Il semble que l’on ne parle plus que de cela au Rwanda ou disons qu’on parle beaucoup de ce qui arrivera ou devrait arriver une fois que le président Paul Kagame sera parvenu – Si Dieu le veut ! – au terme de son second mandat en tant que chef de l’Etat rwandais.
Et pourtant ! La dernière Constitution de la République du Rwanda ne date que de 10 ans et elle dispose qu’après le second mandat du titulaire du poste suprême, il faut trouver un nouveau candidat pour l’élection présidentielle.
Pour éviter que le pays ne recule ou ne sombre à nouveau, certains militent en faveur du maintien de l’homme fort de 1994 mais dans cette affaire il faut aussi envisager le pire avant l’an deux mil dix-sept. Si nous souhaitons longue vie au président Kagame, nous ne pouvons savoir de quoi l’avenir sera fait et nous ne pouvons envisager deux mille dix-sept comme si nous étions sûrs que lui et nous serons toujours présents.
Que nous soyons même présents physiquement, rien ne garantit que les circonstances soient toujours les mêmes et que les mêmes personnes puissent remplir les tâches qu’elles assument aujourd’hui.
Il est étonnant voire inquiétant que le départ dans 4 ans de Paul Kagame de la présidence qu’il occupe depuis 2000 ( il a été vice-président de 1994 à 2000 et a remplacé Pasteur Bizimungu de 2000 à 2003) soit considéré comme une transition délicate alors que personne n’envisage que le Front patriotique rwandais perde le pouvoir au profit d’un autre parti.
Lorsque Kagame a assumé la présidence en 2000, le FPR s’était félicité de ce que pour la première fois en quatre décennies, un chef de l’Etat rwandais en avait remplacé un autre sans violence ni effusion de sang.
Treize ans plus tard, la succession de l’actuel chef de l’Etat devient la question numéro un de l’agenda du pays… quatre ans avant le terme. On ne peut pas leur reprocher de prendre la question à la légère… 2017 sera-t-elle l’année de tous les dangers si Kagame se retire ?
Nous ne le pensons pas, et ce ne devrait pas être le cas et il a lui-même affirmé qu’il pourra servir le pays dans une autre qualité. Il ne faudra rien inventer, il est en plus de chef de l’Etat, président du parti au pouvoir depuis 1994 et il est toujours général-major des Forces rwandaises de défense.
Une solution à la russe dans laquelle le président deviendrait premier ministre est envisageable : si le PM est aujourd’hui juste une coordinateur discret du gouvernement, il en serait tout autrement au cas où le titulaire de la fonction était le général-major Paul Kagame. Lorsqu’il était ministre de la défense et vice-président de la république, il avait plus de pouvoir que le premier ministre et le président de l’époque réunis. C’était informel mais c’était réel.
En refusant de considérer le départ de Paul Kagame comme un évènement banal, le Rwanda du FPR reconnaît que le pays est toujours fragile et que son système est précaire au point qu’il dépend grandement d’un seul homme. D’un homme seul et non de toute l’organisation qui est derrière lui.
Si Kagame reste après 2017 à la présidence de la République du Rwanda – Inch Allah ! – il faudra espérer que nous n’aurons pas simplement repoussé le problème à 2024 en espérant et en priant que le temps le résoudra comme par miracle.
NKB 19/02/2013
Au nom de la spécificité du Rwanda et de sa réussite reconnue, les leaders d’opinion rwandais revendiquent le droit des Rwandais de choisir leur voie hors des sentiers battus : selon eux, ils ne devraient pas simplement laisser partir Paul Kagame pour faire plaisir à la communauté internationale. Donc tout va bien au Rwanda, les problèmes viennent d’ailleurs !
Source : http://nkbnkb.wordpress.com/
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