mardi 16 juillet 2013

C'est confirmé : « Joseph KABILA » veut la mort de Diomi NDONGALA

16/07/2013

 

Patrizia Diomi

Joseph Kabila est clément et aveuglement condescendant avec ceux qui sèment la désolation en RDC, au Kivu, au Katanga mais quand il s’agit d’identifier les responsables des massacres des Ne-kongo rien n’est fait, des Enyeles n’ont plus, un certain tribalisme obligeant à discriminer les citoyens selon la langue qui parlent, leur origine et, surtout, leurs opinions politiques. 


Est-ce que Diomi Ndongala doit-il payer de sa vie son courage de dire haut et fort que les congolais ont le droit d’élire leurs dirigeants et pas seulement de voter ? 

Doit-il payer pour être un leader dissident Ne-kongo élu de Kinshasa, ville frondeuse acquise à l’opposition politique ? 

On nous parle de Dialogue, Concertations Nationales et cohésion nationale : comment prendre au sérieux une démarche politique qui est accompagnée de l’élimination physique de ses adversaires ?

CONFERENCE DE PRESSE DU 15/07/2013 : « Qui veut la mort de Diomi Ndongala ? »

Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie de votre présence à cette conférence de presse donnée conjointement par la MPP et Lla DC et à laquelle d’autres amis ont été gentiment associés.

Depuis la fraude électorale de novembre 2011, la RDC vit dans un état de suspension de certaines libertés fondamentales dont la liberté d’expression. Pas seulement les rares medias indépendants sont muselés sur l’ensemble du territoire national mais les leaders de l’opposition font l’objet d’une véritable chasse à l’homme dont la finalité est celle de réprimer toute revendication politique, dans le contexte actuel de crise aigüe de légitimité des institutions en place.

Depuis novembre 2012, aucune manifestation publique des forces dissidentes n’est permise à Kinshasa et encore moins en province.

Je viens des suivre, la mort dans l’âme, les images vidéo de la récente répression violente d’une manifestation d’étudiants universitaires venus revendiquer, devant la primature, leur droit à étudier… 


Deux jeunes étudiantes ont été fauchées par des tirs à balles réelles, tirés par la police, au même moment où l’actuelle Ministre de la Justice et des Droits Humains revendiquait à Genève les biens fait de son gouvernement pour l’éducation des jeunes filles…Oubliant leur droit à la vie.

Cela est-il étonnant, quand l’on sait que M.me la Ministre des Droits Humains est personnellement responsable de la détention illégale du prisonnier politique Eugène Diomi Ndongala et du déni des soins de santé envers sa personne ainsi que des conséquences de ce qu’il pourrait lui arriver?

Apres les déclarations du Président français François Hollande, accompagné du secrétaire général de l’Onu, en septembre 2012, sur la situation inacceptable des droits de l’homme en RDC, le Président Américain Barack Obama vient de répercuter le même message en Afrique du Sud, mettant en exergue la situation exécrable des droits de l’homme au Congo Kinshasa.

Mais, ici, notre revendication va au-delà des droits de l’homme et elle touche aux droits civils et politiques : quand un leader politique dissident peut être martyrisé comme l’a été Eugène Diomi Ndongala depuis juin 2012 jusqu’à ce jour, je crois que la répression politique ne peut plus être ignorée ou banalisée.

Le président de la Démocratie Chrétienne et porte-parole de la plateforme politique Majorité Présidentielle populaire est en train de mourir en prison, en ce moment, à cause de ses opinions politiques.

Je vous donne l’information exacte, précise et circonstanciée pour que, demain, on ne me reproche pas de ne pas avoir tout fait pour alerter l’opinion publique nationale et internationale sur la menace immédiate qu’incombe sur mon mari.

J’accuse le régime Kabila d’avoir orchestré deux complots par l’entremise de ses services de sécurité pour éliminer, le 26/06/2012, au siège de la Démocratie Chrétienne, le leader dissident Eugène Diomi Ndongala.

J’accuse les services de sécurité, après l’échec du 26/06/2012, d’avoir orchestré l’enlèvement le 27/06/2013 de Diomi Ndongala afin de l’éliminer prétextant sa fuite. 


Le plan n’avait pas abouti car l’alerte immédiate de la Démocratie Chrétienne et de la famille de Diomi Ndongala ainsi que des déclarations contradictoires de la part de certaines autorités ont empêché à ce que ce plan macabre puisse être exécuté pendant sa détention au secret, dénoncée entre autre, par Amnesty International.

Détenu au secret, Diomi Ndongala a été torturé et relâché le 11/10/12 comme gage de décrispation politique exigé par certains pays occidentaux pour que le sommet de la francophonie puisse se tenir à Kinshasa.

Diomi Ndongala a dû subir le 18/10/2012 une intervention chirurgicale en urgence, avec les pressions de l’Anr (Agence nationale de renseignement qui joue le jeu de gestapo de l’actuel exécutif) et du gouvernement Kabila sur les responsables de l’hôpital où il avait choisi d’être opéré. 


Son chirurgien a été interrogé et interpellé à plusieurs reprises par les services de sécurité pour qu’il refuse de soigner mon mari et la famille de Diomi Ndongala a dû organiser un véritable « blocus sécuritaire » pour empêcher à des faux infirmiers bien identifiés de s’approcher du leader de la Démocratie Chrétienne pendant sa convalescence post-opératoire.

Mis dans l’impossibilité de se soigner en ce qui concerne les indices toxicologiques anormaux relevés dans ses analyses, Diomi Ndongala a été encore enlevé la nuit du 08/04/13 et placé en détention préventive malgré son statut de député.

La cour suprême de justice a émis 3 ordonnances l’assignant en résidence mais le procureur général de la République, membre de la famille présidentielle, Flory Kabange Numbi, a refusé à trois reprises de donner exécution à ces ordonnances, prouvant à la face du monde que la justice n’existe pas pour les dissidents politiques congolais.

La Monusco vient de se prononcer officiellement, au plus haut niveau, pour demander l’application des décisions de la Cour suprême afin que Diomi Ndongala puisse être soigné, mais cela ne change en rien les plans de ceux qui visent à tuer, coute que coute, le prisonnier politique Diomi Ndongala.

Au moment où je vous parle, mon mari est gravement malade et la seule assistance qu’il reçoit dans le milieu carcéral – qui curieusement vient d’être militarisé juste après son arrivée au CPRK, où des prisonniers viennent d’être exécutés - est limitée à des aspirines données massivement avec des piqure de dipyrone pour faire baisser ses hautes fièvres (dont on en connait pas l’origine) et des antidouleurs, donnés à des doses trop massives qui sont en train d’ aggraver encore plus sa maladie, sans que rien ne soit fait pour qu’il soit effectivement soigné, malgré le rapport du médecin de la prison recommandant son hospitalisation immédiate depuis plus de 2 semaines.

Emprisonné illégalement depuis plus de trois mois, après avoir été détenus au secret et affaibli physiquement par des tortures et des traitements inhumains et dégradants, Diomi Ndongala a vu son mandat de député invalidé dans des circonstances scandaleuses qui n’honorent pas l’institution parlementaire congolaise ( comme a été décrié par l’Union Interparlementaire dans un communiqué officiel) et, de plus, comme si tout cela n’était pas déjà largement suffisant en termes de harcèlement politique violent, l’on continue à fabriquer encore des montages contre sa personne dans les officines sordides des services de sécurité congolais, pour qu’ il soit condamné à mort, quoiqu’ il arrive, à la suite d’une accusation farfelue d’atteinte à la sécurité de l’état…si jamais il arrive à survivre à sa maladie.


Qui veut la mort de Diomi Ndongala ?

Je vous laisse répondre…

Je viens de recevoir il y a quelques jours à peine, l’appel téléphonique de la veuve de Floribert Chebeya, refugiée politique au Canada, qui m’a manifesté sa pleine solidarité.

Qui ne sait pas ce que ce régime a pu faire à mon ami Floribert Chebeya ? 


Assassiné par la police politique avec son beau-frère Fidèle Bazana, au siège de l’Inspection générale de la Police, Floribert a vu sa dépouille mortelle souillée pour faire croire à un homicide à caractère sexuel et abandonnée à la périphérie de Kinsahsa.

Le même scenario est en train d’être reproduit contre le porte-parole de la MPP : Joseph Kabila refuse que Diomi Ndongala puisse être soigné. Contre toute logique et même bon sens, ce qui compte est de l’éliminer et faire autant avec Etienne Tshisekedi, pour qu’il n’y ait plus aucune forme de dissidence politique en RDC.

Joseph Kabila est clément et aveuglement condescendant avec ceux qui sèment la désolation en RDC, au Kivu, au Katanga mais quand il s’agit d’identifier les responsables des massacres des Ne-kongo rien n’est fait, des Enyeles n’ont plus, un certain tribalisme obligeant à discriminer les citoyens selon la langue qui parlent, leur origine et, surtout, leurs opinions politiques.

Floribert Chebeya a payé de sa vie sa recherche de vérité et de justice :

Est-ce que Diomi Ndongala doit-il payer de sa vie son courage de dire haut et fort que les congolais ont le droit d’élire leurs dirigeants et pas seulement de voter ? Doit-il payer pour être un leader dissident Ne-kongo élu de Kinshasa, ville frondeuse acquise à l’opposition politique ?

On nous parle de Dialogue, Concertations Nationales et cohésion nationale : comment prendre au sérieux une démarche politique qui est accompagnée de l’élimination physique de ses adversaires ?

Il ne suffit pas de boutiquer des montages obscènes et ridicules instrumentalisant la justice pour régler ses comptes aux dissidents politiques…pour échapper à la critique, à la démocratie et surtout au devoir de rendre des comptes à la population congolaise, qui est certes encore au debout de sa conscientisation politique, étant privée d’éducation, d’information, de liberté et , disons-le, de pain….

Ce qui est en jeu, dans la persécution lancée contre Diomi Ndongala, est la liberté des congolais à s’exprimer et à choisir ses dirigeants. Cet enjeu est particulièrement sensible à la veille d’un énième tripatouillage de la Constitution visant à instaurer une nouvelle « présidence à vie » en Afrique Centrale.

Chers invités,

Dorénavant, vous ne pouvez plus dire que vous ne saviez pas.

Vous ne pouvez plus vous laisser endormir par les scenarios honteux fabriqués pour vous distraire.

Si l’opposition politique congolaise ne réclame pas la libération de Diomi Ndongala, elle s’exposera au reproche de « non-assistance à personne en danger » et elle sera complice de ce qui arrive au député du peuple Eugène Diomi Ndongala…

Assoiffé de pouvoir absolu, après Diomi Ndongala, ce pouvoir veut juger le Président Etienne Tshisekedi.

Demain sera le tour de quelqu’un d’autre, jusqu’ au moment où tous les avocats les plus courageux et incorruptibles de la cause congolaise seront tous éliminés.

Libérez le prisonnier politique Diomi Ndongala.

Patrizia Diomi
Kinshasa, 15/07/2013

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