vendredi 22 octobre 2010

Angola : José Eduardo dos Santos pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2022

Jossart Muanza(AEM)
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Le Président angolais José Eduardo dos Santos,
lors du Sommet du G8 à L’Aquila, en Italie, en été 2009
 
Après le vote d’une nouvelle Constitution en janvier dernier et son entrée en vigueur le vendredi 5 février 2010, l’Angola va finalement organiser ses élections générales en 2012. Selon cette nouvelle Constitution votée par 186 députés contre deux abstentions, sur un total de 220 députés, le locataire de la Cidade Alta, aujourd’hui âgé de 67 ans et à la tête de l’État depuis 1979, pourra se présenter pour deux mandats de 5 ans et rester aux affaires, en cas de victoire, jusqu’en 2022. Le nouveau mode de scrutin permet, en effet, au Chef de l’État sortant d’éviter toute perspective d’élection présidentielle au suffrage universel direct car il sera la tête de liste du MPLA donné vainqueur d’avance des législatives.

Pour rappel, les députés de l’UNITA, l’Union pour l’indépendance totale de l’Angola ont refusé de participer au vote de cette nouvelle Constitution qualifiant la réforme de « farce ». La Constitution adoptée le 21 janvier par le Parlement angolais a divisé la majorité et l’opposition sur deux points : les pouvoirs du chef de l’État et le mode de son élection. L’ancien mouvement rebelle a réclamé la tenue d’une élection présidentielle comme prévue pour 2009. Il faut noter que, dès le début des débats sur le projet, au premier semestre de l’année dernière, les représentants du MPLA au sein de la Commission constitutionnelle avaient affiché leur volonté de renforcer les pouvoirs présidentiels. Les élus de l’opposition ont vite montré leur désaccord sur ce point, mais sans arriver à bloquer le projet.
L’Angola, riche pays pétrolier, fonctionnait jusqu’à présent dans le cadre de lois héritées des anciens colons portugais et cherchait à se doter de son propre texte fondamental depuis le retour de la paix en 2002, après 27 années de guerre civile.
La nouvelle Constitution supprime le poste de Premier ministre, mais le chef de l’État peut choisir son vice-président, ce qu’il a déjà fait en désignant Fernando da Piedade Dias dos Santos alias Nando, qui était jusque-là président de l’Assemblée nationale. Le texte qui remplace la Constitution de 1992 stipule également que toutes les terres appartiennent à l’État, pouvant être attribuées à des particuliers en fonction de projets d’intérêt national. L’opposition s’était prononcée pour que la terre soit attribuée aux communautés autochtones.
À noter que le MPLA, le parti José Eduardo dos Santos, a remporté 82% des suffrages lors des élections législatives de 2008, les premières organisées en 16 ans, un score contesté à l’époque par l’Unita.
| Jossart Muanza (AEM), avec les agences

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