Tuesday, 30 July 2013
Point de vue
Pour son deuxième mandat à
la présidence des Etats-Unis d’Amérique, Barack Obama a nommé Madame
Susan Rice à la tête du Conseil national de Sécurité et Madame Samantha
Power ambassadrice des USA au Conseil de Sécurité des Nations unies.
Ces
deux personnalités jouent un rôle important dans la prise de décision
en matière de politique étrangère des USA. Or, Mesdames Susan et
Samantha sont les alliées de l’homme fort du Rwanda Paul Kagame, depuis
le Génocide rwandais de 1994.
On comprend pourquoi il est difficile de
la part des autorités américaines ou de la communauté internationale, de
pointer nommément Paul Kagame comme fauteur de troubles dans la région
des grands Lacs.
La politique étrangère des USA est gérée
par le secrétaire d’Etat sous la direction du président.
Pour Justin
Vaisse, qui a analysé la politique étrangère du Président américain
pendant sa première magistrature, Barack Obama reste la seule personne à
prendre la dernière décision.
Dans ce dispositif décisionnel, le
conseiller à la Sécurité nationale occupe une position d’influence
majeure.
Il remplit trois rôles auprès du
président. D’abord, il coordonne le Conseil de sécurité nationale (le
conclave des principaux responsables de la politique étrangère
américaine) et s’assure de la mise en œuvre des décisions par chaque
ministère.
Ensuite, il est le conseiller personnel du président en ne
veillant qu’à son intérêt politique (et non à celui du Département
d’Etat ou du Pentagone).
Et enfin, dans une définition expansive, il
définit, conduit et défend lui-même devant l’opinion publique la
politique étrangère du président.
SUSAN A LA MAISON BLANCHE, POWER AU CONSEIL DE SECURITE DE L’ONU
Les nominations par le président Obama
de Mme Susan Rice à la tête du conseil de la Sécurité nationale et
madame Samantha Power au poste d’Ambassadrice des Usa aux Nations Unies
sèment la panique dans certains milieux des observateurs de la
politique américaine dans la région des Grands Lacs.
Selon ceux-ci, ces
deux personnalités sont protectrices du pouvoir de Kigali alors que
celui-ci sème troubles et chaos dans la sous région.
Malgré les rapports des experts de
Nations unies sur les pillages et le génocide, le régime de Kigali n’a
jamais été condamné par la communauté internationale.
Il suffit de noter
que les USA ont posé leur veto au Conseil de sécurité des Nations unies
pour empêcher la publication de ces rapports. Et, c’est Mme Rice qui
était ambassadrice à cette période.
Chose grave, malgré le rapport de
Nations unies le condamnant, le Rwanda (mieux le régime de Kigali) a pu
être désigné comme membre permanent au Conseil de Sécurité pendant deux
ans.
Et, toute honte bue, l’on fait passer dans l’opinion internationale
que ce sont les Etats africains qui ont désigné le Rwanda au Conseil de
sécurité !
Connaissant la nature des Etats africains, ils ont été
influencés par les USA et la Grande-Bretagne ; les autres n’ont fait que
s’incliner.
En quittant le Conseil de sécurité des
Nations unies pour le Conseil à la sécurité nationale des USA, Susan
Rice a placé le Rwanda à l’abri de sanctions internationales.
On peut
comprendre pourquoi, malgré les preuves sur les viols des femmes
congolaises et les pillages, les hommes politiques occidentaux ne
pointent pas du doigt le régime de Kigali.
Marginalisées durant le premier mandat
de Barack Obama, Susan et Samantha reviennent au premier plan de la
politique étrangère américaine. Considérées comme des faucons libéraux,
enclines aux interventions humanitaires, elles n’avaient pas la haute
main sur la politique d’Obama.
Toutes deux connaissent le président
Paul Kagame. Madame Rice avait travaillé à la direction des
organisations internationales de maintien de la paix pour le compte du
Conseil de sécurité nationale – poste qu’elle occupait au moment du
génocide rwandais.
Elle était partie au Rwanda après le massacre, pour
constater le génocide occasionné par l’irresponsabilité de son patron
Bill Clinton. Elle s’était promis de tout faire en son pouvoir pour
éviter qu’un tel drame ne se reproduise à l’avenir. De ce fait, elle est
restée attachée à la cause rwandaise.
Quant à Mme Samantha Power, nouvelle
ambassadrice américaine aux Nations Unies, elle est une ancienne
conseillère à la Sécurité nationale et proche du Président Obama. Elle a
remporté le prix Pulitzer avec un livre sur les horreurs du génocide
rwandais.
Power avait mis entre parenthèses sa
carrière universitaire pour conseiller Obama pendant la campagne
présidentielle et le convertir à la « responsabilité de protéger » - ce
concept émergent en vertu duquel il est de la responsabilité de la
communauté internationale d’intervenir pour empêcher des massacres de
masse, souligne David E. Sanger.
Elle est l’un des auteurs les plus
importants sur le problème du génocide qui se retrouve en toute première
ligne des efforts de paix, souligne Jason Zengerie, du New York
Magazine.
En tout état de cause, avec Samantha au
Conseil de sécurité des Nations Unies et Susan au Conseil de Sécurité
Nationale des USA, Paul Kagame pourrait dormir sur ses lauriers, sûr du
soutien de ses deux mentors.
La question que l’on se pose est celle de
savoir si le président Barack Obama, patron de la politique étrangère,
va laisser ce duo de dames de fer le conduire vers une politique
étrangère qui risque de le placer du mauvais coté de l’histoire ?
RDC N’EST PLUS UN PAYS STRATEGIQUE
RDC N’EST PLUS UN PAYS STRATEGIQUE
Après avoir joué le rôle de rempart
contre le communisme en Afrique centrale, la RDC n’est plus utile pour
les stratèges américains. Sous l’administration Clinton, ce rôle a été
confié au Rwanda et à l’Ouganda qui jouaient les gendarmes de l’Afrique
des Grands Lacs dans la lutte contre le terrorisme international.
A la
place des militaires américains, Kigali et Kampala ont offert leurs
services en envoyant leurs soldats dans les zones de conflits. On
retrouve les militaires rwandais et ougandais au Soudan, Darfour,
Somalie…
Avec l’administration Obama, les choses
semblent changer.
Son passage en Tanzanie n’est pas un hasard. Aux
yeux des observateurs, le rôle d’allié des Etats-Unis s’est déplacé du
Zaïre, lors de la Guerre froide, vers le Rwanda et l’Ouganda, dans la
lutte contre le terrorisme. Il semble que la Tanzanie joue actuellement
le rôle de nouvel allié des USA dans les Grands Lacs.
FREDDY MULUMBA KABUAYI
Le Potentiel
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