samedi 1 juin 2013

Mgr Sikuli Paluku Melchisédech : "D’abord le social des Nord-Kivutiens, avant de parler CENI"


jeudi 30 mai 2013



L’Evêque du diocèse de Butembo-Beni ( Grand Nord), Mgr Sikuli Paluku Melchisédech, exhorte les autorités congolaises à privilégier « le social » des populations du Nord-Kivu , estimant que la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ) « n’est pas une priorité » au regard de l’insécurité grandissante à l’Est de la RD Congo de la Commission électorale nationale indépendante (CENI.

Faisant la restitution des travaux de l’assemblée ordinaire de la province ecclésiastique du Kivu tenue à Bukavu la semaine dernière, il a affirmé qu’« il faut d’abord assurer l’intégrité territoriale avant de parler de la restructuration de la CENI ».

« Qu’est-ce que la CENI peut bien faire si la situation reste telle que nous la connaissons aujourd’hui, nous qui vivons à l’Est du pays ?», a-t-il répondu lundi 27 mai à Butembo à la question de la presse sur un probable retour de l’abbé Apollinaire Malumalu à la direction de la commission électorale, après son premier passage à la Commission électorale indépendante (CEI) en 2006.

L’Evêque de Butembo-Beni a indiqué que cette question sera examinée au cours de l’assemblée ordinaire de la Conférence épiscopale nationale du Congo prévue dans un mois, soulignant que « c’est en qualité d’expert que l’abbé Apollinaire Malumalu est sollicité pour différentes interventions dans des dossiers qui concernent la nation ».

« C’est au saint siège que revient la décision au cas où l’abbé Malumalu venait à exercer une mission autre que celle que l’Eglise lui a confiée de manière officielle », a-t-il fait remarquer, signalant que ce prêtre a été nommé directeur de l’Institut panafricain Cardinal Martino rattaché à l’Université catholique du Congo par le Saint Siège.

Les Congolais appelés à « rester unis »

Au cours du point presse, Mgr Sikuli Paluku Melchisédech a relayé le message des Evêques du Kivu appelant samedi 25 mai les Congolais à « rester unis et persévérants dans la construction de la citoyenneté nationale ».

Réunis à Bukavu, les prélats catholiques ont passé en revue les questions pastorales, sociales et politiques de la région et de la RDC. Ils ont constaté que « les guerres, la violence, la prédation et l’activisme des bandits et des bandes armées se poursuivent comme si l’Etat était absent ou dissolu ».

Citant le cas du M23, « prolongement du CNDP et du RCD/Goma », ils ont relevé que « cette situation ne cesse d’entraîner des tueries, des viols ainsi que les déplacements massifs des populations qui se rendent dans des camps où elles ne sont pas à l’abri des agresseurs ».

Ils ont stigmatisé « la multiplicité des groupes et bandes armées qui règnent en maîtres dans des endroits où le pouvoir et l’autorité de l’Etat sont absents ».

« Les populations de l’Est de la RDC portent en bouche le goût amer d’appartenir à ces communautés dépouillées, violentées, abusées, humiliées et abandonnées par leur Etat et regardées de loin par la communauté internationale », ont-ils déploré.

S’agissant de la MONUSCO, les évêques ont encore noté que « tout se passe comme si cette force, dotée des ressources humaines et matérielles conséquentes, venait de débarquer ».

Face à ce tableau sombre, les prélats catholiques du Kivu exhortent l’Etat congolais « à garantir la souveraineté nationale et à cultiver les valeurs républicaines « pas négociables » que sont la souveraineté, la paix avec les voisins, l’intégrité territoriale, la sécurité intérieure et la justice ».

Dans leur message, les évêques invitent les leaders communautaires de tous les domaines de la vie nationale à bâtir la nation congolaise plutôt qu’à la détruire.

Ils appellent, de manière particulière, certains leaders congolais à « abandonner le schéma pervers qui consiste à installer systématiquement la violence, la délinquance et la rébellion au pouvoir en s’en servant comme norme usuelle de gouvernement ».

Invitant les bandes armées et leurs chefs de guerre transfrontaliers qui déstabilisent la région à « mettre fin à leurs manœuvres », les évêques demandent aux communautés locales d’« éviter de relayer, d’amplifier et légitimer la violence ».

Au sujet des actions de la communauté internationale, les évêques souhaitent que « les interventions militaires étrangères en RDC soient précises, plus pointues, plus ponctuelles et plus efficaces », citant en exemple l’opération Artémis en RDC et l’opération Serval en cours dans le Nord du Mali.

Jack Maliro Katson
Le Potentiel

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