel que décrit par l’envoyé spécial de Jeune Afrique.
La conquête des mutins ne fait que commencer. Ils prévoient désormais de se rendre à Bukavu avant de prendre la direction de Kinshasa, la capitale du pays.
Ainsi, l'histoire se répète dans un pays miné par la violence et les luttes intestines depuis, au moins, la proclamation de son indépendance en 1960.
La prise de Goma en offre une preuve flagrante. Il aura suffi de quelques heures aux rebelles du mouvement du 23 mars pour conquérir la capitale provinciale du Nord-Kivu avec la complicité passive de l'armée rwandaise « bien équipée, postée de l'autre coté de la frontière à raison d'un homme tous les dix mètres qui observait la scène dans le silence et la concentration » tel que décrit par l’envoyé spécial de Jeune Afrique.
La conquête des mutins ne fait que commencer. Ils prévoient désormais de se rendre à Bukavu avant de prendre la direction de Kinshasa, la capitale du pays.
Ainsi, l'histoire se répète dans un pays miné par la violence et les luttes intestines depuis, au moins, la proclamation de son indépendance en 1960.
Outre les appels à la
résistance et à la mobilisation générale de la population, la presse congolaise
redoute que cette opposition qui aurait du en rester au stade de la
mutinerie ne se transforme désormais, faute d’investissement rapide des
acteurs internationaux en guerre régionale.
Pour le moment, l’échec est patent selon Didier Reynders, le ministre
des affaires étrangères belge, ancienne puissance coloniale de la
République démocratique du Congo qui appelle à un « renforcement » de la Monusco (Mission d'Organisation des Nations Unies pour la stabisiation en RD Congo), déjà « plus grande opération des Nations Unies dans le monde » avec 17.000 hommes.
Et le Ministre d’interroger : « Comment se fait-il qu'on n'arrive pas à arrêter une rébellion ? ».
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