mercredi 14 août 2013

Pico Mwepu : « La passivité de la brigade d’intervention tient au volte face de Ban Ki Moon »

le 09/08/2013
 
Situation sécuritaire dans l’Est 

 
Alors que les regards des acteurs politiques sont tournés aux concertations nationales, l’Honorable Pico Mwepu, lui, se préoccupe de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Il l’a dit hier lors d’un entretien accordé au Journal La Prospérité. 

Sans désemparer, l’élu de Malemba Nkulu fustige ce qu’il qualifie de double jeu de l’Onu face à la crise congolaise. Il va plus loin pour parler de l’inaction de l’ONU face aux rebelles qui opèrent sur le sol congolais. 

« L’inaction de l’ONU (Monusco) face aux rebelles est le fait des contradictions qui incarnent le sommet de l’ONU, incapable de trouver la solution aux problèmes des Congolais. 

La première personne qu’il faut citer, c’est Ban Ki Moon qui, visiblement, est proche du Rwanda et de la rébellion du M23 », a-t-il fait savoir. Pour lui, c’est le SG de l’ONU qui bloque l’opérationnalisation de la brigade d’intervention. 

« Il est le premier à épouser la théorie de la solution politique de la crise du Nord-Kivu que militaire. Or, cette position, c’est une thèse que défend toujours Kigali dans le but de voir ses pions infectés les institutions du pays pour les fragiliser et servir ses visions expansionnistes de l’Est », soutient-il. 

Et de poursuivre, c’est la raison pour laquelle, malgré un mandat Robuste de la brigade d’imposer et de neutraliser les forces négatives dont le M23, rien n’est fait jusqu’à ce jour. 

« Nous sommes toujours dans la phase de déclaration en déclaration », a dit l’élu. 

Rappelons que le département d’Etat américain avait récemment dénoncé courageusement l’implication directe du Rwanda dans la crise de l’Est de la RDC, par la présence de son personnel militaire au côté du M23. 


« Le secrétaire général de l’ONU qui est l’organe exécutif de décisions du Conseil de Sécurité dont les résolutions ont une force de loi au niveau des Etats-partie, calme le jeux, en vue de permettre au M23 de continuer son règne, alors que la résolution créant la brigade est claire », a-t-il affirmé. 

Avant de continuer que lors de son passage à Kinshasa et au Rwanda, Ban Ki Moon avait déçu tout le monde sur l’élasticité du délai de déploiement des troupes de la brigade. Il avait parlé de 2 ou 3 mois. Chose qui a découragé l’ensemble de la population congolaise. 

A en croire l’élu de la circonscription électorale de Malemba Nkulu, c’est l’Onu, par le biais de son secrétaire général, qui bloque le processus de la mise en place de la brigade. 

Il a, par ailleurs, fustigé l’idée de zone de sécurité prise par la Monusco pour sécuriser Goma et Sake. Il soutient son argumentaire en disant ceci : « si la Monusco veut sécuriser Goma et Sake, quel sera le cas des autres villes et territoires ? 

Les rebelles risqueraient de quitter la Province du Nord Kivu pour d’autres provinces. Toutes ces magouilles peuvent être considérées comme des manœuvres dilatoires. 

La Monusco doit sans nul doute permettre l’opérationnalisation rapide de la brigade. On n‘a plus besoin de déclarations. Il est temps de passer à l’action ». 

Ultimatum de la Monusco non respecté


Lors de son intervention, Pico Mwepu a évoqué la question de l’Ultimatum de la Monusco, qui, a l’en croire, n’a donné aucun bon résultat. Il va plus loin pour soutenir la thèse selon laquelle la Monusco n’aurait plus de considération aux yeux de la population congolaise. 


« Au lieu de passer à l’action et gagner du temps, la Monusco préfère lancer l’Ultimatum, qui d’ailleurs, n’a pas abouti. 

Pour preuve, au lieu de saluer la décision de la Monusco, la population de ce coin qui connait, chaque jour, les exactions et l’humiliation du Rwanda par le biais du M23, a caillassé un convoi de la mission de l’ONU », a-t-il martelé. 

Selon ses propos, cette réaction de la population de Goma n’est que l’expression de l’incohérence de la Monusco et les déclarations de Ban Ki Moon qui exaspèrent les congolais. 

« C’est une véritable expression d’impatience de la population vis-à-vis de la lenteur de l’action offensive de la brigade d’intervention face à son mandat qui tarde pour imposer la paix.  
C’est ce qui a poussé la société civile du Nord-Kivu, qui s’est dit d’ailleurs insatisfaite de la zone de sécurité établie par la Monusco, a appelé le Gouvernement à prendre toutes les dispositions », a-t-il déclaré.

Ban Ki Moon décourage-t-il les FARDC ? 


Pour le haut cadre de l’ACO (Avenir du Congo), le Secrétaire général de l’ONU décourage les forces armées de la République Démocratique du Congo. 


« Après que les FARDC aient monté en puissance en traquant les M23 avec beaucoup de professionnalisme, c’est à ce moment précis que Ban Ki Moon a trouvé pour démoraliser les FARDC, en inventant la fameuse profanation de corps de rebelles tombés au combat le 14 juillet dernier. 

Or, c’est le M23 qui avait attaqué délibérément les FARDC et les forces de l’ONU. Face à tout ça, aucun mot de la part du Secrétaire général de l’ONU, a-t-il argué. 

Les M23 menacent 


Le Dimanche dernier, le Chef des rebelles du M23, Bertrand Bisimwa a menacé de réoccuper Goma au cas où le gouvernement de la RDC ne respectait pas la déclaration des Chefs d’Etat de la Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs. 


Face à cette menace des rebelles où serait passé Ban Ki Moon pour demander aussi que les rebelles soient traduits à la Justice ? Pourquoi le silence de l’Onu ? Qu’est ce qu’il attend, que la ville de Goma soit prise de nouveau ? S’est-il interrogé. 

Il est très suspect de constater que ladite déclaration du M23 n’intervient qu’après que les acteurs de la société civile du Nord-Kivu, en l’occurrence, Me Omar Kavota ait décrié le redéploiement des éléments des forces armées rwandaises et ougandaises dans la partie occupée par le M23. 

Face à cette déclaration, l’ONU reste calme, elle n’attend que la profanation des cadavres de rebelles pour faire des déclarations à chaud. 

« Face à ce silence, qu’est ce qui va m’empêcher de dire haut et fort que l’Onu est complice de ce qui arrive à la RDC », a dit l’Honorable Pico Mwepu. 
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Kevin Inana

La Prospérité

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