jeudi 7 octobre 2010

Droits de l’Homme : l’Onu note des cas de graves violations à Masisi

Par Louis-Paul Eyenga Sana

Les violations des droits de l’Homme sont récurrentes au Nord-Kivu. Après le territoire de Walikale dont le rapport d’enquête a été rendue publique, le Bureau des Nations unies aux droits de l’Homme fait état de violations à Masisi commises par les forces de l’ordre.
Une nouvelle enquête conduite par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme à Masisi, va certainement embarrasser les autorités congolaises. En effet, le porte-parole de la Monusco, Madnodje Mounoubai a confirmé hier mercredi au cours d’un point de presse que cette structure des Nations unies a conduit, du 22 au 26 septembre 2010, une mission d’enquête dans 4 villages du territoire de Masisi, afin de vérifier et de documenter les allégations de violations des droits de l’Homme commises entre le 11 août et le 10 septembre 2010.
Le BCNUDH a pu confirmer trois cas de viols à Lukopfu et trois cas de disparition ou d’exécution arbitraire à Kimeza par un groupe d’au moins 20 éléments de la Police nationale congolaise venus de Masisi-centre. Par ailleurs, 28 maisons auraient été pillés, puis incendiées dans ces deux localités. A Bitongi, le BCNUDH a confirmé deux cas d’exécutions sommaires et un cas de traitement cruel, inhumain et dégradant commis par un groupe armé dirigé par le colonel Innocent Binebine, qui aurait déserté les FARDC.
Par ailleurs, le porte-parole de la Monusco a abordé la question d’actualité.
Il a dit que « le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme a fait le suivi auprès des autorités compétentes auprès des autorités du cas de deux avocates et « défenseurs des droits de l’Homme » de l’ONG « Toges Noires » arrêté le 29 septembre 2010 à Kinshasa ». Pour la Monusco, l’une d’entre elle, Me Nicole Bondo est toujours détenue dans les locaux de l’ANR. Par ailleurs, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme fait également le suivi du cas du décès en détention de Tungulu qui avait été arrêté le 29 septembre 2010 après avoir jeté des pierres sur le cortège présidentiel.
LES RESULTATS DE L’ENQUETE A WALIKALE
Dans un communiqué remis hier lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Monusco, il est fait état de la publication en date du 24 septembre du rapport sur les viols massifs à Walikale au Nord-Kivu où une équipe d’enquête du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme qui s’est rendue du 25 août au 2 septembre 2010 dans les 13 villages de l’axe Kibua-Mpofi pour mener une enquête approfondie.
Les principaux résultats de l’enquête spéciale font état d’au moins 303 civils, victimes de viol, parmi lesquelles 235 femmes, 13 hommes, 52 filles et 3 garçons. Le rapport indique que « ces chiffres pourraient être revue à la hausse dans la mesure où plusieurs victimes ne sont pas faites connaître à ce jour en raison du poids des coutumes locales y compris le risque de rejet et d’abandon par leurs communautés. Par ailleurs, la moitié de la population vit toujours dans la brousse par crainte d’une nouvelle attaque ». L’enquête rapporte également qu’au moins 116 civils ont été enlevés et soumis à des travaux forcés.
Les attaques, principalement nocturnes, ont été perpétrées par une coalition d’environ 200 éléments de Maï-Maï Cheka, les FDLR, ainsi que d’éléments du colonel Emmanuel Nsengiyumva, ancien FARDC-CNDP.
Aux dernières nouvelles, le lieutenant-colonel Mayele, un membre de Maï-Maï Cheka a été arrêté et conduit à Goma où il se trouver à la disposition de la justice militaire.
Au cours du point de presse de la Monusco, il était question des vérifications en cours pour établir la véritable identité de l’homme arrêté mardi dernier et présenté comme un chef milicien accusé d’avoir dirigé une attaque de villages où des viols massifs ont été commis.
Certaines informations indiqueraient qu’il «ne s’agit pas du vrai» lieutenant-colonel Sadoke Kikonda Mayele, chef d’état-major d’un groupe de miliciens Maï-Maï», a déclaré hier au cours du point de presse, le lieutenant-colonel Amadou Gueye, porte-parole militaire de la Monusco.
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