03/11/2014
© AFP
Au moins 20 personnes ont été arrêtées lundi à Kinshasa lors d'une manifestation interdite de l'opposition, dont un cadre a mis en garde contre le risque d'une révolte à l'image de celle qui a chassé du pouvoir le président burkinabè, a constaté une journaliste de l'AFP.
L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti d'opposition, et l'Union pour la nation congolaise (UNC), troisième parti d'opposition, avaient annoncé un sit-in lundi matin devant la Mission de l'ONU (Monusco) pour demander l'ouverture du dialogue national.
Ce dialogue a été recommandé dans l'Accord d'Addis-Abeba, signé en février 2013 par la RDC, ainsi que dix autres pays africains, pour mettre fin à l'instabilité chronique dans l'est congolais, vieille de deux décennies.
Vital Kamerhe, chef de l'UNC, a indiqué à l'AFP en début d'après-midi qu'il y avait "48 hommes et 10 femmes arrêtés au camp (de police) Lufungula", dont "de nombreux militants de l'UDPS et de l'UNC".
"Nous ne voulons pas de Burkina Faso immédiatement ici. Il y a moyen d'éviter la casse. Nous voulons le dialogue pour (. . . ) baliser le chemin pour de bonnes élections, adopter un calendrier global et consensuel et une feuille de route globale et consensuelle", a ajouté M. Kamerhe.
Une journaliste de l'AFP a pour sa part vu dans le camp une vingtaine de personnes arrêtées, dont environ le tiers étaient des femmes, et tous ont dû donner leur nom et leur parti d'appartenance.
"Vous n'avez pas pris l'exemple de vos collègues au Burkina qui ont été du côté du peuple?", a lancé l'un d'eux à une vingtaine de policiers, faisant référence à la révolution populaire ayant provoqué vendredi la démission du président burkinabè Blaise Compaoré.
"Vous allez vous fatiguer de nous car désormais chaque lundi nous allons manifester!", "Il n'y a pas de droit de l'homme dans ce Congo?", ont renchérit d'autres manifestants.
Dans la matinée, un important dispositif policier avait été déployé dans la zone pour dissuader les rassemblements.
"La police interpelle tout le monde à pied et arrête si besoin. Le dispositif est impressionnant, tout regroupement est impossible! Nous avons demandé à nos militants de se déplacer par petits groupes", avait déclaré à l'AFP Lydie Omanga, précisant être en contact avec des militants sur le terrain.
Le directeur de l'information de la police avait pour sa part nié les arrestations. "J'ai eu le commandant sur le terrain: on a renforcé le dispositif pour les empêcher d'aller envahir le siège de la Monusco, mais ils ne sont pas arrêtés", avait précisé à l'AFP le colonel Pierrot Mwanamputu.
Il a ajouté que les organisateurs de la marche n'avaient pas reçu "l'autorisation officielle" de manifester, et qu'à ce titre le rassemblement devait être dispersé.
Vital Kamerhe, candidat malheureux à la présidentielle de 2011, a été un très proche conseiller du chef de l'Etat Joseph Kabila, avant de rejoindre l'opposition en 2010. Etienne Tshisekedi, chef de l'UDPS, s'est pour sa part proclamé "président élu" en 2011.
En septembre, le secrétaire général de l'UNC, Jean-Bertrand Ewanga, a été condamné à un an de prison ferme pour "offense au chef de l'Etat" après un grand rassemblement d'opposition contre toute modification de la Constitution qui permettrait à M. Kabila de se représenter en 2016.
"Que M. Kabila mette les deux ans (de mandat) qu'il lui reste pour partir par la grande porte, qu'il n'attende pas pour faire après comme Blaise Compaoré", a plaidé M. Kamerhe.
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AFP
Jeune Afrique
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Au moins 20 personnes ont été arrêtées lundi à Kinshasa lors d'une manifestation interdite de l'opposition, dont un cadre a mis en garde contre le risque d'une révolte à l'image de celle qui a chassé du pouvoir le président burkinabè, a constaté une journaliste de l'AFP.
L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti d'opposition, et l'Union pour la nation congolaise (UNC), troisième parti d'opposition, avaient annoncé un sit-in lundi matin devant la Mission de l'ONU (Monusco) pour demander l'ouverture du dialogue national.
Ce dialogue a été recommandé dans l'Accord d'Addis-Abeba, signé en février 2013 par la RDC, ainsi que dix autres pays africains, pour mettre fin à l'instabilité chronique dans l'est congolais, vieille de deux décennies.
Vital Kamerhe, chef de l'UNC, a indiqué à l'AFP en début d'après-midi qu'il y avait "48 hommes et 10 femmes arrêtés au camp (de police) Lufungula", dont "de nombreux militants de l'UDPS et de l'UNC".
"Nous ne voulons pas de Burkina Faso immédiatement ici. Il y a moyen d'éviter la casse. Nous voulons le dialogue pour (. . . ) baliser le chemin pour de bonnes élections, adopter un calendrier global et consensuel et une feuille de route globale et consensuelle", a ajouté M. Kamerhe.
Une journaliste de l'AFP a pour sa part vu dans le camp une vingtaine de personnes arrêtées, dont environ le tiers étaient des femmes, et tous ont dû donner leur nom et leur parti d'appartenance.
"Vous n'avez pas pris l'exemple de vos collègues au Burkina qui ont été du côté du peuple?", a lancé l'un d'eux à une vingtaine de policiers, faisant référence à la révolution populaire ayant provoqué vendredi la démission du président burkinabè Blaise Compaoré.
"Vous allez vous fatiguer de nous car désormais chaque lundi nous allons manifester!", "Il n'y a pas de droit de l'homme dans ce Congo?", ont renchérit d'autres manifestants.
Dans la matinée, un important dispositif policier avait été déployé dans la zone pour dissuader les rassemblements.
"La police interpelle tout le monde à pied et arrête si besoin. Le dispositif est impressionnant, tout regroupement est impossible! Nous avons demandé à nos militants de se déplacer par petits groupes", avait déclaré à l'AFP Lydie Omanga, précisant être en contact avec des militants sur le terrain.
Le directeur de l'information de la police avait pour sa part nié les arrestations. "J'ai eu le commandant sur le terrain: on a renforcé le dispositif pour les empêcher d'aller envahir le siège de la Monusco, mais ils ne sont pas arrêtés", avait précisé à l'AFP le colonel Pierrot Mwanamputu.
Il a ajouté que les organisateurs de la marche n'avaient pas reçu "l'autorisation officielle" de manifester, et qu'à ce titre le rassemblement devait être dispersé.
Vital Kamerhe, candidat malheureux à la présidentielle de 2011, a été un très proche conseiller du chef de l'Etat Joseph Kabila, avant de rejoindre l'opposition en 2010. Etienne Tshisekedi, chef de l'UDPS, s'est pour sa part proclamé "président élu" en 2011.
En septembre, le secrétaire général de l'UNC, Jean-Bertrand Ewanga, a été condamné à un an de prison ferme pour "offense au chef de l'Etat" après un grand rassemblement d'opposition contre toute modification de la Constitution qui permettrait à M. Kabila de se représenter en 2016.
"Que M. Kabila mette les deux ans (de mandat) qu'il lui reste pour partir par la grande porte, qu'il n'attende pas pour faire après comme Blaise Compaoré", a plaidé M. Kamerhe.
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