30/09/2013
Pourpalers de Kampala
Où en sont aujourd'hui les pourparlers entre Kinshasa et le M23 à Kampala, en Ouganda ?
Plusieurs observateurs se posent désormais cette question, quand on sait que quelques jours à peine après leur reprise le 10 septembre 2013, ces pourparlers ont été suspendus sans que l'on tienne compte le moins du monde de l'ultimatum de 14 jours donné aux deux parties par les Chefs d'Etat Conférence internationale des Grands lacs (CIRGL).
La question se pose d'autant plus que, pas plus tard que le jeudi dernier 26 septembre, des combats ont eu lieu dans l'Est de la République démocratique du Congo. Plusieurs sources évoquent désormais la possibilité d'une reprise des ces pourparlers le 6 octobre prochain.
Selon certaines sources, c'est la question de l'amnistie et de la réintégration des éléments du M23 qui poserait problème. Même si du côté de la rébellion du M23, on affirme toujours que ce n'est en rien l'une de leurs exigences.
En effet, Kinshasa a établi une liste d'une centaine de noms qui a été remise au chef de la Monusco, Martin Kobler, et à la médiation ougandaise.
Au vu de cette liste, c'est toute la hiérarchie militaire du M23, passée et actuelle, qui n'aurait ainsi ni le droit à l'amnistie ni à la réintégration au sein de l'armée congolaise. Ce qui du point de vue de l'ONU, comme de la médiation ougandaise, risque de compromettre toute chance d'accord politique entre Kinshasa et les rebelles.
Pour contourner cette difficulté, le président ougandais Yoweri Museveni, en séjour à New York, aux Etats Unis, a de nouveau proposé l'idée d'une amnistie provisoire pour le M23, reprenant l'exemple burundais de l'accord de cessez-le-feu signé à Dar es Salaam en 2003. Une amnistie qui court depuis dix ans déjà.
Cette proposition du Chef de l'Etat ougandais a à nouveau été refusée par l'équipe de négociation gouvernementale qui avait fait le déplacement, signale-t-on.
C'est donc à Mary Robinson, la représentante de Ban Ki-moon, et à Martin Kobler, qu'est revenue la lourde tâche d'essayer de trouver un compromis sur cette liste.
Pour le gouvernement de la République démocratique du Congo, ainsi que l'indiquait le jeudi 19 septembre son porte-parole du, Lambert Mende Omalanga, l'amnistie des rebelles se fera " au cas par cas ".
Lambert Mende Omalanga a affirmé que l'amnistie des rebelles et leur éventuelle réintégration dans l'armée régulière ne sera pas globale. En effet, une catégorie de personnes ne devrait pas y avoir droit.
C'est le cas de ceux qui ont commis des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité, tué des civils, recruté des enfants soldats, pillé les richesses de la RDC.
" Nous avons informé le ministre rwandais de la Défense, ce qui facilite les pourparlers de Kampala, explique Lambert Mende Omalanga.
Et à sa demande, nous lui avons remis une liste d'une centaine de personnes sur les 1 700 que compte le M23, qui ne peuvent pas dans ces conditions-là être éligibles à l'amnistie, ou même à la réintégration au sein des forces armées. Cette démarche a le soutien des représentants des Nations unies, aussi bien dans la région des Grands Lacs qu'en RDC. "
Pour Martin Kobler: "après le succès militaire, il faut une avancée politique en RDC"
On se souvient encore que le lundi 24 septembre, à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, les Chefs d'Etat de la région des Grands lacs se sont retrouvés en sommet.
Une rencontre à laquelle était présent le nouveau chef de la Monusco, l'Allemand Martin Kobler, qui a témoigné au micro de Radio France International et raconté " la victoire militaire " de ses casques bleus.
Pour le patron de la Monusco, il est très important d'avoir rapidement la conclusion des pourparlers de Kampala. Mais, a-t-il souligné, après le succès militaire des forces armées congolaises, soutenues par les troupes de la Monusco, il faut une avancée politique. C'est le temps de la politique, d'une résolution politique du problème du M23 dans l'est de la RDC, a-t-il insisté.
Répondant à une question sur le soutien du Rwanda aux rebelles du M23, M. Kobler a fait savoir qu' " on observe très étroitement la situation avec le Rwanda. Le M23 est tout proche de la frontière rwandaise et on a toujours le danger de répercussions. On a vu qu'il y avait des obus sur le territoire rwandais pendant les combats de Goma.
C'est pourquoi je suis très confiant à propos des pourparlers de Kampala et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir, avec les autres envoyés spéciaux, Mme Robinson (pour la région des Grands lacs), pour parvenir au succès. Parce que les atrocités dans la région doivent finir. "
Et de poursuivre : " Près de 20 000 hommes sont en place depuis 14 ans maintenant. Je sens que la communauté internationale est impatiente. Ces années n'ont pas suffi à achever la pacification du territoire. Maintenant, nous avons eu un succès avec la brigade d'intervention et nous prenons notre tâche, notre mandat, très au sérieux. "
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© KongoTimes
Pourpalers de Kampala
Où en sont aujourd'hui les pourparlers entre Kinshasa et le M23 à Kampala, en Ouganda ?
Plusieurs observateurs se posent désormais cette question, quand on sait que quelques jours à peine après leur reprise le 10 septembre 2013, ces pourparlers ont été suspendus sans que l'on tienne compte le moins du monde de l'ultimatum de 14 jours donné aux deux parties par les Chefs d'Etat Conférence internationale des Grands lacs (CIRGL).
La question se pose d'autant plus que, pas plus tard que le jeudi dernier 26 septembre, des combats ont eu lieu dans l'Est de la République démocratique du Congo. Plusieurs sources évoquent désormais la possibilité d'une reprise des ces pourparlers le 6 octobre prochain.
Selon certaines sources, c'est la question de l'amnistie et de la réintégration des éléments du M23 qui poserait problème. Même si du côté de la rébellion du M23, on affirme toujours que ce n'est en rien l'une de leurs exigences.
En effet, Kinshasa a établi une liste d'une centaine de noms qui a été remise au chef de la Monusco, Martin Kobler, et à la médiation ougandaise.
Au vu de cette liste, c'est toute la hiérarchie militaire du M23, passée et actuelle, qui n'aurait ainsi ni le droit à l'amnistie ni à la réintégration au sein de l'armée congolaise. Ce qui du point de vue de l'ONU, comme de la médiation ougandaise, risque de compromettre toute chance d'accord politique entre Kinshasa et les rebelles.
Pour contourner cette difficulté, le président ougandais Yoweri Museveni, en séjour à New York, aux Etats Unis, a de nouveau proposé l'idée d'une amnistie provisoire pour le M23, reprenant l'exemple burundais de l'accord de cessez-le-feu signé à Dar es Salaam en 2003. Une amnistie qui court depuis dix ans déjà.
Cette proposition du Chef de l'Etat ougandais a à nouveau été refusée par l'équipe de négociation gouvernementale qui avait fait le déplacement, signale-t-on.
C'est donc à Mary Robinson, la représentante de Ban Ki-moon, et à Martin Kobler, qu'est revenue la lourde tâche d'essayer de trouver un compromis sur cette liste.
Pour le gouvernement de la République démocratique du Congo, ainsi que l'indiquait le jeudi 19 septembre son porte-parole du, Lambert Mende Omalanga, l'amnistie des rebelles se fera " au cas par cas ".
Lambert Mende Omalanga a affirmé que l'amnistie des rebelles et leur éventuelle réintégration dans l'armée régulière ne sera pas globale. En effet, une catégorie de personnes ne devrait pas y avoir droit.
C'est le cas de ceux qui ont commis des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité, tué des civils, recruté des enfants soldats, pillé les richesses de la RDC.
" Nous avons informé le ministre rwandais de la Défense, ce qui facilite les pourparlers de Kampala, explique Lambert Mende Omalanga.
Et à sa demande, nous lui avons remis une liste d'une centaine de personnes sur les 1 700 que compte le M23, qui ne peuvent pas dans ces conditions-là être éligibles à l'amnistie, ou même à la réintégration au sein des forces armées. Cette démarche a le soutien des représentants des Nations unies, aussi bien dans la région des Grands Lacs qu'en RDC. "
Pour Martin Kobler: "après le succès militaire, il faut une avancée politique en RDC"
On se souvient encore que le lundi 24 septembre, à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, les Chefs d'Etat de la région des Grands lacs se sont retrouvés en sommet.
Une rencontre à laquelle était présent le nouveau chef de la Monusco, l'Allemand Martin Kobler, qui a témoigné au micro de Radio France International et raconté " la victoire militaire " de ses casques bleus.
Pour le patron de la Monusco, il est très important d'avoir rapidement la conclusion des pourparlers de Kampala. Mais, a-t-il souligné, après le succès militaire des forces armées congolaises, soutenues par les troupes de la Monusco, il faut une avancée politique. C'est le temps de la politique, d'une résolution politique du problème du M23 dans l'est de la RDC, a-t-il insisté.
Répondant à une question sur le soutien du Rwanda aux rebelles du M23, M. Kobler a fait savoir qu' " on observe très étroitement la situation avec le Rwanda. Le M23 est tout proche de la frontière rwandaise et on a toujours le danger de répercussions. On a vu qu'il y avait des obus sur le territoire rwandais pendant les combats de Goma.
C'est pourquoi je suis très confiant à propos des pourparlers de Kampala et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir, avec les autres envoyés spéciaux, Mme Robinson (pour la région des Grands lacs), pour parvenir au succès. Parce que les atrocités dans la région doivent finir. "
Et de poursuivre : " Près de 20 000 hommes sont en place depuis 14 ans maintenant. Je sens que la communauté internationale est impatiente. Ces années n'ont pas suffi à achever la pacification du territoire. Maintenant, nous avons eu un succès avec la brigade d'intervention et nous prenons notre tâche, notre mandat, très au sérieux. "
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© KongoTimes
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