le 01 octobre 2013
Le président rwandais, Paul Kagame.PHOTO ADAM HUNGER, REUTERS
La semaine dernière, Paul Kagame a effectué une visite de deux jours au Canada, au cours de laquelle il s'est entretenu avec les hommes d'affaires canadiens.
Cette visite du président du Rwanda, prévue de longue date, a été non seulement un non-événement sur le plan politique, s'est soldée par quelques échauffourées de la part des opposants rwandais et congolais qui l'accusent d'entretenir la prédation des ressources minières congolaises.
Aucune autorité canadienne n'a voulu s'afficher avec lui, arguant simplement qu'il s'agit d'une visite privée. Or, il est difficile d'établir qu'une visite d'un chef d'État est privée lorsque celui-ci rencontre publiquement les gens d'affaires pour parler business.
Nous pouvons sans risque de nous tromper faire un lien direct avec les différents rapports des experts des Nations unies sur les violations graves des droits de la personne qui ont fait plus de 5 millions de morts et des milliers des femmes violées en République démocratique du Congo.
En effet, en août 2010, le rapport Mapping des Nations unies a dressé un état des lieux des crimes et violations graves des droits de la personne commis entre 1993 et 2003 en RD Congo.
En juin 2012, un deuxième rapport avec force détails publié par les experts des Nations unies démontrait l'implication avérée du Rwanda dans les conflits en RD Congo.
Ce rapport sur les violations graves des droits de la personne par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda a suscité une levée de boucliers d'indignation de la part de la communauté internationale et de suspensions en cascade des aides extérieures.
Un après l'autre
En juillet, Washington a décidé immédiatement de suspendre son aide militaire au Rwanda. La porte-parole du département d'État, Darby Holladay, déclarait: «Le gouvernement des États-Unis est gravement préoccupé par les preuves selon lesquelles le Rwanda est impliqué dans la fourniture d'un soutien aux rebelles congolais, dont le M23».
Le Pays-Bas et l'Allemagne ont également suspendu leur aide au développement évaluée respectivement à 6 millions US et 26 millions US. En septembre, l'Union européenne a suspendu toute nouvelle aide à ce pays.
En novembre, la Grande-Bretagne annonçait l'annulation de son aide budgétaire évaluée à 33 millions$ US. La Belgique, ancienne puissance coloniale, également suspendait sa coopération militaire.
Le chef de la diplomatie belge annonçait: «On ne va pas former des militaires qui pourraient contribuer à la déstabilisation de la RD Congo.»
Il est important de noter que le budget national de ce petit pays d'Afrique centrale, qui n'a que très peu de ressources naturelles et dont l'agriculture occupe 90% de la population, est constitué à plus de 45% de l'aide provenant des donateurs occidentaux, dont le Canada.
Le «champion» de la bonne gouvernance s'est avéré être le tortionnaire des droits fondamentaux de la personne. Du coup, personne en Occident n'aimerait s'afficher publiquement avec lui.
Comme qui dirait, on a beau être ami, mais quand on excelle dans les violations des droits de la personne, plus personne n'accepterait ta compagnie.
____________________
Isidore Kwandja Ngembo
Le président rwandais, Paul Kagame.PHOTO ADAM HUNGER, REUTERS
La semaine dernière, Paul Kagame a effectué une visite de deux jours au Canada, au cours de laquelle il s'est entretenu avec les hommes d'affaires canadiens.
Cette visite du président du Rwanda, prévue de longue date, a été non seulement un non-événement sur le plan politique, s'est soldée par quelques échauffourées de la part des opposants rwandais et congolais qui l'accusent d'entretenir la prédation des ressources minières congolaises.
Aucune autorité canadienne n'a voulu s'afficher avec lui, arguant simplement qu'il s'agit d'une visite privée. Or, il est difficile d'établir qu'une visite d'un chef d'État est privée lorsque celui-ci rencontre publiquement les gens d'affaires pour parler business.
Nous pouvons sans risque de nous tromper faire un lien direct avec les différents rapports des experts des Nations unies sur les violations graves des droits de la personne qui ont fait plus de 5 millions de morts et des milliers des femmes violées en République démocratique du Congo.
En effet, en août 2010, le rapport Mapping des Nations unies a dressé un état des lieux des crimes et violations graves des droits de la personne commis entre 1993 et 2003 en RD Congo.
En juin 2012, un deuxième rapport avec force détails publié par les experts des Nations unies démontrait l'implication avérée du Rwanda dans les conflits en RD Congo.
Ce rapport sur les violations graves des droits de la personne par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda a suscité une levée de boucliers d'indignation de la part de la communauté internationale et de suspensions en cascade des aides extérieures.
Un après l'autre
En juillet, Washington a décidé immédiatement de suspendre son aide militaire au Rwanda. La porte-parole du département d'État, Darby Holladay, déclarait: «Le gouvernement des États-Unis est gravement préoccupé par les preuves selon lesquelles le Rwanda est impliqué dans la fourniture d'un soutien aux rebelles congolais, dont le M23».
Le Pays-Bas et l'Allemagne ont également suspendu leur aide au développement évaluée respectivement à 6 millions US et 26 millions US. En septembre, l'Union européenne a suspendu toute nouvelle aide à ce pays.
En novembre, la Grande-Bretagne annonçait l'annulation de son aide budgétaire évaluée à 33 millions$ US. La Belgique, ancienne puissance coloniale, également suspendait sa coopération militaire.
Le chef de la diplomatie belge annonçait: «On ne va pas former des militaires qui pourraient contribuer à la déstabilisation de la RD Congo.»
Il est important de noter que le budget national de ce petit pays d'Afrique centrale, qui n'a que très peu de ressources naturelles et dont l'agriculture occupe 90% de la population, est constitué à plus de 45% de l'aide provenant des donateurs occidentaux, dont le Canada.
Le «champion» de la bonne gouvernance s'est avéré être le tortionnaire des droits fondamentaux de la personne. Du coup, personne en Occident n'aimerait s'afficher publiquement avec lui.
Comme qui dirait, on a beau être ami, mais quand on excelle dans les violations des droits de la personne, plus personne n'accepterait ta compagnie.
____________________
Isidore Kwandja Ngembo
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire