27 déc 2014
Le président de l’Assemblée nationale congolaise a affirmé samedi « qu’il ne serait pas question d’une éventuelle révision constitutionnelle » au cours de la session extraordinaire du Parlement.
L’opération « déminage » d’Aubin Minaku ne rassure pas complètement l’opposition.
Aubin Minaku calme le jeu à Kinshasa, où le débat sur une possible modification de la Constitution agite la classe politique congolaise.
Lors de l’ouverture de la session extraordinaire du Parlement, ce samedi, les deux chambres devaient notamment examiner le projet de loi électorale.
Au menu : la loi n°006/006 du 09 mars 2006, modifiée en 2011, portant sur l’organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.
L’opposition craint que le président Joseph Kabila ne cherche à changer les règles du jeu pour pouvoir se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat en 2016.
« Pas de manipulation de la loi électorale » selon Minaku
Samedi, le président de l’Assemblée nationale à repousser toute possibilité d’une révision constitutionnelle pendant la session extraordinaire des deux chambres, entre le 27 décembre et le 26 janvier 2015.
Minaku a déclaré « qu’il ne serait pas question d’une éventuelle révision constitutionnelle, le gouvernement devant d’abord déposer son projet de loi électorale ».
Pour justifier cette position, le président de l’Assemblée a expliqué qu’il n’y avait pas sur sa table de texte « sur la question de la loi électorale en état d’être présenté en plénière ».
Revenant sur la polémique que suscite la possible modification de la Constitution par la majorité présidentielle, Minaku a martelé : « il n’est pas question ni d’une quelconque révision constitutionnelle, ni d’une quelconque manipulation de la loi électorale aux fins de révision constitutionnelle ou de prolongement de nos différents mandats respectifs ».
L’opposition prudente
Les groupes parlementaires d’opposition, MLC, UDPS et UNC ont « pris acte » des déclarations d’Aubin Minaku, mais notent toutefois l’ambiguïté du président de l’Assemblée sur la loi électorale « dont il a reconnu l’absence de toute proposition ».
L’opposition se veut donc méfiante et déclare qu’elle ne participera pas « à une quelconque séance de travail de l’Assemblée nationale visant la discussion et le vote d’une modification ou d’une nouvelle loi électorale ».
Les opposants exigent enfin de la Commission électorale (CENI) la publication « sans délai d’un calendrier électoral global afin de mettre fin aux institutions illégitimes ».
Si les propos rassurants d’Aubin Minaku avaient pour objectifs de désamorcer une crise politique larvée au Parlement congolais, le calme risque d’être de courte durée.
Le calendrier électorale pourrait glisser et l’opération de recensement général de la population voulue par le président Kabila pourrait retarder les échéances.
La « patate chaude » électorale est désormais dans les mains de la CENI.
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Christophe RIGAUD
Afrikarabia
Le président de l’Assemblée nationale congolaise a affirmé samedi « qu’il ne serait pas question d’une éventuelle révision constitutionnelle » au cours de la session extraordinaire du Parlement.
L’opération « déminage » d’Aubin Minaku ne rassure pas complètement l’opposition.
Aubin Minaku calme le jeu à Kinshasa, où le débat sur une possible modification de la Constitution agite la classe politique congolaise.
Lors de l’ouverture de la session extraordinaire du Parlement, ce samedi, les deux chambres devaient notamment examiner le projet de loi électorale.
Au menu : la loi n°006/006 du 09 mars 2006, modifiée en 2011, portant sur l’organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.
L’opposition craint que le président Joseph Kabila ne cherche à changer les règles du jeu pour pouvoir se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat en 2016.
« Pas de manipulation de la loi électorale » selon Minaku
Samedi, le président de l’Assemblée nationale à repousser toute possibilité d’une révision constitutionnelle pendant la session extraordinaire des deux chambres, entre le 27 décembre et le 26 janvier 2015.
Minaku a déclaré « qu’il ne serait pas question d’une éventuelle révision constitutionnelle, le gouvernement devant d’abord déposer son projet de loi électorale ».
Pour justifier cette position, le président de l’Assemblée a expliqué qu’il n’y avait pas sur sa table de texte « sur la question de la loi électorale en état d’être présenté en plénière ».
Revenant sur la polémique que suscite la possible modification de la Constitution par la majorité présidentielle, Minaku a martelé : « il n’est pas question ni d’une quelconque révision constitutionnelle, ni d’une quelconque manipulation de la loi électorale aux fins de révision constitutionnelle ou de prolongement de nos différents mandats respectifs ».
L’opposition prudente
Les groupes parlementaires d’opposition, MLC, UDPS et UNC ont « pris acte » des déclarations d’Aubin Minaku, mais notent toutefois l’ambiguïté du président de l’Assemblée sur la loi électorale « dont il a reconnu l’absence de toute proposition ».
L’opposition se veut donc méfiante et déclare qu’elle ne participera pas « à une quelconque séance de travail de l’Assemblée nationale visant la discussion et le vote d’une modification ou d’une nouvelle loi électorale ».
Les opposants exigent enfin de la Commission électorale (CENI) la publication « sans délai d’un calendrier électoral global afin de mettre fin aux institutions illégitimes ».
Si les propos rassurants d’Aubin Minaku avaient pour objectifs de désamorcer une crise politique larvée au Parlement congolais, le calme risque d’être de courte durée.
Le calendrier électorale pourrait glisser et l’opération de recensement général de la population voulue par le président Kabila pourrait retarder les échéances.
La « patate chaude » électorale est désormais dans les mains de la CENI.
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Christophe RIGAUD
Afrikarabia
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