Une nouvelle ligue sportive est née ! Entre danse, chant et jeux de pieds, le nzango compte de plus en plus d’adeptes chez les femmes africaines.
Ce qui était autrefois l’apanage des adolescentes africaines dans les cours d’école fait maintenant partie des disciplines sportives officielles dans tout le Congo. En effet, le nzango moderne avait déjà été adopté par décret et arrêté ministériel en 2005 au Congo-Brazzaville.
Depuis, la réglementation en a été précisée et les associations se sont mises à l’enseigner, des matchs officiels ont été organisés et, en 2009, la République démocratique du Congo l’a elle aussi intégré dans sa législation sportive.
Aujourd’hui, les deux pays espèrent que le nzango pourra rejoindre bientôt le rang des disciplines sportives olympiques.
Les règles du nzango
Ce sport se joue par équipe. Lors des tournois, deux équipes s’affrontent pendant 50 minutes, un membre de l’équipe alternant avec un membre de l’équipe adverse.
Le principe : sans aucun support, il s’agit de réaliser un jeu de pieds accompagné par des chants et des claquements dans les mains où chacune doit s’imposer face aux autres dans une chorégraphie au rythme soutenu, et entre deux limites de terrain marquées au sol.
Et qui sort de ces limites ou manque de fair-play avec ses adversaires peut se voir attribué, comme au football, un carton jaune ou un carton rouge.
Le règlement, dicté par Afis-sport – l’association sportive nationale qui a initié le développement du nzango -, stipule aussi, en raison de l’effort physique intense qu’il demande, que “les équipes de nzango affiliées à Afis-sport n’ont pas le droit d’entrer dans les bars-dancing après un match.
Chacune d’elle a l’obligation de prévoir sa glacière de boisson pour une consommation sur place.” Il est même prévu des sanctions “pour celles qui ne respecteront pas cette prescription”.
Pourquoi officialiser le nzango ?
C’est en voyant des fillettes jouer à ce jeu dans une cours d’école que Mpasi Titov, médecin congolais, a conseillé à ses patientes en surpoids ou souffrant de diabète de se mettre au nzango.
Il raconte : “J’essayais par tous les moyens de traiter des femmes qui avaient des problèmes de surpoids et d’autres troubles associés. Jusqu’au jour où j’ai vu des petites filles jouer au Nzango.
Après un temps d’observation, j’ai posé la question à mes patientes en leur demandant si elles avaient déjà joué à ce jeu. Elles ont acquiescé. Je leur ai alors demandé de recommencer à le jouer. Après quelques minutes de jeu, elles se sont mise à transpirer et à perdre du poids”.
Très rapidement, l’information s’est diffusée, reléguée par les médias africains (notamment All Africa.com, Congo Plus et Mbokamosica) et des équipes de nzango se sont créées dans les écoles, les paroisses, les villages et certaines entreprises, jusqu’à organiser entre elles des matchs et des tournois.
Un effort médiatique important
Observant alors sur un plus large échantillon de population que ce sport avait des effets bénéfiques sur la santé, et surtout en matière de traitement contre l’obésité, les médecins ont alors encouragé les femmes à s’y mettre, considérant de plus que cela pouvait aussi aider à régler des conflits familiaux.
Selon les dires de l’agence de presse Syfia Grands Lacs, ce fut le cas pour des familles polygames où les épouses réglaient leur différends en “s’affrontant” au nzango et non plus en se disputant dans leur maison.
En mars 2010, dans le cadre de la célébration de la journée de la femme, un séminaire était organisé sur le thème : “Femmes unies pour le développement du sport nzango moderne au Congo”. Ceci, afin de faire le point sur les bienfaits de ce sport, de grossir les rangs des équipes existantes et d’inciter chaque province à développer la pratique du nzango.
Et madame Ninette Marie-Louise Medi, chef du bureau d’étude d’animation rurale au ministère de la jeunesse et des sports déclarait même récemment à Kinshasa que “le Nzango moderne, c’est un sport qui mérite l’attention de l’autorité.”
La ferveur du nzango, déjà en train de gagner les pays voisins (Gabon et Cameroun), est donc en passe de devenir une discipline internationale.
Article écrit par Lise Pathé via www.suite101.fr
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