La RDC continue à être victimes du pillage de ses ressources naturelles notamment les minerais précieux tant convoités par les multinationales. Le dernier scandale vient d’être enregistré dans la concession de la Gécamines à Kambove (Katanga) où la garde industrielle de cette grande société minière a intercepté, lundi 10 juin dernier cinq camions de malachite sortis frauduleusement de ses installations.
Tous les cinq véhicules ont été ramenés dans ladite concession après leur interception et les chauffeurs de ces engins ont été appréhendés et conduits au cachot du commissariat de la police de cette cité minière.
Pour faire la lumière sur cette ténébreuse affaire, les autorités de la Gécamines ont ouvert, un jour après la saisie une enquête pour mettre la main sur les véritables auteurs de cet acte répréhensible.
En outre, l’on apprend que dix autres camions dans lesquels se trouvait le concentré de cuivre volé des installations de la Gécamines ont pris la même route, quelques jours avant, sous la barbe de la garde de cette société.
Interrogé sur ces vols qui paraissent organisés, le directeur du siège de la Gécamines à Kambove s’est contenté de déclarer que l’enquête est en cours en vue d’établir les responsabilités.
En ce moment où le gouvernement congolais est à la recherche des moyens financiers pour faire face aux nombreux défis qu’il doit relever, pareil scandale doit pousser la justice à se saisir d’un tel dossier pour une enquête plus fouillée, quand bien même plusieurs Congolais émettent beaucoup de réserves sur l’impartialité de nos juges.
Qu’à ce la ne tienne, de pareils vols à répétition qui s’opèrent dans les concessions minières de la Gécamines au Katanga prouvent à suffisance que leurs auteurs » moraux » appartiennent sans doute à une classe des intouchables.
Sinon comment comprendre que des enquêtes antérieures sur de telles fraudes minières n’aient pas abouti à l’arrestation de leurs auteurs ?
Les minerais volés au Katanga ne peuvent sortir de cette province pour l’étranger par véhicule que par la cité frontalière de Kasumbalesa où se trouve pourtant un dispositif impressionnant des services de contrôle.
Quel rôle jouent ces services lorsque ces fraudeurs franchissent allègrement la frontière sans être inquiétés le moins du monde ?
A voir de près, tout semble indiquer qu’il existe un réseau mafieux qui part des officiels katangais aux services frontaliers en passant par les responsables de la Gécamines.
Lorsqu’on doit se rappeler qu’à une certaine époque la Gécamines pourvoyait à elle seule 70 % des recettes du budget national, les Congolais ne doivent qu’être scandalisés par ce qui se passe actuellement dans cette société, démembrée à volonté pour servir les intérêts de certains vautours.
A la base de tous ces pillages des richesses de la RDC, il faut avouer qu’il y a l’impunité. Mais puisque chaque chose a une fin, plus d’un Congolais reste convaincu que le gouvernement ne va pas se laisser faire cette fois lui qui est entré dans un programme très ambitieux de faire de la RDC un pays émergent.
Ce n’est pas avec un budget de 7 milliards USD qu’il le fera. Il faut beaucoup de moyens. Pour ce, il faut mettre effectivement fin au coulage des recettes de l’Etat en empêchant aux hors-la-loi de mener impunément leur sale besogne.
Rombaut Ot
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