13/12/2013
Journalistes congolais
Freedom for journalist (FFJ), organisation de défense et de promotion de la liberté des médias exige, toutes affaires cessantes, l’ouverture d’une enquête sur la pendaison survenue dans la nuit de dimanche 08 décembre 2013, de Jean-Michel Luwawa, journaliste à la radio Kilimandjaro, une station émettant à Tshikapa, une ville située dans la province du Kasaï Occidental, au centre de la République démocratique du Congo.
Cette organisation de promotion et de défense des droits des journalistes a documenté ainsi 119 cas d'atteinte à la liberté de la presse, toutes typologies confondues contre 185 cas l'année dernière, soit une baisse de 36,3% par rapport à l'année 2012.
Le corps sans vie de Luwawa a été retrouvé attaché à une corde dans le voisinage de chez lui.
FFJ émet de sérieuses réserves sur la nature du meurtre tel que présenté, et souhaite qu’une sérieuse investigation soit menée pour établir les responsabilités des uns et des autres dans ce qui pourrait ressembler au maquillage d’un réel assassinat d’un journaliste.
On peut aussi l’avoir tué par les ennemis de la presse et donner l’impression d’un fait sans lien avec son métier», a déclaré Désiré-Israël Kazadi, Directeur de FFJ.
La liberté de la presse en RDC
FFJ (Freedom for journalist) a publié, lundi 09 décembre 2013, son rapport pour la même année sur "l'atteinte à la liberté de la presse en RD Congo".
Cette organisation de promotion et de défense des droits des journalistes a documenté ainsi 119 cas d'atteinte à la liberté de la presse, toutes typologies confondues contre 185 cas l'année dernière, soit une baisse de 36,3% par rapport à l'année 2012.
FFJ a rendu public son rapport à l'occasion de la "Journée internationale de la Déclaration universelle des droits de l'homme célébrée le 10 décembre de chaque année.
La baisse des cas d'atteinte au droit d'informer et d'être informé ne veut nullement signifier que les prédateurs ont bien été plus cléments envers les professionnels des médias. Ils ont plutôt réussi à faire taire les journalistes, contraints désormais de recourir à la censure et ou à l'autocensure.
Pour l'année en cours, l'Equateur est en tête avec 30 cas, la ville de Kinshasa et la province du Nord Kivu sont, ex-aequo, avec 29 cas, la province du Katanga 7 cas, le Maniema 6 cas ex-æquo avec la province orientale, le Kasaï occidental 6 cas, le Sud-Kivu 2 cas, même nombre de cas avec le Bas Congo.
Il en est de même avec le Kasaï Oriental et le Bandundu qui ont enregistré chacun 1 cas. FFJ tient à préciser qu'il s'agit des chiffres transmis à sa direction par ses correspondants en provinces.
FFJ a constaté, pour l'année 2013, que les prédateurs de la liberté de la presse ont opté pour une originalité. C'est celle d'enlever et, à l'extrême, d'assassiner.
La plupart des journalistes de l'Est, principalement, ceux du Nord-Kivu et de la Province Orientale sont sur un véritable chemin de la croix. Ils sont enlevés et, au pire, assassinés, comme c'est le cas de Guylain Chanjaro.
Si Kinshasa n'a pas enregistré un quelconque cas d'assassinat, la pratique d'enlèvement s'est cependant déportée dans la capitale.
FFJ rappelle l'enlèvement, en pleine journée, le mardi 15 octobre dernier, sur ordre du président de l'Assemblée provinciale de Kinshasa, de Magg Mikombe, journaliste au Palmarès et collaborateur au journal ECHOS DU SUD.
L'organisation étudie la possibilité d'aller en justice contre ce responsable public pour enlèvement et séquestration.
Il se dégage en outre, aux yeux de FFJ, que la partie Est de la RDC a ressemblé au Kidal malien où l'on enlève et l'on tue. Très exactement comme le font les rebelles Touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad, MNLA.
Ces actes d'enlèvement ont été, pour la plupart de fois, le fait des rebelles du M23, d'autres groupes armés et quelques fois, le fait de certains détenteurs de la puissance publique.
Dans les provinces, les gouverneurs se sont illustrés par des actes de séquestration des journalistes. Ils sont passés maîtres dans les intimidations, contraignant, par ce fait même, les journalistes non seulement à recourir à la censure et à l'autocensure mais aussi, pour sauver la peau, à quitter carrément la juridiction par peur d'arrestation ou de représailles.
Dans la hiérarchisation des violations, FFJ note la structuration suivante :
2 journalistes assassinés dont un par pendaison
6 journalistes portés disparus puis retrouvés
5 journalistes en prison dont 2 ont été libérés
11 journalistes interpellés
11 journalistes agressés
10 journalistes torturés ou maltraités
13 journalistes incarcérés puis libérés
44 Journalistes et médias menacés, harcelés ou fermés
13 cas ayant fait l'objet des pressions économiques, administratives et judiciaires
3 cas d'entraves à la libre circulation de l'information.
Quant à la répartition des violations par province, il y a lieu de noter la structuration suivante :
30 cas à l'Equateur
29 cas à Kinshasa
29 cas au Nord-Kivu
7 cas au Katanga
6 cas au Maniema et
6 cas en Province Orientale
6 cas au Kasaï occidental
2 cas au Sud-Kivu
2 cas au Bas-Congo
1 cas au Kasaï Oriental
1 cas au Bandundu
Au chapitre des violations par ordre de chiffres, FFJ note que les menaces et les harcèlements viennent en première position, suivis de pressions économiques, administratives et judiciaires, puis des cas d'incarcération, puis des tortures et maltraitances, des cas de disparition et retrouvailles, des cas d'emprisonnement, interpellations et agressions.
Enfin, l'entrave à la libre circulation de l'information et des cas de journaliste assassinés ont bien été faibles tout au long de l'année 2013.
De tout ce qui précède, FFJ que note si en 2012, aucun cas d'assassinat n'a pu être rapporté, l'organisation regrette que les prédateurs de la liberté de la presse ont eu recours cependant à la pratique d'assassinat cette année.
Avant d'entamer le second point relatif au cadre légal, FFJ déplore le fa que même pour un simple regard jugé suspect, un journaliste a été brutalisé et immédiatement arrêté et jeté en prison au passage du convoi présidentiel à Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.
Par ailleurs, FFJ note une volonté délibérée des dirigeants à ne pas favoriser un exercice libre du métier d'informer. A l'exemple de la loi portant accès à l'information publique non existante, la loi sur la liberté de la presse gardant toujours ses dispositions liberticides en dépit du lobbying des organisations professionnelles des médias.
Au plan de la justice, le journaliste n'a pas de marge de manœuvres suffisante pour se défendre, parce que sans moyens pour prendre en charge un avocat et autres frais de justice.
FFJ a, depuis début octobre 2013, lancé, à travers un échantillon de rédactions de Kinshasa, une campagne d'assistance judiciaire gratuite au profit du journaliste et d'autres professionnels des médias évoluant sur le territoire de la RDC.
Recommandations
FFJ demande au Président de la République de :
- Concourir à l'évacuation du journaliste Patrick Palata, condamné à 20 ans de prison ferme par la justice militaire, pour des soins de santé appropriés. Le journaliste n'est pas loin, selon son avocat, de la maladie de Parkinson.
- Concourir, en qualité de magistrat suprême, au transfert des journalistes Fortunat Kasonga et John Mpoyi, devant leur juge naturel, à défaut d'obtenir leur relaxation.
Au Parlement de :
- Accélérer le processus d'adoption de la loi portant accès à l'information publique,
- D'inscrire un débat sur la loi générale sur l'exercice de la liberté de la presse telle revue et corrigée en vue d'en extirper des dispositions liberticides,
- Prendre une loi portant dépénalisation des délits de presse.
Au gouvernement de :
- faire cesser l'incursion des gouverneurs de province dans la sphère des médias ; en faisant arrêter, bastonner, et emprisonner les journalistes et en faisant harceler les médias.
- Demander aux gouverneurs des provinces d'assurer la protection aux journalistes et aux médias sous leur juridiction en conformité avec la toute récente résolution des Nations Unies portant protection de journalistes.
- Diligenter une enquête en vue de retrouver les prédateurs de la liberté passés maîtres dans les enlèvements et assassinats des journalistes;
- Faire cesser la rafle opérée sur les colporteurs de journaux, un segment de la société couvert pourtant par la loi sur l'exercice de la liberté de la presse,
- Procéder, au nom de la cohésion nationale, à la réouverture de Canal Futur Télévision et de Radio Lisanga Télévision, deux médias proches de l'opposition.
Aux journalistes et à l'ensemble de la profession de :
- Rester attachés aux valeurs cardinales contenues dans le Code d'éthique et de déontologie dont l'Omec, évangélise les prescrits.
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© KongoTimes
Journalistes congolais
Freedom for journalist (FFJ), organisation de défense et de promotion de la liberté des médias exige, toutes affaires cessantes, l’ouverture d’une enquête sur la pendaison survenue dans la nuit de dimanche 08 décembre 2013, de Jean-Michel Luwawa, journaliste à la radio Kilimandjaro, une station émettant à Tshikapa, une ville située dans la province du Kasaï Occidental, au centre de la République démocratique du Congo.
Cette organisation de promotion et de défense des droits des journalistes a documenté ainsi 119 cas d'atteinte à la liberté de la presse, toutes typologies confondues contre 185 cas l'année dernière, soit une baisse de 36,3% par rapport à l'année 2012.
Le corps sans vie de Luwawa a été retrouvé attaché à une corde dans le voisinage de chez lui.
FFJ émet de sérieuses réserves sur la nature du meurtre tel que présenté, et souhaite qu’une sérieuse investigation soit menée pour établir les responsabilités des uns et des autres dans ce qui pourrait ressembler au maquillage d’un réel assassinat d’un journaliste.
On peut aussi l’avoir tué par les ennemis de la presse et donner l’impression d’un fait sans lien avec son métier», a déclaré Désiré-Israël Kazadi, Directeur de FFJ.
La liberté de la presse en RDC
FFJ (Freedom for journalist) a publié, lundi 09 décembre 2013, son rapport pour la même année sur "l'atteinte à la liberté de la presse en RD Congo".
Cette organisation de promotion et de défense des droits des journalistes a documenté ainsi 119 cas d'atteinte à la liberté de la presse, toutes typologies confondues contre 185 cas l'année dernière, soit une baisse de 36,3% par rapport à l'année 2012.
FFJ a rendu public son rapport à l'occasion de la "Journée internationale de la Déclaration universelle des droits de l'homme célébrée le 10 décembre de chaque année.
La baisse des cas d'atteinte au droit d'informer et d'être informé ne veut nullement signifier que les prédateurs ont bien été plus cléments envers les professionnels des médias. Ils ont plutôt réussi à faire taire les journalistes, contraints désormais de recourir à la censure et ou à l'autocensure.
Pour l'année en cours, l'Equateur est en tête avec 30 cas, la ville de Kinshasa et la province du Nord Kivu sont, ex-aequo, avec 29 cas, la province du Katanga 7 cas, le Maniema 6 cas ex-æquo avec la province orientale, le Kasaï occidental 6 cas, le Sud-Kivu 2 cas, même nombre de cas avec le Bas Congo.
Il en est de même avec le Kasaï Oriental et le Bandundu qui ont enregistré chacun 1 cas. FFJ tient à préciser qu'il s'agit des chiffres transmis à sa direction par ses correspondants en provinces.
FFJ a constaté, pour l'année 2013, que les prédateurs de la liberté de la presse ont opté pour une originalité. C'est celle d'enlever et, à l'extrême, d'assassiner.
La plupart des journalistes de l'Est, principalement, ceux du Nord-Kivu et de la Province Orientale sont sur un véritable chemin de la croix. Ils sont enlevés et, au pire, assassinés, comme c'est le cas de Guylain Chanjaro.
Si Kinshasa n'a pas enregistré un quelconque cas d'assassinat, la pratique d'enlèvement s'est cependant déportée dans la capitale.
FFJ rappelle l'enlèvement, en pleine journée, le mardi 15 octobre dernier, sur ordre du président de l'Assemblée provinciale de Kinshasa, de Magg Mikombe, journaliste au Palmarès et collaborateur au journal ECHOS DU SUD.
L'organisation étudie la possibilité d'aller en justice contre ce responsable public pour enlèvement et séquestration.
Il se dégage en outre, aux yeux de FFJ, que la partie Est de la RDC a ressemblé au Kidal malien où l'on enlève et l'on tue. Très exactement comme le font les rebelles Touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad, MNLA.
Ces actes d'enlèvement ont été, pour la plupart de fois, le fait des rebelles du M23, d'autres groupes armés et quelques fois, le fait de certains détenteurs de la puissance publique.
Dans les provinces, les gouverneurs se sont illustrés par des actes de séquestration des journalistes. Ils sont passés maîtres dans les intimidations, contraignant, par ce fait même, les journalistes non seulement à recourir à la censure et à l'autocensure mais aussi, pour sauver la peau, à quitter carrément la juridiction par peur d'arrestation ou de représailles.
Dans la hiérarchisation des violations, FFJ note la structuration suivante :
2 journalistes assassinés dont un par pendaison
6 journalistes portés disparus puis retrouvés
5 journalistes en prison dont 2 ont été libérés
11 journalistes interpellés
11 journalistes agressés
10 journalistes torturés ou maltraités
13 journalistes incarcérés puis libérés
44 Journalistes et médias menacés, harcelés ou fermés
13 cas ayant fait l'objet des pressions économiques, administratives et judiciaires
3 cas d'entraves à la libre circulation de l'information.
Quant à la répartition des violations par province, il y a lieu de noter la structuration suivante :
30 cas à l'Equateur
29 cas à Kinshasa
29 cas au Nord-Kivu
7 cas au Katanga
6 cas au Maniema et
6 cas en Province Orientale
6 cas au Kasaï occidental
2 cas au Sud-Kivu
2 cas au Bas-Congo
1 cas au Kasaï Oriental
1 cas au Bandundu
Au chapitre des violations par ordre de chiffres, FFJ note que les menaces et les harcèlements viennent en première position, suivis de pressions économiques, administratives et judiciaires, puis des cas d'incarcération, puis des tortures et maltraitances, des cas de disparition et retrouvailles, des cas d'emprisonnement, interpellations et agressions.
Enfin, l'entrave à la libre circulation de l'information et des cas de journaliste assassinés ont bien été faibles tout au long de l'année 2013.
De tout ce qui précède, FFJ que note si en 2012, aucun cas d'assassinat n'a pu être rapporté, l'organisation regrette que les prédateurs de la liberté de la presse ont eu recours cependant à la pratique d'assassinat cette année.
Avant d'entamer le second point relatif au cadre légal, FFJ déplore le fa que même pour un simple regard jugé suspect, un journaliste a été brutalisé et immédiatement arrêté et jeté en prison au passage du convoi présidentiel à Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.
Par ailleurs, FFJ note une volonté délibérée des dirigeants à ne pas favoriser un exercice libre du métier d'informer. A l'exemple de la loi portant accès à l'information publique non existante, la loi sur la liberté de la presse gardant toujours ses dispositions liberticides en dépit du lobbying des organisations professionnelles des médias.
Au plan de la justice, le journaliste n'a pas de marge de manœuvres suffisante pour se défendre, parce que sans moyens pour prendre en charge un avocat et autres frais de justice.
FFJ a, depuis début octobre 2013, lancé, à travers un échantillon de rédactions de Kinshasa, une campagne d'assistance judiciaire gratuite au profit du journaliste et d'autres professionnels des médias évoluant sur le territoire de la RDC.
Recommandations
FFJ demande au Président de la République de :
- Concourir à l'évacuation du journaliste Patrick Palata, condamné à 20 ans de prison ferme par la justice militaire, pour des soins de santé appropriés. Le journaliste n'est pas loin, selon son avocat, de la maladie de Parkinson.
- Concourir, en qualité de magistrat suprême, au transfert des journalistes Fortunat Kasonga et John Mpoyi, devant leur juge naturel, à défaut d'obtenir leur relaxation.
Au Parlement de :
- Accélérer le processus d'adoption de la loi portant accès à l'information publique,
- D'inscrire un débat sur la loi générale sur l'exercice de la liberté de la presse telle revue et corrigée en vue d'en extirper des dispositions liberticides,
- Prendre une loi portant dépénalisation des délits de presse.
Au gouvernement de :
- faire cesser l'incursion des gouverneurs de province dans la sphère des médias ; en faisant arrêter, bastonner, et emprisonner les journalistes et en faisant harceler les médias.
- Demander aux gouverneurs des provinces d'assurer la protection aux journalistes et aux médias sous leur juridiction en conformité avec la toute récente résolution des Nations Unies portant protection de journalistes.
- Diligenter une enquête en vue de retrouver les prédateurs de la liberté passés maîtres dans les enlèvements et assassinats des journalistes;
- Faire cesser la rafle opérée sur les colporteurs de journaux, un segment de la société couvert pourtant par la loi sur l'exercice de la liberté de la presse,
- Procéder, au nom de la cohésion nationale, à la réouverture de Canal Futur Télévision et de Radio Lisanga Télévision, deux médias proches de l'opposition.
Aux journalistes et à l'ensemble de la profession de :
- Rester attachés aux valeurs cardinales contenues dans le Code d'éthique et de déontologie dont l'Omec, évangélise les prescrits.
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