le 26-05-2015
Des manifestatnts à Bujumbura, le 21 mai.REUTERS/Goran Tomasevic
Après un week-end de trêve au Burundi, l'opposition avait appelé à la reprise des manifestations anti-troisième mandat. Un appel moins suivi que les semaines précédentes : quelques centaines de personnes se sont mobilisées dans la capitale, ce lundi.
Et pour la première fois, le gouvernement burundais s'est exprimé sur la crise qui touche le pays.
Le gouvernement burundais était bien silencieux depuis le début de la crise. Il a fallu attendre la nuit du 25 au 26 mai pour qu’il s’exprime pour la première fois. Une adresse lue dans la nuit par le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba.
Le document insiste sur la nécessité de respecter les institutions du Burundi : « Le gouvernement du Burundi tient à souligner qu’il est nécessaire de respecter les institutions concernées du Burundi. A cet égard, le gouvernement du Burundi ne négociera ni ne discutera des questions qui tendent à saper ses institutions. Ceci est la ligne rouge qui doit guider ceux qui cherchent à collaborer avec le gouvernement. Le président Nkurunziza a réaffirmé que s’il venait à être élu par le peuple en vertu de la Constitution, ce sera son dernier mandat ».
A quelques jours d’un nouveau sommet des chefs d’Etat des pays africains comme le Kenya, Tanzanie, Ouganda, Rwanda et Burundi bien sûr, dimanche Dar es-Salaam. Bujumbura qui est de plus en plus sur la sellette a voulu marquer son territoire « la ligne rouge » à ne pas franchir. La question du troisième mandat est donc non négociable.
Et pour que ce soit encore plus clair, le gouvernement annonce qu’il va financer lui-même les élections, certains pays donateurs ayant suspendu leur aide. Il n’y aura pas d’autre report malgré les demandes insistantes de la communauté internationale.
Le gouvernement met donc clairement en garde la communauté internationale et dénonce des efforts diplomatiques visant à « saper » ses institutions : « La récente tentative de coup d’Etat avait pour objectif de faire en sorte qu’il y ait un gouvernement de transition au Burundi, longtemps réclamé par les organisateurs des manifestations. Malgré cette tentative que seule l’histoire jugera, le Burundi a, en tant que membre responsable de la communauté internationale, ouvert ses portes à tous ceux qui souhaiteraient de bonne foi découvrir la vérité. Le gouvernement a affirmé que les faits sur le terrain contredisent ces rapports qui inspirent les médias internationaux et qui façonnent malheureusement l’opinion internationale et régionale. Le gouvernement regrette que certaines délégations d’envoyés spéciaux et des comités d’éminentes personnalités dépêchées par la communauté internationale pour aider à trouver des solutions à la crise actuelle débarquent au Burundi avec des idées et des recommandations préconçues, sans se donner la peine de vérifier les faits sur le terrain », ajoute dans sa déclaration Philippe Nzobonariba.
Message clair pour la communauté internationale
Nouveau signe, que la réprobation internationale envers Bujumbura est de plus en plus importante, l’Union européenne a décidé de faire évacuer une partie de son personnel du pays.
Ce départ, après celui des Etats-Unis ou celui des ONG internationales, vient confirmer que Bujumbura est très isolée aujourd’hui sur la scène internationale.
Depuis un mois et le début de la crise consécutive à l’annonce par le président Pierre Nkurunziza qu’il allait briguer un troisième mandat, les délégations se sont succédé au Burundi.
Les Nations unies, les Etats-Unis, l’Union européenne, toutes sont venues demander à Nkurunziza de respecter l’accord de paix signé à Arusha en 2000 et de retirer sa candidature.
Et c’est assez exceptionnel, même l’Union africaine, les pays de la région, la Tanzanie par exemple, tous sont unanimes pour lui donner le même message, qu’il parte.
Par ailleurs, les sanctions commencent à tomber. Certains pays comme la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse ont suspendu leur aide électorale, d’autres la coopération militaire, que ce soit la Belgique et la France qui vient de l’annoncer ce mardi.
D’autres menacent de couper toute l’aide budgétaire si Pierre Nkurunziza va au bout de son projet. Résultat : le gouvernement burundais en est persuadé, d’où son message, il fait face à une cabane internationale.
Des manifestatnts à Bujumbura, le 21 mai.REUTERS/Goran Tomasevic
Après un week-end de trêve au Burundi, l'opposition avait appelé à la reprise des manifestations anti-troisième mandat. Un appel moins suivi que les semaines précédentes : quelques centaines de personnes se sont mobilisées dans la capitale, ce lundi.
Et pour la première fois, le gouvernement burundais s'est exprimé sur la crise qui touche le pays.
Le gouvernement burundais était bien silencieux depuis le début de la crise. Il a fallu attendre la nuit du 25 au 26 mai pour qu’il s’exprime pour la première fois. Une adresse lue dans la nuit par le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba.
Le document insiste sur la nécessité de respecter les institutions du Burundi : « Le gouvernement du Burundi tient à souligner qu’il est nécessaire de respecter les institutions concernées du Burundi. A cet égard, le gouvernement du Burundi ne négociera ni ne discutera des questions qui tendent à saper ses institutions. Ceci est la ligne rouge qui doit guider ceux qui cherchent à collaborer avec le gouvernement. Le président Nkurunziza a réaffirmé que s’il venait à être élu par le peuple en vertu de la Constitution, ce sera son dernier mandat ».
A quelques jours d’un nouveau sommet des chefs d’Etat des pays africains comme le Kenya, Tanzanie, Ouganda, Rwanda et Burundi bien sûr, dimanche Dar es-Salaam. Bujumbura qui est de plus en plus sur la sellette a voulu marquer son territoire « la ligne rouge » à ne pas franchir. La question du troisième mandat est donc non négociable.
Et pour que ce soit encore plus clair, le gouvernement annonce qu’il va financer lui-même les élections, certains pays donateurs ayant suspendu leur aide. Il n’y aura pas d’autre report malgré les demandes insistantes de la communauté internationale.
Le gouvernement met donc clairement en garde la communauté internationale et dénonce des efforts diplomatiques visant à « saper » ses institutions : « La récente tentative de coup d’Etat avait pour objectif de faire en sorte qu’il y ait un gouvernement de transition au Burundi, longtemps réclamé par les organisateurs des manifestations. Malgré cette tentative que seule l’histoire jugera, le Burundi a, en tant que membre responsable de la communauté internationale, ouvert ses portes à tous ceux qui souhaiteraient de bonne foi découvrir la vérité. Le gouvernement a affirmé que les faits sur le terrain contredisent ces rapports qui inspirent les médias internationaux et qui façonnent malheureusement l’opinion internationale et régionale. Le gouvernement regrette que certaines délégations d’envoyés spéciaux et des comités d’éminentes personnalités dépêchées par la communauté internationale pour aider à trouver des solutions à la crise actuelle débarquent au Burundi avec des idées et des recommandations préconçues, sans se donner la peine de vérifier les faits sur le terrain », ajoute dans sa déclaration Philippe Nzobonariba.
Message clair pour la communauté internationale
Nouveau signe, que la réprobation internationale envers Bujumbura est de plus en plus importante, l’Union européenne a décidé de faire évacuer une partie de son personnel du pays.
Ce départ, après celui des Etats-Unis ou celui des ONG internationales, vient confirmer que Bujumbura est très isolée aujourd’hui sur la scène internationale.
Depuis un mois et le début de la crise consécutive à l’annonce par le président Pierre Nkurunziza qu’il allait briguer un troisième mandat, les délégations se sont succédé au Burundi.
Les Nations unies, les Etats-Unis, l’Union européenne, toutes sont venues demander à Nkurunziza de respecter l’accord de paix signé à Arusha en 2000 et de retirer sa candidature.
Et c’est assez exceptionnel, même l’Union africaine, les pays de la région, la Tanzanie par exemple, tous sont unanimes pour lui donner le même message, qu’il parte.
Par ailleurs, les sanctions commencent à tomber. Certains pays comme la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse ont suspendu leur aide électorale, d’autres la coopération militaire, que ce soit la Belgique et la France qui vient de l’annoncer ce mardi.
D’autres menacent de couper toute l’aide budgétaire si Pierre Nkurunziza va au bout de son projet. Résultat : le gouvernement burundais en est persuadé, d’où son message, il fait face à une cabane internationale.
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