mercredi 30 octobre 2013

RDC: «Cohésion nationale» en RD Congo, mais autour de qui … ?

Dans l’opposition contre la représentation du régime d’occupation installée à Kinshasa ainsi qu’à l’intérieur même de cette représentation émerge tout d’un coup un nouveau slogan, il s’agit de la «cohésion nationale», qui confine au second plan la déstabilisation de la RD-Congo dont la guerre imposée à l’Est dans le Kivu est le sommet de l’iceberg.


Cette formule redoutée apparait comme une autoflagellation de la victime qui non seulement semble découvrir le manque d’unité en son sein, mais également en attribue la cause principale, qui serait à l’origine des maux dont souffre en premier lieu le Congo-Kinshasa alors que son geste disculpe inopportunément les requins qui sont restés attirer par le sang tout frais de la victime qui saigne abondamment et encore.

Ainsi, ces Congolais dont une inspiration divine semble tout d’un coup illuminer homologuent la thèse jusque-là entonnée d’une affaire, d’un conflit ou d’une guerre congolo-congolaise. 


Mais c’est depuis un temps assez long que régulièrement je me demande si un problème « congolo-congolais » existe réellement. Et s’il existait, quel serait son effet direct ou indirect sur le fondement de la guerre de prédation que subit le Congo. 

Et des faits qui battent en brèche cette propagande habilement entretenue défilent devant l’histoire : - Les Congolais n’ont pas causé le départ et la chute de Mobutu. Ils l’ont par contre subi. Qui chasse Mobutu de pouvoir et pourquoi? 

Qui arme et place l’AFDL au pouvoir en RD-Congo ? Et pour quels intérêts ? 

Qui peut nous citer une seule ethnie congolaise, une seule alors, qui aurait pris des armes et qui serait en conflit ethnique ou armé soit contre une autre ethnie congolaise soit contres des Tutsi d’après une forme de discours que véhiculent toujours une certaine presse et la bande à Paul Kagamé et leurs thuriféraires. La liste n’est pas exhaustive. 

Par contre, j’ai ouïe dire dans des colloques universitaires auxquels j’ai personnellement été convié à prendre part, et qui étaient animés par une catégorie d’occidentaux qui se faisaient passés pour « experts » en RD-Congo, que le Congo-Kinshasa était un pays assez vaste et que les Congolais en étaient moins capables de régenter tout seul - 

Alors, je me demande comment des Congolais qui n’ont été associés ni directement ni indirectement à la conception de la guerre de prédation qui violente leur pays peuvent en mettre fin quand et ce bien même qu’ils seraient réunis sous ce que la Kabilie et son opposition nomment « cohésion nationale »?

Je continue à m’entêter de croire que l’absence d’union entre congolais justifierait la recolonisation actuelle que subit la RD-Congo. 


D’où, unis ou pas, toute idée de « cohésion nationale », telle que les uns et les autres la prônent, dans l’opposition comme dans la Kabilie, ne serait en mon sens d’aucune utilité, voire d’aucune efficacité. 

C’est plutôt une démission et un aveu d’échecs de la part d’une élite qui est incapable de faire une lecture conséquente de la gestion du pays qui échappe à son contrôle et ce depuis des lustres.

Aussi longtemps que des Congolais se montreront peureux et incapables d’identifier le véritable adversaire, de mettre un visage unique dessus, et contre lesquels ils devraient réunir leurs efforts, toutes les tentatives actuelles proposées seront faussées. 


Certains d’entre nous-Congolais se font recruter et rémunérer comme agents de service. Qui ne sait pas que Mobutu fut un agent de la CIA et des services secrets belges. 

Qui ne sait pas que des Vieux comme Bomboko Lokumba ou le feu Victor Nendaka ont toujours été des agents de service qui travaillaient pour le compte de ceux qui ont toujours été leurs maitres. 

Qui sont ces jeunes congolais qui ont eu à rédiger la dernière constitution de la RD-Congo élaborée en Belgique, soumise et présentée d’abord en Belgique par une catégorie des jeunes à double ou plusieurs nationalités et proches des Vieux susmentionnés. 

Aujourd’hui, l’Occident et les autres recrutent et renouvellent leurs cheptels bovins. Et d’autres parmi nous les prennent pour cibles et croient naïvement, qu’en les combattant, ils arriveront à leur fin. Je pose la question de la nature de la crise qui frappe le Congo. 

Comment changer les rapports de force pour accéder au rang d’interlocuteurs et ensuite prétendre à la gestion du pays ? Tout le reste, et comme cela se dit en anglais, « bullshit »

Pourquoi ceux qui s’imaginent être assis aux commandes du pays attendent toujours le pourrissement de la situation pour lancer leur appel à la « cohésion nationale », pour mendier des rencontres avec ceux qui ne peuvent rien leur apporter s’ils n’acceptent au départ le fait que la Kabilie est au pouvoir et que les autres sont obligés de s’en accommoder. 


Drôle de cohésion nationale dans un pays en proie à la déstabilisation.

Par contre, j’adhère à la thèse défendue par Vincent Vauclin (2013) dans « Putsch, l’histoire ça se brusque » que « le Régime ne peut qu’être renforcé par le recours aux institutions qu’il a lui-même mis en place pour se légitimer. 


Ce qui signifie que non seulement il n’émanera jamais des isoloirs une quelconque menace véritable pour le Régime, mais qu’en plus tout recours aux urnes, [à la cohésion nationale sous sa forme actuelle] renforcera la position du pouvoir en lui octroyant l’onction « démocratique » sur laquelle repose l’ensemble de son autorité. […] 

il ne nous reste qu’une perspective sérieuse, celle du coup de force, [le putsch]»

Contrairement à la démarche en cours, je conçois et j’ai toujours considéré la politique en termes de rapports de force et non d’union, surtout pas dans les conditions troublantes que traverse actuellement la RD- Congo, notre pays. 


Je dirais un « oui » à l’union des Congolais non avant mais après la conquête et le contrôle du pouvoir par une « communauté politique » donnée ayant une vision progressiste du pouvoir. 

L’Union avant fonctionne comme un piège car l’adversaire repose ses convictions sur le fait que les Congolais, et c’est à son avantage, sont regroupés, et on ne saura le nier, selon des tendances d’emprunt, c’est-à-dire à caractère tribales, et suivant les intérêts des groupes qui obéissent aux puissances qui n’ont jamais lâché le Congo. 

L’unité ou l’union d’un peuple relève, sauf si je me trompe, de la réalisation d’un homme politique.

Elle est un acte, une construction politique et de la politique. C’est l’homme politique, et une fois au pouvoir, qui rassemble son peuple autour de valeurs et autres idéaux qu’il l’incarne ou d’une vision à laquelle celui-ci adhère. 


Ma lecture est loin d’être une panacée mais elle a le mérite d’être pratique et ce en rapport avec l’histoire et l’expérience politique vécue. 

Tout en croyant au peuple, bien que sa notion paraisse à mon avis ambigüe, je m’inscris à l’école de ceux qui croient et soutiennent qu’il appartient au leadership de conduire la masse vers son destin et non le contraire. 

Et même dans le cas de Che Guevara, l’élite cubaine a pris les armes et a conduit les cubains vers un État d’ordre opposé au capitalisme « sauvage ». 

La révolution française qui a faussement été présentée comme celle du peuple français est plutôt une révolution « bourgeoise » qui a su réorienter et récupérer en son compte une action de masse afin de réaliser ses objectifs : la monarchie sous la machine inventée par le Dr Guillotin.

À la place de « Kabila Dégage », je paraphrase quelqu’un d’autre et comme lui, je dis «Vivement le Putsch au Congo».


Likambo ya mabele…..
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Mufoncol Tshiyoyo

 
GSM 004745007236, mufoncol_tshiyoyo@yahoo.com
Président du R.A.P.-Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC,
Mouvement politico-militaire 

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