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Problème: l’Afrique est un continent de plus d’un milliard de personnes.
A l’image de certains médias, les faits sont têtus: même en excluant les pays dont la population est à forte dominante musulmane que sont l’Egypte, la Libye, la Tunisie, Djibouti, le Maroc, la Somalie et le Soudan, l'Organisation mondiale de la Santé constate que la consommation d’alcool du continent est inférieure à celle de l’Europe et des Amériques.
Mais le souci que pose l’enquête du Times n’est pas uniquement d’ordre statistique et ne concerne pas seulement l’alcool. La confusion, s’opère à un niveau plus large: c’est tout un système médiatique qui s'emploie à réduire l’Afrique à un monolithe. Comme si ce continent gigantesque partageait une culture homogène.
La tendance est fâcheuse: par abus de langage, les journalistes parlent bien souvent des habitants du Botswana ou de la Mauritanie en les renvoyant à leur identité d’«Africains». A l'opposé, il est beaucoup plus rare de voir un Brésilien qualifié d’Américain ou un Chinois d’Asiatique. La conséquence de ce traitement différencié est que, pour beaucoup, l’Afrique est un pays.
Pour le sénateur américain Rick Santorum, l'Afrique est un pays.
Afin de mesurer l’ampleur du phénomène, le journaliste Nicolas Kayser-Bril a compté les occurrences de terme «Afrique» dans le journal britannique The Guardian. Résultat: quand l’Afrique est massivement citée pour évoquer les événements se déroulant à Lagos, Luanda ou Johannesburg, il n’est presque jamais fait mention de l’Asie, dès lors que le sujet abordé a lieu à Pékin, Séoul ou Tokyo.
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Lu sur Africaisntacountry et The Wire
Slate Afrique
Et les médias occidentaux doivent arrêter tous les raccourcis malheureux et changer de vocabulaire.
L’Afrique a-t-elle un problème avec l’alcool? La question est délicate... Dans un article publié en août 2013, le Times y répond pourtant, sans ambages, par l’affirmative. Enumérant une série d’anecdotes kényanes, le magazine britannique s’inquiète du penchant des Africains pour la boisson.Problème: l’Afrique est un continent de plus d’un milliard de personnes.
A l’image de certains médias, les faits sont têtus: même en excluant les pays dont la population est à forte dominante musulmane que sont l’Egypte, la Libye, la Tunisie, Djibouti, le Maroc, la Somalie et le Soudan, l'Organisation mondiale de la Santé constate que la consommation d’alcool du continent est inférieure à celle de l’Europe et des Amériques.
Mais le souci que pose l’enquête du Times n’est pas uniquement d’ordre statistique et ne concerne pas seulement l’alcool. La confusion, s’opère à un niveau plus large: c’est tout un système médiatique qui s'emploie à réduire l’Afrique à un monolithe. Comme si ce continent gigantesque partageait une culture homogène.
La tendance est fâcheuse: par abus de langage, les journalistes parlent bien souvent des habitants du Botswana ou de la Mauritanie en les renvoyant à leur identité d’«Africains». A l'opposé, il est beaucoup plus rare de voir un Brésilien qualifié d’Américain ou un Chinois d’Asiatique. La conséquence de ce traitement différencié est que, pour beaucoup, l’Afrique est un pays.
Pour le sénateur américain Rick Santorum, l'Afrique est un pays.
Afin de mesurer l’ampleur du phénomène, le journaliste Nicolas Kayser-Bril a compté les occurrences de terme «Afrique» dans le journal britannique The Guardian. Résultat: quand l’Afrique est massivement citée pour évoquer les événements se déroulant à Lagos, Luanda ou Johannesburg, il n’est presque jamais fait mention de l’Asie, dès lors que le sujet abordé a lieu à Pékin, Séoul ou Tokyo.
La représentation des pays africains s’en voit altérée: la crise qui touche la Centrafrique a un impact négatif sur l’image d’autres pays comme le Sénégal ou le Lesotho quand bien même ces derniers ont peu à voir avec la situation de la RCA, cite en exemple Nicolas Kayser-Bril. Un jeu de miroir qui gomme tout contraste et minimise la complexité des contextes locaux.
Crédit: Nicolas Kayser-Bril
«Les journalistes que nous sommes sont critiques face aux rédacteurs en chef qui simplifient où réduisent nos articles. Ils introduisent fréquemment des clichés comme "le nord arabe contre le sud chrétien et animiste" [pour parler du Soudan] ou répètent des phrases toutes faites comme "le génocide de 1994 au cours duquel 800.000 Tutsis et peu de Hutus ont été tués." [en référence au Rwanda]», témoigne Jina Moore, journaliste en République démocratique du Congo, dans le Boston Review.Jeffrey Gettleman, vainqueur du prix Pulltizer du reportage international en 2012 est conscient du problème:
«Evidemment, il y a des cultures distinctes en Afrique, et je n’écris pas beaucoup à ce sujet. J’essaye de le montrer, mais si je sais que quelque chose de terrible arrive au Soudan ou au Congo, je me sentirai coupable de ne pas le mettre en lumière», se justifie le chef du bureau Afrique de l’Est du Times.Mais pour Jina Moore, parler de la violence n'exclut pas de traiter d'autres sujets. Ni de distinguer les Africains en fonction de leurs pays et de leurs différentes cultures.
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Lu sur Africaisntacountry et The Wire
Slate Afrique
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