Face à l’imminence du déploiement des troupes de la Brigade Spéciale d’Intervention en provenance de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et du Malawi, le M23 se débat comme un diable dans un bénitier.
Il ne se passe plus un jour sans que les responsables tant militaires que politiques de ce mouvement ne se répandent dans les médias périphériques par des déclarations tapageuses.
Lesquelles ne sont en définitive que des vaines menaces ou des fuites en avant pour dissimuler la peur-panique qui les a envahis depuis l’arrivée à Goma du général de Brigade, le tanzanien James MWAKILOBWA.
Ce dernier, on le sait, a été dépêché par le Secrétaire général de l’ONU pour prendre des contacts utiles avec tous les milieux en prévision de ce déploiement tant attendu.
En plus des défections régulières des éléments de ce mouvement qui traduit le ras-le-bol dans ses rangs et surtout le fait que leur mouvement trimballe depuis le Sommet d’Addis-Abeba, la réputation d’une force négative au même titre que les autres groupes armées irréguliers telles les FDLR.
Le sempiternel prétexte sécuritaire
La toute dernière déclaration qui traduit la peur dans le chef de ce mouvement est celle faite hier par Bertrand BISIMWA, successeur de Jean-Marie RUNIGA Lugerero comme chef politique de ce mouvement exigeant la signature d’un cessez-le-feu avec Kinshasa, comme condition pour la reprise des négociations de Kampala.
Pour appuyer sa menace et sans en apporter la moindre preuve, le chef politique est revenu sur le sempiternel prétexte sécuritaire fallacieux d’une probable attaque conjointe des éléments des FARDC et des FDLR qui avanceraient sur deux axes.
Acte de provocation : nouvelle transition et balkanisation
Coincés par la vérité des témoignages des rapports des experts indépendants de l’ONU, le M23 et ses deux parrains, à savoir Kigali et Kampala, ne savent plus à quel saint se vouer.
Et comme la peur les tenaille à la gorge, ils en sont arrivés à poser des actes incompréhensibles et ridicules qui ont fini par les disqualifier auprès de l’opinion.
Tout en réclamant la signature d’un cessez-le-feu, le M23 ne s’est même pas gêné de procéder à l’installation de deux administrateurs des territoires de Rutshuru et Nyiragongo.
Une décision considérée par la société civile de cette contrée comme « un acte de provocation qui témoigne de sa détermination de balkaniser et de déstabiliser la province ».
Tout au début de cette semaine, coïncidence fortuite ou fuite organisée, un document a circulé sur le Net et sous les manteaux sous forme d’un projet d’accord que ce mouvement aurait remis aux plénipotentiaires du gouvernement de Kinshasa.
Ce projet a une particularité : sur les 25 articles présentés, seuls 3 concernent le M23 tandis que les 23 autres ne renferment que des injonctions faites au gouvernement de Kinshasa. Tel que l’article 16 qui indique que « eu égard au principe de la continuité de l’Etat, la RDC s’engage à reconnaître les actes politiques et administratifs posés dans les entités sous administration du M23 ».
Un autre article traduit la volonté de ce mouvement d’imposer une nouvelle transition politique en RDC dans la mesure où il propose la participation de ses cadres à toutes les institutions de la République, à savoir le Parlement national, le gouvernement central, les assemblées provinciales, la territoriale, la diplomatie, l’armée, la police nationale, les services de sécurité, etc.
Un autre propose, une autonomie administrative, financière et politique aux nouvelles provinces de l’Est, à savoir le Nord Katanga, le Maniema, le Sud Kivu, le Nord-Kivu et l’Ituri, mettant en place le plan de balkanisation tant rêvée par les deux Etats voisins de l’Est.
D’une manière générale, ce projet présente le gouvernement de Kinshasa comme un capitulard comme s’il a déjà perdu la guerre. Un piège mortel qui vise à coller l’accusation de haute trahison aux tenants du pouvoir à Kinshasa.
Par ailleurs, le M23 voudrait faire savoir à la communauté internationale qu’il est en mesure de perturber ce déploiement de la brigade d’intervention spéciale s’il n’y pas un accord politique préalable.
Kigali et Kampala, ses deux parrains se sont empressés de le faire comprendre, mais sans convaincre, à Mme Mary ROBINSON, l’Envoyée Spéciale de l’ONU pour la Région des Grands Lacs.
Direct!cd
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