le mercredi 23 octobre 2013
Décidément, la RDC a mal à ses "deux Kivu".
Le principal malheur de ces deux régions réside dans leurs immenses richesses qui alimentent la concupiscence des pays voisins.
Le Nord-Kivu notamment est le théâtre d’affrontements sanglants et récurrents entre le pouvoir central de Kinshasa et les différents groupes armés qui écument la région.
L’un des acteurs de cette tragédie dont les principales victimes sont les populations innocentes, est le M23.
C’est dire tout l’espoir que les populations meurtries avaient placé dans les négociations de paix engagées depuis septembre dernier à Kampala entre les rebelles et le pouvoir de "Kabila", sous le regard de la communauté internationale.
Kabila, au nom de la paix, peut-il faire table rase des atrocités commises par le M23 en accordant à ses chefs une amnistie globale ?
M23
Hélas ! Ces négociations ont vite été bloquées en raison de trois points de divergence : l’amnistie globale réclamée par les rebelles, l’intégration de leurs éléments dans les forces armées nationales et la neutralisation des forces dites négatives qui font de cette partie du pays, une zone de non-droit où elles sèment le viol, la terreur et la mort.
Il faut tout de suite dire que le gouvernement, instruit certainement par le passé, est face à un véritable dilemme.
Kabila, au nom de la paix, peut-il faire table rase des atrocités commises par le M23 en accordant à ses chefs une amnistie globale ?
Il se pose là un véritable problème d’éthique politique et l’on peut comprendre de ce point de vue le refus catégorique de Kinshasa d’amnistier globalement des Congolais qui se sont illustrés dans des actes qui révulsent la conscience humaine.
L’on peut inversement se poser la question de savoir comment les rebelles du M23 peuvent réellement s’investir entièrement dans la recherche de la paix sous la menace d’être traduits devant les juridictions congolaises et internationales.
En tous les cas, le nécessaire climat de confiance qui doit être celui des pourparlers de Kampala passe par des compromis et des concessions des parties en présence. Mais compromis n’est pas compromission.
Tout le monde sait, même si certains feignent de l’ignorer, que le M23 a été porté sur les fonts baptismaux par le Rwanda et que la communauté internationale a les moyens politiques, diplomatiques et militaires pour faire entendre raison à l’homme fort de Kigali
C’est pourquoi d’ailleurs l’on peut être curieux de savoir pourquoi les forces onusiennes dont le nombre est impressionnant en RDC et qui ont de surcroît mandat d’engager des actions offensives, n’ont pas profité de la mauvaise posture dans laquelle se trouvait le M23 pour trancher la tête de la pieuvre.
Cette question est d’autant pertinente que tout le monde sait, même si certains feignent de l’ignorer, que le M23 a été porté sur les fonts baptismaux par le Rwanda et que la communauté internationale a les moyens politiques, diplomatiques et militaires pour faire entendre raison à l’homme fort de Kigali.
La communauté internationale doit se rendre à l’évidence, que le M23 fait la guerre par procuration et que si elle milite véritablement pour une paix durable en RDC, elle ne peut pas faire l’économie d’une implication franche de Kigali dans la gestion de la crise sécuritaire au Nord-Kivu.
Cette même communauté internationale, pour des raisons affectives liées au génocide, a pu accorder « une période de grâce » en fermant les yeux sur les dérives de Paul Kagamé mais cette attitude de compassion et de bonhomie ne peut pas durer éternellement.
Le temps est venu pour tous les acteurs connus et cagoulés de la crise sécuritaire du Nord-Kivu, de commencer par le Rwanda et de jouer franc jeu.
Certes, des extrémistes hutus ont rejoint la RDC avec armes et bagages depuis la fin du génocide et peuvent constituer, de ce fait, une source d’inquiétude pour Kigali, mais Paul Kagamé doit savoir que la situation de guerre générale et permanente-pour reprendre l’expression de Thomas Hobbes-qui caractérise le Nord-Kivu, ne porte pas seulement préjudice à la RDC, mais également à l’ensemble de la région des Grands lacs dont fait partie le Rwanda.
Finalement, qu’a bien pu faire le peuple congolais pour n’avoir jamais connu de répit afin de penser enfin à tracer les sillons de son bien-être et du vivre ensemble ?
_____________
Pousdem Pickou
Décidément, la RDC a mal à ses "deux Kivu".
Le principal malheur de ces deux régions réside dans leurs immenses richesses qui alimentent la concupiscence des pays voisins.
Le Nord-Kivu notamment est le théâtre d’affrontements sanglants et récurrents entre le pouvoir central de Kinshasa et les différents groupes armés qui écument la région.
L’un des acteurs de cette tragédie dont les principales victimes sont les populations innocentes, est le M23.
C’est dire tout l’espoir que les populations meurtries avaient placé dans les négociations de paix engagées depuis septembre dernier à Kampala entre les rebelles et le pouvoir de "Kabila", sous le regard de la communauté internationale.
Kabila, au nom de la paix, peut-il faire table rase des atrocités commises par le M23 en accordant à ses chefs une amnistie globale ?
M23
Hélas ! Ces négociations ont vite été bloquées en raison de trois points de divergence : l’amnistie globale réclamée par les rebelles, l’intégration de leurs éléments dans les forces armées nationales et la neutralisation des forces dites négatives qui font de cette partie du pays, une zone de non-droit où elles sèment le viol, la terreur et la mort.
Il faut tout de suite dire que le gouvernement, instruit certainement par le passé, est face à un véritable dilemme.
Kabila, au nom de la paix, peut-il faire table rase des atrocités commises par le M23 en accordant à ses chefs une amnistie globale ?
Il se pose là un véritable problème d’éthique politique et l’on peut comprendre de ce point de vue le refus catégorique de Kinshasa d’amnistier globalement des Congolais qui se sont illustrés dans des actes qui révulsent la conscience humaine.
L’on peut inversement se poser la question de savoir comment les rebelles du M23 peuvent réellement s’investir entièrement dans la recherche de la paix sous la menace d’être traduits devant les juridictions congolaises et internationales.
En tous les cas, le nécessaire climat de confiance qui doit être celui des pourparlers de Kampala passe par des compromis et des concessions des parties en présence. Mais compromis n’est pas compromission.
Tout le monde sait, même si certains feignent de l’ignorer, que le M23 a été porté sur les fonts baptismaux par le Rwanda et que la communauté internationale a les moyens politiques, diplomatiques et militaires pour faire entendre raison à l’homme fort de Kigali
C’est pourquoi d’ailleurs l’on peut être curieux de savoir pourquoi les forces onusiennes dont le nombre est impressionnant en RDC et qui ont de surcroît mandat d’engager des actions offensives, n’ont pas profité de la mauvaise posture dans laquelle se trouvait le M23 pour trancher la tête de la pieuvre.
Cette question est d’autant pertinente que tout le monde sait, même si certains feignent de l’ignorer, que le M23 a été porté sur les fonts baptismaux par le Rwanda et que la communauté internationale a les moyens politiques, diplomatiques et militaires pour faire entendre raison à l’homme fort de Kigali.
La communauté internationale doit se rendre à l’évidence, que le M23 fait la guerre par procuration et que si elle milite véritablement pour une paix durable en RDC, elle ne peut pas faire l’économie d’une implication franche de Kigali dans la gestion de la crise sécuritaire au Nord-Kivu.
Cette même communauté internationale, pour des raisons affectives liées au génocide, a pu accorder « une période de grâce » en fermant les yeux sur les dérives de Paul Kagamé mais cette attitude de compassion et de bonhomie ne peut pas durer éternellement.
Le temps est venu pour tous les acteurs connus et cagoulés de la crise sécuritaire du Nord-Kivu, de commencer par le Rwanda et de jouer franc jeu.
Certes, des extrémistes hutus ont rejoint la RDC avec armes et bagages depuis la fin du génocide et peuvent constituer, de ce fait, une source d’inquiétude pour Kigali, mais Paul Kagamé doit savoir que la situation de guerre générale et permanente-pour reprendre l’expression de Thomas Hobbes-qui caractérise le Nord-Kivu, ne porte pas seulement préjudice à la RDC, mais également à l’ensemble de la région des Grands lacs dont fait partie le Rwanda.
Finalement, qu’a bien pu faire le peuple congolais pour n’avoir jamais connu de répit afin de penser enfin à tracer les sillons de son bien-être et du vivre ensemble ?
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Pousdem Pickou
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