vendredi 19 avril 2013

RDC: le M23 se trahit et nie avoir réintégré des combattants de sa faction dissidente réfugiée au Rwanda


Les dirigeants du M23 viennent de faire marche-arrière et nient avoir réintégré les combattants de la faction dissidente fidèle à Bosco Ntaganda réfugiée au Rwanda comme son porte-parole militaire l’avait déclaré il y a seulement 48 heures à l’AFP.

Dans un communiqué rendu public le jeudi 18 avril, la direction du Mouvement du 23 mars (M23) nie avoir réintégré 450 combattants de sa faction dissidente réfugiée au Rwanda après la scission de la rébellion et les combats ayant opposé les deux factions en mars dernier.

Pourtant, une dépêche de l’AFP publiée le mercredi et relayée par plusieurs médias avait fait état de cette réintégration citant le porte-parole militaire du M23, Vianney Kazarama, et Thierry Vircoulon, chercheur à l’International Crisis Group (ICG) pour l’Afrique centrale.

« Nous avons 150 hommes qui se sont rendus et environ 300 qui ont été capturés au niveau de Kibumba [à la frontière avec le Rwanda]. Nous les avons réintégrés dans nos brigades », avait déclaré Vianney Kazarama à l’agence française.

Mais pour le M23, les propos de son porte-parole ont été « sortis délibérément de leur contexte de temps ». « Il y avait eu bel et bien capture et reddition dans les rangs de notre armée de plus de 450 militaires ayant combattu aux côtés du trio Bosco Ntaganda, Baudouin Ngaruye et Jean-Marie Runiga », indique le Communiqué.

Mais le communique du M23 ajoute : « Seulement les faits ont eu lieu lors des affrontements avec ce groupe c’est-a-dire entre le 1er et le 15 mars 2013. Il ne peut donc s’agir des retournés du Rwanda étant donné que le groupe d’indisciplinés avec les éléments leur restés fidèles ne se sont réfugiés au Rwanda que le 16 mars 2013 ».

La rébellion nie également avoir organisé une « cérémonie retour/réconciliation » dont parle Thierry Vircoulon à l’AFP. Le directeur de l’International Crisis Group (ICG) pour l’Afrique centrale avait en effet déclaré à l’AFP qu’«environ 500 éléments (du M23 qui avaient fui au Rwanda) sont rentrés en RDC le 3 avril et il y a eu une cérémonie de retour/réconciliation ».

Le M23 va jusqu’à mettre en doute les propos de Thierry Vircoulon, chercheur à l’International Crisis Group (ICG) pour l’Afrique centrale sur la « cérémonie de retour-réconciliation du 3 avril », indiquant qu’il n’a pas besoin d’une telle cérémonie pour accueillir ses « propres soldats ».

Les responsables du mouvement rebelle ajoutent que « ceux (combattants) qui s’étaient rendus avaient été respectivement redéployés dans leurs unités d’origine et les capturés mis aux arrêts ».

Les dirigeants du M23 ont simplement pris peur, se sentant trahis par les propos de leur porte-parole qui mettaient en cause la faiblesse ou la complicité des services de sécurité rwandais d’une part et, d’autre part, qu’ils allaient être accusés de gonfler leurs effectifs avec des soldats venus du Rwanda pour mieux faire face à la Brigade d’intervention de la Monusco en gestation, a estimé pour sa part un membre d’un parti politique à Kinshasa.

Matshi
Le Potentiel

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