Le 20 mai 2015
En octobre 2013, à peine les concertations taillées sur mesure par et pour Kabila éteignaient leurs lampions en grandes pompes, Maître Laurent Mutambayi et moi, au nom des forces vives de la diaspora congolaise, avons publié et signé une déclaration intitulée « Les Concertations Nationales, Un emplâtre sur une jambe de bois [1]», dont le contenu reste éminemment d’actualité vingt mois plus tard.
Dans cette déclaration, on pouvait lire notamment ce qui suit :
« La République démocratique du Congo (RDC), notre Nation est toujours en péril. Seul un dialogue franc, honnête et crédible entre Congolais peut ressouder la fracture sociale grandissante entre les gouvernants kleptocrates et une population clochardisée. Cette cohésion nationale fut rompue par les élections chaotiques de novembre 2011 et aggravée par la flambée des violences à l’est du pays et par la détérioration des conditions de vie des populations livrées à un pouvoir prédateur incapable de répondre efficacement à leurs aspirations profondes ».
« Attendu que ces concertations nationales ont été boycottées par les deux principaux leaders de l’opposition Congolaise, Monsieur Étienne Tshisekedi et Monsieur Vital Kamhere, car ne répondant pas au souci de rétablir la cohésion nationale rompue en 2011 en plus de violer l’esprit et la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et de la résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et que les dites concertations se sont déroulées dans l’indifférence totale des populations nationales ; »
« Vu les engagements souscrits par le gouvernement de Monsieur Kabila de se conformer aux prescrits de l’Accord-cadre signé le 24 février 2013 à d’Addis-Abeba et à la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité du 27 mars 2013 qui exigent : « la tenue, avec les bons offices de l’Envoyée Spéciale et du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, d’un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes » ;
« Attendu qu’après ces concertations la RDC reste invariablement confrontée à une grave crise légitimité couplée d’une crise de « leadership » ;
« Nous, les forces vives de la diaspora congolaise, sommes conscients, que le processus de mise en place d’un cadre de dialogue, voulu par tous, autour de la cohésion nationale représente une nouvelle opportunité historique décisive qui pourrait être salutaire pour la République démocratique du Congo à condition qu’on y aille dans un souci d’écrire TOUS ensemble les plus belles pages de l’avenir du Congo ».
« Nous sommes conscients que le besoin d’un dialogue national en vue de la recherche de la cohésion nationale est en lui-même l’aveu de l’existence d’un problème majeur hypothéquant la survie de la nation toute entière. »
« Nous déclarions que les concertations nationales telles que convoquées par l’ordonnance de Monsieur Joseph Kabila, ab ovo, étaient viciées en ce que l’autorité qui les a convoquées, a manœuvré pour tenir de bout en bout ces assises sous son contrôle absolu ».
« Nous attirions déjà l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur l’échec des concertations, qui se profilait à l’horizon au cas où leur convocation ne répondrait qu’à des mobiles de partage du pouvoir entre la mouvance politique présidentielle et une frange de vagabonds politiques infiltrés dans la pseudo-opposition, la diaspora et la société civile ».
« Nous constatons que la convocation par Monsieur Kabila de ses concertations nationales autour de la cohésion nationale n’était pas dictée par une réelle volonté de changement mais bien pour des raisons politiciennes, en ce que tout a été subtilement mis en œuvre pour qu’elles soient non inclusives dans le choix unilatéral par le pouvoir (du quota) des délégués à ces assises, excluant des acteurs politiques hostiles au pouvoir et une diaspora exigeante. Une situation qui confère de plus un caractère illégitime aux concertations visant tacitement à conférer la légitimité à un pouvoir illégitime, du fait la cohésion recherchée en vain ».
« Nous constatons que ces concertations se sont déroulées sans tenir compte des recommandations objectives et constructives que nous avons formulées lors de notre déclaration du 15 août 2013[2] :
« Nous déclarons, du fait de leur illégitimité susmentionnée au regard de leur déroulement, que ces concertations manquent à leur tour de crédibilité. Les recommandations qui en ont découlé auraient bien pu être faites par les commissions mixtes des chambres du Parlement ».
« Après ces concertations, nous posons publiquement la question suivante : Quel est l’état de la nation après ces concertations ? Mieux qu’auparavant ?(…)»
Qu’est ce qui a changé depuis ? Rien ! Entre-temps Kabila a perdu les éliminatoires du combat dans sa stratégie « ENIGMA »
Après ses concertations, malgré leur caractère vicié au départ, saluées par une frange de ses partisans, griots, voire certaines têtes pensantes de la diaspora qui se sont bousculées au portillon pour avoir droit à la mangeoire, comme une victoire, Kabila a dû attendre plus d’une année pour mettre en place un gouvernement de cohésion nationale, qui n’en était pas un.
Conseillé par les plus radicaux de ses conseillers, c’est plutôt un gouvernement de combat[3] que la RDC a eu droit de la part d’un Kabila, incapable de tenir sa parole.
Un gouvernement qui a vu le retour des ex-rebelles du RCD-Goma, créé par le parrain régional de Kabila, Kagame, pour l’aider à mener la bataille de sa survie politique envers et contre la population congolaise à l’échéance de ses deux mandats présidentiels successifs prévus en décembre 2016.
Mais au fil du temps et à l’approche de la fin de ses deux mandats constitutionnels, désillusionné par les apprentis sorciers de sa mouvance politique en proie à l’implosion et par ses éminnces grises, médusé et isolé, Kabila veut tenter un nouveau coup de force, dans la pure ligne stratégique du « fighting and talking » de ses alliés rwandais, d’aller à nouveau au dialogue après avoir lamentablement échoué dans le combat de son maintien au pouvoir, au niveau des éliminatoires, avant même de livrer la bataille décisive de 2016.
L’enjeu latent de ce dialogue ne devrait pas fondamentalement être différent des raisons qui l’ont poussé à initier les concertations nationales en dehors du cadre de ‘Accord-cadre d’Addis-Abeba. Il s’agit bien en arrière-fond de lui permettre de se maintenir au pouvoir à l’échéance de ses mandats présidentiels.
Pourtant, cette question, verrouillée par la Constitution, ne devra absolument pas faire l’objet d’aucun compromis, ni de compromission de la classe politique congolaise, réputée pour sa traîtrise.
En effet, c’est au niveau de la bataille de la loi électorale que Kabila et un petit cercle très fermé de ses conseillers politiques et militaires avaient planifié la stratégie baptisée « ENIGMA ».
Pratiquement aucun ténor de la MP n’était au courant de ce plan dont un vent favorable nous a fait parvenir depuis septembre dernier.
Cette stratégie, ENIGMA, dont DESC dévoilera probablement le contenu dans une publication à venir, visant à permettre à Kabila de se maintenir au pouvoir après avoir épuisé ses deux mandats présidentiels, consistait à développer tout un arsenal d’artifices juridiques, politiques et militaires suivant un triple volet politique, militaire et diplomatique, sans toucher à la modification de la Constitution.
La pierre angulaire juridique de l’ENIGMA était le projet de loi électorale qui conditionnait la tenue des présidentielles à l’organisation du recensement général, de sorte à entraîner le glissement du calendrier électoral au-delà de 2016.
Le résultat voulu était de mettre tout le monde, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, devant le fait accompli et imposer à tous un compromis politique dans le but, non seulement de relancer Kabila dans le jeu politique, mais aussi de lui permettre de garder la main après la fin de son dernier mandat en décembre 2016.
Le wake-up patriotique des Congolais a mis en échec le glissement électoral, mais Kabila ne désarme pas
La loi électorale consacrant le glissement du calendrier électoral, était un des aspects du plan ENIGMA qui allait permettre à Kabila de passer le cap de décembre 2016 à la tête du pays et forcer tout le monde à un compromis politique qui remettrait les compteurs à zéro.
Le gouvernement de combat mis en place, avec l’intrépide Boshab à l’Intérieur et à la Sécurité pour affronter à la fois les acteurs politiques et la population, était constitué à ce dessein. Mais l’éveil politique de la population congolaise ainsi que la pression et la lucidité de sa diaspora, via les réseaux sociaux et NTIC, ont mis en échec ce plan[4].
Malgré le déploiement militaire impressionnant la veille des manifestions des 19 au 22 janvier 2015 et les massacres des populations civiles, à la suite du vote à la dérobée et sans examen approfondie du projet de loi électorale à l’assemblée nationale, avec un minable Minaku aidant, face à la détermination de la rue, le Sénat de Kengo wa Dondo eut très chaud et dut concéder l’incise conditionnant la tenue des élections à l’organisation du recensement.
Depuis cette déconfiture, mal digérée par Kabila qui a failli connaître le sort de Compaoré, la tactique semble changer d’épaule mais la finalité reste la même : garder la main en 2016.
Lorsque le combat échoue (fithing), c’est au tour de la négociation (talking) pour poursuivre la guerre autrement. Il s’agit d’une technique propre à l’école de Kagame.
C’est ainsi, sachant qu’il n’a presque plus suffisamment de marge de manœuvre politique et diplomatique, et l’échec de la répression militaire face à la résistance d’une population déterminée qui n’a pas reculé, Kabila revient au leurre du dialogue pour tenter un ultime coup de séduction.
Cependant, les mobiles, la finalité ainsi que les tenants et les aboutissants de sa démarche restent invariablement le même : rester président après 2016.
Le casting du dialogue est déjà biaisé en amont par le profil de la personne chargée de consultations
Pour mener les consultations en vue dudit dialogue politique, Kabila chosit l’administrateur général de l’Agence national de renseignement (ANR), Kalev Mutond, un agent de l’Etat, censé être apolitique, qui plus est un sbire d’un service de sécurité, transformé en une sorte de police politique au service exclusif du chef de l’Etat et non pas de la sécurité nationale.
Kabila manque-t-il à ce point des conseillers politiques / diplomatiques pour mener ce travail de prise de contact ?
Lorsque le même ANR s’est distingué dans la répression des opposants qui pullulent dans ses geôles souterraines éparpillées aux quatre coins du pays et dans des activités à caractère politique visant même à assurer la réélection de Kabila, comme en 2011, comment donner du crédit et de la confiance à la démarche de Kabila ?
Rien que la méthodologie atypique de la démarche et le casting de la personne chargée de déminer le terrain devraient interpeller plus d’un politicien congolais de l’opposition.
A propos des élections de 2011, deux quotidiens belges, La Libre Belgique du 19/12/2011[5], sous le titre « L’ANR au service d’un candidat » et De Morgen du 21/12/2011, ont publié un document interne de l’ANR qui illustrait la politisation de ce service commis au seul service de Kabila.
On pouvait y lire :
« La démocratie se définit par l’exercice du pouvoir par le souverain primaire qui s’exprime par les élections des gouvernants. C’est pourquoi les élections libres, démocratiques et transparentes de 2006 nous ont permis aujourd’hui de vivre le changement intervenu dans tous les secteurs de la vie nationale. Ainsi, pour la continuité des œuvres dont l’auteur est le chef de l’Etat, notre institution doit s’investir pour la réélection de Joseph Kabila Kabange à la prochaine présidentielle ainsi que celle des membres de sa famille politique dans toutes les institutions républicaines».
« Prendre en charge toutes les représentations diplomatiques et celles des organisations du système des Nations unies en vue de connaître les contacts étrangers des candidats tant à la présidentielle qu’aux législatives nationales » ; « infiltrer toutes les représentations pour démasquer les activités pouvant déstabiliser l’élection du chef de l’Etat et des membres de sa famille politique».
La division des Renseignements généraux doit « identifier les endroits stratégiques pour l’affichage des panneaux, pancartes, calicots et autres matériels de propagande » ;
« infilter les états-majors des autres candidats tant à la présidentielle qu’aux législatives pour détecter leurs stratégies. Déployer des agents-taupes dans ces états-majors, qui fourniront quotidiennement les informations sur les candidats rivaux».
La division études et analyses est chargée de « rédiger les thèmes et messages susceptibles d’être mentionnés sur les panneaux, pancartes, banderoles, calicots ou autres matériels pour la campagne électorale du chef de l’Etat et des membres de sa famille politique.
Analyser les thèmes et messages d’autres candidats afin de chercher les éléments pour la contradiction » ; aider les états-majors électoraux pro-Kabila à « rectifier les erreurs et (…) les orienter sur la voie de la victoire électorale » tandis que, chez leurs rivaux, l’ANR devra « déceler les failles et les points forts afin de monter une parade contre leurs éléments et éventuellement monter des contre-stratégies pour les battre« .
Dans l’ensemble,« nous [Ndlr. ANR] devons nous mobiliser pour cette journée (d’élections présidentielle et législatives) afin d’encadrer et de conduire les électeurs aux urnes pour voter le chef de l’Etat (sic) et les candidats députés nationaux de sa famille politique », tout en chargeant la division de contre-espionnage de « prendre en charge les observateurs étrangers ».
La même technique devra être appliquée lors des élections provinciales de 2012 et des locales de 2013 ». Et de conclure : « En vous donnant ces assignations, j’ose croire que chacun d’entre nous s’attellera à ce travail afin de prouver notre loyauté au chef de l’Etat et à sa famille politique. »
Un court document du département EM/DSI – avec cachet de l’ANR – présidence de la République – du18 août 2011, indique de son côté une « cartographie sécuritaire des circonscriptions électorales » de la capitale, précisant, pour ces quatre circonscriptions, en rubrique « Observations », qu’elles comportent chacune un « risque d’un vote sanction contre le pouvoir en place« .
Après cette illustration qui se passe de tout commentaire, où il est prouvé rouge sur blanc que l‘ANR travaille pour prouver la loyauté au chef et non à l’Etat, est-on en face d’une classe politique congolaise naïve et amnésique?
Des politiciens qui ne veulent pas tirer des conséquences de leur débâcle du passé pour croire en la démarche d’un des plus loyaux et durs du système Kabila, Kalev Mutond, dont la démarche ne vise autre chose que parvenir à maintenir au pouvoir, de même que que l’ANR a permis de faire gagner frauduleusement Kabila en 2011 ?
Autant en 2011, l’ANR est entrée activement dans le jeu politique lorsque Kabila a eu la certitude du vote sanction contre lui et son régime, de la même manière la même ANR entre dans le jeu politique lorsque Kabila se rend compte de la détermination des Congolais de le rejeter vigoureusement en 2016, après la démonstration de la contestation populaire de janvier 2015.
Pour prouver sa bonne foi, Kabila doit d’abord se conformer à la Constitution, à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et à ses propres déclarations/engagements
Ce n’est pas tant le dialogue qui va apaiser la situation et rendre la sérénité mais ce sont les actes politiques concrets posés et à poser par Kabila, en conformité à ses prérogatives constitutionnelles, qui permettront d’apaiser la tension politique.
L’article 69 de la Constitution de la RDC stipule :
« Le Président de la République est le Chef de l’Etat. Il représente la nation et il est le symbole de l’unité nationale.
Il veille au respect de la Constitution.
Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux. »
Cet article invite d’abord Kabila au respect de la Constitution. L’acte le plus fort qu’il peut poser en ce sens c’est de déclarer publiquement qu’il quittera le pouvoir au terme de ses deux mandats constitutionnels.
Pour ce faire, point besoin d’une négociation. Sa seule déclaration suffirait déjà à apaiser le climat politique.
Par ailleurs, l’article 69 invite Kabila au « respect des traités et accords internationaux ». Dans ce cadre, Kabila a apposé sa signature dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, rappelé dans l’annexe B de la résolution 2098[6].
En tant qu’accord international, l’article 215 de la Constitution stipule : « Les traités et accords internationaux régulièrement conclus ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois… ».
L’article 215 confère à l’Accord-cadre une valeur normative supérieure aux lois congolaises.
Par conséquent, en sa qualité de garant du bon fonctionnement de l’Etat (Article 215), Kabila n’a pas d’autre option que de se conformer au respect de l’Accord-cadre et donc au respect de la constitution.
Or Joseph Kabila persiste dans le refus de se conformer constitutionnellement au point 14 b) de la résolution 2098 qui « demande au Représentant spécial pour la République démocratique du Congo de s’acquitter, au moyen de ses bons offices à promouvoir un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes ».
A la place, Kabila cherche à tout prix à prendre la communauté internationale à contre-pied en se taillant d’abord sur mesure, sans succès, ses propres concertations nationales en vue de la cohésion nationale qu’il a lui-même violé en massacrant les populations les 19, 20 et 21 janvier 2015 en RDC ; puis en voulant revenir à nouveau à la charge avec le dialogue dont il détermine au départ les contours sans concertation préalables avec ses futurs interlocuteurs alors que le principe d’un dialogue, dans le cadre d’une négociation, présuppose une fixation au préalable commune des thèmes devant faire l’objet de l’ordre du jour.
Ainsi, pouvait-on lire dans la presse alimentaire présidentielle ce qui suit : « A ses sociétaires du Bureau Politique de la Majorité Présidentielle, réunis le mercredi 13 mai 2015 dans sa ferme présidentielle de Kingakat-Buenei, « le Président Joseph Kabila a confirmé qu’il va organiser le dialogue pour préserver la paix et la sécurité, pérenniser la stabilité économique et créer des conditions de normalisation du processus électoral. (…)
Joseph Kabila a confirmé avoir choisi et délégué le patron des Renseignements congolais, Kalev, pour conduire les consultations auprès des opposants, des responsables de la Société civile et d’autres. Il a circonscrit quatre objectifs qu’il poursuit, dans sa démarche. Puis, à son avis, les élections doivent être organisées de manière à garantir la cohésion nationale avant, pendant et après ».
Sentant le piège arriver, l’UDPS, par un communiqué attribué à son Président national, Etienne Tshisekedi, rappelle et renvoie Kabila au respect de l’esprit de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba dans une correspondance qui fait allusion à sa feuille de route du 14 février 2015, adressée à la communauté internationale, par intermédiaire de Martin Kobler, Représentant spécial du SG des Nations Unies.
Cette feuille de route éclaire la position de l‘UDPS sur les voies de sortie de la crise de légitimité sévissant en RDC « depuis le hold-up électoral de 2011 ».
A cet effet, l’UDPS, qui insiste sur la nécessité de préparer, de manière consensuelle, des élections libres et transparentes, dans un climat apaisé, exhorte le Représentant spécial du SG de l’ONU, Martin Kobler, ainsi que le collège des envoyés spéciaux en RDC et dans la région des Grands-lacs, à jouer pleinement leur rôle diplomatique de médiation en prenant, de toute urgence, les contacts nécessaires avec les parties congolaises, afin de définir le cadre d’organisation affective du dialogue dans un court délai.
L’UDPS dit éviter, dans l’Intérêt de la Nation, les pertes de temps et les manœuvres dilatoires visant à contourner les exigences constitutionnelles régissant les échéances électorales et favorisant le glissement.
En rappelant cette correspondance, l’UDPS veut en quelque sorte renier à Kabila toute initiative unilatérale de sa part qui ne tiendrait pas compte de l’accord-cadre. Il s’agit là d’une manière, pour une fois, diplomatiquement polie de l’UDPS, de ne pas se ranger sur la formule unilatérale fixée par Kabila.
Ce qui promet de l’électricité dans l’air et augure d’un possible échec de l’initiative de Kabila, si les deux parties campent sur leur position. D’autant que les points retenus par l’un ne sont pas vraiment convergents avec la préoccupation première de l’autre : la vérité des urnes de 2011.
Par ailleurs, une autre plateforme de l’opposition autour de l’UNC de Vital Kamerhe et du MPCR de Jean-Claude Vuemba, viennent de décliner l’offre de dialogue de Kabila.
Dans une déclaration politique publiée le 18 mai 2015, elle déclare : « L’opposition politique congolaise ne trouve pas d’opportunité d’un dialogue qui risque de nous entraîner dans un schéma de transition et de déboucher au glissement du calendrier électoral en violation de la Constitution».
Peut-on vraiment attendre autre chose de positif de Kabila ? Eh bien non !
Vingt-cinq mois après la signature de l’Accord-cadre et près de vingt moi après la clôture des concertations, pas grand-chose n’a été accompli sur le terrain congolais.
Malgré la victoire des FARDC, aidées par la brigade d’intervention de la MONUSCO, le Nord-Kivu est en proie à la réactivation du M23 sous une nouvelle dénomination, à la réactivation des groupes armés (Cheka, Nduma, NDC, ) et les massacres à grande échelle des populations de Beni, faussement attribués aux ADF/NALU ; les Bakata-Katanga continuent de faire la loi à la province cuprifère en occasionnant plus de 500.000 déplacés et réfugiés internes ; la résurgence des Maï-Maï en Ituri, et l’afflux des réfugiés ougandais, fuyant la répression de la police et des milices de Nkurunziza, le frère siamois de Kabila, sont autant d’indices qui doivent disqualifier le président Kabila et lui refuser tout dialogue à la veille de son départ car il ne pourra pas réaliser en 19 mois ce qu’il a été incapable de faire en 14 ans de sa gouvernance kleptocratique et macabre.
Des actes qu’on peut attendre de Kabila sont tous balisés à la fois par la Constitution, ses engagements souscrits dans l’accord-cadre et par les 600 recommandations des concertations dont les 100 prioritaires qu’il a solennellement déclaré faire « miennes ».
A ce jour, même pas 10 recommandations prioritaires ont été mises en œuvre. Une preuve supplémentaire de non-respect des engagements républicains et de manque de volonté de Kabila de vouloir effectivement apaiser le jeu politique.
En effet, si Kabila avait réellement commencé à appliquer ces résolutions, il aurait sans doute coupé l’herbe sous les pieds de ses détracteurs et adversaires politiques car les résolutions qui en sont sorties, malgré le caractère illégitime de ces concertations, allaient dans le sens d’apaiser l’espace politique.
C’est l’accomplissement effectif de ces actes qui montreront sa bonne foi et non à l’ouverture d’un autre dialogue.
Or sur le registre des actes posés par Kabila, que constate-t-on : l’arrestation des opposants qui manifestent une posture virulente à sa stratégie de se maintenir au pouvoir : Jean-Claude Muyambo, Ernest Kyaviro, Jean-Bertrabd Ewanga, Diomi Ndongala, les activistes de la Lucha, la traque des membres de Filimbi et d’autres militants des droits de l’homm, etc.
Il s’agit là des signes apparents de la personnalité politique invariablement duale et bipolaire de Joseph Kabila, qui fait le contraire de ce à quoi il s’est engagé.
Une raison de plus pour ne pas donner une suite favorable au dialogue qui ne permettra pas de guérir sa personnalité schizo-psychotique politique allergique aux valeurs de l’Etat de droit : respect des normes et des règles du jeu démocratique.
Conclusion
Pour l’opposition et la société civile, la seule réponse à adresser à Kabila, plutôt que perdre à nouveau l’argent du trésor public à organiser un nouveau dialogue, c’est exiger de lui de respecter sa parole donnée en mettant en application les recommandations issues de ses propres concertations.
Rien que la répression d’au-moins 42 congolais, victimes de sa folie meurtrière suffit, chers politiciens et acteurs de la société civile, pour dire un NON au dialogue de Kabila.
C’est le seul geste de respect que vous pouvez témoigner à l’égard des victimes de la gouvernance macabre de Kabila qui n’apportera plus rien de nouveau aux Congolais, à 20 mois de son départ.
Rien que l’indifférence que Kabila, Matata et le Parlement ont adopté, suffit pour montrer le mépris qu’ils manifestent à l’égard de la population Congolaise qu’ils ont massacrée.
Dialogue ? Oui, c’est possible mais pourquoi et pour quoi faire lorsque celui qui le convoque ne respecte aucun accord, aucun engagement ni même la loi fondamentale de l’Etat qui lui confère son pouvoir ?
L’Accord de Pretoria adopté à Sun City en décembre 2012 a instauré d’un nouvel ordre politique, au prix des deux guerres d’agression occasionnant plus de 6 000 000 de victimes et concrétisé par la Constitution de 2006, que Kabila a déjà tripatouillée en 2011 pour se maintenir au pouvoir par la fraude électorale qu’il a orchestrée et par la force.
Le seul gage de bonne foi que Kabila peut montrer à la population congolaise, c’est respecter cette Constitution, fruit d’un dialogue approuvé par un référendum populaire et rien d’autre. Sa seule déclaration publique de ne pas se représenter en 2016 apaisera énormément le climat politique.
D’autres parts, la non politisation de la CENI et la transparence, la non instrumentalisation du parlement devenu sa caisse de résonance, la non caporalisation de la Justice et l’apolitisme des services de sécurité sont des actes qu’il doit poser pour apaiser le climat politique et créer les conditions de la cohésion nationale.
Il n’a pas besoin d’un nouveau dialogue politique pour se mettre au travail et rassurer tout le monde. Ne soyez pas dupes car le Peuple congolais et sa diaspora ne vous suivront certainement pas dans ce dialogue qui n’apportera rien de nouveau sous le ciel congolais !
Sans leaders, ce Peuple s’est pris lui-même en charge les 19, 20 et 21 janvier 2015, ne reculant pas face aux chars de la Garde prétorienne de Kabila, tirant à bout portant à balles réelles sur les citoyens qui exerçaient leur droit constitutionnel leur garantissant la liberté de manifestation[7] et la liberté d’expression.
Bref, il y a anguille sous roche sous cette subite tentative de dialogue de Kabila. Cela invite à ne pas mordre à l’hameçon.
Car si des politiciens et certains membres de la société civile sont prêtes à aller jouer le jeu de Kabila, qu’ils sachent que la majorité de la population congolaise et de sa diaspora ne veut plus rien attendre autre chose que le départ de Kabila et son régime en 2016.
Ce Peuple là qui a montré sa détermination d’en finir avec un régime qui l’a clochardisé, ne pardonnera pas leur énième égarement politique. C’est le message populaire convergent qui remonte vers des analystes que nous sommes. Un opposant averti en vaut mille!
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Jean-Jacques Omanyundu Wondo
Exclusivité DESC
[1] http://desc-wondo.org/declaration-des-forces-vives-de-la-diaspora-les-concertations-nationales-un-emplatre-sur-une-jambe-de-bois/.
[2] http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=8246) ou (http://lepotentielonline.com/site2/index.php?option=com_content&view=article&id=2380:les-forces-vives-de-la-diaspora-congolaise-de-belgique-posent-des-prealables-a-leur-participation-aux-concertations-de-kinshasa&catid=90:online-depeches&lang=en
[3] http://desc-wondo.org/matata-ii-un-gouvernement-de-combat-obese-et-mal-calibre-jj-wondo/.
[4] http://desc-wondo.org/inedit-comment-les-ntic-la-diaspora-et-la-population-congolaises-ont-mis-le-regime-kabila-a-genoux-jj-wondo/.
[5] http://www.lalibre.be/actu/international/l-anr-au-service-d-un-candidat-51b8e17ce4b0de6db9c4a71d.
[6] Poursuivre et approfondir la réforme du secteur de la sécurité, en particulier s’agissant de l’ARMÉE et de la police;
Consolider l’AUTORITÉ de l’ÉTAT, en particulier dans l’est de la République démocratique du Congo, notamment pour empêcher les groupes armés de déstabiliser les pays voisins;
Progresser sur la voie de la décentralisation;
Aller de l’avant en matière de développement économique, s’agissant notamment du développement des infrastructures et de la prestation de services sociaux de base;
Poursuivre la réforme structurelle des institutions de l’État, notamment la réforme financière; et
Promouvoir la réconciliation, la tolérance et la démocratisation.
[7] Article 26 de la Constitution de la RDC : « La liberté de manifestation est garantie. Toute manifestation sur les voies publiques ou en plein air, impose aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité administrative compétente. Nul ne peut être contraint à prendre part à une manifestation. La loi en fixe les mesures d’application »
En octobre 2013, à peine les concertations taillées sur mesure par et pour Kabila éteignaient leurs lampions en grandes pompes, Maître Laurent Mutambayi et moi, au nom des forces vives de la diaspora congolaise, avons publié et signé une déclaration intitulée « Les Concertations Nationales, Un emplâtre sur une jambe de bois [1]», dont le contenu reste éminemment d’actualité vingt mois plus tard.
Dans cette déclaration, on pouvait lire notamment ce qui suit :
« La République démocratique du Congo (RDC), notre Nation est toujours en péril. Seul un dialogue franc, honnête et crédible entre Congolais peut ressouder la fracture sociale grandissante entre les gouvernants kleptocrates et une population clochardisée. Cette cohésion nationale fut rompue par les élections chaotiques de novembre 2011 et aggravée par la flambée des violences à l’est du pays et par la détérioration des conditions de vie des populations livrées à un pouvoir prédateur incapable de répondre efficacement à leurs aspirations profondes ».
« Attendu que ces concertations nationales ont été boycottées par les deux principaux leaders de l’opposition Congolaise, Monsieur Étienne Tshisekedi et Monsieur Vital Kamhere, car ne répondant pas au souci de rétablir la cohésion nationale rompue en 2011 en plus de violer l’esprit et la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et de la résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et que les dites concertations se sont déroulées dans l’indifférence totale des populations nationales ; »
« Vu les engagements souscrits par le gouvernement de Monsieur Kabila de se conformer aux prescrits de l’Accord-cadre signé le 24 février 2013 à d’Addis-Abeba et à la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité du 27 mars 2013 qui exigent : « la tenue, avec les bons offices de l’Envoyée Spéciale et du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, d’un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes » ;
« Attendu qu’après ces concertations la RDC reste invariablement confrontée à une grave crise légitimité couplée d’une crise de « leadership » ;
« Nous, les forces vives de la diaspora congolaise, sommes conscients, que le processus de mise en place d’un cadre de dialogue, voulu par tous, autour de la cohésion nationale représente une nouvelle opportunité historique décisive qui pourrait être salutaire pour la République démocratique du Congo à condition qu’on y aille dans un souci d’écrire TOUS ensemble les plus belles pages de l’avenir du Congo ».
« Nous sommes conscients que le besoin d’un dialogue national en vue de la recherche de la cohésion nationale est en lui-même l’aveu de l’existence d’un problème majeur hypothéquant la survie de la nation toute entière. »
« Nous déclarions que les concertations nationales telles que convoquées par l’ordonnance de Monsieur Joseph Kabila, ab ovo, étaient viciées en ce que l’autorité qui les a convoquées, a manœuvré pour tenir de bout en bout ces assises sous son contrôle absolu ».
« Nous attirions déjà l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur l’échec des concertations, qui se profilait à l’horizon au cas où leur convocation ne répondrait qu’à des mobiles de partage du pouvoir entre la mouvance politique présidentielle et une frange de vagabonds politiques infiltrés dans la pseudo-opposition, la diaspora et la société civile ».
« Nous constatons que la convocation par Monsieur Kabila de ses concertations nationales autour de la cohésion nationale n’était pas dictée par une réelle volonté de changement mais bien pour des raisons politiciennes, en ce que tout a été subtilement mis en œuvre pour qu’elles soient non inclusives dans le choix unilatéral par le pouvoir (du quota) des délégués à ces assises, excluant des acteurs politiques hostiles au pouvoir et une diaspora exigeante. Une situation qui confère de plus un caractère illégitime aux concertations visant tacitement à conférer la légitimité à un pouvoir illégitime, du fait la cohésion recherchée en vain ».
« Nous constatons que ces concertations se sont déroulées sans tenir compte des recommandations objectives et constructives que nous avons formulées lors de notre déclaration du 15 août 2013[2] :
« Nous déclarons, du fait de leur illégitimité susmentionnée au regard de leur déroulement, que ces concertations manquent à leur tour de crédibilité. Les recommandations qui en ont découlé auraient bien pu être faites par les commissions mixtes des chambres du Parlement ».
« Après ces concertations, nous posons publiquement la question suivante : Quel est l’état de la nation après ces concertations ? Mieux qu’auparavant ?(…)»
Qu’est ce qui a changé depuis ? Rien ! Entre-temps Kabila a perdu les éliminatoires du combat dans sa stratégie « ENIGMA »
Après ses concertations, malgré leur caractère vicié au départ, saluées par une frange de ses partisans, griots, voire certaines têtes pensantes de la diaspora qui se sont bousculées au portillon pour avoir droit à la mangeoire, comme une victoire, Kabila a dû attendre plus d’une année pour mettre en place un gouvernement de cohésion nationale, qui n’en était pas un.
Conseillé par les plus radicaux de ses conseillers, c’est plutôt un gouvernement de combat[3] que la RDC a eu droit de la part d’un Kabila, incapable de tenir sa parole.
Un gouvernement qui a vu le retour des ex-rebelles du RCD-Goma, créé par le parrain régional de Kabila, Kagame, pour l’aider à mener la bataille de sa survie politique envers et contre la population congolaise à l’échéance de ses deux mandats présidentiels successifs prévus en décembre 2016.
Mais au fil du temps et à l’approche de la fin de ses deux mandats constitutionnels, désillusionné par les apprentis sorciers de sa mouvance politique en proie à l’implosion et par ses éminnces grises, médusé et isolé, Kabila veut tenter un nouveau coup de force, dans la pure ligne stratégique du « fighting and talking » de ses alliés rwandais, d’aller à nouveau au dialogue après avoir lamentablement échoué dans le combat de son maintien au pouvoir, au niveau des éliminatoires, avant même de livrer la bataille décisive de 2016.
L’enjeu latent de ce dialogue ne devrait pas fondamentalement être différent des raisons qui l’ont poussé à initier les concertations nationales en dehors du cadre de ‘Accord-cadre d’Addis-Abeba. Il s’agit bien en arrière-fond de lui permettre de se maintenir au pouvoir à l’échéance de ses mandats présidentiels.
Pourtant, cette question, verrouillée par la Constitution, ne devra absolument pas faire l’objet d’aucun compromis, ni de compromission de la classe politique congolaise, réputée pour sa traîtrise.
En effet, c’est au niveau de la bataille de la loi électorale que Kabila et un petit cercle très fermé de ses conseillers politiques et militaires avaient planifié la stratégie baptisée « ENIGMA ».
Pratiquement aucun ténor de la MP n’était au courant de ce plan dont un vent favorable nous a fait parvenir depuis septembre dernier.
Cette stratégie, ENIGMA, dont DESC dévoilera probablement le contenu dans une publication à venir, visant à permettre à Kabila de se maintenir au pouvoir après avoir épuisé ses deux mandats présidentiels, consistait à développer tout un arsenal d’artifices juridiques, politiques et militaires suivant un triple volet politique, militaire et diplomatique, sans toucher à la modification de la Constitution.
La pierre angulaire juridique de l’ENIGMA était le projet de loi électorale qui conditionnait la tenue des présidentielles à l’organisation du recensement général, de sorte à entraîner le glissement du calendrier électoral au-delà de 2016.
Le résultat voulu était de mettre tout le monde, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, devant le fait accompli et imposer à tous un compromis politique dans le but, non seulement de relancer Kabila dans le jeu politique, mais aussi de lui permettre de garder la main après la fin de son dernier mandat en décembre 2016.
Le wake-up patriotique des Congolais a mis en échec le glissement électoral, mais Kabila ne désarme pas
La loi électorale consacrant le glissement du calendrier électoral, était un des aspects du plan ENIGMA qui allait permettre à Kabila de passer le cap de décembre 2016 à la tête du pays et forcer tout le monde à un compromis politique qui remettrait les compteurs à zéro.
Le gouvernement de combat mis en place, avec l’intrépide Boshab à l’Intérieur et à la Sécurité pour affronter à la fois les acteurs politiques et la population, était constitué à ce dessein. Mais l’éveil politique de la population congolaise ainsi que la pression et la lucidité de sa diaspora, via les réseaux sociaux et NTIC, ont mis en échec ce plan[4].
Malgré le déploiement militaire impressionnant la veille des manifestions des 19 au 22 janvier 2015 et les massacres des populations civiles, à la suite du vote à la dérobée et sans examen approfondie du projet de loi électorale à l’assemblée nationale, avec un minable Minaku aidant, face à la détermination de la rue, le Sénat de Kengo wa Dondo eut très chaud et dut concéder l’incise conditionnant la tenue des élections à l’organisation du recensement.
Depuis cette déconfiture, mal digérée par Kabila qui a failli connaître le sort de Compaoré, la tactique semble changer d’épaule mais la finalité reste la même : garder la main en 2016.
Lorsque le combat échoue (fithing), c’est au tour de la négociation (talking) pour poursuivre la guerre autrement. Il s’agit d’une technique propre à l’école de Kagame.
C’est ainsi, sachant qu’il n’a presque plus suffisamment de marge de manœuvre politique et diplomatique, et l’échec de la répression militaire face à la résistance d’une population déterminée qui n’a pas reculé, Kabila revient au leurre du dialogue pour tenter un ultime coup de séduction.
Cependant, les mobiles, la finalité ainsi que les tenants et les aboutissants de sa démarche restent invariablement le même : rester président après 2016.
Le casting du dialogue est déjà biaisé en amont par le profil de la personne chargée de consultations
Pour mener les consultations en vue dudit dialogue politique, Kabila chosit l’administrateur général de l’Agence national de renseignement (ANR), Kalev Mutond, un agent de l’Etat, censé être apolitique, qui plus est un sbire d’un service de sécurité, transformé en une sorte de police politique au service exclusif du chef de l’Etat et non pas de la sécurité nationale.
Kabila manque-t-il à ce point des conseillers politiques / diplomatiques pour mener ce travail de prise de contact ?
Lorsque le même ANR s’est distingué dans la répression des opposants qui pullulent dans ses geôles souterraines éparpillées aux quatre coins du pays et dans des activités à caractère politique visant même à assurer la réélection de Kabila, comme en 2011, comment donner du crédit et de la confiance à la démarche de Kabila ?
Rien que la méthodologie atypique de la démarche et le casting de la personne chargée de déminer le terrain devraient interpeller plus d’un politicien congolais de l’opposition.
A propos des élections de 2011, deux quotidiens belges, La Libre Belgique du 19/12/2011[5], sous le titre « L’ANR au service d’un candidat » et De Morgen du 21/12/2011, ont publié un document interne de l’ANR qui illustrait la politisation de ce service commis au seul service de Kabila.
On pouvait y lire :
« La démocratie se définit par l’exercice du pouvoir par le souverain primaire qui s’exprime par les élections des gouvernants. C’est pourquoi les élections libres, démocratiques et transparentes de 2006 nous ont permis aujourd’hui de vivre le changement intervenu dans tous les secteurs de la vie nationale. Ainsi, pour la continuité des œuvres dont l’auteur est le chef de l’Etat, notre institution doit s’investir pour la réélection de Joseph Kabila Kabange à la prochaine présidentielle ainsi que celle des membres de sa famille politique dans toutes les institutions républicaines».
« Prendre en charge toutes les représentations diplomatiques et celles des organisations du système des Nations unies en vue de connaître les contacts étrangers des candidats tant à la présidentielle qu’aux législatives nationales » ; « infiltrer toutes les représentations pour démasquer les activités pouvant déstabiliser l’élection du chef de l’Etat et des membres de sa famille politique».
La division des Renseignements généraux doit « identifier les endroits stratégiques pour l’affichage des panneaux, pancartes, calicots et autres matériels de propagande » ;
« infilter les états-majors des autres candidats tant à la présidentielle qu’aux législatives pour détecter leurs stratégies. Déployer des agents-taupes dans ces états-majors, qui fourniront quotidiennement les informations sur les candidats rivaux».
La division études et analyses est chargée de « rédiger les thèmes et messages susceptibles d’être mentionnés sur les panneaux, pancartes, banderoles, calicots ou autres matériels pour la campagne électorale du chef de l’Etat et des membres de sa famille politique.
Analyser les thèmes et messages d’autres candidats afin de chercher les éléments pour la contradiction » ; aider les états-majors électoraux pro-Kabila à « rectifier les erreurs et (…) les orienter sur la voie de la victoire électorale » tandis que, chez leurs rivaux, l’ANR devra « déceler les failles et les points forts afin de monter une parade contre leurs éléments et éventuellement monter des contre-stratégies pour les battre« .
Dans l’ensemble,« nous [Ndlr. ANR] devons nous mobiliser pour cette journée (d’élections présidentielle et législatives) afin d’encadrer et de conduire les électeurs aux urnes pour voter le chef de l’Etat (sic) et les candidats députés nationaux de sa famille politique », tout en chargeant la division de contre-espionnage de « prendre en charge les observateurs étrangers ».
La même technique devra être appliquée lors des élections provinciales de 2012 et des locales de 2013 ». Et de conclure : « En vous donnant ces assignations, j’ose croire que chacun d’entre nous s’attellera à ce travail afin de prouver notre loyauté au chef de l’Etat et à sa famille politique. »
Un court document du département EM/DSI – avec cachet de l’ANR – présidence de la République – du18 août 2011, indique de son côté une « cartographie sécuritaire des circonscriptions électorales » de la capitale, précisant, pour ces quatre circonscriptions, en rubrique « Observations », qu’elles comportent chacune un « risque d’un vote sanction contre le pouvoir en place« .
Après cette illustration qui se passe de tout commentaire, où il est prouvé rouge sur blanc que l‘ANR travaille pour prouver la loyauté au chef et non à l’Etat, est-on en face d’une classe politique congolaise naïve et amnésique?
Des politiciens qui ne veulent pas tirer des conséquences de leur débâcle du passé pour croire en la démarche d’un des plus loyaux et durs du système Kabila, Kalev Mutond, dont la démarche ne vise autre chose que parvenir à maintenir au pouvoir, de même que que l’ANR a permis de faire gagner frauduleusement Kabila en 2011 ?
Autant en 2011, l’ANR est entrée activement dans le jeu politique lorsque Kabila a eu la certitude du vote sanction contre lui et son régime, de la même manière la même ANR entre dans le jeu politique lorsque Kabila se rend compte de la détermination des Congolais de le rejeter vigoureusement en 2016, après la démonstration de la contestation populaire de janvier 2015.
Pour prouver sa bonne foi, Kabila doit d’abord se conformer à la Constitution, à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et à ses propres déclarations/engagements
Ce n’est pas tant le dialogue qui va apaiser la situation et rendre la sérénité mais ce sont les actes politiques concrets posés et à poser par Kabila, en conformité à ses prérogatives constitutionnelles, qui permettront d’apaiser la tension politique.
L’article 69 de la Constitution de la RDC stipule :
« Le Président de la République est le Chef de l’Etat. Il représente la nation et il est le symbole de l’unité nationale.
Il veille au respect de la Constitution.
Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux. »
Cet article invite d’abord Kabila au respect de la Constitution. L’acte le plus fort qu’il peut poser en ce sens c’est de déclarer publiquement qu’il quittera le pouvoir au terme de ses deux mandats constitutionnels.
Pour ce faire, point besoin d’une négociation. Sa seule déclaration suffirait déjà à apaiser le climat politique.
Par ailleurs, l’article 69 invite Kabila au « respect des traités et accords internationaux ». Dans ce cadre, Kabila a apposé sa signature dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, rappelé dans l’annexe B de la résolution 2098[6].
En tant qu’accord international, l’article 215 de la Constitution stipule : « Les traités et accords internationaux régulièrement conclus ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois… ».
L’article 215 confère à l’Accord-cadre une valeur normative supérieure aux lois congolaises.
Par conséquent, en sa qualité de garant du bon fonctionnement de l’Etat (Article 215), Kabila n’a pas d’autre option que de se conformer au respect de l’Accord-cadre et donc au respect de la constitution.
Or Joseph Kabila persiste dans le refus de se conformer constitutionnellement au point 14 b) de la résolution 2098 qui « demande au Représentant spécial pour la République démocratique du Congo de s’acquitter, au moyen de ses bons offices à promouvoir un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes ».
A la place, Kabila cherche à tout prix à prendre la communauté internationale à contre-pied en se taillant d’abord sur mesure, sans succès, ses propres concertations nationales en vue de la cohésion nationale qu’il a lui-même violé en massacrant les populations les 19, 20 et 21 janvier 2015 en RDC ; puis en voulant revenir à nouveau à la charge avec le dialogue dont il détermine au départ les contours sans concertation préalables avec ses futurs interlocuteurs alors que le principe d’un dialogue, dans le cadre d’une négociation, présuppose une fixation au préalable commune des thèmes devant faire l’objet de l’ordre du jour.
Ainsi, pouvait-on lire dans la presse alimentaire présidentielle ce qui suit : « A ses sociétaires du Bureau Politique de la Majorité Présidentielle, réunis le mercredi 13 mai 2015 dans sa ferme présidentielle de Kingakat-Buenei, « le Président Joseph Kabila a confirmé qu’il va organiser le dialogue pour préserver la paix et la sécurité, pérenniser la stabilité économique et créer des conditions de normalisation du processus électoral. (…)
Joseph Kabila a confirmé avoir choisi et délégué le patron des Renseignements congolais, Kalev, pour conduire les consultations auprès des opposants, des responsables de la Société civile et d’autres. Il a circonscrit quatre objectifs qu’il poursuit, dans sa démarche. Puis, à son avis, les élections doivent être organisées de manière à garantir la cohésion nationale avant, pendant et après ».
Sentant le piège arriver, l’UDPS, par un communiqué attribué à son Président national, Etienne Tshisekedi, rappelle et renvoie Kabila au respect de l’esprit de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba dans une correspondance qui fait allusion à sa feuille de route du 14 février 2015, adressée à la communauté internationale, par intermédiaire de Martin Kobler, Représentant spécial du SG des Nations Unies.
Cette feuille de route éclaire la position de l‘UDPS sur les voies de sortie de la crise de légitimité sévissant en RDC « depuis le hold-up électoral de 2011 ».
A cet effet, l’UDPS, qui insiste sur la nécessité de préparer, de manière consensuelle, des élections libres et transparentes, dans un climat apaisé, exhorte le Représentant spécial du SG de l’ONU, Martin Kobler, ainsi que le collège des envoyés spéciaux en RDC et dans la région des Grands-lacs, à jouer pleinement leur rôle diplomatique de médiation en prenant, de toute urgence, les contacts nécessaires avec les parties congolaises, afin de définir le cadre d’organisation affective du dialogue dans un court délai.
L’UDPS dit éviter, dans l’Intérêt de la Nation, les pertes de temps et les manœuvres dilatoires visant à contourner les exigences constitutionnelles régissant les échéances électorales et favorisant le glissement.
En rappelant cette correspondance, l’UDPS veut en quelque sorte renier à Kabila toute initiative unilatérale de sa part qui ne tiendrait pas compte de l’accord-cadre. Il s’agit là d’une manière, pour une fois, diplomatiquement polie de l’UDPS, de ne pas se ranger sur la formule unilatérale fixée par Kabila.
Ce qui promet de l’électricité dans l’air et augure d’un possible échec de l’initiative de Kabila, si les deux parties campent sur leur position. D’autant que les points retenus par l’un ne sont pas vraiment convergents avec la préoccupation première de l’autre : la vérité des urnes de 2011.
Par ailleurs, une autre plateforme de l’opposition autour de l’UNC de Vital Kamerhe et du MPCR de Jean-Claude Vuemba, viennent de décliner l’offre de dialogue de Kabila.
Dans une déclaration politique publiée le 18 mai 2015, elle déclare : « L’opposition politique congolaise ne trouve pas d’opportunité d’un dialogue qui risque de nous entraîner dans un schéma de transition et de déboucher au glissement du calendrier électoral en violation de la Constitution».
Peut-on vraiment attendre autre chose de positif de Kabila ? Eh bien non !
Vingt-cinq mois après la signature de l’Accord-cadre et près de vingt moi après la clôture des concertations, pas grand-chose n’a été accompli sur le terrain congolais.
Malgré la victoire des FARDC, aidées par la brigade d’intervention de la MONUSCO, le Nord-Kivu est en proie à la réactivation du M23 sous une nouvelle dénomination, à la réactivation des groupes armés (Cheka, Nduma, NDC, ) et les massacres à grande échelle des populations de Beni, faussement attribués aux ADF/NALU ; les Bakata-Katanga continuent de faire la loi à la province cuprifère en occasionnant plus de 500.000 déplacés et réfugiés internes ; la résurgence des Maï-Maï en Ituri, et l’afflux des réfugiés ougandais, fuyant la répression de la police et des milices de Nkurunziza, le frère siamois de Kabila, sont autant d’indices qui doivent disqualifier le président Kabila et lui refuser tout dialogue à la veille de son départ car il ne pourra pas réaliser en 19 mois ce qu’il a été incapable de faire en 14 ans de sa gouvernance kleptocratique et macabre.
Des actes qu’on peut attendre de Kabila sont tous balisés à la fois par la Constitution, ses engagements souscrits dans l’accord-cadre et par les 600 recommandations des concertations dont les 100 prioritaires qu’il a solennellement déclaré faire « miennes ».
A ce jour, même pas 10 recommandations prioritaires ont été mises en œuvre. Une preuve supplémentaire de non-respect des engagements républicains et de manque de volonté de Kabila de vouloir effectivement apaiser le jeu politique.
En effet, si Kabila avait réellement commencé à appliquer ces résolutions, il aurait sans doute coupé l’herbe sous les pieds de ses détracteurs et adversaires politiques car les résolutions qui en sont sorties, malgré le caractère illégitime de ces concertations, allaient dans le sens d’apaiser l’espace politique.
C’est l’accomplissement effectif de ces actes qui montreront sa bonne foi et non à l’ouverture d’un autre dialogue.
Or sur le registre des actes posés par Kabila, que constate-t-on : l’arrestation des opposants qui manifestent une posture virulente à sa stratégie de se maintenir au pouvoir : Jean-Claude Muyambo, Ernest Kyaviro, Jean-Bertrabd Ewanga, Diomi Ndongala, les activistes de la Lucha, la traque des membres de Filimbi et d’autres militants des droits de l’homm, etc.
Il s’agit là des signes apparents de la personnalité politique invariablement duale et bipolaire de Joseph Kabila, qui fait le contraire de ce à quoi il s’est engagé.
Une raison de plus pour ne pas donner une suite favorable au dialogue qui ne permettra pas de guérir sa personnalité schizo-psychotique politique allergique aux valeurs de l’Etat de droit : respect des normes et des règles du jeu démocratique.
Conclusion
Pour l’opposition et la société civile, la seule réponse à adresser à Kabila, plutôt que perdre à nouveau l’argent du trésor public à organiser un nouveau dialogue, c’est exiger de lui de respecter sa parole donnée en mettant en application les recommandations issues de ses propres concertations.
Rien que la répression d’au-moins 42 congolais, victimes de sa folie meurtrière suffit, chers politiciens et acteurs de la société civile, pour dire un NON au dialogue de Kabila.
C’est le seul geste de respect que vous pouvez témoigner à l’égard des victimes de la gouvernance macabre de Kabila qui n’apportera plus rien de nouveau aux Congolais, à 20 mois de son départ.
Rien que l’indifférence que Kabila, Matata et le Parlement ont adopté, suffit pour montrer le mépris qu’ils manifestent à l’égard de la population Congolaise qu’ils ont massacrée.
Dialogue ? Oui, c’est possible mais pourquoi et pour quoi faire lorsque celui qui le convoque ne respecte aucun accord, aucun engagement ni même la loi fondamentale de l’Etat qui lui confère son pouvoir ?
L’Accord de Pretoria adopté à Sun City en décembre 2012 a instauré d’un nouvel ordre politique, au prix des deux guerres d’agression occasionnant plus de 6 000 000 de victimes et concrétisé par la Constitution de 2006, que Kabila a déjà tripatouillée en 2011 pour se maintenir au pouvoir par la fraude électorale qu’il a orchestrée et par la force.
Le seul gage de bonne foi que Kabila peut montrer à la population congolaise, c’est respecter cette Constitution, fruit d’un dialogue approuvé par un référendum populaire et rien d’autre. Sa seule déclaration publique de ne pas se représenter en 2016 apaisera énormément le climat politique.
D’autres parts, la non politisation de la CENI et la transparence, la non instrumentalisation du parlement devenu sa caisse de résonance, la non caporalisation de la Justice et l’apolitisme des services de sécurité sont des actes qu’il doit poser pour apaiser le climat politique et créer les conditions de la cohésion nationale.
Il n’a pas besoin d’un nouveau dialogue politique pour se mettre au travail et rassurer tout le monde. Ne soyez pas dupes car le Peuple congolais et sa diaspora ne vous suivront certainement pas dans ce dialogue qui n’apportera rien de nouveau sous le ciel congolais !
Sans leaders, ce Peuple s’est pris lui-même en charge les 19, 20 et 21 janvier 2015, ne reculant pas face aux chars de la Garde prétorienne de Kabila, tirant à bout portant à balles réelles sur les citoyens qui exerçaient leur droit constitutionnel leur garantissant la liberté de manifestation[7] et la liberté d’expression.
Bref, il y a anguille sous roche sous cette subite tentative de dialogue de Kabila. Cela invite à ne pas mordre à l’hameçon.
Car si des politiciens et certains membres de la société civile sont prêtes à aller jouer le jeu de Kabila, qu’ils sachent que la majorité de la population congolaise et de sa diaspora ne veut plus rien attendre autre chose que le départ de Kabila et son régime en 2016.
Ce Peuple là qui a montré sa détermination d’en finir avec un régime qui l’a clochardisé, ne pardonnera pas leur énième égarement politique. C’est le message populaire convergent qui remonte vers des analystes que nous sommes. Un opposant averti en vaut mille!
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Jean-Jacques Omanyundu Wondo
Exclusivité DESC
[1] http://desc-wondo.org/declaration-des-forces-vives-de-la-diaspora-les-concertations-nationales-un-emplatre-sur-une-jambe-de-bois/.
[2] http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=8246) ou (http://lepotentielonline.com/site2/index.php?option=com_content&view=article&id=2380:les-forces-vives-de-la-diaspora-congolaise-de-belgique-posent-des-prealables-a-leur-participation-aux-concertations-de-kinshasa&catid=90:online-depeches&lang=en
[3] http://desc-wondo.org/matata-ii-un-gouvernement-de-combat-obese-et-mal-calibre-jj-wondo/.
[4] http://desc-wondo.org/inedit-comment-les-ntic-la-diaspora-et-la-population-congolaises-ont-mis-le-regime-kabila-a-genoux-jj-wondo/.
[5] http://www.lalibre.be/actu/international/l-anr-au-service-d-un-candidat-51b8e17ce4b0de6db9c4a71d.
[6] Poursuivre et approfondir la réforme du secteur de la sécurité, en particulier s’agissant de l’ARMÉE et de la police;
Consolider l’AUTORITÉ de l’ÉTAT, en particulier dans l’est de la République démocratique du Congo, notamment pour empêcher les groupes armés de déstabiliser les pays voisins;
Progresser sur la voie de la décentralisation;
Aller de l’avant en matière de développement économique, s’agissant notamment du développement des infrastructures et de la prestation de services sociaux de base;
Poursuivre la réforme structurelle des institutions de l’État, notamment la réforme financière; et
Promouvoir la réconciliation, la tolérance et la démocratisation.
[7] Article 26 de la Constitution de la RDC : « La liberté de manifestation est garantie. Toute manifestation sur les voies publiques ou en plein air, impose aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité administrative compétente. Nul ne peut être contraint à prendre part à une manifestation. La loi en fixe les mesures d’application »
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