mercredi 30 octobre 2013

Après avoir défait le M23....Démanteler les réseaux maffieux à Kinshasa

le mercredi 30 octobre 2013



Le succès militaire qu’alignent les Forces armées de la RDC sur le front de l’Est doit obligatoirement être capitalisé. 


La débâcle qui a gagné les rangs de M23 doit servir de point de départ d’une grande action pour démanteler tous les réseaux maffieux politico-militaires qui se sont pendant très longtemps nourri de la guerre de l’Est. Ils s’étendent de l’Est de la RDC jusqu’à la capitale, Kinshasa. 

En 2010, le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, l’avait dénoncé lors d’une mission dans l’Est. Aujourd’hui, le temps se prête bien pour un nettoyage à fond des écuries d’Augias.

La guerre de l’Est a pris une autre tournure avec la reprise par les Forces armées de la RDC de principaux points d’ancrage de M23. La chute successive de Kiwanja et Rutshuru, suivie de la reprise de la base militaire de Rumangabo, passe pour un certificat de décès du M23. 


Désormais, le mouvement rebelle se conjugue déjà au passé.

Le M23 est maintenant « quasiment militairement fini », a déclaré, en visioconférence depuis Goma et devant le Conseil de sécurité de l’Onu réuni en urgence à New York, le chef de la Monusco, Martin Kobler.

A Kinshasa, la classe politique, toutes tendances confondues, se félicite de la montée en puissance des FARDC. L’opinion espère également voir en ce succès militaire le début d’une solution durable des conflits récurrents qui rongent depuis plus d’une décennie la partie Est de la RDC. 


De ce point de vue, la déroute du M23 n’est qu’une solution au problème de l’Est. Pour autant qu’elle ouvre la voie à un travail de fond pour neutraliser tous les réseaux maffieux qui se sont développés autour des conflits de l’Est. 

La débâcle du M23 passe donc pour un détonateur pour le démantèlement des circuits parallèles qui continuent à vivre de la guerre de l’Est.

NETTOYER LES ECURIES D’AUGIAS

En septembre 2010, Joseph Kabila Kabange entreprend une tournée dans la partie Est de la RDC. A l’étape de Goma, le président de la République a ouvertement dénoncé la maffia politico-militaire qui s’est développée autour des tensions récurrentes de l’Est. 


Il a, à l’occasion, clairement fustigé « l’implication manifeste de certaines autorités locales, provinciales et nationales, tant civiles que militaires, dans l’exploitation illégale et le commerce illicite des substances minérales ».

De l’avis du chef de l’Etat, l’exploitation minière dans l’Est de la RDC a été le fait des groupes maffieux dont les ramifications, selon lui, s’étendent bien au-delà des zones d’exploitation. Plus explicitement, jusqu’à Kinshasa où des autorités tant civiles que militaires tirent profit du commerce illicite des minerais de l’Est.

Dépité, le chef de l’Etat instruira le ministre des Mines, Martin Kabwelulu, qui faisait partie de la délégation de suspendre, par voie d’arrêté, toute forme d’exploitation minière au Maniema et dans les deux provinces du Kivu.

Dans le communiqué rendant compte de cette décision, le ministre des Mines rappellera que la mesure consiste à « neutraliser tous les groupes maffieux qui opèrent dans ces zones minières », soulignant que la décision a été motivée par le constat « amer » du chef de l’Etat, selon lequel « l’exploitation minière dans cette partie du pays résulte du fait des activités des groupes mafieux qui confortent l’insécurité récurrente ».

Il est un fait aujourd’hui que les tensions dans l’Est ont un lien direct avec l’exploitation et le commerce illicite des ressources naturelles. Cette situation passe, en effet, pour le nerf de la guerre.

Pour le cas spécifique, une Ong américaine a tout récemment fait des révélations qui corroborent cette thèse. Pour cette Ong, en une année d’occupation de certains territoires de la province du Nord-Kivu, le M23 a pu réaliser des opérations de trafic de minerai de l’ordre de 500 millions Usd. 


Le cas du M23 n’est qu’un exemple parmi tant d’autres groupes armés et milices qui alimentent différents circuits de commerce des ressources naturelles.

EXTIRPER LE MAL A PARTIR DE SES RACINES

Et ce sont toutes ces activités minières, illicites, qui entretiennent les conflits dans l’Est de la RDC.

Il y a quelques années, le gouvernement avait fustigé le mal. Malheureusement, il n’est pas allé au-delà. Aujourd’hui, la déroute imposée aux troupes du M23 impose l’urgence d’extirper le mal à partir de ses racines. 


Le lien direct entre la guerre dans l’Est et l’exploitation illégale des ressources étant établi, il est temps de prendre le taureau par les cornes.

Après avoir nettoyé le front de l’Est, en créant la panique dans les rangs du M23, il faut maintenant démanteler ces réseaux qui, s’étendant de l’Est jusqu’à Kinshasa, se servent de la situation confuse de l’Est pour y développer le commerce illicite des ressources naturelles.

La mise en commun des efforts pour démanteler ces réseaux mafieux devra se faire de manière coordonnée, efficace et efficiente au niveau de la Justice militaire et civile. 


Il faudra donc faire appel à la Justice militaire pour poursuivre les militaires. Même chose pour la Justice civile qui doit, de son côté, poursuivre les civils. 

La fin probable du M23 doit servir de déclic à une action de grande envergure pour en finir une fois pour toutes avec ce fléau.
_________
Le Potentiel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire