dimanche 21 août 2011

RDC: Congrès incongrus

Par RICH NGAPI

La bataille électorale s’annonce rude. Le décor, peu reluisant, est déjà planté. Mal planté. On ne se fait plus de quartier. Tous les coups sont permis : des coups bas, des actes de félonie, des défections, des ralliements… Et, les congrès des partis politiques, à la mode, sont des instants tout indiqués pour s’offrir en spectacle.

C’est ainsi que chacun organise à la va-vite son congrès pour régler les comptes à ses adversaires politiques connus, potentiels ou supposés. « Tous les ingrédients sont réunis pour une guérilla permanente avant les congrès des partis, la désignation clientéliste des candidats à la députation et ce, bien avant leur élection par des bases tribales ». Ben-Clet a eu des mots justes lorsqu’il écrivait, dans sa « Lettre électorale » que « des étincelles sont dans l’air ».

Un congrès, c’est devenu l’occasion ou jamais de faire son test de popularité. De faire son « plein » comme on le dit à Kinshasa. Ne pas organiser son congrès paraît comme une non existence. Des espaces publics sont pris d’assaut. Il y en a qui remplissent un stade, d’autres une salle de conférences, d’autres encore une salle de fête ou de Nintendo.

Mais il y a des partis qui ne peuvent remplir qu’un salon familial ou un container de la taille de ceux qu’occupent nos sous-commissariats de police éparpillés à travers les quartiers. Ceux-là se disent, toute honte bue, qu’ils sont eux aussi en congrès très très ordinaire du parti de la « gauche nationaliste ».

L’on vit bien, à l’ère des congrès, certains chefs des partis politiques « autorités morales » - il y en a plus de quatre cents – pensent qu’ils occupent tout l’espace. Ils ne cessent de parler et de gonfler, et pourtant on sait bien qu’ils ne sont guère plus que des ombres. Ou presque. Ils se targuent, pince sans rire, d’avoir une base consistante.

A défaut de terroir solide où ils pourraient poser fermement leurs pieds, ces « autorité morales » sont prises dans une alternative : la pénombre ou la lumière. La plupart d’entre nos « politicailleurs » trainent des coquilles vides. Même ceux qui se disent « grands » ne sont que des éléphants aux pieds d’argile. Il suffit d’un coup de bâton aux pieds, et flop !…

Dans ces conditions, on aura beaucoup de mal à trouver un arrière-plan de stabilité. Les traces ne cessent de s’effacer sous leurs pieds. Les paroles mielleuses s’évaporent. Le peuple n’en a cure. Inutile de chercher un cri qui porte, une parole forte : tout flotte dans un nuage nul et non avenu. Les dés sont jetés. Ce n’est pas un congrès (à moitié vide ou à moitié plein) qui changera le cours des choses. 

A chacun son congrès, au peuple la sanction !
© Le Potentiel

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