En écho avec le message d’alerte remis le 5 juin 2013 par
plusieurs collectifs africains à Vincent Bolloré, dénonçant les
conditions de vie et de travail, au sein ou à proximité de ses immenses
plantations en Afrique (lire notre article),
voici ce reportage en Éthiopie, premier volet d’un vaste projet
d'Alfredo Bini sur l’accaparement de terres dans le monde.
Ces terres riches car fertiles ou recelant en sous-sol des matières premières sont exploitées par des multinationales ou des États, appauvrissant les populations locales.
Le prochain reportage d'Alfredo Bini est prévu en Argentine, s’il arrive à trouver les financements nécessaires. Pour le soutenir ou s'informer du projet, on peut entrer en contact avec le photographe sur ses comptes Facebook et Twitter (@alfredobini75)
Ces terres riches car fertiles ou recelant en sous-sol des matières premières sont exploitées par des multinationales ou des États, appauvrissant les populations locales.
Le prochain reportage d'Alfredo Bini est prévu en Argentine, s’il arrive à trouver les financements nécessaires. Pour le soutenir ou s'informer du projet, on peut entrer en contact avec le photographe sur ses comptes Facebook et Twitter (@alfredobini75)
© Alfredo Bini/Cosmos
01
Awash, près de la réserve naturelle d'Aledeghi.
Un berger afar, menacé d'expropriation par les projets de la compagnie
Metahara, indique l'emplacement de la future route qui servira au
transport de la canne à sucre. Alors que l'agriculture destinée à
l'exportation est en plein boom, le Programme alimentaire mondial et
l'administration américaine sont obligés de subvenir aux besoins en
nourriture des habitants.
© Alfredo Bini/Cosmos
02
Dans le complexe de Karuturi, à Gambela.
Abago arrose les palmiers à huile de la pépinière. Son village sera
probablement détruit pour faire de la place pour les plantations.
© Alfredo Bini/Cosmos
03
Gawani.
John, travailleur agricole, n'a pas été payé depuis trois mois. Il
est l'un des dix employés qui auraient dû travailler sur les 2 000
hectares loués par un investisseur saoudien pour la production de
luzerne destinée aux élevages bovins d'Arabie saoudite. Mais la
production n'a jamais démarré.
© Alfredo Bini/Cosmos
04
Dans les environs de Gambela.
Adam et Nebiyu sont bergers. Depuis qu'une partie de leurs terres
ancestrales ont été cédées à des investisseurs et clôturées, ils
n'ont plus accès à certains pâturages. Ils mettent beaucoup plus de
temps qu'auparavant à conduire leurs troupeaux aux points d'eau encore
accessibles.
© Alfredo Bini/Cosmos
05
Dans la région de Tigray.
La moyenne de la superficie allouée aux fermiers locaux ne dépasse
pas 0,6 hectare, ce qui est insuffisant pour subvenir aux besoins en
nourriture des familles des environs. L'Éthiopie est le deuxième pays
le plus peuplé d'Afrique.
© Alfredo Bini/Cosmos
06
L'école d'Arabhara,
un petit village afar non loin de la réserve naturelle d'Aledeghi. Le
village, dont une grande partie de la nourriture consommée provient de
l'aide humanitaire, se trouve dans la zone de 20 000 hectares convoitée
par la Metahara pour étendre sa production de canne à sucre.
© Alfredo Bini/Cosmos
07
Jeune Afar
dont le village doit être déplacé afin de permettre à la compagnie
sucrière Metahara, propriété du gouvernement, de se développer. Les
Afars se disent prêts à prendre les armes pour défendre leurs terres.
© Alfredo Bini/Cosmos
08
Des hommes
armés gardent les tuyaux d'irrigation des plantations de la compagnie
sucrière Metahara, pour empêcher les sabotages ou les attaques des
paysans locaux.
© Alfredo Bini/Cosmos
09
Gambela.
Brûlis dans le complexe de la compagnie Karuturi. Cette pratique vise à
faciliter le travail des bulldozers qui doivent préparer la terre pour
la plantation de palmiers à huile et de canne à sucre.
L'exploitation occupera 300 000 hectares et l'on construit un canal pour acheminer l'eau depuis le fleuve Boro. L'exploitation est toute proche d'un parc national réputé, second plus grand lieu de migration d'animaux en Afrique.
L'exploitation occupera 300 000 hectares et l'on construit un canal pour acheminer l'eau depuis le fleuve Boro. L'exploitation est toute proche d'un parc national réputé, second plus grand lieu de migration d'animaux en Afrique.
© Alfredo Bini/Cosmos
10
Gawani. Des paysannes afars cueillent du coton sur la plantation d'Herrie Hamedi Ali.
© Alfredo Bini/Cosmos
11
Awash, près de la réserve naturelle d'Aledeghi.
Plantation de canne à sucre pour la compagnie gouvernementale
Metahara. Un plan d'expansion de 20 000 hectares est prévu pour booster
la production. La canne sera également exploitée pour la fabrication
de biocarburants.
© Alfredo Bini/Cosmos
12
La
compagnie sucrière de Metahara, à 80 km de la ville du même nom,
produit du sucre et des bio-carburants. Lopiso Lagedo, ouvrier agricole,
travaille aux champs de 5 heures du matin à 1 heure de l'après-midi
pour 0,60 euro par jour.
© Alfredo Bini/Cosmos
13
Le département des expéditions de Jittu, dans l'usine d'Awasa.
Birtukan Maneko, 28 ans, polit les poivrons qui seront expédiés dans
les Émirats arabes unis. Jittu est notamment, via un distributeur
dubaïote, le fournisseur exclusif de la chaîne d'hôtels Hilton. 80 %
de la production éthiopienne est destinée à l'exportation.
© Alfredo Bini/Cosmos
14
Awasa.
Les serres de l'entreprise saoudienne Jittu Horticulture, où sont
cultivées des tomates cœur de bœuf. Jittu, propriété du cheikh Al
Amoudi (63e au classement des hommes les plus riches de la
planète), est l'une des plus grosses compagnies agricoles d'Éthiopie et
la première exportatrice vers l'Union européenne. Dans ses serres
réparties sur plus de 800 hectares, elle emploie quelque 1 300 ouvriers
payés environ 0,80 euro par jour.
© Alfredo Bini/Cosmos
15
Metahara.
La route qui conduit au port de Djibouti longe l'ancien chemin de fer.
Construit dans les années 1930 par les colons italiens, il va être
remis en service, grâce notamment à des financements européens. Cela
afin de favoriser l'exportation des produits agricoles qui ne peuvent
être acheminés vers les pays destinataires par avion.
© Alfredo Bini/Cosmos
16
Addis-Abeba.
M. Birinder Singh, directeur de Karuturi Agro Industries, désigne tous
les territoires appartenant au géant indien. Karaturi est le numéro 1
mondial de la production de roses coupées. Autrefois établi au Kenya,
il se déplace désormais vers l'Éthiopie, les conditions de travail y
étant plus avantageuses.
© Alfredo Bini/Cosmos
17
Addis-Abeba.
Des traders à la bourse éthiopienne des matières premières
(essentiellement le café, le blé, le maïs, le sésame et le coton).
Les volumes d'échanges ne dépassent pas 1 million de dollars par jour,
mais on s'attend à un boum dans les cinq prochaines années, en raison
de la croissance exponentielle du secteur agricole.
© Alfredo Bini/Cosmos
18
Riyad, Arabie saoudite.
Conférence pour les investissements en Afrique des pays du Golfe.
Réunion de travail de la commission dédiée aux échanges commerciaux.
© Alfredo Bini/Cosmos
19
Al Charjah, Émirats arabes unis. L'un des centres de stockage où l'entreprise Jittu achemine ses cargaisons de fruits et légumes en provenance d'Éthiopie.
© Alfredo Bini/Cosmos
20
Addis-Abeba.
Un marchand de primeurs au grand marché. Les paysans locaux font
pousser leurs produits selon des méthodes traditionnelles, sans
pesticides, sur de petites parcelles situées pour la plupart aux abords
de la capitale. Leur activité est menacée par l'actuel processus
d'industrialisation de l'agriculture.
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