MARDI, 16 AOÛT 2011
Vital Kamerhe a fait l'objet des manoeuvres les plus tordues dans sa tournée au Bas-Congo. A l'étape de Tshela, dans le Bas-fleuve, le gouverneur Mbatshi Batshia, a appliqué la malveillance jusqu'à envoyer des hommes couper un arbre pour barrer la route à Kamerhe. Vital Kamerhe qui était paré à toute éventualité, sitôt qu'il a appris la nouvelle, ses hommes ont été parachutés sur place avant de mettre le tronc en pièces à l'aide d'une tronçonneuse.
A l'étape de Lukula le même jour, Mbatshi a privé Kamerhe de la place de l'Etat civile, réservé pour son meeting. Le président de l'Union pour la nation congolaise a dû délocaliser son meeting pour la place FOLECO. Ces entraves ont plutôt motivé des milliers des gens qui les ont prises pour un défi. A Lukula comme à Tshela, il y avait bain de foule comme nul autre n'avait mobilisé depuis les bains des foules de Jean Pierre Bemba en 2006. Ici comme partout dans le Bas-Congo, ça reste le bastion de l'opposition.
Un séisme a traversé tout le Bas-Congo. L'épiphénomène s'est déclaré à partir de Kasangulu, la localité frontalière à Kinshasa, pour se poursuivre jusqu'à Moanda, la porte bas-congolaise sur l'océan, avec le passage très mouvementé de Vital Kamerhe. Cinq jours au total, soit du 12 au 16 août, qui ont vu l'ancien secrétaire général du PPRD aller dessoucher tout ce qu'il avait planté en 2006 en compagnie de ses anciens compagnons kabilistes.
Cinq jours pour toutes les grandes villes du Bas-Congo visitées (Matadi la capitale, Borna la capitale économique, Moanda, la ville maritime et pétrolière, Kimpese très prisé par toux ceux qui font le voyage Kinshasa-Matadi, Mbanza-Ngungu, la contrée la plus froide du Bas-Congo..) et plus d'une trentaine de centres urbains et localités prisés d'assaut par la marée rouge de l'UNC.
Une foule de plus de 20.000 personnes mobilisées à Matadi. Effervescence populaire à Boma où Kamerhe s'est fait ovationner aux cris de «PPRD éliminé». Une multitude venue l'écouter à Kimpese la nuit déjà tombée. - Une communion inattendue à Seke-Banza. Liesse à Songololo. Marée humaine à Moanda. Au finish, il y a lieu de parler des milliers de personnes que Kamerhe a haranguées dans sa tournée au Bas-Congo.
Une tournée orientée vers deux messages : d'un côté, une volonté réaffirmée pour fédérer l'opposition avec l'objectif d'une candidature unique et de l'autre, une expression claire et nette de rupture, rupture avec le PPRD et son leader Joseph Kabila. Jamais Kamerhe n'était allé si fort contre Kabila. «Chaque chose a son temps. Joseph Kabila a fait le sien depuis dix ans au pouvoir. Il est temps qu'il passé la main», a répété Kamerhe devant toutes les foules avec lesquelles il a communié dans une grande complicité. Il a même appelé Kabila a constaté son échec et en tirer la seule conséquence logique, à ses yeux, son départ.
En appui de sa position, il a étalé les chiffres de surfacturation des ouvrages réalisés à Kinshasa, notamment le boulevard du 30 juin, le boulevard Triomphal, le salon présidentiel de l'aéroport international de N'Djili. Si Kamerhe a décidé de ne plus taire de cadeau au PPRD, son ancien parti a été plus cynique en tentant sournoisement de faire échouer sa descente dans le Bas-Congo.
Au niveau de Matadi, le gouverneur PPRD Mbatshi Batshia lui a refusé le stade de Matadi sans aucune raison apparente. Il a dû se contenter de réunir- son meeting à la place de la commune de Mvuzi. Sur tout son parcours, les kabilistes avaient fait monter des banderoles qui le qualifiaient de «judas, traître».
Traître à quelle cause pour un homme contraint à la démission pour avoir dénoncé .une opération militaire conjointe avec l'armée rwandaise mise en route sans tenir compte de l'opinion congolaise. Hier, les mêmes le faisaient passer pour leur taupe dans les rangs de l'opposition, son ascension lés amène aujourd'hui à le diaboliser.
A Kimpese, la banderole hostile a flotté au vent juste à côté de la tribune pendant tout le temps du meeting de Kamerhe. Elle avait été placée là quelques heures auparavant par ceux qui digèrent mal la confirmation de Kamerhe et de l'UNC. Plusieurs autres écueils ont été dressés sur le parcours de VK dans une stratégie sournoise du PPRD qui a consisté à donner l'impression de laisser faire ses adversaires pour leur jeter des peaux de bananes de la manière la plus insidieuse.
Encore à Kimpese, si ça n'avait pas été la détermination des manifestants, Kamerhe n'aurait franchi des épaves dressées pour l'empêcher de réunir son meeting. Partout où Kamerhe est passé dans le Bas-Congo, les populations se sont montrées très favorables à un rapprochement entre lui et Etienne Tshisekedi.
Ce qui fait qu'il a été très applaudi chaque fois qu'il a évoqué son idée de faire un pas vers Tshisekedi pour des discussions. Remarquez que des drapeaux de l'UDPS ont flotté lors du meeting de Kamerhe à Mbanza-Ngungu et même ailleurs.
Les drapeaux du MLC étaient les plus manifestes depuis le pont Maréchal jusqu'à Borna où Jean-Pierre Bemba reste le plus adulé selon toute vraisemblance. En apparence, la base de l'UDPS, du MLC et de l'UNC croit le rapprochement naturel alors que- les leaders butent à certaines susceptibilités personnelles et à la gestion des ambitions (Lire reportage avec force détails dans notre prochaine édition).
De notre envoyé spécial
H.M. MUKEBAYI NKOSO
Vital Kamerhe a fait l'objet des manoeuvres les plus tordues dans sa tournée au Bas-Congo. A l'étape de Tshela, dans le Bas-fleuve, le gouverneur Mbatshi Batshia, a appliqué la malveillance jusqu'à envoyer des hommes couper un arbre pour barrer la route à Kamerhe. Vital Kamerhe qui était paré à toute éventualité, sitôt qu'il a appris la nouvelle, ses hommes ont été parachutés sur place avant de mettre le tronc en pièces à l'aide d'une tronçonneuse.
A l'étape de Lukula le même jour, Mbatshi a privé Kamerhe de la place de l'Etat civile, réservé pour son meeting. Le président de l'Union pour la nation congolaise a dû délocaliser son meeting pour la place FOLECO. Ces entraves ont plutôt motivé des milliers des gens qui les ont prises pour un défi. A Lukula comme à Tshela, il y avait bain de foule comme nul autre n'avait mobilisé depuis les bains des foules de Jean Pierre Bemba en 2006. Ici comme partout dans le Bas-Congo, ça reste le bastion de l'opposition.
Un séisme a traversé tout le Bas-Congo. L'épiphénomène s'est déclaré à partir de Kasangulu, la localité frontalière à Kinshasa, pour se poursuivre jusqu'à Moanda, la porte bas-congolaise sur l'océan, avec le passage très mouvementé de Vital Kamerhe. Cinq jours au total, soit du 12 au 16 août, qui ont vu l'ancien secrétaire général du PPRD aller dessoucher tout ce qu'il avait planté en 2006 en compagnie de ses anciens compagnons kabilistes.
Cinq jours pour toutes les grandes villes du Bas-Congo visitées (Matadi la capitale, Borna la capitale économique, Moanda, la ville maritime et pétrolière, Kimpese très prisé par toux ceux qui font le voyage Kinshasa-Matadi, Mbanza-Ngungu, la contrée la plus froide du Bas-Congo..) et plus d'une trentaine de centres urbains et localités prisés d'assaut par la marée rouge de l'UNC.
Une foule de plus de 20.000 personnes mobilisées à Matadi. Effervescence populaire à Boma où Kamerhe s'est fait ovationner aux cris de «PPRD éliminé». Une multitude venue l'écouter à Kimpese la nuit déjà tombée. - Une communion inattendue à Seke-Banza. Liesse à Songololo. Marée humaine à Moanda. Au finish, il y a lieu de parler des milliers de personnes que Kamerhe a haranguées dans sa tournée au Bas-Congo.
Une tournée orientée vers deux messages : d'un côté, une volonté réaffirmée pour fédérer l'opposition avec l'objectif d'une candidature unique et de l'autre, une expression claire et nette de rupture, rupture avec le PPRD et son leader Joseph Kabila. Jamais Kamerhe n'était allé si fort contre Kabila. «Chaque chose a son temps. Joseph Kabila a fait le sien depuis dix ans au pouvoir. Il est temps qu'il passé la main», a répété Kamerhe devant toutes les foules avec lesquelles il a communié dans une grande complicité. Il a même appelé Kabila a constaté son échec et en tirer la seule conséquence logique, à ses yeux, son départ.
En appui de sa position, il a étalé les chiffres de surfacturation des ouvrages réalisés à Kinshasa, notamment le boulevard du 30 juin, le boulevard Triomphal, le salon présidentiel de l'aéroport international de N'Djili. Si Kamerhe a décidé de ne plus taire de cadeau au PPRD, son ancien parti a été plus cynique en tentant sournoisement de faire échouer sa descente dans le Bas-Congo.
Au niveau de Matadi, le gouverneur PPRD Mbatshi Batshia lui a refusé le stade de Matadi sans aucune raison apparente. Il a dû se contenter de réunir- son meeting à la place de la commune de Mvuzi. Sur tout son parcours, les kabilistes avaient fait monter des banderoles qui le qualifiaient de «judas, traître».
Traître à quelle cause pour un homme contraint à la démission pour avoir dénoncé .une opération militaire conjointe avec l'armée rwandaise mise en route sans tenir compte de l'opinion congolaise. Hier, les mêmes le faisaient passer pour leur taupe dans les rangs de l'opposition, son ascension lés amène aujourd'hui à le diaboliser.
A Kimpese, la banderole hostile a flotté au vent juste à côté de la tribune pendant tout le temps du meeting de Kamerhe. Elle avait été placée là quelques heures auparavant par ceux qui digèrent mal la confirmation de Kamerhe et de l'UNC. Plusieurs autres écueils ont été dressés sur le parcours de VK dans une stratégie sournoise du PPRD qui a consisté à donner l'impression de laisser faire ses adversaires pour leur jeter des peaux de bananes de la manière la plus insidieuse.
Encore à Kimpese, si ça n'avait pas été la détermination des manifestants, Kamerhe n'aurait franchi des épaves dressées pour l'empêcher de réunir son meeting. Partout où Kamerhe est passé dans le Bas-Congo, les populations se sont montrées très favorables à un rapprochement entre lui et Etienne Tshisekedi.
Ce qui fait qu'il a été très applaudi chaque fois qu'il a évoqué son idée de faire un pas vers Tshisekedi pour des discussions. Remarquez que des drapeaux de l'UDPS ont flotté lors du meeting de Kamerhe à Mbanza-Ngungu et même ailleurs.
Les drapeaux du MLC étaient les plus manifestes depuis le pont Maréchal jusqu'à Borna où Jean-Pierre Bemba reste le plus adulé selon toute vraisemblance. En apparence, la base de l'UDPS, du MLC et de l'UNC croit le rapprochement naturel alors que- les leaders butent à certaines susceptibilités personnelles et à la gestion des ambitions (Lire reportage avec force détails dans notre prochaine édition).
De notre envoyé spécial
H.M. MUKEBAYI NKOSO
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