"Joseph Kabila" lors d’une intervention devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès
Selon les médias proches du pouvoir kabiliste, "Joseph Kabila" devrait s’adresser aux deux chambres du Parlement, réunies en Congrès, au cours de la première quinzaine de ce mois de décembre.
"Toutes les questions brûlantes d’actualité seront évoquées", indiquent certains confrères kinois.
Conformément à l’article 77-3 de la Constitution, il est vrai que le président de la République "prononce une fois l’an devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès un discours sur l’état de la Nation".
En treize années d’exercice du pouvoir d’Etat, "Joseph Kabila" a peu habitué les Congolais à entendre des allocutions qui laissent des souvenirs impérissables. Des discours axés sur les vrais problèmes sociétaux touchant notamment aux rapports entre le pouvoir politique et les citoyens.
Gouverner un Etat moderne impose aux hommes et femmes au pouvoir l’obligation de communiquer de manière permanente. Sans oublier, l’obligation de résultats.
Communiquer ne se limite nullement à débiter quelques vociférations ou propos comminatoires à l’endroit des contradicteurs.
Il s’agit d’expliquer et de justifier au quotidien la conduite des affaires publiques : dire ce qu’on fait et faire ce qu’on dit. La république est l’affaire de tous.
Depuis son accession à la tête de l’Etat congolais, "Joseph Kabila" paraît fuyant, évitant tout contact avec la population. Il parle très rarement. Et ce, qu’il pleuve ou qu’il vente. L’homme est "taiseux", dixit Lambert Mende Omalanga.
Lorsqu’il décide enfin d’exercer le ministère de la parole, le "raïs" évoque généralement tout sauf les véritables sujets qui préoccupent la population.
A savoir : l’insécurité, l’impuissance publique face aux bandes armées, les violations des droits humains, la pauvreté, les inégalités de chances, l’alternance démocratique. Sans oublier l’épineuse pénurie en eau et électricité. Il en est de même de la mauvaise qualité des soins de santé et de l’enseignement.
Les Congolais sont "fatigués" d’entendre "Joseph Kabila" user et abuser du verbe "déterminer". Chaque jour, l’Agence congolaise de presse sert des informations affligeantes du genre "le chef de l’Etat est déterminé à faire ceci ou cela..." ou "tel ministre est "déterminé" à résoudre tel problème...". Les miracles annoncés tardent à se produire.
Les Congolais sont fatigués d’entendre "Joseph Kabila" entonner le cocorico sur l’augmentation du "taux de croissance" pendant que rien n’a changé dans leur quotidien.
Les Congolais sont également fatigués d’entendre "Joseph Kabila" claironner que l’armée exerce le contrôle sur l’ensemble du territoire national pendant qu’ils continuent à déplorer des morts à Beni et ailleurs.
Depuis treize ans que le "raïs" est au pouvoir, les Congolais attendent désespérément des progrès au plan économique et social. "Joseph Kabila" et ses collaborateurs ont manifestement oublié leur mission : servir l’intérêt général. Servir le bien commun.
Ils ont mis l’Etat à leur service. Les membres de l’oligarchie au pouvoir sont de plus en plus riches. La population, de plus en plus pauvre.
L’allocution annoncée de "Joseph Kabila" n’aura de sens que si elle a pour but de "recadrer" tous les inciviques qui peuplent la "majorité présidentielle".
Des inciviques qui "encouragent" l’actuel locataire du Palais de la nation à trahir son serment "d’observer et de défendre la Constitution et les lois de la République". Ce n’est pas tout.
Il doit annoncer de manière solennelle qu’il ne va en aucun cas entraver l’avènement de l’alternance démocratique selon les propos lui attribués par le ministre Lambert Mende lors d’une interview accordée à TV5 Monde : "En 2016, il y aura dans ce pays un passage de flambeau civilisé entre un président qui sort et un président qui entre".
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Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant
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