Mercredi, 23 Octobre 2013
Une heure et quatre minutes. C’est le temps de parole que s’est octroyé Joseph Kabila Kabange, en présence de Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo et Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès pour annoncer un catalogue de mesures censées contribuer à la cohésion nationale en vue d’assurer la victoire sur le front de la défense de la souveraineté nationale et du développement économique et social, à l’en croire.
C’est en monarque absolu et gardant l’initiative que Kabila s’est adressé à son parlement. Il a, d’entrée de jeu, souligné que les concertations nationales ont été un succès et que grâce auxdites assises demain sera différent d’aujourd’hui. Les ex-Zaïrois ne demandent qu’à voir pour croire !
Dans le catalogue des mesures annoncées, il y a lieu de citer la formation d’un nouveau gouvernement dit de cohésion nationale formée des membres issus de la majorité, de l’opposition et de la société civile.
Sa formation n’est pas une surprise, Kengo wa Dondo l’avait annoncé pour booster la participation de l’opposition de la 25e heure aux fameuses concertations nationales.
C’est un remake du « partage équitable et équilibre »entre les politiciens de Kinshasa, en attendant peut-être une autre ouverture si jamais les pourparlers de Kampala entre la kabilie et le M23 aboutiraient à une sainte alliance entre les héritiers de l’AFDL. Kabila a semblé bien inspiré en tenant le langage attendu de ses obligés : « il faut nous solidariser dans l’effort et le partage des dividendes ». Belle litote !!
Outre le gouvernement dont on ne sait pas s’il sera dirigé par Matata Ponyo qui pourrait se succéder à lui-même, Kabila a annoncé la mise sur pied d’un comité de suivi des recommandations des concertations nationales dont la durée du mandat est d’une année renouvelable autant de fois qu’il le faudra !
On est donc parti pour la gloire ! C’est donc tout bénéfice pour les dirigeants de ce nouvel organe du système Kabila, Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale et Léon Kengo wa Dondo, président d’un Sénat élu en 2006 et dont Kabila vient de rappeler que ses membres resteront actifs jusqu’à l’installation de prochaines ( ?) Assemblées provinciales et du nouveau Sénat issus des élections à organiser !
Son pouvoir ainsi consolidé, Kabila Kabange a annoncé avoir signé ce matin une ordonnance portant mesures de grâce pour les prisonniers civils.
On espère que les prisonniers d’opinion sont concernés même si pendant ce temps le zèle dont font montre des services des renseignements amènent des ONG congolaises de défense et de la promotion des droits de l’homme à douter de la capacité des barbouzes de la kabile de se départir de leurs méthodes brutales ou de ne pas se laisser instrumentaliser, particulièrement au Katanga où on signale que M. José Nkana M est traqué par l’Agence Nationale des Renseignements qui le tient pour co-auteur des faits dont son épouse se serait rendue coupable en diffusant des documents de nature à porter atteinte à l’honneur et à la dignité des autorités katangaises ou d’origine katangaise.
Là aussi, les Congolais ne demandent qu’à voir pour croire !
Quant aux prisonniers militaires, détenus sans jugement ou condamnés mais éligibles à la grâce présidentielle, ils devront attendre la loi d’amnistie dont le projet de loi sera transmis bientôt au parlement.
Autre mesure symbolique annoncée par Kabila Kabange c’est le rapatriement en RD Congo des dépouilles du président Mobutu et du premier ministre Moïse Tshombe en accord avec leurs familles.
Joseph Kabila n’a pas voulu s’engager sur la question de la nationalité avec toute la symbolique et la charge émotive qu’elle renferme. Il s’est contenté d’inviter le gouvernement à veiller à ce que les Congolais qui ont acquis une autre nationalité se voient accorder des facilités consulaires.
Le flou est complet à cet égard car en fait des facilités consulaires on ne sait pas s’il va s’agir de voyager au Congo sans visa ou de s’y installer sans visa d’établissement par exemple.
Coup de théâtre ! Alors que son régime a activement œuvré pour l’incarcération de ses ennemis politiques à la CPI, voilà que Kapila s’apitoie sur le sort des Congolais détenus à La Haye au point d’inviter son gouvernement à suivre leur dossier ! C’est décidément l’hôpital qui se moque de la charité.
La meilleure au cours de son intervention aura été le fait que Joseph Kabila semble découvrir que son régime est gangréné par le détournement des deniers publics, la corruption généralisée, le coulage des recettes publiques, l’enrichissement sans cause.
Et que fait alors le Parquet général de la République dont l’une des missions essentielles est la recherche des infractions sur l’ensemble du territoire nationale ?
Pour s’en sortir, i Kabila annonce la nomination d’un conseiller spécial du chef de l’Etat chargé de la question. Après plus de douze années de pouvoir, Kabila appelle au changement des mentalités, des méthodes et des comportements.
Mais, quel est le bilan de la tolérance zéro autrefois annoncée ?
Le ridicule s’impose comme la marque de la kabilie quand le successeur désigné à Laurent-Désiré Kabila ka Makolo annonce, toute honte bue, que l’affairisme doit être banni de l’armée et de la police tout en dénonçant le détournement des soldes des soldats, du matériel militaire.
Qu’y a-t-il de neuf sur le soleil congolais et pourquoi Kabila a-t-il diligenté le mois dernier une mission secrète au Kivu pour enquêter sur la vente d’armes de guerre par des officiers de l’armée congolaise aux FDLR ?
Est-ce seulement maintenant qu’il faut prôner une éthique rigoureuse et inviter l’Auditeur général militaire à engager des poursuites contre toutes les personnes impliquées dans les crimes de guerre, sexuels ou dans l’enrôlement des enfants dans les groupes armés ?
A Congoone, on est convaincu que la sortie de Kabila devant le congrès de ses obligés a permis de mettre, une fois de plus, en relief le déficit criant de leadership et donc de vision pour le Congo.
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Raymond LUAULA
Congoone
Une heure et quatre minutes. C’est le temps de parole que s’est octroyé Joseph Kabila Kabange, en présence de Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo et Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès pour annoncer un catalogue de mesures censées contribuer à la cohésion nationale en vue d’assurer la victoire sur le front de la défense de la souveraineté nationale et du développement économique et social, à l’en croire.
C’est en monarque absolu et gardant l’initiative que Kabila s’est adressé à son parlement. Il a, d’entrée de jeu, souligné que les concertations nationales ont été un succès et que grâce auxdites assises demain sera différent d’aujourd’hui. Les ex-Zaïrois ne demandent qu’à voir pour croire !
Dans le catalogue des mesures annoncées, il y a lieu de citer la formation d’un nouveau gouvernement dit de cohésion nationale formée des membres issus de la majorité, de l’opposition et de la société civile.
Sa formation n’est pas une surprise, Kengo wa Dondo l’avait annoncé pour booster la participation de l’opposition de la 25e heure aux fameuses concertations nationales.
C’est un remake du « partage équitable et équilibre »entre les politiciens de Kinshasa, en attendant peut-être une autre ouverture si jamais les pourparlers de Kampala entre la kabilie et le M23 aboutiraient à une sainte alliance entre les héritiers de l’AFDL. Kabila a semblé bien inspiré en tenant le langage attendu de ses obligés : « il faut nous solidariser dans l’effort et le partage des dividendes ». Belle litote !!
Outre le gouvernement dont on ne sait pas s’il sera dirigé par Matata Ponyo qui pourrait se succéder à lui-même, Kabila a annoncé la mise sur pied d’un comité de suivi des recommandations des concertations nationales dont la durée du mandat est d’une année renouvelable autant de fois qu’il le faudra !
On est donc parti pour la gloire ! C’est donc tout bénéfice pour les dirigeants de ce nouvel organe du système Kabila, Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale et Léon Kengo wa Dondo, président d’un Sénat élu en 2006 et dont Kabila vient de rappeler que ses membres resteront actifs jusqu’à l’installation de prochaines ( ?) Assemblées provinciales et du nouveau Sénat issus des élections à organiser !
Son pouvoir ainsi consolidé, Kabila Kabange a annoncé avoir signé ce matin une ordonnance portant mesures de grâce pour les prisonniers civils.
On espère que les prisonniers d’opinion sont concernés même si pendant ce temps le zèle dont font montre des services des renseignements amènent des ONG congolaises de défense et de la promotion des droits de l’homme à douter de la capacité des barbouzes de la kabile de se départir de leurs méthodes brutales ou de ne pas se laisser instrumentaliser, particulièrement au Katanga où on signale que M. José Nkana M est traqué par l’Agence Nationale des Renseignements qui le tient pour co-auteur des faits dont son épouse se serait rendue coupable en diffusant des documents de nature à porter atteinte à l’honneur et à la dignité des autorités katangaises ou d’origine katangaise.
Là aussi, les Congolais ne demandent qu’à voir pour croire !
Quant aux prisonniers militaires, détenus sans jugement ou condamnés mais éligibles à la grâce présidentielle, ils devront attendre la loi d’amnistie dont le projet de loi sera transmis bientôt au parlement.
Autre mesure symbolique annoncée par Kabila Kabange c’est le rapatriement en RD Congo des dépouilles du président Mobutu et du premier ministre Moïse Tshombe en accord avec leurs familles.
Joseph Kabila n’a pas voulu s’engager sur la question de la nationalité avec toute la symbolique et la charge émotive qu’elle renferme. Il s’est contenté d’inviter le gouvernement à veiller à ce que les Congolais qui ont acquis une autre nationalité se voient accorder des facilités consulaires.
Le flou est complet à cet égard car en fait des facilités consulaires on ne sait pas s’il va s’agir de voyager au Congo sans visa ou de s’y installer sans visa d’établissement par exemple.
Coup de théâtre ! Alors que son régime a activement œuvré pour l’incarcération de ses ennemis politiques à la CPI, voilà que Kapila s’apitoie sur le sort des Congolais détenus à La Haye au point d’inviter son gouvernement à suivre leur dossier ! C’est décidément l’hôpital qui se moque de la charité.
La meilleure au cours de son intervention aura été le fait que Joseph Kabila semble découvrir que son régime est gangréné par le détournement des deniers publics, la corruption généralisée, le coulage des recettes publiques, l’enrichissement sans cause.
Et que fait alors le Parquet général de la République dont l’une des missions essentielles est la recherche des infractions sur l’ensemble du territoire nationale ?
Pour s’en sortir, i Kabila annonce la nomination d’un conseiller spécial du chef de l’Etat chargé de la question. Après plus de douze années de pouvoir, Kabila appelle au changement des mentalités, des méthodes et des comportements.
Mais, quel est le bilan de la tolérance zéro autrefois annoncée ?
Le ridicule s’impose comme la marque de la kabilie quand le successeur désigné à Laurent-Désiré Kabila ka Makolo annonce, toute honte bue, que l’affairisme doit être banni de l’armée et de la police tout en dénonçant le détournement des soldes des soldats, du matériel militaire.
Qu’y a-t-il de neuf sur le soleil congolais et pourquoi Kabila a-t-il diligenté le mois dernier une mission secrète au Kivu pour enquêter sur la vente d’armes de guerre par des officiers de l’armée congolaise aux FDLR ?
Est-ce seulement maintenant qu’il faut prôner une éthique rigoureuse et inviter l’Auditeur général militaire à engager des poursuites contre toutes les personnes impliquées dans les crimes de guerre, sexuels ou dans l’enrôlement des enfants dans les groupes armés ?
A Congoone, on est convaincu que la sortie de Kabila devant le congrès de ses obligés a permis de mettre, une fois de plus, en relief le déficit criant de leadership et donc de vision pour le Congo.
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Raymond LUAULA
Congoone
POINT DE PRESSE: KABILA DOIT LIBERER LES PRISONNIERS POLITIQUES, JUGES OU PAS JUGES, LA MESURE DE GRACE ADOPTEE NE REPONDANT PAS AUX RECOMANDATIONS DES CONCERTATIONS NATIONALES http://democratiechretienne.org/2013/10/25/point-de-presse-kabila-daoit-liberer-les-prisonniers-politiques-juges-ou-pas-juges-la-mesure-de-grace-adoptee-ne-repondant-pas-aux-recomandations-des-concertations-nationales/
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