mercredi 3 août 2011

Ils sont venus, ils ont voté, ils ont perdu

L’Afrique n’engendre pas que des élections truquées, des mauvais perdants et des opposants outragés. Les scrutins apaisés, les opposants responsables et les présidents courageux montrent de plus en plus fréquemment l’exemple d’une Afrique où la démocratie n’est pas un vain mot.


Odinga, le candidat kényan défait, s'essuie les yeux, à Nairobi, Kenya, le 31 décembre 2007. REUTERS/Thomas Mukoya

Entre les autocrates à vie, les opposants prêts à tout pour arriver au pouvoir ou les élus incapables de supporter une défaite sans crier à la fraude, les images politiques venues d’Afrique laissent peu de place aux exemples positifs. Lorsque l’on est dans l’opposition, il est de bonne guerre de crier au loup afin d’attirer l’attention sur les fraudes réelles ou présumées, sur son triste sort et sur l’état pitoyable de la démocratie dans son pays. C’est bien plus facile que d’analyser sa propre stratégie, reconnaître ses carences; en un mot faire son autocritique.

Beaucoup d’opposants africains succombent à cette facilité, d’autant que la posture de victime reçoit souvent un écho favorable en Occident, où il se trouvera toujours des âmes compatissantes pour plaindre et réconforter les brimés de la «démocrature».

De même, lorsque l’on arrive au pouvoir, il est devenu courant de tout faire pour s’y maintenir —quitte à violer les règles. Les techniques de fraude sont désormais extrêmement sophistiquées, et tout président un peu au fait des relations internationales sait se constituer un réseau d’amitiés qui lui garantira de solides appuis en cas de contestation électorale, voire même un bouclier contre les sanctions internationales.

Pourtant, avec une moyenne de 8 à 10 élections par an, l’Afrique ne subit pas que des hold-up électoraux —loin de là. En novembre 2010, Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux à l’élection présidentielle en Guinée, a reconnu sa défaite face à Alpha Condé en ces termes:


«Notre attachement à la paix et à la Guinée une et indivisible nous commande d’étouffer notre frustration et nos souffrances pour rester calmes et serein et d’éviter toute forme de violence. La victoire et la défaite sont constitutives de la vie, comme nous l’enseigne la religion. Contenons notre amertume électorale par la légitime fierté de représenter, malgré les fraudes et les répressions, près de la moitié des suffrages validés.»

Un discours d’autant plus courageux qu’une bonne partie des dirigeants de l’UFDG (la formation de Cellou Dalein Diallo) criaient à la fraude et menaçaient de soulever le pays si justice ne leur était pas rendue. Certains de ces cadres prédisaient même une mort politique à leur chef s’il baissait les armes et acceptait le verdict des urnes. Pourtant, dès le lendemain de cette annonce, Cellou Dalein Diallo recevait un concert de louanges d’Afrique et d’ailleurs. Il est vrai qu’entre temps, la Côte d’Ivoire donnait le triste spectacle d’une classe politique incapable de chasser ses vieux démons, s’enfonçant dans une crise postélectorale qui risque fort de ruiner un peu plus le pays.

Finalement, la seule question qui importe à l’opposant guinéen est de savoir s’il sera élu un jour et dans quelles conditions. En reconnaissant sa défaite, et en privilégiant l’intérêt national au détriment de son intérêt particulier, il a indéniablement posé les bases éthiques des prochaines consultations électorales.

Ce qui a conduit le président sénégalais, Abdou Diouf, à reconnaître sa défaite en 2000 face à Abdoulaye Wade est d’un autre ordre. On peut parler dans son cas d’usure du pouvoir. L’homme avait fait une campagne électorale convenue et routinière et, davantage que lui, c’est son entourage qui semblait convaincu de la nécessité de se battre dans l’arène politique. Selon certains observateurs, c’est même pour couper court aux velléités de certains caciques socialistes de changer les résultats du vote que le président Diouf se serait empressé de reconnaître sa défaite. Ce faisant, il a offert à la démocratie sénégalaise sa première alternance «gauche droite», et à son pays une réputation démocratique à faire pâlir d’envie bien des démocraties proclamées.

Un autre pays fait figure de bon élève dans la classe démocratique africaine: le Bénin. Fait surprenant, c’est un militaire, marxiste-léniniste de surcroît, qui a ouvert la voie du multipartisme. Mathieu Kérékou n’est pas particulièrement réputé pour son sens du dialogue lorsqu’il prend le pouvoir en octobre 72. La France, l’ancienne puissance coloniale, mais aussi les voisins du Bénin sont soulagés de voir un militaire mettre fin à une instabilité politique chronique. Aux yeux de l’extérieur, Kérékou peut donc rester assis sur le trône aussi longtemps qu’il le souhaite. Pourtant, la chute du mur de Berlin, le discours de La Baule de François Mitterrand (prononcé en juin 1990) —en un mot, les conditions exogènes— vont transformer «l’aigle de Natitingou» en un rossignol de la démocratie.

En 1989 il renonce au marxisme-léninisme, un an plus tard il accepte le principe d’une conférence nationale, encore douze mois et il est battu lors de l’élection présidentielle de 1991 par Nicéphore Soglo. Kérékou s’en remettra très vite. Il a beaucoup fait pour la démocratie au Bénin, et celle-ci lui offre un superbe retour sur investissement. Cinq ans plus tard, il est réélu triomphalement.

Parfois donc, le jeu vaut le coup d’être joué jusqu’au bout, et un revers, aussi cruel soit-il, ne signifie pas la fin d’une carrière. Même dans les pays où la démocratie n’est pas le plat national, il existe des scénarios politiques à rebondissement. C’est le cas du Congo Brazzaville. Denis Sassou Nguesso perd le pouvoir en 1992 à la faveur de Pascal Lissouba, au premier tour d’une élection présidentielle qu’il croyait pourtant remporter les mains dans les poches. Il se retire sans broncher et s’exile en France. Mais on peut être bon perdant un jour, et mauvais perdant le lendemain.

C’est ce qui arrive avec Denis Sassou Nguesso. Cinq ans après sa défaite, c’est par les armes qu’il reconquiert Brazzaville, bien aidé en cela par une Françafrique inquiète pour la pérennité de ses intérêts pétroliers. Selon les confidences d’un confrère qui l’a approché durant sa traversée du désert, Denis Sassou Nguesso aurait amèrement regretté son acceptation de la défaite électorale en voyant comment Gnassingbé Eyadéma, au Togo, ou Lansana Conté, en Guinée, s’y prenaient pour s’accrocher à leur siège.

L’exemple ultime d’une saine gestion des humeurs postélectorales vient d’un pays où le contrôle institutionnel sur le jeu politique est particulièrement sophistiqué: l’Afrique du Sud. Contesté de toutes parts en raison de luttes fratricides internes à l’ANC, le président Thabo Mbeki démissionnele 21 septembre 2008. Deux jours plus tard, le parlement avalise cette démission. Qui a entendu Thabo Mbeki broncher? Qui a entendu les Sud-africains se plaindre?

Alex Ndiaye

SlateAfrique

Libye : qui a tué le général Younès ?


La famille de l’ex- chef d’état-major de la rébellion réclame la vérité sur sa mort
 








La famille du général Abdel Fattah Younès, ancien chef d’état-major des rebelles libyens réclame la vérité sur son assassinat. Des proches de la rébellion soupçonnent les cellules dormantes de Kadhafi d’avoir tué le général. De son côté, le camp du dirigeant libyen accuse Al-Qaïda.
La famille du général Abdal Fattah Younès veut des explications. Elle serait prête à faire appel à la Cour pénale internationale (CPI) si le conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles libyens, ne parvenait pas à élucider les circonstances du meurtre de l’ex-chef d’Etat major de son armée, a déclaré l’un des fils du général assassiné, Mouatsem Abdel Fattah Younès.
Vendredi, le CNT a annoncé avoir « nommé une commission d’enquête » pour faire toute la lumière sur cet assassinat. Mais la famille du défunt ne semble pas convaincue. « La commission d’enquête n’a pas encore été formée, aucune décision n’a été prise sur les personnalités qui la composeront », a déclaré dimanche soir Mohamed Hamed Younès, un neveu du défunt. Washington également presse le CNT d’éclaircir les circonstances de la mort du général Younès et dit attendre "avec impatience les résultats" du travail de la commission d’enquête.
Controverse
Abdel Fattah Younès a été abattu jeudi par un groupe armé alors qu’il avait quitté le front pour se rendre à Benghazi, fief des insurgés. Il y avait été convoqué par des juges militaires qui souhaitaient l’interroger sur des questions militaires. Son corps a été retrouvé le lendemain criblé de balle et partiellement calciné dans les faubourgs de la capitale des rebelles. Les circonstances exactes de l’assassinat de l’ancien ministre de l’Intérieur de Mouammar Kadhafi, qui a rejoint la rébellion en février demeurent flou et suscitent la controverse.
Certains responsables du CNT ont évoqué l’hypothèse de l’infiltration de partisans pro-Kadhafi parmi les rebelles. Soixante trois personnes soupçonnées d’avoir des liens avec le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ont été interpellées dimanche à Benghazi, a annoncé Moustapha al-Sagazly, un porte-parole des rebelles. Ces arrestations ont été menées alors qu’une brigade du ministère de l’Intérieur des rebelles avait déclenché un raid pour retrouver des partisans de Mouammar Kadhafi, échappés des prisons et suspectés d’être responsable de l’assassinat d’ Abdel Fattah Younès. Cette piste des pro-Kadhafi est partagée par le philosophe français Bernard-Henri Lévy très proche de l’opposition libyenne. Ce sont des hommes de Kadhafi infiltrés autour de Benghazi qui auraient tué le général Younès, pense-t-il. "On le saura dans les jours qui viennent, on en aura la confirmation, le général Younès a été assassiné (...) par des cellules dormantes de Kadhafi à Benghazi", a-t-il déclaré ce mercredi.
Cependant, d’autres responsables du CNT ont évoqué la piste des miliciens proches de la rébellion. Alors qu’ils escortaient le général vers Benghazi, ceux-ci l’auraient tué en chemin.
De son côté, le camp Kadhafi a accusé Al-Qaïda. "Par cet acte, Al-Qaïda voulait marquer sa présence et son influence dans cette région", a déclaré vendredi soir au cours d’une conférence de presse, le porte-parole du régime libyen, Moussa Ibrahim. " Les autres membres du Conseil national de transition étaient bien au courant mais ne pouvaient pas réagir parce qu’ils sont terrifiés par Al-Qaïda", a-t-il ajouté.
La rébellion a décrété trois jours de deuil suite à la mort du chef d’état major de son armée. Près de mille personnes ont participé vendredi aux funérailles d’Abdel Fatah Younès à Benghazi.

Togo : Interview exclusive de Jean-Pierre Fabre


Jean-Pierre Fabre, leader de l’ANC (Ph : DR)

Jean-Pierre Fabre (opposant togolais) : “Je vais me battre pour récupérer la présidence” !

Quatorze mois après la présidentielle à l’issue de laquelle le Président Faure Gnassingbé déclaré élu avec une amélioration de son score de 2005 et des macchabées en moins, son challenger Jean-Pierre Fabre n’en démord pas : on lui a volé sa victoire et il compte bien la récupérer fût-ce à coups de marches et d’actions multiformes.

C’est qu’entre-temps beaucoup de choses se sont passées, à commencer par la césure entre le fils spirituel et le père Gilchrist Olympio, qui a rejoint le pouvoir en place. Un comportement qualifié de “destructeur” par le désormais leader de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), qui évoque dans le présent entretien le congédiement inique de ses députés, le viol quotidien de la Constitution, sans oublier le bilan, quasi nul, du chef de l’Etat... Comme toujours, c’est un réquisitoire contre le régime avec tout de même un style moins véhément que dans les meetings.

Que devient Jean-Pierre Fabre depuis la présidentielle du 4 mars 2010 que vous avez perdue face à Faure Gnassingbé ?

J.P.F. : Je vous prie de ne pas dire que j’ai perdu la présidentielle de mars 2010 face à Faure Gnassingbé. Car, il est de notoriété publique que je suis le réel vainqueur de cette élection et que la proclamation de Faure Gnassingbé comme élu à la suite de ce scrutin n’est que la continuation des manœuvres frauduleuses dont le régime en place est coutumier. Si Faure Gnassingbé avait remporté cette élection pourquoi a-t-il fait saisir par la gendarmerie les procès-verbaux qui étaient en ma possession et dont la compilation prouvait ma victoire ? Que devient Jean-Pierre FABRE ? Je suis toujours là et plus que jamais déterminé à œuvrer à l’instauration de l’Etat de droit et de la démocratie dans mon pays, le Togo.

J’ai quitté l’UFC, parti dans lequel je me suis battu pendant une vingtaine d’années contre le pouvoir RPT, et j’ai créé avec la totalité des membres de l’UFC un nouveau parti, l’Alliance nationale pour le changement (ANC), dont je suis le président. Nous sommes le premier parti de l’opposition parlementaire et nous sommes reconnus comme le porte-flambeau de la lutte pour la libération des populations togolaises du joug du clan Gnassingbé.

Quant à l’UFC, notre ancien parti, ce n’est plus aujourd’hui qu’une coquille vide, dirigée par une personne, Gilchrist Olympio, dont la seule obsession est de nuire à ses anciens camarades de lutte, qui n’en ont cure.

Vu ce qui s’est passé au sein de votre ancien parti, l’UFC, et vu le contexte de 2010, Faure Gnassingbé avait vraiment besoin de frauder pour vous battre ?

J.P.F. : (Rires). Je trouve votre question très bizarre. Si Faure Gnassingbé pouvait remporter une élection digne de ce nom, c’est-à-dire libre et honnête, pourquoi a-t-il cru devoir faire un coup d’Etat le 7 février 2005, au lieu d’attendre tranquillement l’application de la Constitution et l’organisation d’une élection présidentielle dans les 60 jours au plus tard ? Si Faure Gnassingbé pouvait remporter une élection présidentielle, pourquoi a-t-il cru devoir procéder, après la présidentielle de 2005, au massacre d’environ 500 personnes selon le chiffre officiel du rapport d’établissement des faits de la Commission Doudou Dienne de l’ONU ?

Il est clair pour tous que Faure Gnassingbé, comme toute personne se réclamant du régime RPT, ne peut accéder au pouvoir que par la violence et la fraude électorale.

Vous me demandez ce qui s’est passé à l’UFC. C’est très simple, c’est la conséquence logique de ce que nous avons appelé l’exercice solitaire du pouvoir par Gilchrist Olympio à la tête de l’UFC et surtout de sa décision unilatérale de rejoindre, avec armes et bagages, le gouvernement dans un prétendu gouvernement de partage du pouvoir sans l’assentiment du Bureau national de l’UFC.

Je vous accorde que Faure Gnassingbé a commis une forfaiture le 7 févier 2005, mais après cela et face à la réprobation internationale, il a remis le mandat présidentiel en jeu !

J.P.F. : Non, il est juste ressorti par la porte pour revenir par la fenêtre. Il savait, au moment où il quittait le pouvoir le 25 mars 2005, qu’il allait procéder par la fraude quelques semaines plus tard pour y revenir. Il n’a pas remis son mandat en jeu. Il a fraudé en 2005 comme il a fraudé en 2010. Je vous répète que M. Faure Gnassingbé ne peut jamais gagner des élections libres, équitables, transparentes et démocratiques au Togo.

Je vais être plus précis sur ce problème : à la présidentielle de 2010, vous n’avez pas obtenu le feu vert du candidat naturel de l’UFC, Gilchrist Olympio, empêché par un mal lombaire. Vous avez été comme le candidat par défaut de l’UFC et de la coalition le Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC). Bref, il y a eu trop de micmacs au sujet de votre candidature.

J.P.F. : Non. Il n’y a eu aucun micmac autour de ma candidature. M. Gilchrist Olympio, qui a été désigné lors du congrès de juillet 2008 pour porter le flambeau du parti, a été victime d’un grave accident qui l’a immobilisé aux USA. Le parti a désigné de façon régulière un autre candidat. Dans le parti, il n’y avait aucun problème. C’est M. Olympio seul qui a voulu créer toutes ces difficultés après ma désignation. L’UFC, ayant constaté que M. Olympio était dans l’incapacité de remplir les conditions édictées par la Constitution pour être candidat, en a désigné un autre en ma modeste personne. C’est cette option que M. Olympio n’a pas acceptée et qui explique son attitude après.

Justement, comment expliquez-vous ce refus de Gilchrist Olympio à votre égard ?

J.P.F. : C’est quelque chose d’absolument incompréhensible. Ne pouvant être candidat, il s’est employé dès le début à empêcher toute candidature au sein de son propre parti, allant jusqu’à me proposer à Paris d’aller dire au Bureau national du parti de soutenir la candidature de Me Yaovi Agboyibo du CAR. Evidemment, j’ai refusé d’être le porteur d’un tel message, mais j’ai informé le Bureau national de l’attitude de M. Gilchrist Olympio. Son comportement par la suite sera encore plus incompréhensible : M. Olympio a décidé tout seul au nom du parti, sans l’aval du Bureau national, d’entrer en discussion avec le pouvoir RPT pour obtenir 7 ministres au sein du gouvernement. Aujourd’hui, Gilchrist Olympio n’a aucun scrupule à participer à un pouvoir qui viole régulièrement la Constitution et les lois de la République. Quel changement, hein ?

Gilchrist Olympio affirme qu’en matière de lutte politique, il n’a pas de leçons à recevoir d’une tierce personne, surtout pas de Jean-Pierre Fabre.

J.P.F. : Je suis suffisamment humble et lucide pour savoir qu’en politique comme dans la vie, il faut éviter, quelles que soient les circonstances, toute posture de donneur de leçons. De plus, Monsieur Gilchrist Olympio est le genre de personne à qui je ne perdrai pas mon temps à tenter de donner des leçons.

Vous concédez tout de même qu’il est l’icône de l’UFC ?

J.P.F. : Je dois reconnaître que M. Gilchrist Olympio jouissait d’une popularité incommensurable au Togo. Aujourd’hui, il ne reste plus rien de cette popularité. C’est parce que M. Gilchrist Olympio s’est mépris sur les raisons de l’adulation dont il était l’objet de la part des populations. Il a cru qu’il était adulé en raison de sa personne, alors qu’il l’était en raison de la cause qu’il incarnait.

Et puis, vous savez, quand une icône atteint le niveau de la désolation où se trouve aujourd’hui M. Gilchrist Olympio, n’est-il pas permis de s’interroger sur la « réalité » de l’icône ? Etait-il une icône réelle ou une icône de pacotille ?

Nous sommes un certain nombre de camarades à avoir fabriqué l’UFC, à l’avoir fait grandir sur le terrain, tandis que M. Olympio était hors du Togo. Je reconnais qu’il avait une notoriété certaine. Mais ça ne l’exonère pas de ses responsabilités vis-à-vis du parti. Quand on est membre d’un parti, on ne décide pas tout seul.

C’est pour l’instauration de la démocratie que nous luttons tous, inlassablement. Cette démocratie, il faut la pratiquer au sein de son parti. Si on ne peut pas appliquer la démocratie au sein de son parti, c’est qu’on en est incapable au niveau national. Donc on n’est pas apte à diriger un pays. M. Olympio, par cette attitude, a démontré, malgré son ancienneté dans la lutte, qu’il n’a rien appris, et qu’il est même dangereux pour la démocratie. Ça veut dire que si M. Gnassingbé Eyadéma n’avait pas fraudé lors de la présidentielle de 1998, gagnée par M. Gilchrist Olympio, ce dernier aurait dirigé notre pays de la manière la plus autoritaire. Je répète que, incapable de diriger démocratiquement un parti, on ne peut diriger démocratiquement un pays.

Vous avez alors créé l’ANC. Pourquoi n’êtes-vous pas resté avec vos camarades dans l’UFC pour mener la lutte, car dans tout parti, il y a des courants ?

J.P.F. : Comment aurions-nous pu le faire alors que M. Olympio, tout en étant ultraminoritaire, tentait d’imposer ses vues au parti ? Et qu’il bénéficie de la contribution du parti au pouvoir, le RPT, pour détruire l’UFC... ?

Ce que vous dites, c’est un peu fort de café, il veut détruire le bébé qu’il a enfanté ?

J.P.F. : Oui. N’ayant pas vu le bébé grandir, il n’a aucune affection pour lui. C’est nous qui avons fait de l’UFC ce qu’elle a été. Sans l’inlassable travail de terrain abattu, l’UFC n’aurait pas eu le poids et la popularité qu’elle a connues. La preuve, nous sommes partis, et l’UFC n’est plus rien aujourd’hui. A partir du moment où nous nous sommes rendu compte de l’attitude de Gilchrist Olympio, nous avons fait un congrès et nous l’en avons exclu...

Il y a eu plutôt deux congrès, puisque lui aussi a fait un congrès et vous a exclus ?

J.P.F. : Oui. Les décisions de notre congrès ont été rejetées par le ministère de l’Administration territoriale. Par contre, les décisions de son congrès à lui ont été acceptées par le même ministère. Nous avons donc été exclus.

A partir de ce moment-là, il ne nous restait pas d’autres possibilités que de créer un autre parti politique. Pratiquement, la totalité du Bureau national était de notre côté. L’ANC se retrouve donc avec pratiquement plus de 95% du Bureau national de l’ancienne UFC.

Après le scrutin de mars 2010, vous avez instauré des marches qui devaient avoir lieu tous les samedis jusqu’à ce que Faure reconnaisse votre victoire. Ces marches se poursuivent-elles ?

J.P.F. : Elles se poursuivent encore et les marches ne cesseront que lorsque nous aurons récupéré la victoire de Jean-Pierre Fabre ; vous savez, il faut que nous montrions au pouvoir que la violence ne nous empêchera pas de contester sa gouvernance. Il faut que nous prouvions aux populations togolaises que lorsqu’on veut quelque chose, on se bat pour l’obtenir.

Vous croyez toujours qu’elles peuvent aider à récupérer la présidence ?

J.P.F. : Si je ne croyais pas qu’elles entraîneront indubitablement la récupération de ma victoire, je ne continuerais pas. J’y crois fermement.

Si vous aviez à juger ce second mandat de Faure Gnassingbé, que direz-vous ?

J.P.F. : C’est le néant ! Circulez, il n’y a rien à voir. Faure Gnassingbé parle de réformes politiques, mais ne fait rien. Nous avons toujours critiqué sa manière de gouverner, sans être suivis par la communauté internationale. Aujourd’hui cela a changé. Nous sommes satisfaits de la prise de position de cette communauté vis-à-vis de la gouvernance togolaise.

Le 6 juillet 2011, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique a prononcé, à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de l’indépendance des USA, une allocution dans laquelle il a dénoncé la corruption, l’impunité, les graves atteintes aux droits humains, les violations de la Constitution, les violences politiques, etc.

Une semaine après le 14-Juillet, l’ambassadeur de France a également dénoncé, certes de manière plus diplomatique, les mêmes dérives en y ajoutant le non-respect des mandats parlementaires, c’est-à-dire l’exclusion des députés de l’ANC dont moi-même, de l’Assemblée nationale. A partir de ce moment, ce n’est plus l’opposition togolaise qui crie à l’immobilisme, au refus par le pouvoir en place de mettre en œuvre les réformes constitutionnelles et institutionnelles prévues par l’Accord Politique Global (APG), négocié d’ailleurs ici à Ouaga sous l’égide du président Blaise Compaoré, mais aussi des ambassadeurs accrédités dans notre pays. Ainsi, l’ambassadeur de France a affirmé que le dialogue politique nécessaire aux réformes politiques n’a pas eu lieu. Donc ces réformes n’ont pas eu lieu. Alors que le pouvoir RPT/UFC prétend le contraire.

Sur cette exclusion de députés du Parlement, on a parlé de lettres de démission en blanc que vous auriez signées avant les législatives d’octobre 2007. Qu’en est-il ?

J.P.F. : Oui, le parti UFC, dans lequel nous étions, avait demandé aux candidats aux élections législatives de signer des lettres de démission en blanc, c’est-à-dire des lettres non datées. C’était une sorte de pression psychologique destinée à empêcher les députés de « transhumer » vers le parti au pouvoir une fois élus.

Mais lorsqu’il y a eu ces problèmes au sein de l’UFC, nous n’avions pas d’autres solutions que de quitter le parti. C’était le 10 octobre 2010 et nous avons estimé qu’on ne trahissait en rien l’esprit de ces clauses-là, puisque nous n’allions pas vers le RPT. C’est M. Gilchrist Olympio qui, lui, a enfreint la règle que nous nous sommes imposée, qui a envoyé ces lettres au président de l’Assemblée nationale. Nous avons signé ces lettres de démission le 30 août 2007, soit deux mois avant les législatives d’octobre 2007. La lettre de démission en blanc est une pratique contraire au principe de l’interdiction du mandat impératif.

La Constitution du Togo en son article 52, tout comme la Constitution de plusieurs pays d’Afrique noire francophone (Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal), interdit cette pratique. Ça veut dire qu’une lettre de démission en blanc signée par un élu n’a aucun effet lorsqu’elle est remise par quelqu’un d’autre au président de l’Assemblée où siège l’élu. M. Olympio a produit ces lettres de démission en blanc, sans aucune date, en novembre 2010 et l’Assemblée nationale du Togo les a adressées à la Cour constitutionnelle, qui a exclu les députés ANC de l’Assemblée nationale. Mais je puis vous dire que là-dessus, nous avons remporté une victoire importante, puisque l’Union interparlementaire (UIP), qui est l’association mondiale des Parlements, a déclaré dans sa décision prise à Parama en avril 2011 que c’est une violation de la Constitution du Togo et que ces lettres de démission n’avaient aucune valeur légale.

La Cour constitutionnelle du Togo a répondu en disant que ses décisions sont sans appel ?

J.P.F. : Si c’est la seule réponse de la Cour Constitutionnelle, c’est qu’elle reconnaît qu’elle a commis une forfaiture. Car tout le monde sait que les décisions de la Cour constitutionnelle sont sans appel. Mais lorsque les instances d’un club, en l’occurrence l’Union interparlementaire, UIP, auquel vous avez adhéré sans contrainte, vous signalent que vos actes violent les principes du club, si vous êtes digne, de bonne foi, si vous ne voulez pas que l’on vous traite de voyou, vous devez vous soumettre aux décisions des instances de ce club. En fait, notre grande victoire, c’est d’avoir démontré aux yeux du monde que le régime togolais continue de bafouer les droits humains et la Constitution. C’est d’avoir réussi à démontrer que malgré les apparences, Faure Gnassingbé n’est pas différent de son père, et que, comme celui-ci, il viole les droits de l’homme et la Constitution. C’est d’avoir réussi à démontrer que, contrairement à ce que la communauté internationale a voulu croire, Gilchrist Olympio ne s’est pas associé à Faure Gnassingbé pour qu’il soit mis fin aux violations de la Constitution et des droits humains ; puisque non seulement M. Gilchrist Olympio participe à ces violations, mais surtout il les encourage en les initiant comme dans le cas de la révocation des mandats des députés ANC. Si les décisions de la Cour constitutionnelle sont sans appel au Togo, elles ne s’imposent pas à la Cour de justice de la CEDEAO, que nous avons saisie dès décembre 2010. La Cour a siégé le 27 juin 2011 et a mis sa décision en délibéré pour le 27 septembre prochain. Nous attendons sereinement son verdict.

Que pensez-vous de l’affaire Kpatcha, qui défraie encore la chronique ? Peut-elle influencer d’une manière ou d’une autre la marche du pouvoir en place ?

J.P.F. : Sur cette affaire Kpatcha, nous avons été les premiers dès le début à dénoncer la procédure qui a abouti à son arrestation. M. Kpatcha Gnassingbé est un député à l’Assemblée nationale et il est détenu sans que son immunité parlementaire soit levée. Ce qui est une violation de notre Constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. La détention de M. Kpatcha confirme tout ce que nous dénonçons depuis que M. Faure Gnassingbé est au pouvoir. Au Togo, on viole la Constitution tous les jours. Quand nous avons dénoncé cette arrestation, nous avons été sévèrement critiqué, même par des représentants de la communauté internationale dans notre pays. Aujourd’hui, ces personnes semblent mieux appréhender la réalité politique togolaise. Ainsi, dans son discours du 6 juillet dernier, l’ambassadeur des USA au Togo a dénoncé la détention arbitraire de M. Kpatcha. Nous ne soutenons pas M. Kpatcha, nous exigeons seulement le respect de la loi, de la Constitution. Et là-dessus nous ne transigeons pas. Si on veut maintenir M. Kpatcha Gnassingbé en détention, qu’on le juge dans le respect de la loi et qu’on démontre qu’il a violé la loi. Sinon, qu’on le libère.

Nous pensons que la détention de M. Kpatcha Gnassingbé ne peut manquer d’avoir une influence sur le pouvoir en place. Mais, même si je connaissais les effets de cette détention sur le pouvoir en place, je ne vous les dirais pas. Nous sommes des opposants et jouons notre rôle. C’est tout.

Interview réalisée par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana — L’Observateur Paalga

L’infection du sida se propage parmi les homosexuels dans des pays arabes

Une rue du Caire, le 12 mars 2011 ©AFP

DUBAI (AFP) - (AFP)

L’infection par le virus du sida dans des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du nord s’est propagée, prenant l’allure d’une épidémie, en particulier dans les milieux des homosexuels et bisexuels, selon une étude publiée par le journal spécialisé PLoS Medecine.

L’étude précise que le taux d’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes a dépassé les 5%, un seuil annonciateur d’une épidémie, dans plusieurs régions comme en Egypte, au Soudan et en Tunisie.

"Une épidémie du sida semble se dessiner parmi les homosexuels dans au moins certains pays de la région", indique l’étude, la première menée dans ces pays musulmans où le sida est encore considéré parfois comme un tabou.

Les auteurs de l’étude, à l’initiative du Weill Cornell Medical College au Qatar, préconisent le renforcement de la surveillance sanitaire et des moyens de dépistage et de prévention, notamment dans les milieux des populations à risque.

"Il y a un besoin urgent d’étendre la surveillance du sida, l’accès au dépistage, la prévention et les services de traitement de l’infection (...) pour prévenir que la propagation du virus n’empire au Moyen-Orient et en Afrique du nord", conclut l’étude.

Le zoo médiatique du procès Moubarak

Le procès d'Hosni Moubarak, l'ex-président égyptien, s'est tenu en sa présence ce mercredi 3 août au Caire. Dans la presse arabe, l'événement et le visage du dictateur alité semblent presque irréels.


Hosni Moubarak sur une civière dans le box des accusés au Caire le 3 août 2011. REUTERS/Reuters TV

Plus de cinq mois après les soulèvements populaires de février sur la place Tahrir, le procès de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak s’est ouvert ce mercredi 3 août 2011 dans la banlieue nord du Caire. Un événement largement commenté par les observateurs de la région et du monde arabe, et qui correspond à la principale revendication démocratique des manifestants égyptiens.

A 83 ans, le dictateur déchu sera jugé pour homicides avec préméditation, dans le cadre de la répression du mouvement de contestation qui a provoqué sa démission, mais aussi pour abus de pouvoir et détournement de fonds publics.

Contrairement à l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali,en procès par contumace depuis le 20 juin, le Raïs s’est rendu à l’audience malgré son mauvais état de santé présumé après avoir quitté l’hôpital de Charm el-Cheikh où il était soigné en détention préventive.

Tout comme ses deux fils Alaa et Gamal, l’ex-président, s’il est reconnu coupable, encourt la peine capitale. L’ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adli et six responsables de la police sont également présent sur le banc des accusés.

L’audience a été levée en début d’après-midi. L’ex-chef d’Etat devra rester à l’hôpital de l’académie de police au Caire jusqu’au 15 août, date à laquelle l’audience vient d’être ajournée.
Un procès «inimaginable»

La moitié des Egyptiens ne s’attendaient pas à voir l’ex-président assister à son procès. En partie à cause de l'exemple tunisien, avec un Ben Ali toujours en exil à Jeddah, en Arabie saoudite. Proximité, impression de déjà-vu; il semble que le procès Moubarak n’intéresse pas la presse tunisienne, qui n’en parle que discrètement.

Comme pour comparer les deux pays dont les révolutions demeurent chronologiquement proches, le quotidien tunisien La Presse s’interroge sur la présence physique d’Hosni Moubarak à son procès et s'interroge dans le titre d'un article publié ce mercredi 3 août:

«Moubarak sera-t-il présent à son procès?».

Le quotidien tunisien revient par ailleurs sur le rôle de l’armée, qui suscite toujours la méfiance des Egyptiens:

«Le procès de M. Moubarak est l'une des principales revendications des militants pro-démocratie, de plus en plus critiques à l'égard de l'armée car ils considèrent que les militaires, au pouvoir depuis la démission de M. Moubarak, ne veulent pas voir ce dernier dans le box des accusés.»

La question des morts durant les soulèvements occupe aussi une place dans la considération tunisienne du procès Moubarak. Estimés à plus de 800, il sont des «martyrs de la révolution»égyptienne pour le quotidien algérien Echorouk, qui laisse la parole aux familles.

Par ailleurs, le site Webdo revient sur la médiatisation du procès —qui sera télévisé— et sur la différence avec Ben Ali qui est lui jugé par contumace et dont les procès sont reportés les uns après les autres. Pourtant, si la Tunisie et l’Egypte sont souvent comparées pour leurs similarités dans le mouvement révolutionnaire, les procès de leurs dictateurs déchus restent des affaires nationales où la comparaison n’a pas lieu d’être.

En Algérie, c’est avec beaucoup d’attention qu’on observe le procès historique de l'homme qui a régné sur l’Egypte. Le quotidien L’Expression laisse entendre l’improbabilité d’un procès d'une telle ampleur:

«Juger l'homme qui a dirigé le pays pendant 30 ans pourrait être difficile, simplement parce qu'il en sait trop. Un tel procès semblait inimaginable il y a quelques mois et beaucoup d'Egyptiens n'y croient toujours pas.»

Reste que pour les journalistes algériens du titre, c’est l’occasion pour le gouvernement militaire de prouver ses bonnes intentions:

«Les nouvelles autorités veulent saisir l'occasion pour faire preuve de leur bonne foi».
L’Etat de santé du Raïs au centre de l’attention

Outre le caractère exceptionnel de ce procès, les médis s’interrogent sur l’état de santé d’Hosni Moubarak. Ils profitent de la retransmission télévisée en direct pour décrire l’ex-président: pâle, alité sur une civière, le président reste méconnaissable sur les images d’Al Jazeera.

Le quotidien algérien Horizons s'interroge même sur les conséquences possibles:

«Le Conseil suprême des forces armées qui assure la transition démocratique va-t-il évoquer l’état de santé "stationnaire" de Moubarak pour le soustraire à la justice?»

Dans le quotidien égyptien Al-Ahram Weekly, on rappelle qu’il y a peu on donnait l’ex-président égyptien pour mort. Dans le même article, le président de la cour d’appel égyptienne, El-Sayed Abdel-Aziz Omar, confiait:

«Si Moubarak est trop malade pour comparaître en personne devant le tribunal, son avocat doit fournir les documents médicaux nécessaires soutenir cela».

Le contexte surréaliste du procès

Al Arabyia revient sur le contexte tendu qui entoure le procès, l’armada de policiers déployés et les quelque 50 pro-Moubarak qui clament leur fidélité au président déchu devant le tribunal:

«Nous allons démolir et brûler la prison s’ils condamnent Moubarak».

Dans le quotidien algérien Liberté, le journaliste Djamel Bouatta observe quant à lui avec humour les accusations qui pèsent sur le président déchu:

«Et de deux! Après Ben Ali, c’est au tour de Moubarak de rendre compte de sa dictature et de la mise à sac de son pays. Son procès doit retenir plus d’attention que celui de son homologue tunisien, tenu en l’absence du tyran-prédateur de Monastir, qui a trouvé refuge dans le pays des wahhabites.»

Il insiste lui aussi sur les lourdes charges imputées à Moubarak: le vol de plusieurs millions de dollars à l’Etat ainsi que l’ordre de tirer sur les manifestants le 25 janvier, place Tahrir. Malgré un ton un peu léger et ironique, le journaliste revient aussi sur les enjeux de ce procès pour les révoltes arabes.

Car celui-ci constitue un symbole d’avancée dans le processus démocratique qui touche les pays révolutionnaires. Selon le journaliste, c’est aussi un pied-de-nez à l’influence des salafistes, Frères Musulmans et islamistes qui insistaient pour que le procès soit reporté.

Le quotidien algérien El Watan s’est quant à lui intéressé aux deux fils du dictateur déchu. Dans un article publié le 2 août intitulé «Les fils de Moubarak: autrefois puissants, aujourd’hui parias», le journal revient sur l’ambition politique des fils du Raïs, qui se préparaient à prendre la relève de leur père et se retrouvent aujourd’hui toujours à ses côtés, mais sur le banc des accusés.

Le Washington Post propose quant à lui un diaporame rétrospectif qui contraste avec l’actualité: on y voit le président déchu discuter avec les plus grands dirigeants, glisser un bulletin dans l'urne, ou s'adresser à son peuple, jusqu’à son dernier discours, le 10 févrirer 2011.

Lilia Blaise et Mehdi Farhat
SlateAfrique

RDC : Le Peuple Congolais exige

03/08/2011
UDPS - La police interpelle les manifestants ce 4 Juillet 2011 à Kinshasa, lors de la protestation des partisans de l’UDPS contre la Ceni

RDC, le peuple exige le respect des conditions préalables comme condition sine qua none à l’organisation des élections crédibles et apaisées !

Le monde entier observe avec grande curiosité et beaucoup attention le sursaut intransigeant et rigoureux quasi surprenant des partis de l’opposition face aux multiples maux et lacunes qu’incarne le processus électoral en cours. L’exigence des conditions préalables est un devoir universel légitime et primordial de tout un peuple qui veut aller aux élections dans un contexte démocratique. Sans respect des préalables électoraux, il ne peut y avoir d’élections crédibles et apaisées. Il ne peut y avoir un régime démocratique responsable. En d’autres termes, le moindre refus de garantir et de faire respecter les préalables électoraux indispensables équivaut à un refus manifeste d’organiser des élections libres et transparentes, dans un processus crédible et apaisé.

Au Congo dit « Démocratique », les signaux sont au rouge, devant la persistance de l’insécurité, surtout à l’est du pays, faute d’une Armée républicaine non justifiable jusqu’à ce jour; le manque délibéré de recensement de la population; le non-retour des millions des Déplacés internes dans leurs villages, la non-tenue des élections locales prévues en 2006-2007; la modification constitutionnelle a l’avant-veille des élections et les conditions sociales lamentables de la population congolaise; l’endettement masqué suite à la demande de co-financements inexpliqué de ces élections « souveraines » par des partenaires extérieurs compliquent davantage la situation et disqualifient massivement le processus électoral en cours.

En effet, dès le départ, depuis plusieurs mois, bien avant la tenue controversée de ce forum des partis politiques le 15 juillet 2011, bon nombres d’organisations congolaises et internationales avaient tiré la sonnette d’alarme pour contester, a juste titre, la programmation sans respect des conditions préalables des élections en RD Congo dans le contexte actuel.

A présent, il était plus que temps, devant le piège tendu par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) lors du forum des partis politiques qu’elle avait organisé le 15 juillet 2011 en vue de la signature du « Code de bonne conduite en période électorale », l’occasion a été saisie par toutes les Forces Vives du Changement pour remettre les pendules à l’heure. Désormais, selon plus d’un observateur averti, les termes « élections galvaudées » ne suffisent plus pour caractériser le processus actuel. Les partis politiques de l’opposition ont enfin, unanimement et clairement, exprimé leur ras-le-bol face à cette mascarade électorale à ciel ouvert qu’incarne le processus en cours. De même, l’émoi justifié, suite aux contestations rigoureuses et les dénonciations multiples exprimées face aux irrégularités flagrantes observées dans ce processus électoral par l’ensemble des Forces politiques et sociales du Changement, rejoignent ainsi les inquiétudes de la plus vaste majorité du peuple congolais, ainsi que de certains observateurs nationaux et internationaux sur le danger des élections non-crédibles et non-apaisées, telles que programmées pour novembre 2011 en RD Congo. Les « félicitations » venues d’outre-mer pour la clôture du processus d’enrôlement d’électeurs et pour la re-visitation du ficher électoral ne soulagent nullement les maux qui rongent profondément ce processus électoral décrié par les Congolais eux-mêmes sur l’étendue du territoire national. Ainsi, comme l’on pouvait bien s’y attendre, les partis politiques de l’opposition et toutes les Forces Vives du Changement font maintenant preuve d’un grand sursaut patriotique responsable et exigent, a priori a l’unanimité, l’obtention et le respect strict des conditions préalables pour garantir les élections crédibles et apaisées en RD Congo. Ces exigences demeurent la condition sine qua none pour garantir des élections transparentes et démocratiquement acceptables.

Il est très important de souligner que ce sursaut patriotique salutaire tant attendu de la part des partis de l’opposition et de toutes les Forces Vives du Changement est accueilli avec grand soulagement et grande satisfaction par l’ensemble de la population congolaise. A présent, chaque Congolaise et chaque Congolais devrait être conscient(e) de ce fait, qu’avec ces exigences claires et unanimes des préalables électoraux, qui doivent être suivies (espérons-le) d’un respect strict dans leur application comme condition sine qua none pour la réalisation des élections crédibles et apaisées, commence enfin le véritable processus électoral démocratique en République Démocratique du Congo.

Par cette exigence unanime des préalables électoraux, les Congolais veulent tirer des leçons des erreurs du passé, des erreurs fatales commises, entre autres, lors des élections de 2006 qui compromettent rudement leur existence. Devant ces exigences légitimes et incontournables, tout le monde doit s’en tenir avec rigueur et un sens de responsabilité patriotique sans complaisance pour mettre fin à l’anarchie dégradante sur tous les plans et à la décadence humaine en cours. Il en va donc du salut collectif pour le présent et l’avenir de tout un peuple, voire de tout un continent, ainsi que de la sécurité et de l’équilibre global, avec un Kongo redressé et stabilisé à l’intérieur de toutes ses frontières.

Cependant, sans le respect strict des conditions préalables telles qu’exigées par le peuple congolais, il est impossible de faire des élections tout court. Et par conséquent, les élections crédibles et apaisées seraient automatiquement exclues et impensables dans ce contexte incertain et opaque. Un chaos supplémentaires s’en suivrait immédiatement. D’où la nécessité d’éviter a tout prix ce chaos supplémentaire programmé dans un pays délabré. Si le gouvernants actuels sont incapables de faire respecter tous les préalables électoraux exigés par le peuple congolais, il aura alors optée pour sa démission en toute responsabilité. Car c’est ça la démocratie, le respect des exigences pour le bien-être du peuple et de la nation : Vox Populi, Vox Dei (la Voix du Peuple, c’est la Voix de Dieu.) La CENI se doit de la respecter.

Devant l’éventualité d’une telle situation démissionnaire des gouvernants, les Forces Vives politiques et sociales pour le Changement doivent ainsi prendre les choses en main pour mettre en place les conditions requises pour les élections démocratiques et apaisées.

Par ailleurs, c’est ici le moment de rappeler aux partenaires internationaux de la RD Congo leur soutien qui consistent, non pas à financer précipitamment des élections dans un contexte nébuleux et inapproprié, mais de soutenir la mise en place des exigences du peuple congolais formulées unanimement par les partis de l’opposition et Forces Vives de la nation pour le respect des préalables électoraux, afin de prévenir le chaos, d’une part, et de faire usage de la Charte des Nations Unies pour faire pression aux gouvernements rwandais et ougandais par des sanctions les poussant à mettre un terme à la déstabilisation meurtrière (directe ou indirecte) et aux pillages des ressources du Congo, telles que mentionnés dans plusieurs rapports de l’ONU et d’autres organisations nationales et internationales, d’autre part. C’est seulement à ce niveau que pourraient se manifester et s’accentuer la contribution et le soutien généreux justifié des partenaires internationaux de la RD Congo, après tant d’années d’une guerre monstrueuse qui a fait plus de 8 Millions des victimes éplorées en toute impunité, en flagrante violation des droits internationaux et de la Charte des Nations Unies, en présence de la MONUC et de la MONUSCO.

Ci-dessous, les préalables électoraux exigés par le peuple congolais à leurs gouvernants et à la CENI comme conditionsine qua none pour des élections crédibles et apaisées :

L’audit du fichier électoral ;
Le vote et publication de la liste électorale avant le dépôt des candidatures ;
L’implication de l’Opposition dans la gestion du serveur central ;
La mise en réseau des centres, bureaux et serveurs ;
La sécurisation du processus électoral par la mise en place de la Cour Constitutionnelle et des autres juridictions devant intervenir dans le processus, du CSAC (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication) et l’implication de la CENI dans la libération des combattants arrêtés notamment ceux de l’UDPS;
La publication de toutes les opérations qui ont lieu et l’impression des bulletins de vote ;
L’audit des finances de la CENI et de la CEI ;
La mise en place au niveau du secrétariat exécutif national et du secrétariat exécutif provincial des antennes locales de la CENI ;
La formalisation effective du cadre de concertation ;
L’indépendance effective et réelle de la CENI

A défaut de respecter et de garantir ces préalables incontournables, la CENI aura mis volontairement à mal tout le processus électoral, hypothéquant ainsi sa crédibilité en refusant d’organiser des élections démocratiques libres, transparentes et apaisées dans les délais constitutionnels. Dans ce cas, les élections ne pourront pas avoir lieu dans les délais prévus par la constitution en vigueur en République dite démocratique du Congo. Le monde entier nous observe. L’opinion internationale est officiellement prise à témoin. Le peuple congolais se trouve désormais devant un tournant décisif de son histoire et de toute son existence. Son avenir et son devenir commun en dépend et, par conséquent, aucune erreur n’est permise à ce niveau.

Toutes les Forces Vives du Changement sont appelées a demeurer fermes et intransigeantes face aux cafouillages pour prévenir un chaos supplémentaire et garantir, dans des conditions requises, le droit électoral élémentaire pour le peuple du Congo, ainsi que le changement adéquat du régime pour le redressement et la cohésion pacifique de la nation tout entière, au bénéfice de tous. C’est-a-dire, le peuple congolais et ses partenaires internationaux. Ces défis vitaux doivent être relevés par tous sans complaisance en toute responsabilité, avec honneur et dignite.

Un peuple averti en vaut sept fois soixante- dix-sept générations.

Jeanne-Marie Sindani
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Crise ivoirienne: Ahoua Don Mello rompt le silence

AUGUST 3, 2011 Autres Media


Dans un texte précis et méticuleux, Ahoua Don Mello, ex-patron du Bureau national d’études techniques pour le développement (BNETD), impliqué dans le processus électoral à travers sa filiale SILS-Technology, démontre scientifiquement qu’Alassane Ouattara a perdu les élections en Côte d’Ivoire. Et mis en place une fraude gigantesque à travers la Commission électorale indépendante (CEI), qu’il contrôlait. A lire et à faire lire. Même quand les enjeux d’actualité sont passés, l’Histoire reste toujours à écrire.

La vérité des urnes

La crise post-électorale en Côte d’Ivoire, a été vécue de manière très douloureuse par les Ivoiriens, chacun selon ses raisons. C’est pour cela que je tiens publiquement à exprimer toute ma compassion à tous ceux qui en ont souffert et qui souffrent encore. Notre compassion serait vaine si ces souffrances devaient se répéter un jour, car nous ne sommes pas à notre dernière élection ni à notre dernière crise électorale.

Alors pour inhiber toutes les formes de ressentiment, seuls la découverte de la vérité des urnes du 28 novembre, l’examen des problèmes qui se sont posés et les dispositions à prendre pour éviter les crises, ou si elles surviennent, les dispositions à prendre pour les résoudre pacifiquement, peuvent nous permettre de soigner nos douleurs et construire notre nation en faillite. S’attaquer aux effets en ignorant la cause de la crise serait une erreur de méthode, car cela ne nous met pas à l’abri d’une autre crise, les mêmes causes produisant les mêmes effets

La grande bataille que nous devons livrer pour asseoir durablement la démocratie est la bataille contre la fraude électorale qui s’est révélée endémique dans les conditions des élections de 2010. C’est dans ce seul but que, prenant acte de la faillite de la commission Electorale Indépendante (CEI) à proclamer les résultats des élections dans les délais prescrits par le code électoral et l’imposture de son président Monsieur Youssouf BAKAYOKO, à proclamer hors délai les résultats du 2ème tour d’une élection présidentielle au quartier général de campagne d’un des candidats sans procès verbal signé de tous les membres de la commission centrale. Prenant aussi acte de l’attitude incongrue du conseil constitutionnel à proclamer deux présidents pour une seule élection, pendant deux mois, à raison de 15 heures par jour, je me suis évertué à passer en revue les 19 041 procès verbaux (PV) issus des élections du 28 novembre 2010 pour asseoir mon intime conviction sur les élections de 2010. Les résultats que je vais livrer sont édifiants. Mais le travail étant fait par le militant du Front Populaire Ivoirien que je suis, toute suspicion serait certainement légitime. C’est pour cela, mon souhait le plus cher serait que chaque personne physique ou morale (ONG, Association, etc.) à la quête de la vérité des urnes du 28 novembre puisse refaire le même exercice. Cela suppose que l’ONUCI accepte de mettre à la disposition du public l’ensemble des procès verbaux qu’elle détient et que la SAGEM ou la CEI puisse mettre à disposition le répertoire des bureaux de vote. Pour ma part je suis prêt à le faire. Mais la crédibilité des PV et du répertoire sera d’autant plus grande que si la source est onusienne bien que dans ce conflit son impartialité soit douteuse.

Les procès verbaux qui m’ont servi de base de travail sont ceux remis au représentant du facilitateur et à l’ONUCI.

Les procès verbaux examinés par l’ONUCI sont de trois sources :

- PV originaux remis par la CEI au représentant spécial du facilitateur dans les sacs scellés (18433 PV exploitables)

- PV numérisés et transmis par SILS non compris parmi les 18 433 exploitables ci-dessus (548 PV supplémentaires)

- PV annoncés publiquement par la CEI pour l’étranger (60 PV supplémentaires)

Cela fait au total 19 041 procès verbaux (PV) sur 20 073 bureaux de vote (BV) soit 1032 PV manquants non transmis à la CEI centrale par les commissaires électoraux Car chaque bureau de vote doit remettre obligatoirement un PV.

Les 19 041 PV correspondent à 5 418 833 inscrits sur un total de 5 725 722 électeurs. Il serait important, dans le cadre de la recherche de la vérité sur les élections de 2010 que l’on étudie le sort des 1032 PV manquants et l’on situe les responsabilités car il s’agit du droit de vote de 306 889électeurs pouvant induire une erreur de 7 points sur le résultat de chaque candidat.

Les 19 041 PV, au cours de l’exercice que j’ai effectué, ont été classés en deux catégories. Les PV frauduleux et les PV d’apparence non frauduleux.

J’ai classé dans la catégorie des PV frauduleux ceux présentant les caractéristiques suivantes et donc ne satisfaisant pas les critères définis par la CEI :

- Les PV sans sticker car la commission électorale indépendante a remis à chaque bureau de vote un sticker pour authentifier le procès verbal. L’absence du sticker invalide le procès verbal selon les règles de la CEI ;

- Les PV fictifs car ayant un lieu de vote non renseigné ou le lieu de vote renseigné sur le PV ne correspond à aucun lieu figurant sur le répertoire des lieux et bureau de vote ;

- Les PV dont le nombre de voix par candidat n’a pas été renseigné ou illisibles ;

- les PV dont le nombre de suffrages exprimés additionné au nombre de bulletins nuls est supérieur au nombre de votants. J’ai éliminé ces PV car tout se passe comme si les bulletins de vote se sont multipliés dans l’urne ;

- Les PV dont le nombre de votants est supérieur au nombre d’inscrits de plus 18, car la règle établie par la CEI ne tolère pour chaque bureau de vote qu’un maximum de 18 votants supplémentaires au nombre d’inscrits. Cela pour permettre à ceux qui sont en mission et autres déplacés de pouvoir voter ;

- Les PV dont la somme du nombre de voix pour les deux candidats diffère du nombre total de suffrages exprimés ;

- Les PV dont les noms et signatures des trois membres du bureau de vote n’y figurent pas.

Les cas de fraude les plus significatives sont repartis comme suit :

- Nombre de PV fictifs : 2 090

- Nombre de PV sans sticker : 1 320

- Nombre de PV avec un nombre de votants non inscrits supérieur à 18 : 97

- Nombre de PV dont le nombre de suffrage exprimé est supérieur au nombre de votant : 66

- PV dont la somme des suffrages exprimés par les deux candidats est supérieur au suffrage exprimé : 31

Soit au total 3 604 PV hormis les fraudes mineures. Les 3 604 PV représentent 1 069 285 voix

J’ai considéré comme valides les PV dont l’un des candidats n’a pas de représentants, même si cela s’est abondamment produit dans la quasi-totalité des bureaux de vote de la zone sous contrôle de la rébellion où le candidat Laurent GBAGBO n’avait aucun représentant. De nombreux soupçons de fraudes existent sur plusieurs PV. Seule une commission qui pousserait plus loin l’analyse en ayant à disposition les listes d’émargement et le contenu des urnes peut découvrir les PV frauduleux issus de la catégorie des PV dont les noms et signatures des trois membres du bureau de vote n’y figurent pas. L’absence du représentant d’un candidat n’est pas une situation de fraude en l’état actuel des règles de la CEI.

Le résultat obtenu en ne retenant que les procès verbaux valides au stade actuel des moyens d’investigation (absence de liste d’émargement, d’urnes contenant les bulletins de votes) est le suivant :

- Nombre de suffrages exprimés : 4 065 262 soit un taux de participation de 71% correspond à peu près au chiffre annoncé par la CEI à la fermeture des bureaux de vote ; chiffres basés sur les listes d’émargement qui sont loin des 81% obtenus sur la base des PV.

- GBAGBO Laurent 2 132 229 soit 52,45%

- OUATTARA Alassane 1 933 033 soit 47,55%

Au vu des documents, la principale source de fraude provient des commissaires de la CEI responsables des zones sous contrôle de la rébellion et des présidents des commissions locales qui ont pu faire disparaître 1032 procès verbaux sans aucune explication officielle. Lorsqu’on se rend compte que la quasi-totalité de ces commissaires et des présidents des commissions locales sont des militants RHDP donc pro-Ouattara et qu’ils avaient les résultats du premier tour, rien ne les empêchait de créer des situations qui invalident des PV favorables au candidat adverse (Cas de Paris). En plus, étant chargé de la gestion des PV et du matériel électoral, rien ne les empêchait de substituer aux vrais PV des faux PV ou des PV sans sticker. Au vu du nombre élevé de PV sans sticker et de PV fictifs tout laisse à croire que c’est ce qui s’est passé.

Enfin les scores soviétiques dans la zone sous contrôle des rebelles avec l’absence des représentants du candidat GBAGBO pourchassés par ces rebelles, constituent la seconde source de fraudes. Une commission électorale équilibrée et une sécurité non partisane, constituent les conditions d’élection avec un minimum de fraude.

En effet, des élections crédibles ne peuvent être organisées en Côte d’Ivoire que si la nation est une et entière. Quelques soient les arguments avancés par la communauté internationale sur la faisabilité d’organisation des élections, il faudra d’abord et avant tout unifier le pays, le pacifier.

La possibilité d’une résolution pacifique de la crise

En cas de crise, une commission de recomptage est la voie la moins coûteuse. Seul, j’ai mis deux mois ; cela veut dire qu’une commission mettra moins de deux mois pour régler la crise. Il faut donc sécuriser tous les documents électoraux depuis les urnes, en passant par les listes d’émargements jusqu’au PV. La présence des représentants des candidats doit être une obligation afin d’éviter des PV fantaisistes et les bourrages d’urnes.

L’exemple d’HAÏTI est instructif. Au premier tour des élections présidentielles tenues le 28 novembre 2011 correspondant à la date du deuxième tour en cote d’ivoire, le Conseil électoral Provisoire (CEP) haïtien a proclamé des résultats, validés par le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, qui éliminaient le chanteur Michel MARTELY au premier tour et plaçaient le candidat du pouvoir Jude Célestin en tête. La protestation de ces résultats a entraîné une médiation internationale. Une mission d’enquête de l’Organisation des États américains (OEA) a conclu que des fraudes avaient faussé les résultats et a procédé à un recomptage des voix qui a exclu Monsieur Jude Célestin du deuxième tour. Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU s’en est excusé auprès du peuple haïtien. Monsieur Michel MARTELY est, aujourd’hui, le Président de la république de Haïti.

Pourtant, au même moment, la protestation des résultats et la demande de recomptage des voix en Côte d’Ivoire sont balayés d’un revers de main par le secrétaire général de l’ONU et son représentant spécial considérant comme une injustice le recomptage des voix. Malgré l’insistance du Président Laurent GBAGBO auprès de l’Union Africaine et du reste de la communauté internationale.

De même que la république d’HAÏTI a pu éviter une guerre en empruntant la voie du recomptage imposé par la communauté internationale (France, USA, ONU) lors du premier tour des élections, de même la Côte d’Ivoire pouvait faire l’économie d’une guerre en utilisant la même solution pour des crises identiques. Belle leçon de gestion de la crise électorale par les mêmes acteurs de la communauté internationale.

Qui avait donc intérêt à faire une guerre en Côte d’Ivoire ? Ceux qui, de toute évidence connaissaient la vérité des urnes telle que je viens de les exposer. Pour ceux là, la voix du recomptage était sans issue, seule la guerre pouvait donner la réponse souhaitée, donc procéder, vaille que vaille, à un coup d’état.

Les ponts d’une réconciliation durable

Commencée en 2002 avec un seul visage, cette guerre s’est terminée en 2011 avec tous les visages dont celui de la France en première ligne avec des bombes larguées sur nos têtes pour nous « protéger ». Au-delà de la résolution 1975 de l’ONU, en violation flagrante de l’accord de cessez le feu conclu en 2003 et qui a justifié l’envoi des forces onusiennes pour faire respecter cet accord, en violation de l’embargo sur les armes et en violation de l’accord de fin de guerre conclu en 2005 à Pretoria, la Côte d’Ivoire a vécu une page sombre de son histoire sous l’instigation de la France qui a réussi à diviser pour mieux régner en jouant au pyromane et au pompier et en se jouant de l’Union Africaine mise hors jeu en dernière minute.

Il est temps que nous Ivoiriens, nous Africains comprenions définitivement que notre salut ne viendra pas de l’extérieur et que ce ne sont pas les primes de guerre que les différents bailleurs de fonds vont annoncer les uns à la suite des autres qui développeront nos pays et ce continent. Si certains y croient encore c’est leur droit mais cela ne doit pas être l’occasion d’écraser ceux qui croient l’inverse.

Le faux prétexte qui consiste à dire que la guerre a été déclenchée par le refus du Président GBAGBO de quitter le pouvoir après avoir perdu les élections doit aussi être abandonné car aucune déclaration de GBAGBO ne peut être brandie pour prouver de telles affirmations ayant fait du silence sa méthode de gestion de cette crise. GBAGBO a souhaité un recomptage des voix comme en Haïti au lieu de la guerre, mieux, l’institution compétente pour faire d’un candidat le vainqueur des élections présidentielles n’est pas GBAGBO mais bien le conseil constitutionnel qui l’a proclamé vainqueur du 2ème tour des élections comme cela s’est passé au 1er tour. Après la décision de l’Union africaine, malgré le non recomptage des voix, il a pris acte des propositions faite par cette dernière à travers un communiqué du gouvernement et a donné son accord pour la désignation d’un haut représentant pour entamer les négociations qui devaient démarrer le 5 avril. Une adresse à la nation plusieurs fois reportée devait être faite après la désignation du haut représentant pour préciser les conditions de mise en œuvre des propositions de l’Union africaine en accord avec plusieurs de ses pairs africains auprès de qui il a dépêché des délégations après le sommet de l’Union africaine

C’est dans cette attente de la désignation et de l’arrivée du haut représentant de l’union africaine, que le Président Français Monsieur Nicolas SARKOZY, en violation du cessez le feu et de l’accord de fin guerre, a déclenché la guerre avec l’appui de l’ONUCI et des rebelles lourdement armés en violation de l’embargo sur les armes.

En effet certains opérateurs économiques de l’Union européenne avaient décidé de passer outre l’embargo à partir du 30 mars si aucune solution n’est trouvée à la crise. Ces opérateurs pouvaient ne pas respecter leur engagement surtout la livraison de matières premières convoitées par d’autres opérateurs économiques hors zone Union européenne. Les négociations de l’Union africaine qui devaient commencer le 5 avril étaient donc inacceptables pour Mr SARKOZY, c’est ainsi que les besoins en matières premières ont primé sur la méthode de règlement pacifique de l’union africaine et l’ordre de violation du cessez le feu a été donné le 28 mars.

N’en déplaise à ceux qui n’ont pas encore compris que les états n’ont que des intérêts et pas d’amis et qui ont la naïveté de croire encore que l’armée française est intervenue pour les sauver. Le gouvernement a appelé au respect du cessez le feu en décidant d’un cessez le feu unilatéral pour ne point se rendre complice d’une guerre inutile de la France contre la Côte d’Ivoire.

Face à l’impossibilité des rebelles de prendre les institutions de la république malgré l’appui aérien français et onusien, dans la nuit du 2 au 3 avril, 17 avions cargo de l’armée française ont débarqué un régiment de bérets verts de la Légion étrangère et du matériel de guerre après avoir braqué l’aéroport. On connaît la suite. En violation flagrante de la résolution 1975, 50 bombardements sur la résidence du chef de l’état et une colonne de 30 chars de l’armée française ont eu raison du Président GBAGBO le 11 avril 2011. Après ce coup d’état inédit, l’heure est venue de faire la paix. Toute paix après une guerre commence par un accord de paix. Ce que le Président GBAGBO a appelé, la partie civile de la crise ou ce que AFFI N’GUESSAN a appelé la solution politique de la crise.

Vouloir passer outre ce traité et agir en éternel « vainqueur » en traquant à tous les coins du pays les « vaincus » serait une erreur car la nation ivoirienne ne pourra que s’effriter d’avantage et en plus les éléments constitutifs d’un état disparaissent par des pillages. Nous avons des généraux sans armées, des ministres sans ministères, des juges sans tribunaux, des députés sans assemblée. L’heure est au chantage et au pillage par une armée de rebelles et de prisonniers en armes se considérant « vainqueurs » de l’armée régulière et abandonnée sans solde par les recruteurs.

Aujourd’hui, tous les sachants du FPI et du gouvernement sont soit en prison, soit en exil donc n’ont pas le droit à la parole, ni au dialogue, ni à l’expression de leur part de vérité.

Aujourd’hui près de 2 millions d’électeurs presque tous du LMP sont des exilés internes ou externes sur une population électorale qui ne compte que 5 700 000 électeurs. Si on ajoute à ces 2 millions ceux qui ne sont pas exilés mais persécutés chaque jour dans leur existence pour être des proches de GBAGBO, l’on se rend bien compte que ce n’est pas la majorité qui a voté Monsieur Alassane Dramane OUATTARA et qu’il sera difficile de gouverner contre cette majorité.

Il faut donc créer les conditions de leur libération et de leur retour pour que toutes les vérités soit dites, que tous les victimes et responsables de crimes soient identifiés avant que la justice ne prenne le relais. Vouloir faire autrement, c’est vouloir cacher un pan important de la vérité sur la crise ivoirienne.

Le gouvernement illégal et illégitime de rebelles formé à Bouaké de 2002 à 2010 n’a pas plus de légitimité que le gouvernement de l’honorable professeur AKE NGBO formé selon les lois et règlements de son pays ; les 10 000 morts de cette rébellion pendant cette période de 2002 à 2010 et le génocide Gueré en 2011 par le fait des rebelles doivent être soumises de la même justice que les victimes alléguées au camp Gbagbo.

Selon la commission spéciale mise en place par l’ONU sur les trafics en zone rebelle, plus de 250 milliards de FCFA de ressources par an soit plus de 2000 milliards en 8 ans (diamant, cacao, bois, coton, anacarde, vente illégale de carburant, moto, vélo, pagne, sucre, lait, huile, casses d’agences BCEAO etc.) ont été détournés par les rebelles sans qu’aucun compte n’est été fait à l’état. Les auteurs de tous ces crimes ne peuvent pas être en liberté tandis que ceux qui ont permis à l’état d’exister malgré ces manques à gagner sont en prison ou poursuivis. Selon Africa mining intelligence n°251 du 01/067/2011, l’exploitation frauduleuse par les rebelles du diamant continue jusqu’aujourd’hui exploitant plus de 300 000 carats chaque année générant plus de 12 milliards l’an.

Si le souci du nouveau pouvoir est véritablement de bâtir un état de droit, alors il est important que la loi ne soit pas à double vitesse et qu’elle soit la même pour tous au risque de faire de la justice un instrument d’injustice qui entraverait pour longtemps la paix et l’unité nationale.

Reconstruire l’état, l’état de droit, la nation et la démocratie reste donc une œuvre immense qui doit commencer par la liberté d’aller et venir et la liberté d’expression en toute sécurité, en libérant Laurent GBAGBO et tous les prisonniers politiques et en créant les conditions de sécurité nécessaires pour le retour des exilés. Tels sont les préalables à toute réconciliation sincère et durable qui n’hypothèque pas l’avenir.

Ahoua DON MELLO
Docteur Ingénieur des Ponts et Chaussées
Ex Directeur Général du BNETD
Ministre de l’Equipement et de l’assainissement,
Porte parole du Gouvernement AKE NGBO

Source: kouamouo.ivoire-blog.com

San Pedro: Des mercenaires burkinabè annexent Doba

AUGUST 3, 2011  Autres Media«Depuis le mois d’avril, nous n’avons plus de champs. Les Burkinabés occupent nos plantations de cacao, café et d’hévéa». Voilà le résumé que les autochtones bakoué font de leur nouvelle vie depuis l’invasion de Doba par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) en mars dernier. La sous-préfecture de Doba, située à 80 km à l’est du chef lieu de département, San Pedro, a été envahie par un commando de mercenaires burkinabé fin mars 2011. Agissant pour le compte de l’armée créée par le nouveau régime, ceux-ci ont commis des atrocités sur la population autochtone bakoué. Avec l’aide de la forte communauté burkinabé du village, ils ont chassé le sous-préfet et dépossédé bakoué et pro-Gbagbo de leurs biens. Aujourd’hui, la situation est plus que préoccupante.

La famille Kouamé, originaire du centre de la Côte d’Ivoire, dont les plantations ont été arrachées de force, est retournée dans son village natal. Comme elle, plusieurs personnes ayant subi le même sort ont sauvé leur vie en se réfugiant dans les forêts ou les campements environnants. A leur place, M. Prospère Tiendrébéogo, chef de la communauté burkinabé et ses compatriotes jouissent impunément du fruit de leur labeur. «Ils soutiennent que Gbagbo n’est plus là. Et qu’avec Dramane Ouattara, c’est leur tour de faire la loi», racontent les villageois exilés dont les témoignages ont été recueillis.

Lorsque le ministre Clément Nabo a effectué une visite dans la circonscription en mai dernier, le mercure avait baissé. Mais à peine parti, les nouveaux maîtres ont renforcé leur diktat : exploitation illicite de plantations, extorsion de fonds aux producteurs cacao-café, racket sur les routes et demande de rançon. L’intervention du sous-préfet qui a regagné son poste fin mai, n’a pu les faire fléchir, selon nos sources. Ces troupes burkinabè qui se réclament des FRCI et qui se croient tout permis, ont ignoré l’autorité du représentant de Ouattara. Ils ont plutôt demandé à leurs frères de ne libérer le moindre périmètre arraché aux Bakoué.

A ce jour, la population autochtone qui ne sait à quel Saint se vouer, sollicite l’intervention du chef de l’Etat, de l’ambassade du Burkina Faso, des organisations de droit de l’homme et de l’ONUCI. Selon eux, il s’agira pour ces autorités, de vérifier par elles-mêmes les faits afin de rendre justice.
Crime crapuleux à San Pedro: Un jeune éventré à la machette à Doba
Les habitants du chef lieu de sous-préfecture, Doba, ont fait une découverte macabre le mardi 21 juin 2011. Le corps sans vie et méconnaissable du jeune Soro Soro Nicodème gisant dans une marre de sang. Il est un peu plus de 20 heures ce 20 juin lorsque Nicodème sort de chez lui. Dans ce gros village situé à 80 km de San Pedro, dans le canton bakoué ouest, la vie est bruyante. Les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui ont déposé leurs valises multiplient fêtes sur fêtes. Ce jeune de 31 ans ne veut se faire raconter un seul de ces instants. Mais ce jour-là sera le dernier de sa vie.

Il est 2 heures du matin, lorsque le cantonnement des FRCI de Doba réveille son frère endormi par le biais du téléphone. A peine sorti des bras de Morphée, son interlocuteur lui dit : «Le corps de ton frère git dans une marre de sang non loin du cimetière». Il n’y a pas plus qui puisse lui enlever le sommeil. Aussitôt, il court avertir le chef et les habitants du village. Ceux-ci se rendent sur les lieux. La découverte est plus que macabre.

Soro Soro est éventré à la machette, ses organes prélevés et sa main gauche sectionnée. Le tout est emporté par ses assassins. Le village est pétrifié. Les parents ont porté l’affaire devant la brigade de gendarmerie de San Pedro où une plainte contre X a été déposée le lendemain.
A ce jour, l’enquête suit son cours. Mais on se demande encore comment une personne de son âge a pu être assassinée de la sorte en plein village sans attirer aucun soupçon. Dans cette localité où les FRCI rodent autour de chaque périmètre, l’on pourrait imaginer tous les délits sauf celui dont Nicodème a été victime, selon des habitants.

Nombreux sont ceux qui pensent à un crime rituel, vu les circonstances de son assassinat et le prélèvement d’organes sur son corps.

A. Dadge Debolley
adadge@live.fr
Source: Notre voie

Procès d’Hosni Moubarak : les Egyptiens exagèrent !


Hosni Moubarak et ses deux fils, Alaa et Gamal (DR)

(AfriSCOOP, Commentaire) — A l’image d’une patate chaude que tout le monde se refile, les actuels tenants du régime du Caire ont ouvert ce 03 août 2011 le procès tant attendu dans lequel l’ancien raïs Moubarak est poursuivi pour « corruption et meurtre lors des manifestations anti-gouvernementales de janvier 2011 ». Coupable ou non, l’ex-dirigeant Moubarak ne mérite pas le sort que lui réservent en ce moment ses compatriotes.

Une dictature demeure une dictature ; condamnable dans les effets dévastateurs et irréversibles qu’elle produit sur ses opprimés. Toutefois, lorsqu’on se met à comparer les régimes autoritaires d’Afrique blanche et ceux d’Afrique sub-saharienne, l’on se rend très vite compte qu’un FOSSE ABYSSAL les sépare…

D’une manière générale, les dictatures qui régentent ou qui ont régenté les peuples d’Afrique blanche ont des allures d’autoritarismes éclairés et non méchants et bêtes comme on en trouve au Sud du Sahara. Si l’Egypte a atteint un certain niveau de développement de nos jours et dépassé un grand nombre d’Etats cancres du continent noir, c’est aussi grâce à un homme : Hosni Moubarak qui est traîné en ce moment devant la justice égyptienne comme un vulgaire criminel !! Il mérite peut-être ce sort pour la dictature qu’il a mise en place depuis trois décennies, mais demeure excusable pour d’autres énormes réalisations socio-économiques et diplomatiques à mettre à son actif.

Ne pas avoir la mémoire courte envers un raïs “pas comme les autres”

Au nom des mutations qu’implique le développement du continent noir, les infractions commises sous les dictatures qui peuplent ce continent doivent être punies, tôt ou tard, conformément aux textes en vigueur. Cette volonté de rendre justice à la veuve et à l’orphelin ne doit pas cependant rendre AMNESIQUES un certain nombre d’Africains qui veulent voir établir sur leur continent des sociétés plus justes.

Pendant plus de deux décennies, le militaire Moubarak ne s’est pas contenté d’opprimer ses compatriotes en terme de libertés publiques ! Si c’était le cas, la station balnéaire de Charm El Cheikh n’attirerait pas chaque année des dizaines de milliers de touristes ; occidentaux pour la plupart. Si la dictature « moubarakienne » n’était pas éclairée, les Egyptiens ne disposeraient pas des infrastructures routières les plus modernes et enviables du continent noir. Si Hosni Moubarak n’avait pas un minimum d’égards à l’endroit de son pays, l’Egypte ne serait pas citée parmi les meilleurs élèves d’Afrique, dans le domaine d’organisation de championnats professionnels, dans plusieurs disciplines sportives ; en particulier dans le monde du football.

C’est aussi lui Hosni, le combattant pour la libération des populations opprimées de la Palestine, qui a d’une part combattu vaillamment les tanks israéliens qui suscitaient une peur bleue dans le monde arabe. D’autre part, mieux, après le conflit infructueux et perdu d’avance contre Tel-Aviv, à cause du soutien inconditionnel de Washington à l’Etat hébreux, c’est encore le raïs égyptien, quasiment dans la peau d’un médiateur, qui a pris les devants de courageuses négociations directes entre les principaux protagonistes du conflit israélo-arabe. Par ailleurs, sous le père de Gamal Moubarak, le pays des pharaons a poursuivi d’entretenir des relations privilégiées et de coopération avec plusieurs Etats africains, en mettant à leur disposition un certain nombre de bourses de formation de première qualité. Une démarche qui se situe dans la droite ligne de la politique des non-alignés promue par l’ex dirigeant Nasser ; au plus fort de la guerre froide.

C’est donc au nom de tous ces faits d’armes que la justice égyptienne devra avoir la main légère à l’égard de H. Moubarak !!! Oui pour une punition des infractions multiformes commises sous l’ex dictateur égyptien. Non à des humiliations présidentielles qui ne font que balafrer le processus de réconciliation mis en branle depuis la chute du gouvernement Moubarak en février 2011.

On ne peut pas avoir passé près de 30 ans à la tête du plus peuplé Etat du monde sans avoir des soutiens invétérés et solides au sein de sa population. Humilier le militaire Moubarak, c’est aussi traîner dans la boue ces dizaines de milliers d’Egyptiens qui le portent toujours dans leur cœur. Une justice ne doit pas réparer l’injustice tout en créant, dans les esprits, de nouveaux précédents psychologiques aux manifestations imprévisibles.

Niger : Issoufou dénonce une tentative de putsch


Issoufou Mahamadou, président du Niger (DR)

(AfriSCOOP) — Le président Issoufou a profité de son message à la Nation, mardi soir, pour évoquer la tentative de coup d’Etat contre son régime installé depuis à peine trois mois. Le président annonce l’arrestation de dix personnes et sa volonté de continuer la lutte contre la corruption.

« Les événements programmés dans la nuit du 12 au 13 juillet 2011 relèvent de cette dernière catégorie : ceux qui avaient décidé de porter atteinte à la sécurité de l’Etat ce jour-là sont aux arrêts disciplinaires et l’un d’entre eux est en fuite. », a déclaré le président nigérien dans un message radio-télévisé.

Selon lui, « l’enquête se poursuit dans l’espoir de remonter aux commanditaires. Dix de ceux qui ont tenté de porter atteinte à la sureté de l’Etat sont aux arrêts disciplinaires et un d’entre eux est en fuite ». Les autorités nigériennes confirment ainsi les informations revelées fin juillet par l’Afp, selon lesquelles, « plusieurs militaires nigériens, dont des officiers, ont été arrêtés pour "tentative de renversement du régime" et "tentative d’assassinat" du président Mahamadou Issoufou ».

Le président du Niger qui vient à peine de boucler ses 100 jours au pouvoir s’est engagé à mener une guerre sans merci contre tous ceux qui sont impliqués dans des détournements des deniers publics : « Ces événements interviennent au moment où le gouvernement a décidé de mener une action vigoureuse contre les détournements de deniers publics, opérés notamment à travers le paiement de fausses factures. Le temps où certains considèrent les caisses du Trésor comme le coffre-fort personnel sont désormais révolus. C’est pour les traquer, de jour comme de nuit, que j’ai décidé de mettre en place la Haute autorité de lutte contre la corruption », a fait savoir Issoufou Mahamadou.

Ancienne colonie française, indépendante le 3 août 1960, le Niger est un pays abonné aux coups d’Etat. En 51 ans d’indépendance quatre coups d’Etat ont été enregistrés dont trois sous l’ère démocratique. Le premier coup d’État au Niger remonte à 1974, soit quatorze ans après l’indépendance du pays, le dernier en date remonte à l’année dernière : effectif, celui-ci avait alors permis l’instauration d’un gouvernement de transition et la tenue d’élections au cours desquelles le président Issoufou avait été élu le 12 mars dernier. Ce scrutin qualifié de libre et de transparent avait mis fin à une longue crise politique et une transition militaire de 14 mois.

CONGO-RDC: colonel arrêté pour trafic de minerais

3 août 2011
Agence France-Presse
Image via Wikipedia





Un colonel congolais a été arrêté lundi en « flagrant délit » d’exploitation illégale de minerais alors qu’il revenait avec un chargement du Sud-Kivu, une province de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré à l’AFP une source militaire. « Le colonel Balumisa Chuma a été arrêté en flagrant délit avec dix tonnes de cassitérite lundi à 6h du matin », a expliqué le colonel Vianney Kazarama, un porte-parole de l’armée dans le Sud-Kivu. L’arrestation a été organisée avec l’aide du ministre des Mines du Nord-Kivu, qui a assisté à l’opération, a-t-il précisé.
Le colonel Chuma, commandant du secteur de Walikale, a été interpellé à Goma, capitale du Nord-Kivu, alors qu’il acheminait avec douze militaires la cassitérite extraite au Sud-Kivu. « Ca fait longtemps qu’il faisait du trafic car il se sentait couvert par son grade, sa fonction », a indiqué le porte-parole, soulignant que les autorités interdisent l’exploitation minière aux militaires. Il a ajouté que le colonel Chuma, aux arrêts, devrait comparaître devant la justice militaire mais que les « petits militaires » n’ont pas été inquiétés.
Des groupes rebelles et milices locales mais aussi des militaires sont régulièrement accusés d’exploiter les minerais dont regorgent les Nord et Sud Kivu, et le Maniema (est). Ces provinces sont principalement riches en cassitérite et en coltan (tous deux largement utilisés en électronique), et aussi en gisements d’or. Un rapport du Sénat indiquait fin 2009 que 80% des exportations de minerais échappaient au contrôle de l’Etat dans le Nord et Sud-Kivu et au Maniema.
AFP

Bas-Congo: l’armée angolaise et le FLEC s’affrontent sur le sol congolais

 – Territoire de Tshela marqué en rouge sur carte – Territoire de Tshela marqué en rouge sur carte
Des combats ont opposé dans la nuit de dimanche à lundi 1er août les militaires des forces armées angolaises (FAA) et les rebelles du Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC). Selon la société civile, ces affrontements ont eu lieu précisément  dans les forêts de Madiakoko, une aire protégée de la RDC, précisément à 500 mètres du village Buende du secteur de Maduda et du village Mbamba Dizi, secteur de Nganda Tsundi, à Tshela dans le Bas-Congo.
Les raisons et le bilan de ces accrochages restent pour l’heure inconnues.
Selon la société civile et les sources indépendantes, la population est en fuite dans les villages périphériques et deux compagnies des FAA se sont installées dans cette forêt protégée de Madiakoko en territoire congolais.
De son coté l’administrateur du territoire intérimaire de Tshela, Jean Kenga, a indiqué qu’il ne peut pas confirmer ces allégations de la société civile.
Il a déclaré qu’il attend le rapport de l’équipe qu’il a dépêchée à Tshela pour des enquêtes.
Jean Kenga a ajouté que le calme est revenu dans les secteurs de Maduda et de Nganda Tsundi.