13/08/2013
Mary ROBINSON
Mary Robinson, l'envoyée spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la région des Grands Lacs a affirmé vendredi ne pas avoir d'autre objectif que d'aider la République démocratique du Congo (RDC) et les pays voisins de la région à retrouver la paix.
Mary Robinson a jugé important de lever toute ambiguïté quant à sa position : « En tant qu'envoyée spéciale, je n'ai aucun autre agenda personnel que celui d'aider ce pays [..] à retrouver la paix pour que les populations et le pays puissent aller de l'avant. »
Mme Robinson affirme qu'elle soutient pleinement la résolution 2098 qui a été adoptée, le 28 mars dernier, à l'unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU. « C'est une résolution très claire, qui offre une vision et une approche holistique et globale de promotion de la paix et de la stabilité en RDC. À mon avis, elle ne laisse place à aucune ambiguïté », a précisé l'ex- présidente de l'Irlande.
Selon elle, le texte ouvre la voie à un processus politique global, dont le déploiement de cette brigade au sein de la MONUSCO fait partie intégrante. « Ce sont deux piliers qui vont ensemble ; l'un n'exclut pas l'autre, bien au contraire », a estimé Mme Robinson, alors que certains médias l'accusent de vouloir donner la priorité aux négociations politiques avec le M23 au détriment du désarmement forcé des rebelles.
Tout en prorogeant d'un an le mandat de la Mission, la résolution l'avait dotée d'une brigade d'intervention chargée de neutraliser les groupes armés sévissant dans l'est de la RDC et au- delà de ses frontières.
Outre le M23, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces démocratiques alliées, l'Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les maï-maï sont accusés de graves atteintes aux droits de l'homme, en particulier d'exécutions sommaires, de violences sexuelles et de recrutement et d'emploi à grande échelle d'enfants-soldats.
La résolution 2098 prévoit également la mise en oeuvre de réformes-clés pour consolider la paix dans en RDC, en particulier dans le domaine de la réforme du secteur de sécurité et du rétablissement de l'état de droit sur l'ensemble de son territoire.
En cours de déploiement, la brigade prend des mesures de manière progressive, en coopération avec les autorités congolaises, pour aider à faire face à la situation sur le terrain, a expliqué Mary Robinson. « Tout naturellement, cela prend du temps», a-t- elle ajouté.
Dans le cadre d'un effort visant à s'attaquer aux causes profondes de la violence dans l'est de la RDC, les gouvernements de la RDC et de 10 pays de la région, ainsi que quatre institutions régionales et internationales (11 +4), avaient adopté en février 2013 un Accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs, dont Mary Robinson est chargée de surveiller la mise en oeuvre.
Interview de L’Envoyée spéciale du Secrétaire générale des Nations Uniespour la Région des Grands Lacs, Mary Robinson à Radio Okapi, le 8 Août 2013
Radio Okapi: Madame Robinson Bonjour. L’ensemble de la presse congolaise parue cette semaine, n’est pas tendre avec vous, elle vous accuse de vouloir réécrire la Résolution 2098 à votre façon, en limitant l’action de la Brigade internationale et de privilégier les négociations politiques entre le Gouvernement congolais et les rebelles du M23. N’y a-t-il pas une ambigüité inquiétante de l’ONU en RDC ?
Mary Robinson : D’abord, permettez-moi de remercier Radio Okapi pour cette opportunité d’échanger sur ce sujet très important. Par rapport à votre question, il me parait important de lever toute équivoque en ce qui concerne ma position. Je soutiens totalement la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies dans son intégralité.
C’est une résolution très claire qui offre une vision et une approche holistique et globale de promotion de la paix et de la stabilité en RDC. A mon avis, elle ne laisse place à aucune ambiguïté Il ne s’agit pas de favoriser une composante au détriment d’une autre ; la résolution mandate aussi bien la Brigade d’intervention, qu’elle en appelle au lancement d’un processus politique global dans la recherche de la paix en RDC. Ce sont deux piliers qui vont ensemble ; l’un n’exclut pas l’autre, bien au contraire ».
R.O : Mais Madame, une partie de l’opinion publique congolaise estime qu’en faisant des négociations avec les forces négatives pro-rwandaises du M23, l’axe fort de votre stratégie, cela en contradiction avec la Résolution 2098 qui recommande le désarmement forcé des forces négatives y compris le M23, vous contribuez non seulement à protéger ce groupe armé mais aussi le Rwanda, accusé par tout le monde de le soutenir.
M.R : Non pas du tout. Les Nations Unies poursuivent un seul objectif : la paix durable. En tant qu’Envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, je n’ai aucun autre agenda personnel que celui d’aider ce pays de la région à retrouver la paix pour que les populations et le pays puissent aller de l’avant. La RDC a trop souffert et pendant trop longtemps.
Les populations et particulièrement les femmes et les enfants, sont les premières victimes de ce conflit. Il est temps que les violences cessent, il est temps que les exactions contre les populations civiles prennent fin. La région a connu près de deux décennies de conflit avec des conséquences humanitaires tragiques. Cela suffit. Il faut absolument mettre fin au cycle de la violence. Une victime congolaise de plus, c’est une victime de trop ; un déplacé congolais de plus, c’est un déplacé de trop et, un réfugié congolais de plus, c’est un réfugié de trop.
La RDC a besoin de paix et de développement. Je compte travailler avec les autorités et la Société civile de ce pays, et celles des pays signataires de l’accord pour parvenir à cet objectif, qu’il faut absolument réaliser. Vous savez, je suis originaire d’un pays, l’Irlande qui a connu un conflit violent pendant longtemps.
C’est fort de cette expérience personnelle que je travaille avec toute mon énergie et en partenariat avec le Gouvernement de la RDC, la Société civile ainsi que les autres pays signataires de l’Accord-cadre. Et, la MONUSCO a donné une chance à la paix. Cette fois, il faut réussir.
R.O : Mais, selon la presse congolaise, vous apparaissez opposée à l’ultimatum de la MONUSCO lancé aux détenteurs illégaux d’armes à Goma et autour de cette ville. N’y a-t-il pas là un point de friction entre votre mission et celle de la MONUSCO, notamment sur la question de la Brigade d’intervention ? Et, pouvez-vous expliquer votre mission et sa spécificité par rapport à la mission de la MONUSCO ?
M.R : Il y a en effet une perception erronée de ma position que je souhaite clarifier et replacer dans son contexte. Je réitère encore mon adhésion totale à la Résolution 2098 et à l’approche globale qu’elle propose, ainsi que mon soutien à la MONUSCO. Je compte travailler étroitement avec le nouveau Représentant spécial, Martin Kobler, pour soutenir les efforts de la MONUSCO. Nous avons déjà une relation très bonne.
Nos mandats sont en parfaite symbiose. Nous allons agir de façon complémentaire et synergétique pour soutenir le Gouvernement et le peuple congolais dans la poursuite de la paix.
Je ne voudrai pas m’étendre sur le sujet. Mais, la Brigade d’intervention vient d’arriver, elle est en train de s’établir et de mettre en place les mesures de manière progressive, en collaboration avec les autorités pour aider à faire face à la situation sur le terrain. Elle est déterminée à mettre en œuvre son mandat et elle fait tout pour cela.
Mais, cela nécessite naturellement du temps. La Brigade fait partie intégrante de l’approche globale que la Communauté internationale a mise en œuvre à travers la Résolution 2098 pour mettre fin durablement au conflit à l’Est de la RDC.
R.O : Madame, vous avez encouragé récemment, dans votre discours à Nairobi, toutes les parties à clôturer les pourparlers de Kampala le plus vite possible. Pour vous, les négociations de Kampala sont-elles la solution de la crise ?
M.R : Je crois qu’il est important de rappeler que les pourparlers de Kampala précèdent une initiative des Chefs d’Etats. Le sommet de la Conférence des Grands Lacs a, dans sa déclaration, entériné une recommandation émanant des ministres de la sous-région, appelant à une conclusion rapide de ces pourparlers.
La déclaration a également appelé la Communauté internationale à faciliter le processus, notamment à travers les efforts conjoints de l’Envoyé spécial des Etats-Unis, Russ Feingold ; du Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Martin Kobler et de moi-même. Je suis personnellement prête à explorer toutes les voies possibles et acceptables pouvant mener à une solution durable de la crise. C’est cela qu’il faut.
R.O : Madame, comment voyez-vous le retour de la paix dans la région des Grands Lacs ? Y a-t-il aujourd’hui une solution durable ?
M.R : C’est la question essentielle, n’est-ce pas ? La situation est complexe. Je ne pense pas qu’il y ait une solution miracle. La paix durable nécessitera une combinaison de plusieurs facteurs. D’abord et avant tout, elle exigera comme préalable une forte volonté politique soutenue de tous les leaders de la région, et je compte surcela ; un climat apaisé pour restaurer la confiance entre les Etats ; une détermination à mettre en œuvre les engagements souscrits dans l’Accord-cadre ; la recherche des solutions aux causes structurelles et profondes du conflit ; la cessation des autres hostilités afin de mettre au cycle de la violence ; créer les conditions propices au retour des réfugiés et des déplacés ; la justice et l’équité ainsi que le soutien financier, technique et coordonné de la Communauté internationale. En somme, il faut une solution politique globale et, je crois que c’est pour cela que je parle de l’ « Accord de l’espoir ». Cette fois, il faut que cela réussisse. C’est pour cela que je travaille chaque jour.
R.O : C’est pour cela que vous travaillez chaque jour, Madame Robinson.
Merci d’avoir répondu à nos questions.
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© KongoTimes
Mary ROBINSON
Mary Robinson, l'envoyée spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la région des Grands Lacs a affirmé vendredi ne pas avoir d'autre objectif que d'aider la République démocratique du Congo (RDC) et les pays voisins de la région à retrouver la paix.
Mary Robinson a jugé important de lever toute ambiguïté quant à sa position : « En tant qu'envoyée spéciale, je n'ai aucun autre agenda personnel que celui d'aider ce pays [..] à retrouver la paix pour que les populations et le pays puissent aller de l'avant. »
Mme Robinson affirme qu'elle soutient pleinement la résolution 2098 qui a été adoptée, le 28 mars dernier, à l'unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU. « C'est une résolution très claire, qui offre une vision et une approche holistique et globale de promotion de la paix et de la stabilité en RDC. À mon avis, elle ne laisse place à aucune ambiguïté », a précisé l'ex- présidente de l'Irlande.
Selon elle, le texte ouvre la voie à un processus politique global, dont le déploiement de cette brigade au sein de la MONUSCO fait partie intégrante. « Ce sont deux piliers qui vont ensemble ; l'un n'exclut pas l'autre, bien au contraire », a estimé Mme Robinson, alors que certains médias l'accusent de vouloir donner la priorité aux négociations politiques avec le M23 au détriment du désarmement forcé des rebelles.
Tout en prorogeant d'un an le mandat de la Mission, la résolution l'avait dotée d'une brigade d'intervention chargée de neutraliser les groupes armés sévissant dans l'est de la RDC et au- delà de ses frontières.
Outre le M23, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces démocratiques alliées, l'Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les maï-maï sont accusés de graves atteintes aux droits de l'homme, en particulier d'exécutions sommaires, de violences sexuelles et de recrutement et d'emploi à grande échelle d'enfants-soldats.
La résolution 2098 prévoit également la mise en oeuvre de réformes-clés pour consolider la paix dans en RDC, en particulier dans le domaine de la réforme du secteur de sécurité et du rétablissement de l'état de droit sur l'ensemble de son territoire.
En cours de déploiement, la brigade prend des mesures de manière progressive, en coopération avec les autorités congolaises, pour aider à faire face à la situation sur le terrain, a expliqué Mary Robinson. « Tout naturellement, cela prend du temps», a-t- elle ajouté.
Dans le cadre d'un effort visant à s'attaquer aux causes profondes de la violence dans l'est de la RDC, les gouvernements de la RDC et de 10 pays de la région, ainsi que quatre institutions régionales et internationales (11 +4), avaient adopté en février 2013 un Accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs, dont Mary Robinson est chargée de surveiller la mise en oeuvre.
Interview de L’Envoyée spéciale du Secrétaire générale des Nations Uniespour la Région des Grands Lacs, Mary Robinson à Radio Okapi, le 8 Août 2013
Radio Okapi: Madame Robinson Bonjour. L’ensemble de la presse congolaise parue cette semaine, n’est pas tendre avec vous, elle vous accuse de vouloir réécrire la Résolution 2098 à votre façon, en limitant l’action de la Brigade internationale et de privilégier les négociations politiques entre le Gouvernement congolais et les rebelles du M23. N’y a-t-il pas une ambigüité inquiétante de l’ONU en RDC ?
Mary Robinson : D’abord, permettez-moi de remercier Radio Okapi pour cette opportunité d’échanger sur ce sujet très important. Par rapport à votre question, il me parait important de lever toute équivoque en ce qui concerne ma position. Je soutiens totalement la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies dans son intégralité.
C’est une résolution très claire qui offre une vision et une approche holistique et globale de promotion de la paix et de la stabilité en RDC. A mon avis, elle ne laisse place à aucune ambiguïté Il ne s’agit pas de favoriser une composante au détriment d’une autre ; la résolution mandate aussi bien la Brigade d’intervention, qu’elle en appelle au lancement d’un processus politique global dans la recherche de la paix en RDC. Ce sont deux piliers qui vont ensemble ; l’un n’exclut pas l’autre, bien au contraire ».
R.O : Mais Madame, une partie de l’opinion publique congolaise estime qu’en faisant des négociations avec les forces négatives pro-rwandaises du M23, l’axe fort de votre stratégie, cela en contradiction avec la Résolution 2098 qui recommande le désarmement forcé des forces négatives y compris le M23, vous contribuez non seulement à protéger ce groupe armé mais aussi le Rwanda, accusé par tout le monde de le soutenir.
M.R : Non pas du tout. Les Nations Unies poursuivent un seul objectif : la paix durable. En tant qu’Envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, je n’ai aucun autre agenda personnel que celui d’aider ce pays de la région à retrouver la paix pour que les populations et le pays puissent aller de l’avant. La RDC a trop souffert et pendant trop longtemps.
Les populations et particulièrement les femmes et les enfants, sont les premières victimes de ce conflit. Il est temps que les violences cessent, il est temps que les exactions contre les populations civiles prennent fin. La région a connu près de deux décennies de conflit avec des conséquences humanitaires tragiques. Cela suffit. Il faut absolument mettre fin au cycle de la violence. Une victime congolaise de plus, c’est une victime de trop ; un déplacé congolais de plus, c’est un déplacé de trop et, un réfugié congolais de plus, c’est un réfugié de trop.
La RDC a besoin de paix et de développement. Je compte travailler avec les autorités et la Société civile de ce pays, et celles des pays signataires de l’accord pour parvenir à cet objectif, qu’il faut absolument réaliser. Vous savez, je suis originaire d’un pays, l’Irlande qui a connu un conflit violent pendant longtemps.
C’est fort de cette expérience personnelle que je travaille avec toute mon énergie et en partenariat avec le Gouvernement de la RDC, la Société civile ainsi que les autres pays signataires de l’Accord-cadre. Et, la MONUSCO a donné une chance à la paix. Cette fois, il faut réussir.
R.O : Mais, selon la presse congolaise, vous apparaissez opposée à l’ultimatum de la MONUSCO lancé aux détenteurs illégaux d’armes à Goma et autour de cette ville. N’y a-t-il pas là un point de friction entre votre mission et celle de la MONUSCO, notamment sur la question de la Brigade d’intervention ? Et, pouvez-vous expliquer votre mission et sa spécificité par rapport à la mission de la MONUSCO ?
M.R : Il y a en effet une perception erronée de ma position que je souhaite clarifier et replacer dans son contexte. Je réitère encore mon adhésion totale à la Résolution 2098 et à l’approche globale qu’elle propose, ainsi que mon soutien à la MONUSCO. Je compte travailler étroitement avec le nouveau Représentant spécial, Martin Kobler, pour soutenir les efforts de la MONUSCO. Nous avons déjà une relation très bonne.
Nos mandats sont en parfaite symbiose. Nous allons agir de façon complémentaire et synergétique pour soutenir le Gouvernement et le peuple congolais dans la poursuite de la paix.
Je ne voudrai pas m’étendre sur le sujet. Mais, la Brigade d’intervention vient d’arriver, elle est en train de s’établir et de mettre en place les mesures de manière progressive, en collaboration avec les autorités pour aider à faire face à la situation sur le terrain. Elle est déterminée à mettre en œuvre son mandat et elle fait tout pour cela.
Mais, cela nécessite naturellement du temps. La Brigade fait partie intégrante de l’approche globale que la Communauté internationale a mise en œuvre à travers la Résolution 2098 pour mettre fin durablement au conflit à l’Est de la RDC.
R.O : Madame, vous avez encouragé récemment, dans votre discours à Nairobi, toutes les parties à clôturer les pourparlers de Kampala le plus vite possible. Pour vous, les négociations de Kampala sont-elles la solution de la crise ?
M.R : Je crois qu’il est important de rappeler que les pourparlers de Kampala précèdent une initiative des Chefs d’Etats. Le sommet de la Conférence des Grands Lacs a, dans sa déclaration, entériné une recommandation émanant des ministres de la sous-région, appelant à une conclusion rapide de ces pourparlers.
La déclaration a également appelé la Communauté internationale à faciliter le processus, notamment à travers les efforts conjoints de l’Envoyé spécial des Etats-Unis, Russ Feingold ; du Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Martin Kobler et de moi-même. Je suis personnellement prête à explorer toutes les voies possibles et acceptables pouvant mener à une solution durable de la crise. C’est cela qu’il faut.
R.O : Madame, comment voyez-vous le retour de la paix dans la région des Grands Lacs ? Y a-t-il aujourd’hui une solution durable ?
M.R : C’est la question essentielle, n’est-ce pas ? La situation est complexe. Je ne pense pas qu’il y ait une solution miracle. La paix durable nécessitera une combinaison de plusieurs facteurs. D’abord et avant tout, elle exigera comme préalable une forte volonté politique soutenue de tous les leaders de la région, et je compte surcela ; un climat apaisé pour restaurer la confiance entre les Etats ; une détermination à mettre en œuvre les engagements souscrits dans l’Accord-cadre ; la recherche des solutions aux causes structurelles et profondes du conflit ; la cessation des autres hostilités afin de mettre au cycle de la violence ; créer les conditions propices au retour des réfugiés et des déplacés ; la justice et l’équité ainsi que le soutien financier, technique et coordonné de la Communauté internationale. En somme, il faut une solution politique globale et, je crois que c’est pour cela que je parle de l’ « Accord de l’espoir ». Cette fois, il faut que cela réussisse. C’est pour cela que je travaille chaque jour.
R.O : C’est pour cela que vous travaillez chaque jour, Madame Robinson.
Merci d’avoir répondu à nos questions.
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