Est-ce enfin la sortie de la léthargie ? La question mérite d’être posée au regard de l’immobilisme qu’affiche toujours la MONUSCO face à l’impératif de juguler le cycle des guerres à l’Est de la RDC, alors que son mandat est passé sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies et qu’elle dispose d’une brigade d’intervention chargée d’éradiquer les forces négatives avec le concours des FARDC.
La mission onusienne vient donc d’annoncer les couleurs qui indiquent qu’elle se met désormais en ordre de bataille en sommant tout détenteur d’armes de les déposer sous 48 heures.
La Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo vient de lancer un ultimatum de 48 heures à tous les détenteurs d'armes à feu à Goma et ses environs. Principal destinataire de cet ultimatum, le M23, qui stationne dans les environs, doit déposer les armes avant jeudi à 16 heures. A défaut, la brigade d’intervention va user de la force.
Tout est donc clair : passé le jeudi 1er août à 16h, toute personne à Goma et ses environs qui ne fait pas partie des forces de sécurité nationale, et n'ayant pas déposé ses armes, sera considérée « comme une menace imminente de violence physique à la population civile, et la Monusco prendra toutes les mesures nécessaires, y compris l'usage de la force, pour les désarmer conformément au mandat et aux règles d'engagement de la Mission», indique un communiqué de la mission onusienne.
C'est par ces mots que la force onusienne en RDC a annoncé, dans un communiqué, son intention de procéder à un désarmement complet de la zone. Les soldats de sud-africains et tanzaniens de la Brigade d’intervention seront mobilisés pour la première fois dans cette opération.
Plus de 1 million de civils vivent à Goma et Saké. Entre les deux villes se trouvent également les camps des déplacés de Mugunga qui abritent provisoirement environ 70 000 personnes déplacées par le conflit. C’est donc cet ensemble de personnes que la MONUSCO compte protéger en désarmant les forces négatives.
Les rebelles du M23 sont particulièrement visés par cet ultimatum. Le communiqué de la Monusco renseigne, en effet, que « depuis la mi-mai, cette région a connu des attaques répétées menées par le M23 contre les positions des FARDC dans une tentative apparente de progresser sur Goma et Saké.
Lors de ces attaques, dont la toute dernière a commencé le 14 juillet dernier, le M23 a tiré indistinctement, y compris à partir d’armes lourdes, causant des victimes parmi les civils ». Le M23 est aussi accusé d'avoir pris pour cible les installations de la Monusco.
Les opérations militaires qui vont débuter avec le concours des FARDC visent donc la création d’une zone de sécurité qui pourra « être élargie et reproduite ailleurs, le cas échéant ».
Décidément, le mouvement pro rwandais n’a jamais été en si mauvaise posture. Très affaibli par la défection d’une bonne partie de ses troupes (plus de 680) qui ont traversé la frontière suite aux affrontements internes, il vient d’être mis en déroute par les FARDC sur plusieurs positions et n’a manifestement plus d’appui extérieur.
Les hommes du M23 en sont, en effet, venus à exiger les contributions des populations des zones sous leur contrôle pour survivre. Et maintenant que la Monusco va entrer en danse, il ne reste plus du M23 que l’alternative de la disparition.
Pascal Debré Mpoko
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire