mercredi 31 juillet 2013

Guerre en RDC : En defiant les USA, KAGAME entraine le Rwanda dans une suicide collectif

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David CAMERON et Paul KAGAME
 

DÉSTABILISATION DE LA RDC, Le Rwanda défie les USA, Paul Kagame rejette les déclarations de l’Administration Obama qu’il qualifie de «fantaisistes» car basées sur des inventions de HRW. 

Un tel discours à ce jour est démodé et ne peut mobiliser les décideurs pour les loger à l’enseigne du génocide de 1994. En décidant d’affronter les USA, son père nourricier, Kagame n’aurait-il pas choisi d’entrainer son pays dans une sorte de suicide collectif ? Pas si sûr. 

Pour ceux qui ne le savent pas, l’homme est un matamore. Mais il tient à faire le dur à cuire. Comme d’habitude. Un jeu très risqué pour son maintien au pouvoir après toutes ces tribulations avec ses anciens compagnons d’armes, aujourd’hui dans l’Opposition comme le général Faustin Kayumba Namwasa, l’ancien commandant en chef de l’armée. D’où Kagame ne peut se risquer dans une telle voie suicidaire. Il se mettra au pas.

Mercredi, la porte-parole du Département d’Etat avait donné la position de son pays, les USA, qui donnait des coups de semonce au Rwanda de Paul Kagame à qui elle demandait, sur base du rapport de l’Ong « Human rights watch » (HRW) ainsi que d’autres informations en leur possession, de cesser immédiatement son soutien au M23 et de retirer ses troupes de la RDC.

La réponse de l’incriminé, le Rwanda, ne s’est pas fait attendre. Réponse du berger à la bergère. Elle est tout aussi vitriolée que les propos de l’administration américaine.

C’est le jeudi que Kigali a réagi par le biais du représentant adjoint du Rwanda aux Nations unies. Sur un ton de défiance, l’intervenant a qualifié ces déclarations du Département d’Etat américain de «fantaisistes» car basées sur des inventions contenues dans le rapport de HRW. Des mensonges.

Comme par exemple, soutient-il à brûle-pourpoint, cet officier rwandais dont parlent le rapport, qui est allé servir dans les rangs du M23 après son passage à la Minusom, la mission de l’Onu en Somalie. Où le Rwanda n’a jamais envoyé des troupes. Ce qui, décrédibilise ce rapport qui est truffé de ces genres de contre-vérités juste pour nuire au Rwanda.

Pourtant en ce qui concerne cet officier rwandais de la Minusom, HRW avait déjà reconnu cette erreur en corrigeant qu’il s’agit plutôt du Soudan et que cela ne remet aucunement en cause la validité des faits documentés dans le rapport. Mais le Rwanda part de cette erreur pour renvoyer HRW à ses études et rejeter d’office tout le rapport. C’est de bonne guerre.

Mais il n’y a pas que ce rapport de HRW avec son erreur sur le cas de l’officier rwandais.

Il y a bien d’autres comme ceux du panel des experts de l’Onu sur la même matière qui, eux aussi, sont arrivés à la même conclusion: que le Rwanda continue son soutien au M23.

Par ailleurs, la porte-parole du Département d’Etat avait fait savoir que les USA trouvent crédible le rapport de HRW, car il recoupe d’autres informations dont il dispose. Mais le Rwanda ne veut rien entendre.

Le représentant adjoint de Kigali à l’ONU continue à s’accrocher à ses dénégations qui ne convainquent personne. Même pas sa propre population qui sait bien que leur armée est pleinement impliquée dans la déstabilisation de la RDC.

Le Rwanda estime que la crise à l’est de la RDC a déjà trouvé un cadre de résolution: l’Accord-cadre qui implique tous les pays de la région. Kigali respecte cet Accord selon son représentant adjoint à l’Onu. Il reproche aux USA de ne pas utiliser leur influence en tant que grande puissance pour l’application de cet Accord.

En analysant cette réaction du gouvernement rwandais aux injonctions de Washington, on a l’impression que Kigali est déterminé à défier la superpuissance. Le défi transparait dans chacun des termes des propos de son représentant adjoint à l’Onu qui traite d’abord de fantaisiste la déclaration du Département d’Etat.

Là où tous les observateurs avaient vu à l’avance une posture de queue entre les pattes des autorités de Kigali. Celles-ci réagissent autrement et ne semblent pas le moins du monde craindre le retour de la manivelle qui sera envoyée par Wahington. Sinon, le Rwanda se serait comporté en conséquence.

Sans doute que Paul Kagame compte encore sur ses lobbies qui n’ont peut-être pas encore perdu toute leur influence  dans les arcanes du pouvoir à Washington, tout comme au Conseil de sécurité. Où ils emboucheront la trompette des FDLR hutu qui sont encore actifs dans le Kivu où ils continuent à être une menace pour le Rwanda.

UN JEU TRES RISQUE

 

Un tel discours à ce jour est démodé et ne peut mobiliser les décideurs pour les loger à l’enseigne du génocide de 1994. En décidant d’affronter les USA, son père nourricier, Kagame n’aurait-il pas choisi d’entrainer son pays dans une sorte de suicide collectif ? Pas si sûr.

Pour ceux qui ne le savent pas, l’homme est un matamore. Mais il tient à faire le dur à cuire. Comme d’habitude. Un jeu très risqué pour son maintien au pouvoir après toutes ces tribulations avec ses anciens compagnons d’armes, aujourd’hui dans l’Opposition comme le général Faustin Kayumba Namwasa, l’ancien commandant en chef de l’armée. D’où Kagame ne peut se risquer dans une telle voie suicidaire. Il se mettra au pas.

Que faut-il faire ? Eviter que le Rwanda de Paul Kagame, qui bénéficie de la générosité des partenaires au développement, entraîne la Communauté internationale dans des situations irrationnelles.

Il viole les Chartes de l’Onu tout comme de l’UA en contribuant de manière visible à la déstabilisation de la RDC par des guerres successives.

Le Rwanda l’a fait déjà en 1996 en fabriquant de toute pièce la révolte des Banyamulenge qui a abouti à la rébellion de l’AFDL.

Même lorsque les troupes rwandaises sont arrivées à Kinshasa en mai 1997 et que James Kabarehe est devenu Chef d’Etat-major de l’armée congolaise, Paul Kagame n’avait jamais reconnu que ses soldats étaient présents sur le territoire congolais.

Quant à la rébellion de 98 lorsqu’il crée encore de toute pièce le Rcd-Goma et qu’il occupe plus de la moitié du pays avec ses troupes, le Rwanda n’a jamais reconnu sa présence en RDC. Et même lorsqu’il a signé l’Accord de paix de Lusaka entre belligérants en RDC en 1999, il a continué à nier la présence de ses soldats en RDC.

Pourquoi alors avoir signé l’Accord de paix entre belligérants en RDC ? Paul Kagame a toujours réussi à mener tout le monde en bateau par ses dénégations comme il l’a fait à ce jour avec son soutien au M23.

L’heure a sonné pour y mettre fin. Comment ? Les sanctions contre le Rwanda pour violation de chartes de l’Onu et de l’UA en appuyant une rébellion en RDC, celle du M23. Les preuves foisonnent à ce sujet. Cette question ne doit plus être à l’ordre du jour.

Les preuves sont contenues dans tous les rapports en commençant par tous ceux rédigés par le groupe des experts de l’Onu. Les nations doivent désormais échanger sur le type des sanctions à infliger au Rwanda pour qu’il paye ses coups de déstabilisation de l’est de la RDC.

Des sanctions ciblées contre certaines personnes ou l’embargo ? C’est à ce niveau que le débat doit se situer. La sortie du bois de Washington n’est pas en soi une chose nouvelle.

En son temps, le Président Obama lui-même avait appelé Paul Kagame pour l’enjoindre au téléphone de cesser son soutien au M23, car ce soutien déstabilise la RDC. Kagame avait-il répondu par des injures à l’homme le plus puissant de la planète?

Non ? Car il ne pouvait jouer au petit malin avec le Président américain qui est l’homme le mieux renseigné du monde. C’est pourquoi aujourd’hui Washington doit passer à  l’étape supérieure. Ultime. Des sanctions.

[KANDOLO M.]
  © KongoTimes

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