jeudi 28 mai 2015

CRISE AU BURUNDI : LA GUERRE N’EST PLUS FROIDE MAIS ELLE FRAICHE.

28 mai 2015

Quand on apprend que la Russie et la Chine, toutes deux membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU se sont opposées à une résolution présentée par la France sur le Burundi, on se dit « ça y est » : « Le sol burundais va bientôt servir de tatami ou de ring pour deux grands géants EST et OUEST ». 



Les soldats burundais

Nul n’est besoin de rappeler l’adage rwandais qui dit que » aho inzovu zirwanira ibyatsi nibyo bihababarira ». 


En effet Il n’y a pas si longtemps ; un lecteur d’Ikaze Iwacu racontait que le « Nickel « ; minerais que l’on trouve en quantité industrielle sous le mont Musongati au Burundi serait à l’origine de cette confrontation entre les occidentaux et les russes.

A la lecture de ce qui se dit selon http://fr.sputniknews.com/ et tel que reproduit par son auteur Mikhail Gamandty Egorov : « le feu au Burundi ne va tarder, cramer les corps et à réduire en cendres tout ce que le Burundi à mis plus d’une décennie à construire sous le régime Nkurunziza ».

Et les raisons sont multiples 


Les occidentaux n’aiment pas être contrariés. Or l’irrévérencieuse récidive de la Russie et de la Chine à leur égard, ne peut qu’inciter leur courroux. 


En effet, les occidentaux digèrent mal leur échec en Syrie suite à l’opposition de la Russie et ils n’ont pas encore compris comment la Crimée leur a glissée entre les doigts, et que l’est de l’Ukraine ne leur soit toujours pas remis par les séparatistes pro-russes. 

Par conséquent ils ne vont pas se laisser narguer par les mêmes russes et chinois sur le dossier burundais. 

La machine à tuer qu’est la RDF (Forces armées du FPR de Kagame) ayant la destruction comme ADN, sont déjà sur place au Burundi avec en fond de toile les visées hégémoniques de leurs maîtres (Kagamé & Kaguta) pour la mise en place finale de leur empire hima-tutsi.
 

Les Burundais eux-mêmes, Nkurunziza en tête ne cessent de jeter, d’alimenter le feu qui consume leur propre maison. 

La menace qui pèse sur les partisans des FDD-CNDD en cas d’échec, et particulièrement sur sa jeunesse les Imbonerakure est trop sérieuse pour ne pas être soulignée. 


En effet comme l’aurait laissé entendre un rwandais habitant en Angleterre, il est clair qu’en cas d’échec de Nkurunziza, la jeunesse Imbonerakure va se voir chargée bien plus que les malheurs de ce monde et le parti CNND-FDD va subir les foudres du ciel jusqu’à sa dissolution (CF .histoire du MRND, du MDR pour le cas rwandais).

Partant du constat qui précède on remarque que tous les ingrédients pour que la situation explose définitivement sont réunis. 


Bien que n’étant pas forcément homogènes ; chacun de ces ingrédients même isolé, suffit pour semer le pugilat et faire éclater tout le Burundi, voire toute la sous-région. Tout de même et pour conclure, on ne peut pas s’empêcher de préciser que les experts ne sont pas des médiums mais plutôt des observateurs mieux avertis.

Et dans le présent cas de figure, exclure les éventuelles et prévisibles alliances, mêmes les plus sordides relèverait de l’eugénisme dégoulinant de naïveté. Un sage dont j’ignore le nom et la nationalité avait dit que « des objectifs précis conduisent à d’étranges alliances ».

Dans ce qui risque d’être une troisième guerre mondiale africaine, qui n’est point souhaitable, j’aimerais simplement donner un premier aperçu des forces susceptibles de se retrouver face à face et comment le bloc Est (Russie & Chine) n’a guère beaucoup de chance de gagner si ce n’est que faire durer le conflit.

Les forces possibles dans la confrontation:

AXE NORD: le Rwanda, l’Uganda, et tous leurs alliés éthiopiens, sud-soudanais, somaliens, kenyans


AXE SUD: la SADC qui ferait tout pour ne pas avoir de frontières directes avec l’empire hima-tutsi car ce serait sceller le sort des pays membres.

AXE CENTRE: il y aura des burundais qui, ne voulant pas se faire piétiner par Kagame et consors défendront leur dignité.

AXE OUEST: il y aura certainement d’autres forces venant de l’est du Congo (rebellions Burundaises ou autres M23 et semblables) qui ne seront pas nécessairement là pour prêter mains fortes aux burundais de l’axe centre mais pour s’engouffrer dans la brèche qu’aura créé ce chaos et poser leurs propres revendications.

AXE INTERNE: toutes les autres forces qui voudront profiter du chaos dans chaque pays qui sera engagé dans le conflit.

Toutes ces forces sont presque toutes englobées dans une boule géante gérée par les occidentaux tout simplement parce qu’aucun des pays pouvant intervenir dans le conflit n’a de frontières terrestres, maritimes, et aériennes avec les russes ou les chinois.

Le Bloc Est (RUSSIE & CHINE):

Ce bloc n’a aucune chance de réussir compte tenu du fait qu’aucun n’a de point d’attache politique, militaire et logistique dans la région. 


Bien que certains puissent penser au porte-avions chinois récemment inauguré par le président XI Jinping, il ne peut pas approcher les côtes est-africaines dans l’océan indien car l’armada occidentale qui y grouille ne le laisserait pas approcher puis aucun avion russe ou chinois n’atterrirait sur le sol de ces pays sans survoler l’espace aérien contrôlé par l’occident.

Dans ce cas, les occidentaux ravitailleraient le front via la MONUSCO, via le Rwanda, via la Tanzanie, via le Malawi, via la Zambie, via la RDC et ou via les airs en utilisant n’importe quel aéroport vu qu’ils ont accès à quasiment la totalité et y disposent des bases militaires ( Bangui, Djibouti, ….). 


D’ailleurs le déploiement militaire des occidentaux au Burundi semble se préciser. Vingt marines, quinze super commandos français, et bientôt les para belges, les anglais, et j’en passe, constituent une force de frappe à ne pas négliger surtout qu’elles s’installent dans le dispositif même de défense de Nkurunziza sous oretexte de défendre des intérêts diplomatiques sur place.

Dans ce conflit, il n’y aurait que la SADC, qui, elle-même le produit des anglo-saxons pourrait changer la donne. Mais cela passe par la volonté et la vision de ses dirigeants.

En décidant d’influer sur la situation, la SADC pourrait aider à opérer un changement de cap très significatif. Mais quelles seraient les possibilités face à un occident qui ne craint à écraser une mouche avec un marteau ? 


Kagamé le maître maquisard devenu président, ronge son frein et il est déjà entrain de commettre des attentats à la grenade à Bujumbura en prémices du chaos à venir.

L’ Uganda de Museveni qui opère plus ou moins à couvert est également prête à accompagner son boy au turbin et semble s’y être préparé avec les récentes acquisitions d’avions de combat tandis que la SADC dispose en majorité de vieux hélicoptères Mi23 russes pouvant tout de même être de redoutables cracheurs de mort quand ils sont commandés par des pilotes aguerris. 


Certainement d’ailleurs que Kagamé en a gardé quelques souvenirs hérités lors des combats en 1999 autour de la ville de Kabinda en RD Congo.

On se gardera d’évoquer chaque pays de la SADC avec ses spécificités, parce que l’Angola à lui seul déjà ne ferait qu’une bouchée de Kagamé, mais l’Angola est très loin du théâtre de combats tout comme le reste des pays de la SADC hormis la Tanzanie et la RD Congo. 


De plus, cette guerre risque d’être brève, c’est à dire une « guerre éclair ».

On imagine Bujumbura tomber en une journée, la mise en place des nouvelles autorités se fairaient dans la foulée, et ces dernières s’empresser de déclarer un cessez le feu avec une SADC se retrouvant pied au mur. 


Est- ce que la SADC avalera les couleuvres pour la énième fois ? Rien n’est moins sûr. 

Dans tout cela, le sang va couler. Le sang de qui ? De n’importe quel combattant. Peut-on éviter un bain de sang ? Oui. En évinçant Nkurunziza. Et après que fera-t-on des Nkurunziza qui naîtront ? L’histoire se repétera t-il éternellement ?
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Straton Macumu

IKAZE IWACU

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