Il sera difficile aux peuples fragiles et fragilisés par l’histoire de se débarrasser des dictatures corrompues, hautaines, criminelles et médiocres qui pourrissent la vie des populations africaines.
Nous faisons cette affirmation sur la base des cinquante trois ans de gâchis que nous avons connus en Afrique.
Le comportement du maréchal Joseph Désiré Mobutu nous permet de mieux définir une dictature. Il y a dictature quand un régime est arbitraire, coercitif, violent, sanguinaire, régime dans lequel le pouvoir n’est pas exercé par le peuple, mais par la concentration de tous les pouvoirs dans les mains d’un seul homme, le dictateur qui, devient avec son groupe ethnique et son entourage le maître omnipotent et tout puissant du pays.
Dans une dictature il n’y a ni séparation des pouvoirs, ni contrôle parlementaire. La représentation nationale n’étant qu’un vulgaire petit club d’applaudisseurs minables liés au dictateur. Dans une dictature il n’y a pas d’élections libres. Le ministre de l’intérieur fera toujours un découpage électoral favorisant le maintient de la dictature.
Dans une dictature tous ceux qui proposent un recensement général de la population pour mieux actualiser les listes électorales ou une commission électorale nationale vraiment indépendante et le désarmement des milices liés au pouvoir sont des gens en danger de mort car ils s’attaquent aux instruments de maintien de la dictature.
Une dictature arrive toujours par la force et se maintien par la force, la peur, le meurtre gratuit, l’armée et ses milices. Exemple les chemises noires du fasciste Benito Mussolini et les chemises brunes dans le IIIème Reich. La dictature confisque toujours les libertés démocratiques et ne favorise jamais l’épanouissement collectif.
Ce qu’il y a de plus dramatique chez nous en Afrique est que la versatilité, l’irresponsabilité et l’inconscience de nos élites africaines nous ont parfois amenés à regretter les dictatures qui nous ont gouvernés.
Ils sont nombreux les Guinéens qui disent regretter Sékou Touré, ils sont nombreux les ivoiriens qui regrettent Houphouët-Boigny, comme des Maliens qui regrettent le président Modibo Keita, ainsi que des Algériens qui regrettent l’époque Boumediene.
Nous avons sur ce cas précis interrogé des psychiatres, des psychologues et des psychanalystes et nous nous engageons devant nos lecteurs de leur livrer les conclusions de nos investigations sur ce sujet.
Comment peut-on regretter des dictateurs ?
Est-ce l’incompétence et la médiocrité des pouvoirs actuels ? Vaste question pour une réflexion de fond.
Retenons ici qu’un dictateur ne recherche jamais le bonheur collectif. Dans un tel régime si votre maison ou votre plantation sont occupées par des dozos il n’y aura jamais personne pour les dégager et vous rendre votre bien. Le président de la république, le ministre de la justice et celui de l’intérieur ne vous serviront à rien. La nuit de cristal des nazis s’est transformée en jour de cristal. Pour de nombreux ivoiriens, congolais, centrafricains, togolais et autres guinéens.
De la dictature de Franco en Espagne à la Grèce des colonels en passant par le Portugal de Salazar jusqu’à la chute du mur de Berlin les européens ont aussi gouté à ce fruit très amer qu’est l’étouffement à petit feu de tout un peuple par un régime criminel et coercitif. La grande différence est que chez eux, ne voulant pas mourir idiots ils ont su construire la démocratie sur les décombres de la dictature.
Chez nous nous ne faisons que patauger dans la boue en remplaçant une dictature par une autre dans un abonnement sans fin, qui a fini par emporter tout nos rêves d’épanouissement collectif poussant beaucoup d’entre nous à prendre le chemin de l’exil ne serait-ce que pour respirer tout simplement.
Voilà pourquoi nous devons nous garder de chanter, de crier et de fêter la chute d’une dictature car le plus dure est toujours devant. Toute notre vie en Afrique depuis plus de cinquante ans n’a été que des espoirs détruits, des illusions entretenues, des espérances envolées et des rendez-vous manqués avec notre propre histoire.
Nos pays sont devenus des terrains vagues ou l’avenir ne pousse plus.
Plus de cinquante ans après on est encore dans des situations de salaires non payés, d’hôpitaux mouroirs et des écoles dépotoirs. Les gouvernants dans la plupart des cas ne sont rien d’autres que des vulgaires petits affairistes transformés en intermédiaires douteux entre leur pays et les multinationales avec au passage des commissions juteuses pour leurs poches.
Incapables de nous reconquérir pour nous projeter dans le temps et l’espace nous sommes restés avec nos élites figés comme des statues dans un présent lointain et sans horizon.
C’est justement cela qui nous permet d’apprécier la joie des déchouqueurs et leur grande kermesse populaire, dans leur tentative d’exorciser le mal dictatorial sous nos cieux.
II – Les déchouqueurs
Le déchoucage, est un terme célèbre dans le vocabulaire haïtien, c’est une expression typiquement créole, la langue du pays.
Il vient du vieux français « Dessoucher », qui signifie « extirper une souche » d’arbre. En d’autre terme : déraciner. La chute de Jean-Claude Duvalier et sa fuite dans la nuit du 6 au 7 février 1986, fut une belle expression de la joie des déchouqueurs.
La fête bat son plein dans Port-au-Prince. Dans l’ivresse de l’amalgame historique, le peuple des quartiers populaires déboulonne la statue de Christophe Colombe. On la jette à la mer. « puisse qu’il est si grand navigateur, il peut donc se retourner chez lui à la nage… » se moquent les déchouqueurs.
C’est alors que la chasse aux sorcières s’organise.
Les tontons macoutes ou l’équivalent des dozos en Côte d’ivoire
n’en mènent pas large. Ils sont nombreux ceux d’entre eux qui n’ont pas le temps de se cacher. Ils sont lapidés ou brulés vifs par les déchouqueurs et autres exaltés. Une ambiance de vendetta envahit le pays. L’église haïtienne réussie grâce à ses appels à calmer les esprits au bout de trois longs jours.
Mais le moment le plus émouvant de la colère et sans doute celui qui a le plus marqué les esprits de ce pays ou le vodous et l’église sont côte-à-côte, c’est l’attaque en règle du mausolée de papa François Duvalier au cimetière de Port-au-Prince.
Le cercueil fut retiré à coup de pioches, de burins et de marteaux. Il fut éventré sur la route. Les ossements furent attachés à des cordes et trainés dans les rue de Port-au-Prince.
Tous ceux qui sont proches des dictatures criminels et qui mangent tranquillement à leur table, ne doivent pas oublier ces moments ou la peur collective s’évanouit pour laisser place à une vendetta populaire.
De la chute du Chah d’Iran, à la chute de Mobutu, en passant par la fuite de Salazar, de Caetano, d’Idi Amin Dada, de Fulgencio Batista ou de Mengistu Hailé Mariam. Histoire est toujours tragique comme le disait si bien, Raymond Aron.
Rappelons ici la colère populaire des milanais déchainés contre le corps de Benito Mussolini et de sa maîtresse Clara Petacci. Ils furent fusillés le matin du 28 avril 1945 avant d’être pendu par les pieds sur la Piazza Loreto à Milan.
Quant à Mohammed Najibullah, celui que les soviétiques avait placé à la tête de l’Afghanistan, il fut pendu à la chute de Kabul à un lampadaire public le 17 avril 1992.
Ces images sont encore dans nos mémoires pour nous indiquer ce qu’il ne faut plus faire pour éviter la colère des peuples et surtout celle des déchouqueurs, c’est-à-dire de tous ceux qui veulent extirper la dictature du corps social des peuples en souffrance dans l’immense tiers monde dont nous sommes les fils.
III – Observons ici la fin malheureuse de nos dictateurs corrompus
La dictature et le pouvoir sont souvent aveugles et ne se rendent même pas compte des dérives et des exactions qu’ils imposent aux peuples qui souffrent.
Le pouvoir dictatorial est sourd devant les grondements et les prières de délivrance qui émanent d’un peuple sans horizon. Le pouvoir laisse toujours une montagne de cadavres en héritage. Le pouvoir dictatorial tue pour exister et c’est justement sa principale faiblesse.
Nous avons donné trop de place au crime, au mensonge, à l’ethnisme et à la vénalité. Les leçons qui se dégagent de notre histoire commune ont donc valeur de démonstration acquise.
Tuer pour gouverner se termine toujours mal. Qu’en est-il deSamuel Doe, l’homme qui avec ses compagnons, après avoir tué le président William Tolbert, dans son lit, avaient cru bon de l’éventrer et de défenestrer son corps au petit matin du 12 avril 1980.
Cette image des membres du gouvernement libériens, dénudés traînés dans les rues et fusillés en public sur la plage de Monrovia sonne aujourd’hui encore comme une malédiction, qui fait du crime le moyens le plus simple de régler nos problèmes de gouvernance. Issue de l’ethnie krahn, Doe ne voyait que son groupe ethnique. Son pays basculera dans la guerre civile en décembre 1989.
L’image du même Samuel Doe, circula dans le monde entier.
Capturé par les troupes du front indépendant de Prince Yormi Johnson, il meurt sous la torture, les oreilles et les doigts coupés et exécuté d’une balle dans la tête. Son corps est ensuite exposé nu dans les rues de Monrovia, avant d’être dépecé comme un sanglier et brulé pour qu’il ne reste plus rien de lui.
- En Amérique Latine le cas qui nous intéresse est celui d’Anastasio Somoza Debayle. De la dictature héréditaire du Nicaragua comparable aujourd’hui à celle du Togo de la Compagnie Eyadema et fils.
Les violations répétées des droits de l’homme, le pouvoir oppressif et les exactions de la garde nationale somoziste provoquent une guerre civile entre septembre 1978 et son éviction le 17 juillet 1979.
Il fuit chez ses amis américains à Miami en Floride dans un premier temps, avant d’obtenir ensuite l’asile politique au Paraguay, il se croit sauver, c’est mal connaître la colère des déchouqueurs nicaraguayens.
Le matin du 17 septembre 1980, dans une rue d’Asunción, sa voiture est détruite au lance-roquette par un commando spécial nicaraguayen. Les tyrans ne doivent pas mourir toujours dans leur lit.
Son corps fut criblé de 84 balles, les membres du commando furent accueillis dans une allégresse populaire à Managua et le gouvernement sandiniste revendiqua par la voix de son ministre de l’intérieur le commandant Eden Pastora Gomez, la paternité de l’attaque.
Voilà ce que c’est qu’un gouvernement qui sait prendre ses responsabilité face à ce qui reste d’une dictature bestiale et criminelle.
- Dans le monde arabo musulman, nous pouvons retenir plusieurs cas, de la chute de Kadhafi en Lybie, à la fuite de Ben Ali, en Tunisie en passant par la pendaison de Sadam Hussein, en Irak et à la Chute d’Hosni Moubarak, en Egypte. Mais le plus significatif reste et demeure la fin de vie malheureuse de celui dont la félonie fut le tombeau : Noury Saïd.
La félonie est le contraire du courage et de la lucidité en politique, tous ceux qui pensent diriger leur propre pays au bénéfice d’une puissance étrangère doivent se rappeler qu’ils sont sur le chemin impardonnable de la traitrise qui est une forfaiture.
Pour clore ce chapitre nous voulons rapporter à tous ceux qui trahissent les masses africaines dans leurs quêtes de liberté, de bonheur et de justice sociale. Nous leur faisons simplement don ici de l’histoire de Noury Saïd.
- Né dans une famille riche, Noury Saïd, avait fait ses études à l’académie militaire d’Istanbul. Opportuniste jusqu’au bout des doigts, il tomba entre les mains des anglais quand ils occupèrent Bassora pendant la première guerre mondiale. Il leur offrit ses services, c’est le propre des traîtres. Ils sont les mêmes partout. Quelques mois plus tard, on le trouvait auprès du fameux colonel Thomas Edward Lawrence, plus connu sous le nom de : Lawrence d’Arabie, fomentant « la révolte arabe contre les ottomans entre 1916 et 1918 ».
Les anglais le mirent à la disposition de Faysal, fils du Chérif de la Mecque, qui devint en 1921 Roi d’Irak.
Dès 1930 sur la pression de Londres, il devenait premier ministre d’Irak et pourtant il n’est pas irakien, poste qu’il devait occuper pendant une longue période. Piètre orateur, parlant mal l’arabe, il détestait le Président égyptien Gamal Abdel Nasser qui l’accusait ouvertement d’être un agent au service de l’intelligence service britannique.
Les masses irakiennes le détestaient et priaient pour son malheur dans les mosquées.
Car dans la réalité, Il dirigeait et orientait le gouvernement irakien dans le sens des intérêts Britanniques, c’était un traite et un félon. Lors de la révolution irakienne du général Abdel Karim Kassem le 14 juillet 1958, qui met fin à la monarchie en Irak, Noury Saïd, tenta de fuir en se déguisant en femme, mais reconnu il fut abattu. Son corps traîné dans la ville de Bagdad provoqua la joie et les applaudissements de la population et celles des déchouqueurs en liesse.
Il fut jeté sous des voitures jusqu’à l’aplatir et à le rendre méconnaissable. Telle était et est toujours la haine des masses, contre la traîtrise et la félonie politique que nous connaissons au quotidien dans ce vaste tiers monde dont nous sommes les fils.
Nous n’approuvons pas ces méthodes macabres et expéditives, mais la corruption, les exactions, la méchanceté criminelle, la félonie et la traîtrise se paient au prix fort, car très souvent, elles ne laissent pas d’autres choix aux foules enragées de douleurs et de souffrances, qui du jour au lendemain, brisent les chaînes de l’oppression et de la servitude.
Que tous ceux qui acceptent aujourd’hui encore d’être les agents des intérêts l’étrangers, ceux qui choisissent le chemin de la félonie et de la traîtrise contre leur peuple et leur propre pays se souviennent du sort que la foule en colère, les déchouqueurs et la rue avaient réservé à Noury Saïd, dans l’après midi du lundi 14 juillet 1958, dans Bagdad en liesse.
IV – Postulat de conclusion générale
Notre continent l’Afrique, se trouve à un carrefour important de son histoire douloureuse dans laquelle les dictatures ainsi que leurs grandes et petites trahisons ont occupées une grande place dans l’espace public.
l est temps d’affronter courageusement nos problèmes sans faux-fuyant pour arracher nos pays aux mains des eunuques qui nous dirigent, pour que l’homme africain quitte les soutes froides et sombres de l’histoire.
La France qui se dit notre ami a toujours par lâcheté et par traîtrise, honoré les dictateurs au détriment des peuples africains. Le bizarre est qu’aucun de nos chefs d’Etats africains n’est capable d’élevé la moindre protestation devant l’étalage de cynisme de l’ancien colonisateur.
Le Niger peut produire de l’uranium mais ne pourra jamais satisfaire sa propre consommation d’énergie électrique.
La Guinée à beau être la source des grands fleuves Ouest africains mais l’eau potable sera de plus en plus rare dans ce pays.
Le Congo peut avoir toutes les pierres précieuses du monde mais le pays n’a pas de routes ni d’hôpitaux qui fonctionnent.
Les ivoiriens vivent dans un régime de terreur, de peur ou les dozos sont les détenteurs du pouvoir et des propriétaires de plantations ainsi que de maisons appartenant à ceux qui ne sont pas du groupe ethnique présidentiel. Voilà la nouvelle réalité. Les africains découvrent effarés et avec tristesse qu’ils sont dirigés par des eunuques.
« Lorsque dans un moment de lucidité, l’on sait la direction définie, il nous appartient de la réaliser ou trahir. «
C’est ce que nous disait hier encore notre frère Frantz Fanon, ce médecin psychiatre antillais qui en soignant les fous voulait aussi sauver les hommes. Il avait quitté son poste de médecin à l’hôpital psychiatrique de Blida pour rejoindre la lutte de libération du peuple algérien.
Dans son livre « les damnés de la terre », il évoque ce qu’il appelle les « nègres blancs ». Il désigne par là les dirigeants des anciennes colonies qui, bien que leur pays soit devenu indépendant, se comportent comme des laquais.
À cet égard nous pouvons regarder l’attitude des dirigeants politiques membres du réseau franco-africain, très souvent absents aux réunions des organisations africaines d’intégration économique et qui se précipitent à la table du président français comme des nègres blancs, des laquais, voir même comme des eunuques dévoués corps et âme à leur souverain.
Certains n’hésitent pas à se rouler dans le sable de la combine mafieuse comme des petits chiens à la vue de leur maîtres.
Dans l’empire Ottoman et dans l’empire du milieu, les eunuques qui étaient des hommes castrés chargés de la surveillance du harem impérial, mais aussi constituaient une redoutable garde rapprochée très dévouée à l’empereur, ne pouvant pas procréer et incapables de fonder une dynastie, les eunuques haïssait et méprisait leur propre peuple vers qui, ils n’avaient aucun devoir.
Mesdames et Messieurs, nous sommes dans le même cas de figure avec la plupart des élites politiques africaines de l’espace francophone, castrées, frappées de stérilité, incapables de féconder le bonheur commun et le vivre ensemble, ils se mettent au service de la France, méprisant envers leur peuple à qui il ne doivent rien.
Par lâcheté et par traîtrise, ils sont plus fidèles à la France qu’à leur propre pays. Ils ne savent pas que les déchouqueurs les attendent.
Nos dictateurs savent que le danger contre leur régime, viendra du peuple et du suffrage universel qu’ils méprisent, ils ont donc renoncé à la souveraineté de leur pays et tueraient leur mère pour plaire à la France qui est, la nation européenne qui, a avalisé les élections truquées qui leur ont permis d’être au pouvoir, ils ne doivent rien au peuple.
Voilà pourquoi ils retardent son progrès et son bonheur en l’enfonçant un peu plus chaque jour que Dieu fait dans l’obscurantisme et des aberrations de types staliniennes.
Telle est malheureusement la triste réalité qui découle du drame des trahisons successives que vivent les peuples africains.
Les déchouqueurs, à la chute de nos régimes politiques criminels cherche par un excès de colère populaire à s’attaquer aux symboles de richesse et d’opulence du régime déchu, car disent-ils ce sont ces choses matérielles qui les rendent insensibles au sort de la majorité de leur compatriotes. C’est aussi la réponse du petit peuple, celui des déchouqueurs à la trahison des élites.
Nous vivons aujourd’hui encore le temps des eunuques. Qui marque le triomphe de la félonie, de la médiocrité, de la lâcheté et celui de l’arrogance de ceux qui représentent les intérêts étrangers dans leur propre pays.
Il faut que cela change. En effet il nous faudra deux fois plus de courages aujourd’hui pour répondre à l’immense besoin de justice, de nos populations africaines. D’une meilleure redistribution des biens, d’une organisation plus équitable de la société africaine, avec d’avantage de participation, une conception plus désintéressée du service public au profit de tous.
Il y a aujourd’hui des violations sélectives et massives des droits de l’homme qui affectent la société africaine dans son ensemble. Cela nous amène à exprimer ici le désire légitime pour la population, les médias et la politique d’une libre expression respectueuse des opinions des autres et du bien communs au service de tous et non de quelques uns.
Par exemple avoir aussi chez nous, des routes praticables en toutes saisons, manger à sa faim, se soigner, boire de l’eau potable, avoir un logement décent, un travail honnête, une pension pour ses vieux jours, le respect des responsabilités familiales, scolariser ses enfants, car la victoire de l’Afrique sur l’analphabétisme est a ce prix.
Bref tout ce qui fait que les enfants, les vieillards, les hommes, et les femmes d’un pays puissent mener une vie vraiment humaine. Nous faisons appelle à nos amis européens, à nos élites politiques, à tous ceux qui disposent de la richesse, de la culture et du bon sens, pour qu’ils comprennent leurs graves et urgentes responsabilités.
Dans cette voie, nos élites politiques doivent être moins hautaines et méprisantes, ils doivent éviter d’étaler l’or et les richesses acquissent sur le dos et la sueur de nos Populations. Il faudra être moins suffisant, moins médiocre et très humble. L’humilité est un capital d’avenir dans la vie politique.
La clé de cette alternative passe par le suffrage universel, tourner le dos à la lâcheté, à l’arrogance, à la fourberie au tripatouillage électoral et aux mensonges pour embrasser le courage. Nous voulons dire le courage des peuples africains, dont le travail et l’ardeur au combat ont été piétinés, car au final nous avons détruit l’ancienne maison, sans construire la nouvelle.
Nous sommes aujourd’hui au bord de la route, sous la pluie, sans toit, livrés à nous même dans un monde d’égoïsme institutionnalisé. L’humilité et la fidélité aux combats de nos peuples africains, demeurent la clé des temps nouveaux. Comme l’écrivait si bien notre frère le poète Haïtien, Jacques Stéphane Alexis :
«Nous resterons fidèles, jusqu’à plus ample démonstration, à la formule selon laquelle le peuple, pris dans sa nasse, est la seule source de toute culture vivante ; il en est en quelque sorte la base, le fondement sur lequel viennent rejaillir les apports des hommes de cultures.»
Mesdames et Messieurs, chers amis européens, compatriotes africains, chers frères et sœurs des communautés du tiers monde, c’est parce que nous avons très souvent été trahi que notre soif de justice et de reconnaissance est plus grande.
Reconnaissance dans la redistribution, reconnaissance de la nation qui doit désormais être le partenaire de tous les citoyens pour se raccorder à elle-même afin de ne plus se trahir et conduire le peuple aux amères désillusions d’hier. C’est de cela qu’il s’agit. C’est ce que veulent les déchouqueurs, dans leur vendetta contre les élites corrompus.
Merci de votre aimable attention.
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Dr. SERGE-NICOLAS NZI
nicolasnzi@bluewin.ch
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