06 août, 2014
Obama en prière à la Maison Blanche en face du révérend Dr Otis Moss Jr, le père de Dr Otis Moss III
A l’heure du Sommet Etats-Unis – Afrique du 5 au 6 août 2014 à Washington, DESC tente, dans une analyse descriptive, de comprendre pourquoi cette attention particulière de l’administration américaine sur la RDC.
Après avoir expliqué des raisons géostratégiques et personnelles de l’intérêt de Barack Obama sur l’Afrique, plus particulièrement sur la RDC (lire : http://desc-wondo.org/serie-inedite-pourquoi-ce-subite-acharnement-dobama-sur-kabila-1-jj-wondo/, DESC tente dans cette partie de l’analyse, identifier les sphères d’influence de la politique africaine de Barack Obama.
L’influence de la communauté noire de Chicago sur la politique de Obama
Le soutien de la communauté noire à l’élection de Barack Obama a été déterminant. Certains analystes parlent de l’influence du « clan de Chigago ». Le noyau de ce clan désigne les proches et les conseillers de Barack Obama qui l’ont connu à Chicago et l’ont rejoint à la Maison Blanche en 2008. Ce sont en quelque sorte ses « gardes du corps politiques ».
La plupart des membres de ce clan le fréquentent ou travaillent avec lui depuis le début des années 1990, lorsqu’il revient d’Harvard et entame une carrière politique dans l’Illinois.
On cite par exemple Valerie Jarrett, la « sœur ainée » de Michelle Obama qui suit le couple présidentiel et le protège depuis leurs fiançailles.
D’autres Afro-américains, membres du « clan », sont des intimes d’Obama et exercent une influence positive sur sa vie personnelle et spirituelle, son équilibre familial, ses orientations polituques ainsi que ses rapports avec la société civile américaine.
C’est le cas de Martin « Marty » Nesbitt, un homme politique et d’affaires afro-américain, ami personnel d’Obama qui a été le trésorier de la campagne présidentielle au d’Obama en 2008.
Il y a aussi Eric Whitaker, un homme d’affaires et un médecin noir, grand « pote » du couple Obama. Ces personnalités sont devenues des piliers du dispositif Obama et partagent avec son couple un parcours méritant et réussi au sein de la communauté noire de Chicago.
Signalons que Chicago, capitale de l’Etat de l’Illinois, est la troisième ville des Etats-Unis et son quartier d’affaires accueille les sièges sociaux de nombreuses grandes entreprises américaines comme Boeing ou McDonald’s.
Le PNB de la métropole a été estimé à 390 milliards de dollars en 2005, ce qui ferait de Chicago la 18ème puissance économique du monde si la ville était un pays. Chicago abrite également la plus grande bourse du monde spécialisée dans les matières premières.
La population afro-américaine y estimée à 36,7%, soit 1,1 million d’habitants (Chicago intra muros). Le siège de Harpo Inc, la société d’Oprah Winfrey, s’y trouve, de même que celui de la Johnson Publishing Company, dirigée par Linda Johnson Rice, fille de John Johnson fondateur du célèbre magazine Ebony, le magazine le plus influent consacré à la communauté noire aux Etats-Unis (2 millions d’exemplaires chaque mois). On parle aussi de l’influence de Susan Rice, connue pour sa proximité avec Paul Kagame.
Comme le souligne Obama dans son ouvrage Les rêves de mon père. L’histoire d’un héritage en noir et blanc, 2008 : « A Chicago, malgré l’ampleur de la ségrégation, de la tension des relations interraciales, le succès du mouvement pour les droits civiques avait au moins créé un pont entre les communautés, un espace de manœuvre plus grand pour les gens comme moi. »
Une influence des Afro-américains qui rêvent d’un retour aux sources, sous le leadership du pasteur évangélique Otis Moss III
Lorsqu’il décroche sa licence en droit, Barack Obama se lance dans l’activisme social et décide d’être « organisateur communautaire» dans les banlieues pauvres noires de Chicago. C’est là qu’il se rend compte de l’étendue du pouvoir des hommes et femmes d’Eglise sur la communauté noire.
Sur le terrain, il apprend que le meilleur moyen d’atteindre cette communauté qu’il ambitionne de transformer passe par les églises locales et les pasteurs les plus charismatiques des Eglises (méthodistes, baptistes) locales.
C’est alors que sous les conseils du révérend Philips, il devient membre de l’église Chicago’s Trinity United Church of Christ (L’Eglise unie de la Trinité du Christ) du révérend Jeremiah Wright Jr qui l’impressionna au sortir de leur première rencontre.
Obama écrit ceci après avoir serré la main de Wright Jr à la fin de leur premier contact : « Ensuite, sur le parking (de l’Eglise), je restai dans ma voiture pour feuilleter une brochure argentée que j’avais prise à la réception (de l’église).
Elle contenait une énumération de principes, un ‘Système de valeurs noires’ adopté par l’Eglise en 1979. Au sommet de la liste se trouvait un engagement envers Dieu, « qui nous donnera la force d’abandonner la passivité de la prière et de devenir des activistes chrétiens noirs, des soldats de la liberté pour les Noirs et des soldats de la dignité pour tout le genre humain« .
Puis un engagement envers la communauté noire et la famille noire, l’éducation, l’éthique du travail, la discipline et le respect de soi. »
Des valeurs qui, dans une certaine mesure, ont eu un impact sur le parcours de Obama vu qu’il commença à fréquenter cette église et qu’il se convertit, larmes aux yeux, au cours d’une prédication envoutante du révérend Wright intitulée « L’audace d’espérer« .
Un titre de sermon qui inspirera son slogan électoral « Yes we can » et surtout son ouvrage – programme politique « L’audace d’espérer : Une nouvelle conception de la politique américaine, paru en octobre 2006; un best-seller.
Cependant, il ne se laissa pas embrigader dans la philosophie religieuse de Wrright. D’autant qu’il avait perçu dans le chef du pasteur Wright et de ses adeptes une adhésion viscérale aux principes de la brochure de la Trinité qu’ils considéraient comme des « articles de foi, autant que la foi en la Résurrection« , écrira-t-il dans son ouvrage susmentionné.
D’où son scepticisme avec cette philosophie religieuse et ses prises de distance car disait-il en adhérant cette église, « il ne pourrait plus faire la différence entre la foi et la folie pure ».
Plus tard, Barack Obama va se rapprocher du révérend Pasteur Otis Moss III, l’actuel pasteur responsable de l’église Chicago’s Trinity United Church of Christ depuis février 2008.
L’église fréquentée par la famille de Michelle Obama, qui devient le père spirituel de son couple. Barack et Michelle y ont été mariés et leurs filles, Malia Ann et Natasha (‘Sacsha’) y ont été baptisées. Otis Moss III est un fervent défenseur de la cause noire et partisan de la théologie de la libération des Noirs.
Ce courant de pensée théologique issu d’Amérique latine, en 1968 sous la plume de l’aumônier des étudiants péruviens, Gustavo Guttierez, lutte pour offrir une réponse spécifique à toutes les communautés opprimées : « La théologie de la libération dit aux pauvres que la situation qu’ils vivent actuellement n’est pas voulue par Dieu », écrira Gustavo Gutiérrez.
Elle repose sur la prise de conscience que les pauvres attendent une libération réelle et qu’il est vain de parler du Christ et du salut qu’il apporte si ce salut n’est pas immédiat. Son objectif est de rendre dignité et espoir aux laissés-pour-compte de la société néolibérale vivant dans des conditions intolérables.
Notons que dans la diaspora congolaise de Belgique, les abbés Jean-Pierre Mbelu Babanya et Gilbert Yamba ainsi que le père Mum du Groupe Epiphanie de Bruxelles, emboîtant le pas à leur condisciple kinois, l’abbé José Mpundu (très actif durant les années Mobutu – 1990), en sont les figures de proue et en font leur cheval de bataille.
Pour revenir à Moss III, son action socio-évangélique cible particulièrement les afro-américains des milieux urbains défavorisés. Né en 1971, marié et père de deux enfants, Otis Moss III est le fils du célèbre pasteur charismatique Otis Moss Jr (né le 26 février 1935), compagnon de lutte de Martin Luther King dont il était le co-pasteur adjoint à Ebenezer Baptist Church à Atlanta en 1971.
Otis Moss III a grandi dans la banlieue de Cleveland. Détenteur d’un diplôme universitaire de Shaker Heights High School à Ohio, puis d’un diplôme spécial en science politique de Morehouse College, il a ensuite fréquenté l’Université de Yale, recevant en 1995 une maîtrise en théologie avec spécialisation en éthique et de la théologie.
C’est durant son séjour à Yale qu’il a été séduit par la théologie de la libération noire de James Hal Cone. Il a également été ordonné ministre baptiste par son père en 1995.
Moss III va s’installer à Denver où il décrocha un doctorat en religion et le changement social. Il exerce une influence considérable auprès du couple Obama pour lequel il mobilisa l’électorat afro-américain en 2008 et 2012.
Moss III est à la tête d’un puissant mouvement de lobbying de plusieurs associations Afro-américaine auprès de Obama pour que ce dernier prenne à bras le corps la situation désastreuse de non-démocratisation, des droits de l’homme et de la pauvreté en Afrique. Ce, en en contrepartie de leur soutien politique local.
Il a initié plusieurs mouvements militants et activistes prônant le rapprochement entre les Noirs américains et l’Afrique. Certains des membres de ces associations ont récemment visité la RDC qu’ils considèrent comme la future terre promise des Noirs américains désireux de retourner à leurs sources, à l’instar d’Israël pour les Falachas.
Pour ce faire, l’Afrique noire en général et la RDC en particulier doivent être stabilisées et démocratisées. Ces cercles de lobbying pèsent de leur poids pour exiger de Obama, de faire de la RDC sa priorité de fin de mandat.
Les convictions religieuses de Barack Obama influent-elles sur son action politique?
Affirmatif pour le théologien et pasteur suisse Serge Molla, auteur d’un essai sur Martin Luther King. Segre Molla fait une analyse comparative convergente de la filiation entre Barack Obama et le célèbre pasteur assassiné.
Pour lui, « Barack Obama réaliserait plus le rêve de Martin Luther King » que la théologie radicale Noire, prônée par le fougueux pasteur Wright. Ce, dans la mesure où Obama ne s’est jamais prétendu combattant, malgré qu’il a des conceptions religieuses – dont il ne s’est pas caché d’ailleurs, même s’il a dû prendre ses distances avec le pasteur Wright, qui a tout de même joué une grande influence pour lui, notamment dans sa son style « évangélique » de s’adresser au public.
Le pasteur Serge Molla relève que le 18 mars 2013, Obama a prononcé un discours sur son rapport à la question noire. Il a fait comprendre que son histoire révèle une richesse culturelle et ethnique. Une richesse que DESC pense qu’elle ne peut se départir de ses origines africaines.
La rhétorique politique de Barack Obama est opposée à celle de Jesse Jackson, le pasteur démocrate candidat aux présidentielles de 1984, qui axait son discours politique sur la question raciale, usant de slogans chocs : « From no House to White House » (De l’absence de maison à la Maison Blanche) ou « From slaveship to championship » (Des bateaux d’esclaves aux plus hautes responsabilités) en cherchant avant tout de rallier la communauté noire à sa cause.
Barack Obama veut au contraire se poser d’abord en Américain en voulant démontrer qu’il peut à la fois comprendre les sentiments et les ressentiments de la communauté noire mais aussi les sentiments et les ressentiments de la communauté blanche.
DESC note qu’il y a un peu de « Mandela » dans cette approche politique. Quoi de plus normal d’autant que la vie de Mandela a énormément inspiré la vision politique de Obama.
Cependant, Barack Obama reste imprégné des convictions religieuses dont il ne se cache pas et qu’il assume pleinement mais aussi rationnellement, à l’opposé de l’approche absurde, émotive et hystérique de son prédécesseur, George W Bush Jr pour qui la religion imprégnait ses idées, ses actes et son action politique, selon un éditorialiste de Newsweek.
Bush se prenait pour « Moïse » et s’est livré dans la guerre contre « l’axe du mal » qualifiant L’Irak, L’Afghanistan, la Corée du Nord et l’Iran (le grand Satan) en déclarant : « vous devez faire de votre mieux et accepter que tout est entre les mains de Dieu.
Si vous êtes confiant dans le fait qu’il existe un Dieu qui dirige le monde, alors vous agissez au mieux et les choses fonctionnent ». (Eric Laurent, Le monde secret de Bush. La religion – Les affaires – Les réseaux occultes, Plon, 2003).
Une déclaration qui corrobore l’analyse de Chip Bertlet, spécialiste des mouvements religieux ultra-conservateurs: « Bush est très proche de la pensée messianique et apocalyptique des militants évangéliques. Il épouse leur vision du monde selon laquelle se livre un combat gigantesque entre le bien et le mal qui culminera dans la confrontation finale.
Les gens qui adhèrent ce type de croyance prennent souvent des risques inappropriés, aveuglants et affolants parce qu’ils considèrent que tout cela relève de la volonté de Dieu« .
C’est cette croyance qui amena Bush, répliquant à l’attentat du 11 septembre 2001, à faire une déclaration de guerre intitulée la « guerre globale contre le terrorisme », la GWOT (Global War On Terrorism), faisant de lui ce « cow-boy qui voulu abattre une guêpe avec un revolver » (Christian Malis, Guerre et Stratégie au XXIè siècle, Ed. Fayard, 2014).
Obama quant à lui, il se considère avant tout un homme d’action et un homme « politique » qui privilégie le rationnel à la place du dogmatisme, sans toutefois renier publiquement sa foi.
Et si Obama et Lumumba avaient les origines congolaises communes au Sankuru?
Terminons cette analyse inédite sur cette question pouvant relever de la fiction. Lors d’un séjour à Washington en février 2010, au cours du National Prayer Breakfast, j’ai, entre deux sessions du programme, longuement échangé avec une congolaise ayant de bonnes entrées au State Department.
Elle m’apprendra que certaines sources bibliographiques indiquent que Obama, descendant de la tribu kenyane de Luo, originaire d’Egypte mais dont on trouve également des traces en Tanzanie, au Sud Soudan et en Ouganda – des pays frontaliers à la RDC et dont certains étaient en contact avec l’explorateur du Bassin du Congo Henry Morton Stanley – pourrait également avoir une origine lointaine congolaise commune avec l’ethnie Tetela-Kusu du Sankuru et Maniema, l’ethnie de Patrice Emery Lumumba.
Pour étayer sa thèse, elle m’a renvoyé vers les ressemblances qu’on retrouve chez ces deux peuples ayant des noms avec des racines phonétiques identiques commençant par « O ».
Chez les Tetela et les Ankutshu du Kasaï et du Maniema on retrouve Omanyundu, Onokoko, Owawa, Omasombo, Omalanga, Okito, Opula, Odinga ou Edinga (= la fumée), Okito, Okaso, Omba, Okoto, Ongenda, Olenga, Odimba, Omanga, etc…
Chez les Luo du Kenya on retrouve étonnamment des personnalités comme Raila Amolo Odinga, (Premier ministre du Kenya), Ramogi Achieng’ Oneko, (un des six pères fondateurs de la Nation kényane) ; Tito Okello (ancien Président de l’Ouganda), Grace Onyango (née en 1927 à Gobei, première femme maire, première femme membre d’un Parlement national, première femme présidente d’une Chambre parlementaire en Afrique), le grand père paternel de Obama s’appelait également Onyango, Thomas Odhiambo Mboya (ministre de l’Économie et du Développement sous Kenyatta), Odera Akang’o (chef tribal ayant forcé l’éducation scolaire au Kenya), Milton Obote (ancien Premier ministre et Président d’Ouganda), Opinya Okoth-Ogendo (avocat et professeur d’université de renom) ou encore plus curieusement Obama.
Certaines sources – notamment l’historien kényan d’origine Luo, Bethwell A. Ogot, History of the southern Luo, Nairobi, 1967, - situent les Luo également en RDC où ils sont estimés à 750.000 (lire aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Luo_%28peuples%29 . Information à vérifier et à manier avec prudence vu la source wikipédia!)
Sans me verser dans le piège d’une conclusion hâtive, le temps que les anthropologues nous éclairent davantage sur ces similitudes interpellantes, ces éléments ne constitueraient-ils pas un autre indice supplémentaire qui expliquerait l’activisme de Obama en faveur de la RDC?
D’autant que dans l’ouvrage Les armées au Congo-Kinshasa, nous mentionnons ce qui suit :
« L’expédition du Nil (de la Force publique) se composait de deux corps qui devaient se rejoindre à Ndirfi ; l’un commandé par Louis Napoléon Chaltin partit de l’Uélé et accomplit seul la mission imposée : victoire de Redjaf, occupation de l’enclave de Lado (située aux confins de l’Ouganda et du Sud Soudan) en 1897.
L’autre était commandé par Francis Dhanis, son avant-garde, sous les ordres du commandant Leroy, partit de Basoko, le gros partit de de Stanleyville pour rejoindre à Irumu la route suivie par l’avant-garde.
Mais la majeure partie de la colonne Dhanis chargée de conquérir la tête de pont sur le Nil en faveur du roi Léopold II, se révolta en 1897 contre ses officiers » et s’éparpilla dans la région.
« En 1903, les éléments de ces groupes essayèrent de prendre contact avec une insurrection antibritannique de l’Ouganda-occidental (Ndlr: une région où on localise également des Luo)…
Cette mutinerie de plus de 6.000 soldats et auxiliaires provoqua la mort de 10 officiers belges. » Ces mutineries furent mises sur le compte des guerriers kasaïens Tetela » dont certains s’étaient déjà révoltés en 1895 à Luluabourg (aujourd’hui Kananga).
En poussant notre curiosité plus loin, on se rend compte que les Tetela, appartenant au grand groupe ethnique « Anamongo » ne sont pas seulement proches des Mongo (qu’on retrouve majoritairement dans la province de l ‘Equateur).
Si on remonte quelques siècles en arrière, on retrouve la trace des Anamongo au Nigeria chez les ‘Ibo ou Igbo ou encore Among » du sud-est du Nigeria. Il est convenu que l’histoire des KUSU–TETELA prend ses racines à la suite de la désertification du Sahara entre 2500 et 500 avant Jésus-Christ.
En ce moment–là, il y a eu un mouvement des populations vers le sud, principalement dans l’actuelle région du lac Tchad. Cela a provoqué une forte concentration démographique suivie d’importants mouvements migratoires.
Ces mouvements se seraient effectués selon une triple direction : du Nord-Est vers le Sud – Ouest, du Sud vers le Nord et du Nord-Ouest vers le Sud-Est.
Le groupe Bantou auquel appartiennent les ancêtres des Mongo aurait quitté le sud du Nigeria actuel et le Nord Cameroun pour longer la lisière de la forêt équatoriale jusqu’au Haut-Nil (Ndlr DESC là où on retrouve également les Luo du Kenya).
Mais sous la poussée des Nilotiques et dans la recherche d’un territoire d’habitation, ils pénétrèrent dans le bassin du Congo alors occupé par les pygmées vers le 17e siècle. (http://diocese-tshumbe-ste.marie.over-blog.com/pages/CULTURE_amp_TOURISME-6871531.html)
Pour revenir aux Igbo du Nigeria, ils constituent 18 % de la population du pays et parlent la langue igbo, une langue de type nigéro-congolais dont une partie pratiquant la religion juive prétend provenir de l’émigration hébraïque et ultérieurement juive nilotiqye d’Afrique du Nord et d’Egypte.
Ici aussi la ressemblance des noms appellent à creuser : Otuka, Okocha, Obasanjo, Okera, Obi, Djemba , Djamba, etc. qu’on retrouve également au Gabon par exemple avec Bongo Ondimaba ou au Congo-Brazzaville avec Yhombi Opango, Okemba, Okombi.
Pour conclure, lorsque le même Herman Cohen revient deux ans plus tard pour dire : « Joseph Kabila n’a pas bien travaillé, il doit partir » alors que les Etats-Unis invoquent l’argument démocratique.
Pourtant, selon Cohen, Paul Kagamé n’est certes pas un démocrate mais a permis à son pays de progresser au plan économique et social. C’est toute une rhétorique diplomatique symbolique qui renforce la conviction de DESC que Obama, à l’instar de Bill Clinton en l’encontre de son père, ne quittera pas la maison blanche sans avoir accompli ce qu’il poursuit en RDC depuis le vote de sa loi au Sénat en 2007.
A la question de Jeune Afrique si la politique africaine de Barack Obama est-elle assez ambitieuse ? Le président sénégalais, Macky Sall, comme si il était concertait avec DESC auparavant, a répondu : « Il a véritablement un intérêt croissant pour l’Afrique.
Pendant son premier mandat, les gens lui ont reproché de ne pas avoir fait grand-chose. Mais il ne pouvait pas faire autrement que de s’occuper de son pays et d’assurer les conditions de sa réélection.
Aujourd’hui, les actes d’Obama en matière de politique africaine sont bien là : la poursuite du Millenium challenge, l’initiative Power Africa, et maintenant ce sommet historique. Ce sont autant de choses qui resteront pour la postérité » (JA, 4 aout 2014).
Selon l’agence Belga, (8/8/2014), « le secrétaire d’Etat, John Kerry, a rencontré lundi le président congolais Joseph Kabila, à qui il avait demandé directement, lors d’une visite à Kinshasa en mai, de respecter la limite à deux mandats imposée par la loi fondamentale congolaise, dans la perspective des élections de 2016.
Pour M. Feingold cette échéance est cruciale en vue de la stabilisation de la région. « Nous pensons qu’il est dans l’intérêt de la RDC que (la loi fondamentale) soit respectée« , pouvait-on lire. »
Les proches du président Obama le présentent comme un homme qui fait ce qu’il dit, qui ne promet rien qu’il ne tienne !
Comment va-t-il joindre l’acte à la parole ou mettre en œuvre les moyens de son rêve, que dis-je, de sa politique en Afrique? Attendons voir alors.
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Jean-Jacques Wondo Omanyundu
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A propos deJean-Jacques Wondo Omanyundu est un analyste des questions sociopolitiques, sécuritaires et militaires de la République démocratique du Congo.
Il est l'auteur de l’ouvrage-référence ‘Les armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC’ (2013). Jean-Jacques Wondo est diplômé de l’Ecole Royale Militaire de Belgique.
Obama en prière à la Maison Blanche en face du révérend Dr Otis Moss Jr, le père de Dr Otis Moss III
A l’heure du Sommet Etats-Unis – Afrique du 5 au 6 août 2014 à Washington, DESC tente, dans une analyse descriptive, de comprendre pourquoi cette attention particulière de l’administration américaine sur la RDC.
Après avoir expliqué des raisons géostratégiques et personnelles de l’intérêt de Barack Obama sur l’Afrique, plus particulièrement sur la RDC (lire : http://desc-wondo.org/serie-inedite-pourquoi-ce-subite-acharnement-dobama-sur-kabila-1-jj-wondo/, DESC tente dans cette partie de l’analyse, identifier les sphères d’influence de la politique africaine de Barack Obama.
L’influence de la communauté noire de Chicago sur la politique de Obama
Le soutien de la communauté noire à l’élection de Barack Obama a été déterminant. Certains analystes parlent de l’influence du « clan de Chigago ». Le noyau de ce clan désigne les proches et les conseillers de Barack Obama qui l’ont connu à Chicago et l’ont rejoint à la Maison Blanche en 2008. Ce sont en quelque sorte ses « gardes du corps politiques ».
La plupart des membres de ce clan le fréquentent ou travaillent avec lui depuis le début des années 1990, lorsqu’il revient d’Harvard et entame une carrière politique dans l’Illinois.
On cite par exemple Valerie Jarrett, la « sœur ainée » de Michelle Obama qui suit le couple présidentiel et le protège depuis leurs fiançailles.
D’autres Afro-américains, membres du « clan », sont des intimes d’Obama et exercent une influence positive sur sa vie personnelle et spirituelle, son équilibre familial, ses orientations polituques ainsi que ses rapports avec la société civile américaine.
C’est le cas de Martin « Marty » Nesbitt, un homme politique et d’affaires afro-américain, ami personnel d’Obama qui a été le trésorier de la campagne présidentielle au d’Obama en 2008.
Il y a aussi Eric Whitaker, un homme d’affaires et un médecin noir, grand « pote » du couple Obama. Ces personnalités sont devenues des piliers du dispositif Obama et partagent avec son couple un parcours méritant et réussi au sein de la communauté noire de Chicago.
Signalons que Chicago, capitale de l’Etat de l’Illinois, est la troisième ville des Etats-Unis et son quartier d’affaires accueille les sièges sociaux de nombreuses grandes entreprises américaines comme Boeing ou McDonald’s.
Le PNB de la métropole a été estimé à 390 milliards de dollars en 2005, ce qui ferait de Chicago la 18ème puissance économique du monde si la ville était un pays. Chicago abrite également la plus grande bourse du monde spécialisée dans les matières premières.
La population afro-américaine y estimée à 36,7%, soit 1,1 million d’habitants (Chicago intra muros). Le siège de Harpo Inc, la société d’Oprah Winfrey, s’y trouve, de même que celui de la Johnson Publishing Company, dirigée par Linda Johnson Rice, fille de John Johnson fondateur du célèbre magazine Ebony, le magazine le plus influent consacré à la communauté noire aux Etats-Unis (2 millions d’exemplaires chaque mois). On parle aussi de l’influence de Susan Rice, connue pour sa proximité avec Paul Kagame.
Comme le souligne Obama dans son ouvrage Les rêves de mon père. L’histoire d’un héritage en noir et blanc, 2008 : « A Chicago, malgré l’ampleur de la ségrégation, de la tension des relations interraciales, le succès du mouvement pour les droits civiques avait au moins créé un pont entre les communautés, un espace de manœuvre plus grand pour les gens comme moi. »
Une influence des Afro-américains qui rêvent d’un retour aux sources, sous le leadership du pasteur évangélique Otis Moss III
Lorsqu’il décroche sa licence en droit, Barack Obama se lance dans l’activisme social et décide d’être « organisateur communautaire» dans les banlieues pauvres noires de Chicago. C’est là qu’il se rend compte de l’étendue du pouvoir des hommes et femmes d’Eglise sur la communauté noire.
Sur le terrain, il apprend que le meilleur moyen d’atteindre cette communauté qu’il ambitionne de transformer passe par les églises locales et les pasteurs les plus charismatiques des Eglises (méthodistes, baptistes) locales.
C’est alors que sous les conseils du révérend Philips, il devient membre de l’église Chicago’s Trinity United Church of Christ (L’Eglise unie de la Trinité du Christ) du révérend Jeremiah Wright Jr qui l’impressionna au sortir de leur première rencontre.
Obama écrit ceci après avoir serré la main de Wright Jr à la fin de leur premier contact : « Ensuite, sur le parking (de l’Eglise), je restai dans ma voiture pour feuilleter une brochure argentée que j’avais prise à la réception (de l’église).
Elle contenait une énumération de principes, un ‘Système de valeurs noires’ adopté par l’Eglise en 1979. Au sommet de la liste se trouvait un engagement envers Dieu, « qui nous donnera la force d’abandonner la passivité de la prière et de devenir des activistes chrétiens noirs, des soldats de la liberté pour les Noirs et des soldats de la dignité pour tout le genre humain« .
Puis un engagement envers la communauté noire et la famille noire, l’éducation, l’éthique du travail, la discipline et le respect de soi. »
Des valeurs qui, dans une certaine mesure, ont eu un impact sur le parcours de Obama vu qu’il commença à fréquenter cette église et qu’il se convertit, larmes aux yeux, au cours d’une prédication envoutante du révérend Wright intitulée « L’audace d’espérer« .
Un titre de sermon qui inspirera son slogan électoral « Yes we can » et surtout son ouvrage – programme politique « L’audace d’espérer : Une nouvelle conception de la politique américaine, paru en octobre 2006; un best-seller.
Cependant, il ne se laissa pas embrigader dans la philosophie religieuse de Wrright. D’autant qu’il avait perçu dans le chef du pasteur Wright et de ses adeptes une adhésion viscérale aux principes de la brochure de la Trinité qu’ils considéraient comme des « articles de foi, autant que la foi en la Résurrection« , écrira-t-il dans son ouvrage susmentionné.
D’où son scepticisme avec cette philosophie religieuse et ses prises de distance car disait-il en adhérant cette église, « il ne pourrait plus faire la différence entre la foi et la folie pure ».
Plus tard, Barack Obama va se rapprocher du révérend Pasteur Otis Moss III, l’actuel pasteur responsable de l’église Chicago’s Trinity United Church of Christ depuis février 2008.
L’église fréquentée par la famille de Michelle Obama, qui devient le père spirituel de son couple. Barack et Michelle y ont été mariés et leurs filles, Malia Ann et Natasha (‘Sacsha’) y ont été baptisées. Otis Moss III est un fervent défenseur de la cause noire et partisan de la théologie de la libération des Noirs.
Ce courant de pensée théologique issu d’Amérique latine, en 1968 sous la plume de l’aumônier des étudiants péruviens, Gustavo Guttierez, lutte pour offrir une réponse spécifique à toutes les communautés opprimées : « La théologie de la libération dit aux pauvres que la situation qu’ils vivent actuellement n’est pas voulue par Dieu », écrira Gustavo Gutiérrez.
Elle repose sur la prise de conscience que les pauvres attendent une libération réelle et qu’il est vain de parler du Christ et du salut qu’il apporte si ce salut n’est pas immédiat. Son objectif est de rendre dignité et espoir aux laissés-pour-compte de la société néolibérale vivant dans des conditions intolérables.
Notons que dans la diaspora congolaise de Belgique, les abbés Jean-Pierre Mbelu Babanya et Gilbert Yamba ainsi que le père Mum du Groupe Epiphanie de Bruxelles, emboîtant le pas à leur condisciple kinois, l’abbé José Mpundu (très actif durant les années Mobutu – 1990), en sont les figures de proue et en font leur cheval de bataille.
Pour revenir à Moss III, son action socio-évangélique cible particulièrement les afro-américains des milieux urbains défavorisés. Né en 1971, marié et père de deux enfants, Otis Moss III est le fils du célèbre pasteur charismatique Otis Moss Jr (né le 26 février 1935), compagnon de lutte de Martin Luther King dont il était le co-pasteur adjoint à Ebenezer Baptist Church à Atlanta en 1971.
Otis Moss III a grandi dans la banlieue de Cleveland. Détenteur d’un diplôme universitaire de Shaker Heights High School à Ohio, puis d’un diplôme spécial en science politique de Morehouse College, il a ensuite fréquenté l’Université de Yale, recevant en 1995 une maîtrise en théologie avec spécialisation en éthique et de la théologie.
C’est durant son séjour à Yale qu’il a été séduit par la théologie de la libération noire de James Hal Cone. Il a également été ordonné ministre baptiste par son père en 1995.
Moss III va s’installer à Denver où il décrocha un doctorat en religion et le changement social. Il exerce une influence considérable auprès du couple Obama pour lequel il mobilisa l’électorat afro-américain en 2008 et 2012.
Moss III est à la tête d’un puissant mouvement de lobbying de plusieurs associations Afro-américaine auprès de Obama pour que ce dernier prenne à bras le corps la situation désastreuse de non-démocratisation, des droits de l’homme et de la pauvreté en Afrique. Ce, en en contrepartie de leur soutien politique local.
Il a initié plusieurs mouvements militants et activistes prônant le rapprochement entre les Noirs américains et l’Afrique. Certains des membres de ces associations ont récemment visité la RDC qu’ils considèrent comme la future terre promise des Noirs américains désireux de retourner à leurs sources, à l’instar d’Israël pour les Falachas.
Pour ce faire, l’Afrique noire en général et la RDC en particulier doivent être stabilisées et démocratisées. Ces cercles de lobbying pèsent de leur poids pour exiger de Obama, de faire de la RDC sa priorité de fin de mandat.
Les convictions religieuses de Barack Obama influent-elles sur son action politique?
Affirmatif pour le théologien et pasteur suisse Serge Molla, auteur d’un essai sur Martin Luther King. Segre Molla fait une analyse comparative convergente de la filiation entre Barack Obama et le célèbre pasteur assassiné.
Pour lui, « Barack Obama réaliserait plus le rêve de Martin Luther King » que la théologie radicale Noire, prônée par le fougueux pasteur Wright. Ce, dans la mesure où Obama ne s’est jamais prétendu combattant, malgré qu’il a des conceptions religieuses – dont il ne s’est pas caché d’ailleurs, même s’il a dû prendre ses distances avec le pasteur Wright, qui a tout de même joué une grande influence pour lui, notamment dans sa son style « évangélique » de s’adresser au public.
Le pasteur Serge Molla relève que le 18 mars 2013, Obama a prononcé un discours sur son rapport à la question noire. Il a fait comprendre que son histoire révèle une richesse culturelle et ethnique. Une richesse que DESC pense qu’elle ne peut se départir de ses origines africaines.
La rhétorique politique de Barack Obama est opposée à celle de Jesse Jackson, le pasteur démocrate candidat aux présidentielles de 1984, qui axait son discours politique sur la question raciale, usant de slogans chocs : « From no House to White House » (De l’absence de maison à la Maison Blanche) ou « From slaveship to championship » (Des bateaux d’esclaves aux plus hautes responsabilités) en cherchant avant tout de rallier la communauté noire à sa cause.
Barack Obama veut au contraire se poser d’abord en Américain en voulant démontrer qu’il peut à la fois comprendre les sentiments et les ressentiments de la communauté noire mais aussi les sentiments et les ressentiments de la communauté blanche.
DESC note qu’il y a un peu de « Mandela » dans cette approche politique. Quoi de plus normal d’autant que la vie de Mandela a énormément inspiré la vision politique de Obama.
Cependant, Barack Obama reste imprégné des convictions religieuses dont il ne se cache pas et qu’il assume pleinement mais aussi rationnellement, à l’opposé de l’approche absurde, émotive et hystérique de son prédécesseur, George W Bush Jr pour qui la religion imprégnait ses idées, ses actes et son action politique, selon un éditorialiste de Newsweek.
Bush se prenait pour « Moïse » et s’est livré dans la guerre contre « l’axe du mal » qualifiant L’Irak, L’Afghanistan, la Corée du Nord et l’Iran (le grand Satan) en déclarant : « vous devez faire de votre mieux et accepter que tout est entre les mains de Dieu.
Si vous êtes confiant dans le fait qu’il existe un Dieu qui dirige le monde, alors vous agissez au mieux et les choses fonctionnent ». (Eric Laurent, Le monde secret de Bush. La religion – Les affaires – Les réseaux occultes, Plon, 2003).
Une déclaration qui corrobore l’analyse de Chip Bertlet, spécialiste des mouvements religieux ultra-conservateurs: « Bush est très proche de la pensée messianique et apocalyptique des militants évangéliques. Il épouse leur vision du monde selon laquelle se livre un combat gigantesque entre le bien et le mal qui culminera dans la confrontation finale.
Les gens qui adhèrent ce type de croyance prennent souvent des risques inappropriés, aveuglants et affolants parce qu’ils considèrent que tout cela relève de la volonté de Dieu« .
C’est cette croyance qui amena Bush, répliquant à l’attentat du 11 septembre 2001, à faire une déclaration de guerre intitulée la « guerre globale contre le terrorisme », la GWOT (Global War On Terrorism), faisant de lui ce « cow-boy qui voulu abattre une guêpe avec un revolver » (Christian Malis, Guerre et Stratégie au XXIè siècle, Ed. Fayard, 2014).
Obama quant à lui, il se considère avant tout un homme d’action et un homme « politique » qui privilégie le rationnel à la place du dogmatisme, sans toutefois renier publiquement sa foi.
Et si Obama et Lumumba avaient les origines congolaises communes au Sankuru?
Terminons cette analyse inédite sur cette question pouvant relever de la fiction. Lors d’un séjour à Washington en février 2010, au cours du National Prayer Breakfast, j’ai, entre deux sessions du programme, longuement échangé avec une congolaise ayant de bonnes entrées au State Department.
Elle m’apprendra que certaines sources bibliographiques indiquent que Obama, descendant de la tribu kenyane de Luo, originaire d’Egypte mais dont on trouve également des traces en Tanzanie, au Sud Soudan et en Ouganda – des pays frontaliers à la RDC et dont certains étaient en contact avec l’explorateur du Bassin du Congo Henry Morton Stanley – pourrait également avoir une origine lointaine congolaise commune avec l’ethnie Tetela-Kusu du Sankuru et Maniema, l’ethnie de Patrice Emery Lumumba.
Pour étayer sa thèse, elle m’a renvoyé vers les ressemblances qu’on retrouve chez ces deux peuples ayant des noms avec des racines phonétiques identiques commençant par « O ».
Chez les Tetela et les Ankutshu du Kasaï et du Maniema on retrouve Omanyundu, Onokoko, Owawa, Omasombo, Omalanga, Okito, Opula, Odinga ou Edinga (= la fumée), Okito, Okaso, Omba, Okoto, Ongenda, Olenga, Odimba, Omanga, etc…
Chez les Luo du Kenya on retrouve étonnamment des personnalités comme Raila Amolo Odinga, (Premier ministre du Kenya), Ramogi Achieng’ Oneko, (un des six pères fondateurs de la Nation kényane) ; Tito Okello (ancien Président de l’Ouganda), Grace Onyango (née en 1927 à Gobei, première femme maire, première femme membre d’un Parlement national, première femme présidente d’une Chambre parlementaire en Afrique), le grand père paternel de Obama s’appelait également Onyango, Thomas Odhiambo Mboya (ministre de l’Économie et du Développement sous Kenyatta), Odera Akang’o (chef tribal ayant forcé l’éducation scolaire au Kenya), Milton Obote (ancien Premier ministre et Président d’Ouganda), Opinya Okoth-Ogendo (avocat et professeur d’université de renom) ou encore plus curieusement Obama.
Certaines sources – notamment l’historien kényan d’origine Luo, Bethwell A. Ogot, History of the southern Luo, Nairobi, 1967, - situent les Luo également en RDC où ils sont estimés à 750.000 (lire aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Luo_%28peuples%29 . Information à vérifier et à manier avec prudence vu la source wikipédia!)
Sans me verser dans le piège d’une conclusion hâtive, le temps que les anthropologues nous éclairent davantage sur ces similitudes interpellantes, ces éléments ne constitueraient-ils pas un autre indice supplémentaire qui expliquerait l’activisme de Obama en faveur de la RDC?
D’autant que dans l’ouvrage Les armées au Congo-Kinshasa, nous mentionnons ce qui suit :
« L’expédition du Nil (de la Force publique) se composait de deux corps qui devaient se rejoindre à Ndirfi ; l’un commandé par Louis Napoléon Chaltin partit de l’Uélé et accomplit seul la mission imposée : victoire de Redjaf, occupation de l’enclave de Lado (située aux confins de l’Ouganda et du Sud Soudan) en 1897.
L’autre était commandé par Francis Dhanis, son avant-garde, sous les ordres du commandant Leroy, partit de Basoko, le gros partit de de Stanleyville pour rejoindre à Irumu la route suivie par l’avant-garde.
Mais la majeure partie de la colonne Dhanis chargée de conquérir la tête de pont sur le Nil en faveur du roi Léopold II, se révolta en 1897 contre ses officiers » et s’éparpilla dans la région.
« En 1903, les éléments de ces groupes essayèrent de prendre contact avec une insurrection antibritannique de l’Ouganda-occidental (Ndlr: une région où on localise également des Luo)…
Cette mutinerie de plus de 6.000 soldats et auxiliaires provoqua la mort de 10 officiers belges. » Ces mutineries furent mises sur le compte des guerriers kasaïens Tetela » dont certains s’étaient déjà révoltés en 1895 à Luluabourg (aujourd’hui Kananga).
En poussant notre curiosité plus loin, on se rend compte que les Tetela, appartenant au grand groupe ethnique « Anamongo » ne sont pas seulement proches des Mongo (qu’on retrouve majoritairement dans la province de l ‘Equateur).
Si on remonte quelques siècles en arrière, on retrouve la trace des Anamongo au Nigeria chez les ‘Ibo ou Igbo ou encore Among » du sud-est du Nigeria. Il est convenu que l’histoire des KUSU–TETELA prend ses racines à la suite de la désertification du Sahara entre 2500 et 500 avant Jésus-Christ.
En ce moment–là, il y a eu un mouvement des populations vers le sud, principalement dans l’actuelle région du lac Tchad. Cela a provoqué une forte concentration démographique suivie d’importants mouvements migratoires.
Ces mouvements se seraient effectués selon une triple direction : du Nord-Est vers le Sud – Ouest, du Sud vers le Nord et du Nord-Ouest vers le Sud-Est.
Le groupe Bantou auquel appartiennent les ancêtres des Mongo aurait quitté le sud du Nigeria actuel et le Nord Cameroun pour longer la lisière de la forêt équatoriale jusqu’au Haut-Nil (Ndlr DESC là où on retrouve également les Luo du Kenya).
Mais sous la poussée des Nilotiques et dans la recherche d’un territoire d’habitation, ils pénétrèrent dans le bassin du Congo alors occupé par les pygmées vers le 17e siècle. (http://diocese-tshumbe-ste.marie.over-blog.com/pages/CULTURE_amp_TOURISME-6871531.html)
Pour revenir aux Igbo du Nigeria, ils constituent 18 % de la population du pays et parlent la langue igbo, une langue de type nigéro-congolais dont une partie pratiquant la religion juive prétend provenir de l’émigration hébraïque et ultérieurement juive nilotiqye d’Afrique du Nord et d’Egypte.
Ici aussi la ressemblance des noms appellent à creuser : Otuka, Okocha, Obasanjo, Okera, Obi, Djemba , Djamba, etc. qu’on retrouve également au Gabon par exemple avec Bongo Ondimaba ou au Congo-Brazzaville avec Yhombi Opango, Okemba, Okombi.
Pour conclure, lorsque le même Herman Cohen revient deux ans plus tard pour dire : « Joseph Kabila n’a pas bien travaillé, il doit partir » alors que les Etats-Unis invoquent l’argument démocratique.
Pourtant, selon Cohen, Paul Kagamé n’est certes pas un démocrate mais a permis à son pays de progresser au plan économique et social. C’est toute une rhétorique diplomatique symbolique qui renforce la conviction de DESC que Obama, à l’instar de Bill Clinton en l’encontre de son père, ne quittera pas la maison blanche sans avoir accompli ce qu’il poursuit en RDC depuis le vote de sa loi au Sénat en 2007.
A la question de Jeune Afrique si la politique africaine de Barack Obama est-elle assez ambitieuse ? Le président sénégalais, Macky Sall, comme si il était concertait avec DESC auparavant, a répondu : « Il a véritablement un intérêt croissant pour l’Afrique.
Pendant son premier mandat, les gens lui ont reproché de ne pas avoir fait grand-chose. Mais il ne pouvait pas faire autrement que de s’occuper de son pays et d’assurer les conditions de sa réélection.
Aujourd’hui, les actes d’Obama en matière de politique africaine sont bien là : la poursuite du Millenium challenge, l’initiative Power Africa, et maintenant ce sommet historique. Ce sont autant de choses qui resteront pour la postérité » (JA, 4 aout 2014).
Selon l’agence Belga, (8/8/2014), « le secrétaire d’Etat, John Kerry, a rencontré lundi le président congolais Joseph Kabila, à qui il avait demandé directement, lors d’une visite à Kinshasa en mai, de respecter la limite à deux mandats imposée par la loi fondamentale congolaise, dans la perspective des élections de 2016.
Pour M. Feingold cette échéance est cruciale en vue de la stabilisation de la région. « Nous pensons qu’il est dans l’intérêt de la RDC que (la loi fondamentale) soit respectée« , pouvait-on lire. »
Les proches du président Obama le présentent comme un homme qui fait ce qu’il dit, qui ne promet rien qu’il ne tienne !
Comment va-t-il joindre l’acte à la parole ou mettre en œuvre les moyens de son rêve, que dis-je, de sa politique en Afrique? Attendons voir alors.
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Jean-Jacques Wondo Omanyundu
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A propos deJean-Jacques Wondo Omanyundu est un analyste des questions sociopolitiques, sécuritaires et militaires de la République démocratique du Congo.
Il est l'auteur de l’ouvrage-référence ‘Les armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC’ (2013). Jean-Jacques Wondo est diplômé de l’Ecole Royale Militaire de Belgique.
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