Le 25.09.2015
L’ampleur de la crise migratoire qui sévit actuellement en Europe est au cœur du débat politique européen et au-delà.
Un grand nombre de migrants fuient les situations difficiles dont ils sont victimes, notamment en Syrie, en Iraq et en Afghanistan.
Cependant, une bonne proportion de ces populations qui risquent leur vie en tentant leur chance pour un avenir meilleur en Europe, vient d’Afrique.
Ces migrants fuient non seulement les situations de conflit qui touchent des pays comme la Somalie et l’Érythrée, mais aussi le manque d’opportunités économiques dont souffrent beaucoup de régions africaines, surtout celles du Sahel et de l’Afrique du Nord.
Lire aussi : Akinwumi Adesina : « Il faut résoudre le déficit énergétique de l’Afrique »
Au cours de la prochaine décennie, on estime entre 10 et 12 millions les jeunes Africains qui vont arriver sur le marché du travail tous les ans. Beaucoup se retrouveront au chômage ou feront face au sous-emploi.
Outre la tragédie humaine associée à la perte de vies, l’exode en cours vide le cœur de notre continent, le tarissant d’un capital humain précieux.
Et les personnes qui fuient ne sont pas nécessairement les plus pauvres d’entre les pauvres, mais souvent celles qui possèdent un petit capital financier qui pourrait être investi sur place.
Ces personnes sont des entrepreneurs potentiels qui, avec un environnement propice, pourraient lancer une affaire en Afrique et contribuer activement à la création de nouveaux emplois.
Réaliser le dividende démographique de l’Afrique
Il est temps d’unir nos efforts pour réaliser le dividende démographique de l’Afrique. Les gouvernements et la communauté de développement doivent créer un environnement adéquat propice à retenir les compétences africaines.
La vision de l’Afrique s’aligne entièrement sur celle des Objectifs de développement durable (ODD), qui font l’objet de notre rencontre cette fin de semaine, à New York. Nous pouvons « éclairer l’Afrique » et résoudre sa crise énergétique.
Lire aussi : Il faut de la lumière pour le continent noir
Nous pouvons nourrir l’Afrique – en fait, le continent peut même exporter de gros volumes de denrées alimentaires vers le reste du monde. Nous pouvons intégrer l’Afrique et développer le commerce intra-africain.
Nous pouvons par ailleurs industrialiser l’Afrique et créer de nouveaux emplois en favorisant l’entrepreneuriat et le renforcement des compétences.
Nous pouvons aussi améliorer la qualité de vie de la population africaine afin que nos migrants potentiels décident de rester dans leur pays. Il y va de l’intérêt de l’Afrique et également de celui de l’Europe.
Lire aussi : Les dix-sept objectifs de l’ONU pour une planète durable
L’Afrique est le porteur d’espoir du monde – mais il lui faut dorénavant susciter de l’espoir pour des millions de ses jeunes. La réussite des Objectifs adoptés au sommet de l’ONU est d’une importance cruciale pour l’Afrique. Nous devons les appliquer avec succès afin de libérer toutes ses potentialités, créer des emplois décents en nombre suffisant et résoudre, à la source, la crise migratoire.
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Akinwumi Adesina est président de la Banque africaine de développement, dont le siège est à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Le Monde.fr
L’ampleur de la crise migratoire qui sévit actuellement en Europe est au cœur du débat politique européen et au-delà.
Un grand nombre de migrants fuient les situations difficiles dont ils sont victimes, notamment en Syrie, en Iraq et en Afghanistan.
Cependant, une bonne proportion de ces populations qui risquent leur vie en tentant leur chance pour un avenir meilleur en Europe, vient d’Afrique.
Ces migrants fuient non seulement les situations de conflit qui touchent des pays comme la Somalie et l’Érythrée, mais aussi le manque d’opportunités économiques dont souffrent beaucoup de régions africaines, surtout celles du Sahel et de l’Afrique du Nord.
Lire aussi : Akinwumi Adesina : « Il faut résoudre le déficit énergétique de l’Afrique »
Au cours de la prochaine décennie, on estime entre 10 et 12 millions les jeunes Africains qui vont arriver sur le marché du travail tous les ans. Beaucoup se retrouveront au chômage ou feront face au sous-emploi.
Outre la tragédie humaine associée à la perte de vies, l’exode en cours vide le cœur de notre continent, le tarissant d’un capital humain précieux.
Et les personnes qui fuient ne sont pas nécessairement les plus pauvres d’entre les pauvres, mais souvent celles qui possèdent un petit capital financier qui pourrait être investi sur place.
Ces personnes sont des entrepreneurs potentiels qui, avec un environnement propice, pourraient lancer une affaire en Afrique et contribuer activement à la création de nouveaux emplois.
Réaliser le dividende démographique de l’Afrique
Il est temps d’unir nos efforts pour réaliser le dividende démographique de l’Afrique. Les gouvernements et la communauté de développement doivent créer un environnement adéquat propice à retenir les compétences africaines.
La vision de l’Afrique s’aligne entièrement sur celle des Objectifs de développement durable (ODD), qui font l’objet de notre rencontre cette fin de semaine, à New York. Nous pouvons « éclairer l’Afrique » et résoudre sa crise énergétique.
Lire aussi : Il faut de la lumière pour le continent noir
Nous pouvons nourrir l’Afrique – en fait, le continent peut même exporter de gros volumes de denrées alimentaires vers le reste du monde. Nous pouvons intégrer l’Afrique et développer le commerce intra-africain.
Nous pouvons par ailleurs industrialiser l’Afrique et créer de nouveaux emplois en favorisant l’entrepreneuriat et le renforcement des compétences.
Nous pouvons aussi améliorer la qualité de vie de la population africaine afin que nos migrants potentiels décident de rester dans leur pays. Il y va de l’intérêt de l’Afrique et également de celui de l’Europe.
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L’Afrique est le porteur d’espoir du monde – mais il lui faut dorénavant susciter de l’espoir pour des millions de ses jeunes. La réussite des Objectifs adoptés au sommet de l’ONU est d’une importance cruciale pour l’Afrique. Nous devons les appliquer avec succès afin de libérer toutes ses potentialités, créer des emplois décents en nombre suffisant et résoudre, à la source, la crise migratoire.
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Akinwumi Adesina est président de la Banque africaine de développement, dont le siège est à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Le Monde.fr
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